L’Anarchist Black Cross de New-York City vient de publier en anglais une nouvelle version de son « Guide illustré des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre » (disponible en cliquant ici). Il comprend des mini-biographies, des photos et des changements d’adresse à propos de prisonniers du mouvement africain-américain, antifasciste, anti-spéciste ou encore des luttes autochtones aux Etats-Unis.

Les révolutionnaires accusés d’avoir participé à l’action ciblant l’ICE au centre de détention de Prairieland à Alvarado, au Texas (voir nos articles ici et ici), sont confrontés à des conditions de détentions extrêmement dures à la prison du comté de Johnson où ils sont détenus. Dix personnes sont détenues pour l’accusation d’avoir participé à l’action, six autres sont accusés de complicité. Les inculpations associent des accusations étatiques et fédérales, notamment la tentative de meurtre d’agents fédéraux et la décharge d’une arme à feu par rapport à un crime de violence.
Elles sont à l’isolement depuis des semaines, et la prison invoque des « documents incomplets » pour les priver de visite d’avocats, alors qu’ils refusent de faire quelque déclaration que ce soit sans la présence de leurs avocats. Elles sont privées de douche, de visite, interdit d’avoir de quoi écrire, parfois placé dans des cachots couverts d’excréments, leur cellule est l’objet de raid où tout est jeté pêle-mêle au sol, vêtement et nourriture.
Les familles, amis et colocataires des inculpés ont fait la cible de violents raids policiers avec lancement et explosion de grenades flashbang, arrestation et pression sur un enfant d’un·e des activistes, arrestations sans motif, etc. Un comité de soutien aux personnes inculpées a été créé : le site de ce groupe

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Le président américain a annoncé mettre Washington sous contrôle fédéral, ce qui l’autorise à prendre le contrôle de la police. Il a également déclaré l’état d’urgence. Des mesures exceptionnelles pour cette ville qu’il dit « envahie par des gangs violents », alors que les statistiques officielles montrent une baisse de la criminalité à Washington. Il a sommé les sans-abris de Washington de partir « loin » de la ville dans une publication la veille sur sa plateforme Truth Social, promettant aussi que son initiative ne s’arrêterait pas à Washington. « Ça va aller plus loin. Nous commençons de manière très forte à (Washington) et nous allons nettoyer ça bien rapidement », a-t-il déclaré. Donald Trump a aussi déployer la Garde nationale, un corps de militaires de réserve, « afin de rétablir la loi, l’ordre, et la sécurité publique ». Il avait déjà mobilisé en juin la Garde nationale en Californie (voir notre article), affirmant vouloir ainsi rétablir l’ordre à Los Angeles après des manifestations contre des arrestations d’immigrés par la police fédérale de l’immigration (ICE).

L’université publique de Californie a annoncé, le vendredi 8 août, que le gouvernement américain lui réclamait une amende monstre d’un milliard de dollars pour les manifestations pro-palestinienne de 2024 (photo). Le montant représente cinq fois ce que l’université privée new-yorkaise de Columbia a consenti à payer fin juillet, plus de 200 millions de dollars, pour régler un différend sur des accusations de soi-disant antisémitisme lors des manifestations en 2024 contre la guerre génocidaire à Gaza. Un accord à 500 millions de dollars serait en discussion avec Harvard.

Gavin Newsom, gouverneur de Californie et membre du conseil d’administration de l’UC, a dénoncé une « extorsion » visant à « museler la liberté académique », promettant de saisir la justice. Le gouvernement fédéral réclame en outre 172 millions de dollars pour indemniser des étudiants juifs se disant victimes de discrimination. Le réseau UC regroupe dix campus, parmi lesquels UCLA, Berkeley ou San Diego, tous régulièrement classés parmi les meilleures universités publiques américaines. L’UCLA subit déjà un gel de plus d’un demi-milliard de dollars de subventions fédérales dans ses recherches médicales et scientifiques.

Un juge fédéral a rejeté mercredi les poursuites contre un activiste anti-ICE accusé d’avoir distribué des masques de protection à des manifestants le mois dernier à Los Angeles. Âgé de 29 ans et membre de l’organisation communautaire basée à Boyle Heights, Alejandro Orellana avait été inculpé en juin par un grand jury fédéral pour « crime de complot »et « aide et encouragement au trouble civil ». Il a finalement été libéré. « La protection de notre communauté n’est pas un crime », a déclaré Orellana qui, avec au moins deux autres personnes, avait distribués des masques de protection Bionic Uvex aux manifestants anti-ICE rassemblés près du bâtiment fédéral sur la rue Los Angeles le 9 juin.

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Le 5 août dernier, trois étudiants sont entrés dans l’ambassade des États-Unis en Corée du Sud pour demander une rencontre avec l’ambassadeur états-unien par intérim afin d’exiger la fin des exercices militaires conjoints entre les États-Unis et la République de Corée, une demande de longue date des mouvements progressistes sud-coréens. Les étudiants ont également demandé le retrait de la proposition de Trump de partage des coûts de la défense, qui obligerait la Corée du Sud à payer 10 milliards de dollars par an aux États-Unis, en plus des milliards déjà payés par les Coréens. En réponse, les étudiants ont été arrêtés puis placés en garde à vue durant 32 heures avant d’être relâchés.

Le 25 juillet, le FBI a mené une opération matinale à Portland et arrêté Robert Jacob Holmes, 24 ans, sur des accusations fédérales liées à une manifestation au bâtiment de l’ICE le 14 juin. Iel est soupçonné·e d’avoir blessé un agent de l’ICE à la tête avec une pierre et tenté de forcer une porte en usant d’un panneau de signalisation comme bélier. Iel encourt jusqu’à 20 ans de prison. Le FBI l’a indentifié·e en passant une photo prise par un photographe pendant les actions dans un logiciel de recherche par reconnaissance faciale.

Jesse Cannon est un militant antifasciste qui a été condamné à cinq ans de prison en 2021. Il était accusé d’avoir défendu, avec d’autres antifascistes, une zone touristique de San Diego contre une foule de fascistes pro-Trump lourdement armés, trois jours seulement après la tentative d’insurrection au Capitole. Malgré tous les efforts du procureur de San Diego pour le maintenir en prison en raison de ses convictions et de son refus de coopérer, il vient d’être libéré.

Sur les 15 manifestants arrêtés lors de la répression brutale d’une manifestation anti-ICE sur le pont Roebling le 17 juillet dernier, quatre font toujours face à des accusations pour émeutes après une audience préliminaire mercredi 6 août devant le juge du comté de Kenton. Certains autres manifestants ont plaidé coupables mercredi de délit de refus de dispersion en échange de l’abandon des accusations d’émeute. Dans leur cas, les accusations ont été rejetées avec préjudice, ce qui signifie qu’elles ne peuvent être portées à nouveau. Leur peine a été réduite et ils devront payer 169 dollars d’amende. Une journaliste et un photographe ont également vu leurs accusations de délit abandonnées, mais restent poursuivis notamment pour refus de dispersion. Leurs audiences préliminaires auront lieu le 14 août.

La manifestation spontanée et pacifique sur le pont suspendu Roebling, entre Cincinnati (Ohio) et Covington (Kentucky) suivait une veillée organisée en soutien à l’imam apprécié par la communauté, aumônier de l’hôpital pour enfants de Cincinnati, arrêté et détenu par l’ICE le 9 juillet. La manifestation avait été le théâtre de brutalités policières extrêmes. Des manifestants ont été tasés, blessés au moyen de flash-ball, frappés et plaqués au sol par les forces de l’ordre locales. Commentant une vidéo montrant un policier s’approchant d’un homme et le frappant à plusieurs reprises près de la tête avant de le plaquer au sol, le chef de la police de Covington a expliqué que le policier « avait d’abord pensé que l’homme cherchait peut-être une arme à feu potentielle dans une pochette autour de sa taille et qu’il avait porté les coups pour empêcher les personnes de tomber du pont, l’homme s’y tenant »…

Le bureau de terrain du FBI Dallas a déclaré qu’il avait appréhendé Benjamin Song, 32 ans, à Dallas. Benjamin Song aurait rejoint un groupe de 10 à 12 autres personnes dans l’attaque organisée contre des agents du Prairieland Detention Center à Alvarado, au Texas, le 4 juillet (voir notre article). Dix assaillants ont été appréhendés le jour même non loin des lieux de l’action et un onzième par la suite (il est accusé de complicité), tandis que Song réussissait à échapper à la capture. Le FBI avait offert une récompense de 25 000 $ pour des informations menant à son arrestation et à sa condamnation. Song, un ancien réserviste du Corps des Marines, est accusé d’être l’un des deux tireurs qui ont ouvert le feu au AR-15 contre les agents de l’ICE. Il fait face à trois chefs de tentative de meurtre d’un officier fédéral et de trois chefs d’accusation de tirs avec une arme à feu dans la poursuite d’un crime de violence.

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