Victor Manuel Rocha, 73 ans, a occupé de très hauts postes au sein de la diplomatie américaine: avant de terminer sa carrière au département d’Etat comme ambassadeur en Bolivie de 2000 à 2002, il a notamment été membre du Conseil de sécurité nationale, organe de la Maison Blanche, de 1994 à 1995, sous le président Bill Clinton. Il a aussi été en poste dans de nombreuses ambassades américaines en Amérique latine, dont justement celle de la Havane. Né en Colombie et naturalisé américain, M. Rocha a, par conviction anti-impérialiste, commencé à renseigner le gouvernement cubain dès 1981. Même après avoir quitté le département d’État en 2002 au terme d’une trentaine d’années de service, il a poursuivi son travail d’espionnage pour Cuba. M. Rocha a notamment été conseiller pour le US Southern Command, l’organe qui coordonne les forces armées américaines en Amérique latine, dont Cuba.M. Rocha a été confondu par un membre du FBI qui s’est fait passer, en 2022 et 2023, pour un agent des services cubains de renseignement. Après avoir reçu un message de l’agent sous couverture, M. Rocha s’est rendu (en évitant soigneusement d’être suivi) à un rendez-vous avec ce faux agent cubain, qui cachait micro et caméra pour le confondre.

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Les opposants à la « cop city » (le projet du centre d’entraînement de la police d’Atlanta qui doit s’étendre sur 5 hectares) se sont heurté à la police lors d’une manifestation lundi. Les opposants manifestent depuis plus d’un an. Certains ont installé une ZAD dans la forêt et se sont heurtés fréquemment à la police avant qu’un manifestant ne soit tué par forces de l’ordre au début de l’année (voir nos articles). Lundi, les manifestants ont ouvert la marche avec une pancarte portant l’inscription « Viva Tortuguita », en référence à Manuel Teran, le manifestant assassiné. Vers 10h50, la police a voulu barrer le chemin de la manifestation, ce qui a provoqué des affrontements. La police du comté de DeKalb a fait usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes contre les manifestants protégés par des masques et des parapluies. Les manifestants se sont finalement installés à Gresham Park, où ils sont restés tout au long de la journée.

La municipalité d’Atlanta souhaite construire un centre de formation pour les policiers, surnommé « Cop city », avec d’importantes infrastructures sur plus de 34 hectares et un coût de 90 millions de dollars (84 millions d’euros). Le complexe doit être bâti sur une des plus grandes forêts d’Atlanta, propriété de la ville, dans un quartier pauvre, majoritairement habitée par des Afro-Américains. Les opposants y dénoncent à la fois le renforcement des moyens de la police, qu’ils jugent raciste, et la destruction de l’espace naturel (voir nos articles sur cette lutte). En janvier dernier, une partie de la forêt était occupée par une ZAD. Lors d’une opération des autorités pour la déloger, un opposant a été tué par balles par un policier (voir notre article).

Lundi 6 novembre, 61 personnes inculpées ont été convoquées devant la justice. Elles sont accusées d’avoir participé à des actions contre le projet  « Cop City ». Parmi les 61 personnes accusées, 57 se sont présentées au tribunal dans le cadre d’une étape de la procédure judiciaire. Le document de mise en accusation évoque des heurts avec les forces de l’ordre et l’usage de cocktails Molotov. Certains sont également accusés de blanchiment d’argent et de « terrorisme ». Le regroupement d’autant de personnes dans une seule affaire est permis par une loi antimafia de l’État de Géorgie, la loi Rico. Elle prévoit des peines pouvant aller jusqu’à vingt ans de prison. Y avoir recours — avec d’autres lois contre le terrorisme — avait été immédiatement dénoncé par des organisations de défense des droits humains.

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New-York compte 9 millions d’habitants dont près de 2 millions de juifs. Vendredi soir, à l’appel de l’organisation juive de gauche Jewish Voice for Peace (JVP), des milliers de personnes ont convergé vers le domicile du chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, lui-même de confession juive et qui doit se rendre avec d’autres parlementaires en Israël. Il a été sommé par la JVP d’”agir pour un cessez-le-feu immédiat”. Le JVP a exigé la “fin de 75 ans d’occupation militaire et d’apartheid par Israël, avec la complicité des Etats-Unis”. Les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “Des Juifs disent stop au génocide des Palestiniens”, « Les Juifs contre l’apartheid » ou « Les descendants juifs des survivants de l’Holocauste contre l’apartheid israélien » et scandaient « Pas en notre nom » et « Plus d’armes pour Israël ». La police a procédé à l’arrestation de dizaines de personnes, sans doute une centaine, de 20 à 85 ans, dont deux élus de New York, des rabbins et des descendants de survivants de l’Holocauste…

Alors que les systèmes européens reposent sur la reconnaissance des empreintes digitales, l’agence américaine des douanes et de la protection des frontières (U.S. Customs and Border Protection, CBP) s’est quant à elle tournée vers la biométrie faciale, du fait des problèmes rencontrés avec les empreintes abîmées en raison de l’âge et/ou des conditions de travail, ou de doigts manquants. Les États-Unis, qui disposent désormais de points de contrôle biométriques dans 48 aéroports, ont identifié 1851 « imposteurs » et 275 371 personnes ayant dépassé la durée de séjour autorisée cette année, avec des taux de concordance biométrique élevés : 99 % à l’entrée et 98 % à la sortie.

La semaine passée, l’agence a lancé une nouvelle application mobile, Global Entry, avec laquelle les voyageurs prennent simplement une photo, un « selfie », qui sera comparée à une galerie de photos pour vérifier leur identité grâce à la biométrie faciale. Une fois la photo soumise, le voyageur recevra un reçu sur l’application. Une fois arrivé dans la zone d’inspection primaire, le voyageur peut contourner les portails Global Entry et se rendre directement auprès des agents du CBP en montrant son reçu mobile.

Le maire de New York, Eric Adams, a rencontré mercredi des responsables israéliens de la police et de la sécurité pour discuter des technologies de sécurité publique. Adams, un ancien capitaine de police, a demandé aux responsables de la police de New York d’envisager d’adopter des éléments du système israélien de sécurité. Il a ainsi fait l’éloge des méthodes utilisées par la police israélienne pour « gérer stratégiquement et avec succès une grande foule ». Adams a ajouté que la ville de New York étudierait notamment la manière dont Israël combine l’utilisation d’agents en motos et de drones pour orienter les unités d’intervention. Adams a ensuite rencontré des représentants de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, mais a refusé de fournir toute information sur les détails de la réunion.

De nombreux militants et de chefs amérindiens se sont rassemblés devant la Maison Blanche mardi passé pour soutenir Leonard Peltier à l’occasion de son 79e anniversaire et alors qu’il purge sa 48e année de détention. Membre de la tribu Chippewa de Turtle Mountain, Leonard Peltier a participé activement à l’American Indian Movement, qui a vu le jour dans les années 1960 pour s’attaquer aux brutalités policières et aux discriminations envers les Amérindiens. L’AIM a fait les gros titres en 1973 lorsqu’il a pris le contrôle du village de Wounded Knee, dans la réserve de Pine Ridge, ce qui a conduit à un affrontement de 71 jours avec les agents fédéraux. Les tensions entre l’AIM et le gouvernement ont mené à la fusillade au cours de laquelle les deux agents du FBI ont été abattus. Leonard Peltier a été condamné au terme d’un procès plus que douteux. Détenu depuis 48 ans; il a épuisé ses possibilités d’appel et ses demandes de libération conditionnelle ont été rejetées, y compris par le président Obama.

Leonard Peltier avait rédigé pour la manifestation une déclaration, qui a été lue à haute voix devant la Maison-Blanche, dans laquelle il remerciait les personnes qui avaient fait pression en faveur de sa libération: « J’espère pouvoir respirer de l’air libre avant de mourir. L’espoir est une chose difficile à garder, mais personne n’est assez fort pour me l’enlever. Il reste beaucoup de travail à faire. J’aimerais sortir et me joindre à vous pour le faire ». 35 personnes ont été arrêtée parmi lesquelles Fawn Sharp, présidente du Congrès national des Indiens d’Amérique (NCAI).

 

 

La semaine dernière, dans le cadre de la Semaine Internationale de Solidarité avec les Prisonnier.es Anarchistes (voir ici), le Mouvement du 5 Mars (ainsi nommé suite à une journée d’affrontement sur le chantier de la « cop city » – voir notre article) a mené une action incendiaire contre un camion de la société Vertiv à Milwaukie, dans l’Oregon. Vertiv développe des équipements de support et des services utilisée par l’armée des États-Unis, le FBI, l’ICE mais aussi des polices locales. C’est ainsi que, Vertiv a reçu de la police d’Atlanta 168 315 dollars pour l’utilisation de sa technologie en 2023.

Cette action a notamment été dédiée à Manuel « Tort » Teran, l’opposant au projet tué sur le site par la police d’Atlante (voir notre article). Le Mouvement du 5 mars a déjà mené plusieurs actions incendiaires contre le projet de « cop city ». Un centre d’entraînement de la police d’Atlanta ainsi été attaqué puis trois motos de cette même police ont été détruites (photo).

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C’est une première dans l’histoire judiciaire de Guantanamo. Un magistrat militaire de la prison américaine bâtie sur l’île de Cuba a décrété que les aveux de l’un des détenus, Abd al-Rahim al-Nashiri, avaient été obtenus sous la torture. Cet islamistes saoudien est soupçonné d’avoir commandité un attentat en octobre 2000 contre le destroyer américain USS Cole dans le port d’Aden au Yémen. Soupçonné d’avoir opéré pour al-Qaïda et d’avoir une responsabilité dans les attentats du 11 septembre 2001, Al-Nashiri a été arrêté à Dubaï en 2003. Le Saoudien est alors détenu et torturé dans plusieurs prisons secrètes de la CIA, de la Pologne à la Thaïlande, avant d’atterrir à Guantanamo.  Une quinzaine d’autres détenus torturés par la CIA pourraient aussi voir invalider les aveux qui leur avaient été extorqués.

“Vol de voiture à main armée? Vous plaisantez? Vous voyez que je suis enceinte de huit mois?”, a lancé Porcha Woodruff, une habitante de l’État du Michigan, aux policiers qui se sont présentés chez elle le 16 février avec un mandat d’arrêt. Mais malgré les protestations de sa famille, elle a été emmenée, fouillée et menottée. Elle avait été identifiée comme suspecte par un logiciel de reconnaissance faciale à partir d’images enregistrées par la caméra de vidéosurveillance d’une station-service.

Porcha Woodruff a passé environ onze heures debout ou assise sur un banc en béton au commissariat. Quinze jours plus tard, un tribunal a rejeté les accusations contre elle faute de preuves. Porcha Woodruff a porté plainte pour arrestation abusive contre la ville de Detroit et contre la policière chargée de l’enquête. “Étant donné les défauts bien connus des technologies de reconnaissance faciale, qui ont tendance à se tromper, la police de Detroit a enfreint les droits de la plaignante en échouant à la protéger contre des erreurs prévisibles et leurs conséquences”, déclarent ses avocats. Cette technologie est décriée depuis des années, notamment par le fait que les algorithmes, entraînés à partir de populations majoritairement blanches, font davantage d’erreurs sur les personnes noires.