Plus d’un millier de personnes ont manifesté samedi à Nantes contre les violences policières et judiciaires lors d’un défilé non autorisé, marqué par quelques incidents et 14 interpellations. La manifestation a pris fin aux environs de 19 heures quand les derniers contestataires ont levé un sit-in organisé devant préfecture de Loire-Atlantique, défendue par de très nombreuses forces de l’ordre. Quatorze personnes ont été interpellées. En milieu d’après-midi, les quelque 1.200 manifestants ont été immobilisés devant la préfecture par les forces de l’ordre. Visées par des projectiles, les forces de l’ordre ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Le face-à-face tendu a duré environ 45 minutes. Peu après 17H00, des groupes ont causé quelques dégâts dans les rues avoisinantes: des poubelles brûlées, une vitrine d’agence bancaire brisée.

A Toulouse deux manifestations ont eu lieu. L’une, a débuté à 11 heures. Intitulée « Non au barrage de Sivens non aux violences policières », autorisée et particulièrement tranquille, elle a rassemblé 300 personnes à l’appel des partis réformistes (EELV, PCF, PG, NP A). La deuxième manifestation toulousaine – non autorisée – a réuni plus de 400 personnes très encadrées par la police. Les manifestants se sont d’abord rassemblés sur une artère commerçante du centre-ville, près d’un mois après la mort de Rémi Fraisse. « Un meurtre n’est pas une bavure, Rémi Fraisse n’est pas un cas isolé, fin au permis de tuer », clamait une banderole.Une partie du cortège a traversé la Garonne et gagné le quartier Saint-Cyprien où le face-à-face s’est tendu. Les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes quand certains manifestants tentaient de déborder le dispositif destiné à les contenir. En retrait, un manifestant a frappé à coups de masse la vitre protégée d’une agence bancaire. Un abribus a aussi été endommagé. Il y a eu au moins 12 interpellations.

Trois manifestants ont été jugés à Paris suite à la manifestation du 29 octobre dernier en hommage à Rémi Fraisse, assassiné par la police. L’ambiance était tendue au tribunal : la plupart des soutiens ont été interdits d’entrée, une personne a été évacuée, les policiers ont menacé les manifestants rassemblés, etc… Le sujet de Rémi Fraisse et des violences policières a été systématiquement évité et refusé par le juge. Les trois personnes ont été condamnées à : 4 mois avec sursis et 200€ d’amende ferme pour le premier (pour peinture sur le sol, utilisation d’un haut-parleur et refus de signalétique), 1000€ d’amende avec sursis pour le second (jet de canette et crachat), et 700€ d’amende avec sursis pour le troisième (jet de canettes).

D’autres procès se tiendront dans les prochaines semaines suites aux manifestations parisiennes.

Manifestation du 29 octobre à Paris

Manifestation du 29 octobre à Paris

Un nouveau procès se tient actuellement devant la Cour d’Assises à Paris visant sept prisonniers politiques basques : Marina Bernado Bonanza, Zigor Garro Perez, Mikel Karrera Sarobe, Borja Gutierrez Elordui, Oihan Barandalla Goñi, Ibon Goieaskoetxea Arronategi, Iurgi Mendinueta Mintegi. Tous ont déjà été condamnés, certains plusieurs fois, en Correctionnelle voire en Assises. Le procès concerne une série d’attaque à mains armées que l’accusation met sur le compte de la logistique d’ETA, contre des entreprises fabriquant ou vendant des plaques minéralogiques, des armes et munitions, des produits chimiques entrant dans la composition d’explosifs, ou de matériel servant à la sécurisation de papiers d’identité.

France/Pays basque: Procès à Paris

1.000 à 1.200 supporters ont répondu samedi à l’appel de supporteurs du virage sud du stade Gerland, lancé à la suite de la blessure à un oeil d’un fan lyonnais par un tir policier de flash-ball, le 19 octobre en marge d’un match de Ligue 1 entre l’OL et Montpellier qui avait donné lieu à des affrontements entre supporters. Les supporters lyonnais emmenaient le cortège derrière une banderole clamant « Lyon pour un football sans flash-ball ». Ils étaient suivis, dans un déluge de fumigènes et de pétards assourdissants, ainsi que de slogans hostiles aux policiers, par des supporteurs venus de Montpellier, Caen, Lens, Metz, Paris et Montpellier, mais aussi Anderlecht en Belgique, Vicenze en Italie et Genève.

France: « Pour un football sans flash-ball »

Plusieurs squats ont été expulsé à Lyon les deux dernières semaines d’octobre: le Rock’N’Roll Vengeance, le CSAO Le Harraga, Chez Mémé, le Radar et et d’autres squats sans nom. Alors que le tribunal avait accordé la trêve hivernale pour certains d’entre-eux, la préfecture a attendu sournoisement les derniers jours pour agir. Les personnes ont ainsi été maintenues dans leurs lieux d’habitation, espérant obtenir la trêve au lieu d’ouvrir d’autres lieux vides.

D’autres squats ont été quant à eux expulsés de manière illégale, alors que les personnes étaient sur les lieux depuis bien plus de 48h, empêchant ainsi toute procédure administrative qui leur aurait permis de passer l’hiver au chaud. Une fois expulsés, les habitants se sont aussi vu traqués jusqu’aux portes de leur nouvelle maison. Les autorités n’ont pas hésité à mobiliser plusieurs camions de CRS pour essayer de déloger des personnes bénéficiant d’un bail précaire.

France: Squat évacués en série à Lyon

Ce vendredi 14 novembre à 13 heures se tiendra devant la 17e chambre correctionnelle de Paris le procès du Jura Libertaire, poursuivi suite à une plainte pour « injure et diffamation publiques envers la Police nationale », déposée en juillet 2010 par le ministre de l’Intérieur d’alors, Brice Hortefeux. Le Jura Libertaire mais aussi Indymedia Grenoble désignés comme « sites anti-policiers ».

Visiter le site du Jura Libertaire

France: Poursuites contre le Jura Libertaire

Une manifestation de lycéens a donné lieu lundi matin à des incidents à Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris. Les incidents ont éclaté vers 10H00, en marge d’un rassemblement à la mémoire de Rémi Fraisse devant le lycée Paul-Eluard, selon une source policière. Un groupe de quelque 150 personnes a décidé de se rendre dans le centre de Saint-Denis. Entre le lycée et le centre-ville, des voitures ont été caillassées et quelques vitrines brisées. Face à ces incidents, un important dispositif de 200 policiers a été mobilisé. Un hélicoptère a tournoyé au-dessus de la ville. Au total, six lycées ont été perturbés lundi matin en Seine-Saint-Denis par des rassemblements contre les violences policières et en mémoire de Rémi.

France: Incidents à une manifestation lycéenne

Le tribunal marocain à la ville d‘El Aaiun a reporté mercredi 6 novembre, le procès de prisonniers politiques sahraouis Mahmoud Alhaisan et Abdelkarim Bouchalga jusqu’au 19 novembre. Lors de l’audience Mahmoud Alhaisan et le prisonniers Abdelkarim Bouchalga, accusés d’avoir participé à une manifestation pacifique réclamant à l’autodétermination du peuple sahraoui, ont scandé des slogans appelant à l’indépendance.

Le 8 novembre 2010, les forces d’occupation marocaines ont démantelé violemment et brûlé le « camp de protestation » de Gdeim Izik installé prés de la capitale sahraouie occupée d’El Aaiun par plus de 30 000 Sahraouis pour défendre leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels. Depuis ce démantèlement, 24 militants sahraouis croupissent encore à la prison de Salé (Maroc). Ce samedi 8, une était organisée à Paris pour dénoncer la politique de répression du pouvoir marocain, soutenir le peuple sahraoui pour la reconnaissance de son droit à l’autodétermination, et exiger la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis et marocains.