Le 15 février dernier à 6h du matin, 7 personnes ont été placées en garde à vue et leurs domiciles perquisitionnés à Paris dans le cadre d’une enquête sur l’agitation autour du procès de la révolte du centre de rétention de Vincennes et contre la machine à expulser.

Les perquisitions ont eu lieu à 6h du matin. Aucune porte n’a été défoncée et la plupart du temps, il a été possible de gagner quelques minutes avant l’entrée des policiers (et avant qu’ils ne menacent d’utiliser leurs béliers). Au total, 50 policiers de la Section Antiterroriste (SAT) de la Brigade Criminelle (accompagnés de la DCRI, de la Brigade Financière, de spécialistes en informatique…) ont été mobilisés. Principalement, ils cherchaient des vêtements particuliers (écharpes, bonnets, blousons, sweat-shirt, chaussures), mais aussi des tracts, brochures et affiches. Ils ont saisis évidemment des ordinateurs, des téléphones portables, des agendas et autres calepins, ainsi que des aérosols de peinture, des banderoles, ils ont pris plein de photos de documents divers et variés et des titres de livres. Des mégots et des brosses à dent ont été emportés en vue de prélèvements ADN; à certains leurs sous-vêtements ont été ‘demandés’, mais en vain; et par excès de zèle un coton-tige ‘ADN’ a été passé sur des draps de lit.

Suite à cela, les personnes ont été emmenées pour être interrogées. Des auditions ont également eu lieu pour d’autres personnes présentes lors des perquisitions. Rappelons au passage qu’il est possible de ne pas s’y rendre.

Aux interrogatoires, les personnes gardées à vue n’ont rien déclaré ni signé. Ils ont refusé le prélèvement ADN, les empreintes digitales et les photos, mais les policiers ont récupéré tout ce qui avait pu être touché: gobelets et couverts en plastique, pailles, mégots etc. Au début des gardes à vue, les chefs d’inculpation retenus sont ‘dégradations ou destructions volontaires graves en réunion’, ‘dégradations ou destructions en réunion par incendie ou substance explosive’ et ‘association de malfaiteurs’. Au cours des gardes à vue le parquet a décidé de requalifier l’instruction de criminelle en correctionnelle, puis de retirer la mention ‘antiterrorisme’.

Lors des auditions des vidéos ont été présentées aux mis en examen. Notons que la plupart du temps les images des caméras (‘boules’ placées au dessus des distributeurs) sont plutôt de bonne qualité: haute définition, couleur, possibilité de zoomer… Une soixantaine de bandes vidéo sont déjà versées au dossier. Elles ne concernent bien sûr par que les distributeurs de billet endommagés, mais aussi les collages et les tags réalisés lors des manifs (sur des Hôtels Ibis, des agences postales, des BNP, LCL, Société Générales, Air France…).

Après 48h de garde à vue et 10h au dépôt, le juge est vu individuellement en présence d’un avocat. Trois alternatives sont laissées: se taire, faire une déclaration initiale, ou répondre aux questions du juge. Le contrôle judiciaire consiste pour les 4 personnes finalement mises en examen en une interdiction de se voir et d’entrer en contact, une obligation de répondre aux convocations de l’APPé (Association d’Aide Pénale), et l’interdiction de quitter le territoire national sans en demander la permission à la juge auparavant. Au final, 4 personnes sont donc mises en examen pour ‘dégradations ou destructions en réunion’, 2 parmi elles sont également inculpés de ‘dégradations ou destructions par incendie ou par substance explosive’. Une cinquième personne est toujours recherchée pour les mêmes faits.

Ce vendredi 26 février à 14h s’est déroulé un rassemblement des parents d’élèves et des enseignants contre les fermetures de classes dans la Somme, conséquence directe des suppression de postes. Plus de 400 personnes étaient présentes à la cité administrative protégée par 8 cars de CRS. La manifestation a essayé d’entrer dans la cité administrative mais elle en a été empêchée par les CRS. L’affaire aurait pu se terminer là, mais c’est à ce moment que les CRS ont décidé d’envoyer sans aucune sommation du gaz lacrymogène très puissant sur la foule composée également d’enfants.

Un rassemblement est organisé le premier mars à partir de 13h à Nantes devant le palais de Justice, en soutien aux deux militants qui ont vu une peine requise de 750 euro d’amende à leur encontre le mois dernier. Ces deux militants avaient été victimes d’arrestations arbitraires et étaient poursuivis pour ‘rébellion’. Le militant solidaire interpellé à la sortie du procès le 1er février a été libéré sans poursuites après une nuit en garde à vue.

Une série de perquisitions se sont déroulées ce matin dans quatre villes du sud de la France dans le cadre d’une enquête sur le PKK. Les recherches portaient sur les activités de recrutement et la formation de jeunes militants du PKK. Un ‘camp d’entraînement’ aurait été localisé près de Millau, dans le courant de l’année dernière. L’enquête aurait également mis en évidence des contacts entre les membres du PKK en France avec des militants en Allemagne, en Belgique et en Italie notamment. Onze personnes ont été arrêtées durant l’action menée ce vendredi matin.

Le Tribunal d’Application des Peines a accordé ce mercredi le régime de semi-liberté au militant d’Action Directe Georges Cipriani. Néanmoins, le parquet de Paris a immédiatement annoncé qu’il faisait appel de cette décision, ce qui la suspend automatiquement. L’appel devrait être examiné par la cour d’appel de Paris dans les prochains mois. Le 20 août dernier, cette même cour avait refusé la remise en liberté conditionnelle du militant du fait qu’il ne renie aucunement son engagement politique et que le CNO (Centre National d’Observation de Fresnes), où Cipriani a été enfermé six mois, avait rendu un avis défavorable sur son ‘état de dangerosité’.

A Fresnes, une centaine de personnes, venues d’Allemagne, de Belgique, du nord de la France, de Clermont-Ferrand, de Béziers, de Périgueux, de Paris, de la Région parisienne et d’ailleurs, se sont rassemblées devant la prison où est enfermé Jean-Marc Rouillan. Une délégation de notre Secours Rouge (photo) était présente à ce rassemblement qui est parti en cortège autour de la prison pour être à la hauteur des fenêtres des prisonniers. Les slogans ‘libération des militants d’Action Directe!’, ’23 ans de prison, 23 ans de résistance! Halte au chantage au reniement. Libération sans condition!’, ‘Libérez Rouillan, libérez Cipriani!’, ‘Et mur par mur, et pierre par pierre, nous détruirons toutes les prisons!’ ont pu être entendus par les prisonniers qui en retour ont crié leur révolte.

Manifestation pour les prisonniers d’Action Directe

Manifestation pour les prisonniers d'Action Directe

Harriet Aguirre a été condamné mercredi à dix ans de prison devant le tribunal correctionnel de Paris, notamment pour ‘association de malfaiteurs à visée terroriste’. Il avait été interpellé dans un maison d’Arpajon-sur-Cère (Cantal) en octobre 2005, avec deux autres militants Idoia Mendizadal et Alberto Garmendia, qui ont été condamnés respectivement à huit et six ans de prison, comme l’avait requis le ministère public. Des armes lourdes avaient également été retrouvées dans leur maison. Les trois militants âgés d’une trentaine d’années ont, en outre, été condamnés à une expulsion définitive du territoire français.

Cette manifestation aura lieu ce samedi 20 février, à 13h30, devant la prison de Fresnes, avenue de la Liberté (depuis Paris: bus 187, Porte d’Orléans, station Maison d’arrêt ou RER B, direction Robinson, station Arcueil-Cachan, puis bus 187). Le Secours Rouge organise un co-voiturage à partir de Bruxelles.

Georges Abdallah a comparu ce jeudi 18 février devant la cour d’appel de Pau pour ‘refus de se soumettre à un prélèvement ADN’. Il avait été condamné le 1er décembre dernier à trois mois de détention par le tribunal de Tarbes pour ce refus. Trois mois de détention alors qu’il est condamné à perpétuité! Devant cette cour Georges Abdallah, qui a refusé d’être représenté par son avocat pour une affaire ‘administrative’, a pu lire une déclaration, ce qui lui avait été impossible lors de la première audience. Il a pu ainsi réaffirmer: ‘après 26 ans de captivité, mes convictions anti-impérialistes restent intactes’. A la barre, il a expliqué avoir déjà donné son ADN à des gendarmes venus le visiter en détention en 2003, à l’époque où sa libération conditionnelle était envisagée. Mais le parquet général déclare ne pas retrouver de trace de cet ADN. Georges a déclaré refuser à donner à nouveau son ADN pour ne pas cautionner une loi liberticide. Le ministère public a requis la même peine de trois mois d’emprisonnement.

Différents collectifs, militants et amis étaient venus témoigner leur solidarité à Georges Abdallah. Plus d’une cinquantaine de personnes étaient présentes dans la salle d’audience ou devant le palais. Georges Ibrahim Abdallah est sorti du palais sous les applaudissements de ces soutiens, à qui il a adressé un signe de la main depuis le fourgon le ramenant à Lannemezan. La cour d’appel rendra son arrêt le 1er avril.

Georges Ibrahim Abdallah

Georges Ibrahim Abdallah

Le texte de la Loi de programmation sur la performance de la sécurité intérieure a été adopté mardi en première lecture par 312 voix pour et 214 contre après trois jours de débat. Dotée d’un budget de 2,5 milliards d’euros, la loi met à la disposition des policiers tout un nouvel arsenal technologique. Le texte prévoit notamment la généralisation de la vidéosurveillance avec le triplement du nombre de caméras dans les rues pour atteindre 60.000 d’ici à 2012. De plus, il offre la possibilité aux établissements privés de placer des caméras surveillant la voie publique. N’importe quel commerçant pourra donc surveiller les allées et venues sur le trottoir. LOPPSI II prévoit également le recours et l’utilisation de fichiers. L’idée est d’interconnecter les fichiers existants – dont l’existence et le fonctionnement sont déjà validés de fait – pour aller vers une généralisation du fichage. Autre mesure high-tech, l’installation de mouchards au domicile de particuliers pour surveiller les mouvements sur leur ordinateur.