Les ouvriers de l’entreprise Mc Bride, entreprise qui fabrique des détergents à Estaimpuis (Mouscron), ont décidé de poursuivre la grève entamée mardi pour une hausse de leur pouvoir d’achat. Mc Bride emploie quelque 260 ouvriers.

Mercredi en fin de journée, un huissier de justice est venu signifier aux syndicats une ordonnance du juge du tribunal de première instance de Tournai. « Cette ordonnance nous interdit de bloquer le site. Dès lors, nous avons décidé d’alléger les piquets et quelques camions ont pu entrer dans l’usine. Mercredi déjà, les membres de la direction, le conseiller en prévention et quelques employés sont entrés dans les bâtiments », expliquait jeudi une syndicaliste de la CSC.

vendredi, la FGTB a introduit une action en référés en tierce opposition devant le tribunal de première instance de Tournai. La FGTB entend, par son action au tribunal, défendre le droit de grève. Un cas de figure similaire s’était produit à l’entreprise Inéos de Feluy. Dans le cas de Mc Bride, le tribunal se prononcera à 10H30 ce lundi matin.

Estaimpuis: Bataille juridique autour de la grève chez Mc Bride

Depuis près d’un mois, la population de l’île de Mayotte dénonce la vie chère par de multiples grèves générales et autres manifestations. Aujourd’hui, des dizaines de jeunes de Dzoumogné, dans le nord de l’île, ont bloqué la circulation en érigeant des barrages avec des troncs d’arbres sur diverses routes de la ville. Des affrontements se sont déclenchés lorsque les gendarmes sont arrivés pour lever ces barrages. Les 150 gendarmes ont répliqué aux jets de galets et de cocktails molotov par des jets de gaz lacrymogènes.

Les travailleurs du site H&M Logistics à Ghlin étaient entrés en grève mardi suite au refus de la direction d’entendre leurs revendications (augmentation du pouvoir d’achat et diminution des emplois précaires). La direction avait considéré illégales les mesures de blocage des travailleurs à l’entrée de l’entreprise. Huit huissiers de justice avaient été mandatés mardi par la direction pour signifier une astreinte des 5.000 euros par voiture empêchant l’entrée et la sortie des camions sur le site. Mercredi matin vers 6 heures, à nouveau, les huissiers se sont présentés à l’entrée. Ils ont constaté que la circulation des camions entrants et sortants.

La grève vient d’être reconsuite. Les ouvriers distribuaient aujourd’hui des tracts au rond-point de Ghlin. Ils se rendront ensuite à la gare de Mons et au complexe commercial des Grands Prés, à Mons.

Lundi, nous vous annoncions que la direction de l’usine chimique d’Ineos à Feluy avait fait appel à la police afin de réquisitionner des ouvriers en grève. 46 d’entre eux avaient été forcé de reprendre le travail, sous prétexte – selon la direction – que la sécurité n’était pas assurée sur le site. Les syndicats avaient immédiatement répliqué en annonçant que l’usine avait été sécurisée vendredi, avant le début de la grève. Dès lundi midi, ces derniers avaient introduit un recours devant le Conseil d’Etat pour faire casser l’ordre de réquisition. Mardi soir, se prononçant sur la forme (ordre pas assez motivé) et non sur le fond, le Conseil d’Etat l’a annulé. Vers 23 heures, les 46 ouvriers sont donc sortis de l’usine. La grève se poursuit, et le piquet empêche toute entrée sur le site. Les syndicats, qui maintiennent qu’aucun problème sécuritaire n’est à craindre ont rappelé que parmi les cadres techniques de la direction figuraient des personnes formées capables d’assurer la sécurité du site, et qu’ils n’avaient donc qu’à le faire.

Depuis vendredi, la centaine d’ouvriers de l’usine chimique Ineos à Feluy est en grève pour dénoncer les blocages dans les négociations d’une nouvelle convention collective. Après avoir mis en sécurité l’usine (qui est classée Seveso 2), ils ont donc arrêté le travail et installé un piquet. Mais 46 ouvriers ont vu débarquer la police à leurs domiciles privés pour les réquisitionner au travail, les menaçant de peine de prison en cas de refus. La direction justifie cette mesure par le fait qu’il faut garantir la sécurité de l’usine. Quatre ouvriers par pause, et donc douze par jour, ont été forcé de reprendre le travail, malgré que l’usine ait déjà été sécurisée vendredi. Le reste du personnel a maintenu le piquet ce lundi devant l’usine où ne pénètrent que les ouvriers réquisitionnés, mais les syndicats ont déjà introduit un recours au Conseil d’Etat pour annuler cet ordre de réquisition: ‘Ce sont des mesures tout à fait disproportionnées par rapport au droit de grève qui est un droit inaliénable pour les travailleurs‘.

En juin dernier, les ouvriers de l’usine Maruti Suzuki de Manesar (Haryana) ont mené une vaste action de grève pour exiger une amélioration de leurs conditions de travail et le droit de former un syndicat indépendant de celui existant au sein de l’usine. En septembre, un nouveau mouvement de protestation a fait suite à l’obligation faite par la direction de signer un pacte de bonne conduite, et dont la non-signature entraînait une interdiction de rentrer dans l’usine. 44 employés et 1200 intérimaires ont été suspendus des suites de cette grève. Depuis le 7 octobre, tout le personnel a arrêté le travail afin d’exiger la réintégration de ces ouvriers. Jusqu’à hier, ils occupaient l’usine. Mais pour venir à bout du mouvement, la direction a fait appel aux autorités. Le gouvernement a envoyé 2500 policiers afin de déloger les grévistes, a déclaré leur grève illégale et a entamé les démarches afin d’annuler l’enregistrement des deux syndicats à l’origine du mouvement. Face aux forces de l’ordre, les ouvriers ont été forcé de quitter les locaux, mais ont déclaré poursuivre leur action de grève.

Un gréviste a été tué hier à la mine du groupe Freeport située en Papouasie indonésienne, une de plus grandes au monde (cf. photo), lors d’affrontements entre la police et des employés en grève depuis près d’un mois. Par ailleurs, la police avait plus tôt indiqué qu’au moins six membres des forces de l’ordre avaient été blessés. Le nombre des ouvriers blessé est inconnu.

Les heurts ont éclaté alors qu’un millier d’employés tentaient de pénétrer dans le complexe minier de Grasberg, détenu par le géant américain Freeport-McMoRan Copper & Gold Inc. (FCX). La police a tiré un coup de sommation tandis que les grévistes lançaient des projectiles en direction des forces de l’ordre. Les employés ont endommagé l’entrée du site et brûlé trois camions. Les mineurs de FCX sont en grève depuis le 15 septembre afin de demander une augmentation salariale. Le salaire minimum à la mine Grasberg est de 1,50 dollar de l’heure (1,1 euro)…

Indonésie/Papouasie: La police tire sur les grévistes

Au printemps 2010, un conflit avait opposé les postiers du 92 (Nanterre) et la direction de La Poste au sujet du projet ‘Facteur d’avenir’. Tout au long des deux semaines de grève, la société a usé de toutes les méthodes pour briser le mouvement (vigiles, huissiers, briseurs de grève,…) Le 10 mai 2010, un groupe de postiers entend négocier avec le directeur départemental de La Poste de Nanterre. Une quarantaine de grévistes investit le hall, puis les escaliers des bureaux de la direction. C’est suite à cette action que 13 cadres de la société travaillant majoritairement à la gestion des ressources humaines ont porté plainte contre quinze postiers, les accusant de les avoir séquestrés durant plus de deux heures. Le procès avait débuté au mois de juin dernier, et le tribunal de Nanterre a rendu son verdict hier. Le procureur avait réclamé la condamnation des prévenus pour ‘séquestration’ avec la circonstance aggravante de bande organisée, condamnation pouvant entraîner des peines allant jusqu’à cinq ans de prison et 75000€ d’amende. Hier, onze postiers ont été condamnés à 1500€ d’amende avec sursis, à 500€ de dommages et intérêts aux parties civiles et à 150€ de frais de justice. Les quatre autres ont été relaxés. Les onze condamnés ont d’ores et déjà annoncé leur intention de faire appel de leur condamnation, celle-ci constituant une criminalisation évidente du mouvement syndical.

Ce samedi matin, la vingtaine de magasins Auto 5 situés à Bruxelles et en Wallonie n’ont pas ouvert leurs portes à la suite d’une action de grève organisée pour dénoncer le licenciement de quatre travailleurs pour harcèlement. Mais la direction a fait appel aux forces de l’ordre pour ouvrir les centres qui avaient été bloqués par des piquets de grève. Après une action en référé devant plusieurs juridictions, elle a obtenu le droit de faire ouvrir les magasins sous peine d’astreintes pouvant aller jusqu’à 1000 euros. A la mi-journée, une dizaine de centres avait été réouverts après l’intervention des policiers et des huissiers.

Depuis hier matin, la grande majorité de la population chilienne observe une grève de 48 heures en prélude à une marche massive prévue ce jeudi après-midi en solidarité avec la lutte menée par les étudiants depuis plus de trois mois. Ceux-ci ont été rejoints par des milliers de personnes dans leurs revendications pour une réforme de l’éducation, du système de soins, du code du travail, des retraites,…

De nombreuses villes sont touchées par le mouvement, mais c’est à Santiago qu’il prend toute son ampleur. Dès avant l’aube, de nombreuses barricades étaient dressées en travers des carrefours de la capitale. Toute la matinée, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau pour dégager les rues et disperser les manifestations spontanées aux quatre coins de la ville. A la fin de la journée, les forces de l’ordre avaient procédé à 348 interpellations. En outre, au moins 36 personnes ont été blessées lors d’affrontements opposant les manifestants et les policiers, principalement à Santiago.

Manifestation à Santiago