Le mardi 9 juillet, une délégation de « La Campagne nationale pour la libération du prisonnier George Abdallah » et des membres de sa famille ont rencontré le ministre libanais de la Justice, Henry Khoury. Suite à cette rencontre, le ministre de la Justice a confirmé qu’une demande sera envoyé au nouveau gouvernement français pour exiger la libération de George Abdallah, libérable depuis 1999. Cette rencontre s’est organisée suite à la déclaration du premier ministre libanais par intérim Najib Mikati qui annonçait demander aux autorités françaises la libération du plus ancien prisonnier politique d’Europe.

Les sections francophones du Secours Rouge International (Belgique, Genève, Toulouse) lancent une campagne de solidarité avec le Parti Démocratique du Peuple (PDP) au Liban. Fondé en 1972, ce parti communiste et révolutionnaire est issu de l’unification de diverses organisations révolutionnaires. Il s’agit d’un des derniers partis de gauche au Liban qui continue à participer à la résistance sous toutes ses formes contre Israël et qui regroupe autant des militant.e.s d’origine libanaise que palestinienne. A Saïda, ville côtière au sud de Beyrouth, le PDP a mis en place depuis 1985 une clinique populaire qui fonctionne sans aucune aide d’ONG. Des médecins partageant des idéaux socialistes viennent six jours sur sept traiter plus d’une dizaine de patient.e.s par jour. Un cabinet de dentiste et un de consultation générale permettent de couvrir une large variété de soins, de la gynécologie à l’orthopédie en passant par la pneumologie. En plus de la clinique, une cantine populaire est aussi organisée par le PDP. La cantine a été créée durant le covid a pris tellement d’ampleur qu’il continue jusqu’à ce jour, avec plus de 350 repas servis par jour.

La délégation qui en 2023 s’est rendu au Liban pour rencontrer différentes factions de la résistance palestinienne, présentera sa visite ce dimanche 21 avril à 16H, au Local Sacco & Vanzetti. Cette présentation marquera le lancement de la campagne de solidarité internationale avec le PDP.

Sorti en 2021, Fedayin, le combat de Georges Abdallah a été projeté dans des centaines de lieux dans plus de vingt pays à travers le monde. Aujourd’hui, le Collectif Vacarme(s) Films rend disponible gratuitement ce documentaire sur l’histoire de ce militant communiste libanais emprisonné en France depuis 1984 pour son engagement en faveur de la Palestine.

Nous relayons ci-dessous le lien de la version française, mais il est également disponible en anglais, arabe, castillan, catalan, allemand et italien.

Souha Bechara, résistante libanaise, ancienne prisonnière politique et militante communiste a été arrêtée alors qu’elle se rendait de Beyrouth en Suisse en passant par Athènes. Elle a été détenue pendant plusieurs heures et expulsée vers le Liban, au motif qu’elle représentait une “menace pour la sécurité nationale” de “pays européens”. Souha Bechara est une personnalité extrêmement populaire au Liban. Elle a rejoint la résistance libanaise en 1986 en luttant contre l’occupation du Sud-Liban par l’armée israélienne et ses mercenaires libanais de l’Armée du Liban Sud (ALS). En 1988, Bechara a reçu la mission d’abattre le commandant de l’ALS, le fasciste Antoine Lahhad. Elle le blessera grièvement de deux balles à la mâchoire et au bras. Cela lui vaudra d’être torturée à l’électricité pendant trois mois dans la célèbre prison de Khiam, gérée par l’ALS pour le compte des services secrets israéliens. Elle y sera détenue 10 ans dans une cellule minuscule.

Libérée et remise à la Croix-Rouge le 1er septembre 1998 (photo), après une campagne de pressions internationales, elle fut accueillie en héroïne à Beyrouth. Après sa libération, elle a passé du temps et étudié en France, puis s’est installée en Suisse, où elle s’est mariée et a eu deux enfants. Cette interdiction d’entrée dans l’espace Schengen fait partie intégrante de l’escalade de l’Union européenne contre la résistance palestinienne et arabe.

Les déposants sont de nouveau descendus dans la rue pour protester contre les restrictions bancaires libanaises qui leur refusent le plein accès à leurs économies en devises étrangères depuis 2019. Alors que les clients des banques n’ont pas pu retirer leurs économies, la valeur de la monnaie nationale s’est effondrée dans un contexte de crise économique et de paralysie politique qui a plongé de nombreuses personnes dans la pauvreté.

Les manifestants se sont rassemblés près du Parlement libanais à Beyrouth, ont bloqué la route et ont pris pour cible une succursale voisine de la Bank Audi, brisant et brûlant son distributeur automatique de billets. Certains ont également tenté de prendre d’assaut la banque, en jetant des pierres et des pétards à l’entrée. La police anti-émeute est intervenue et certains manifestants ont été blessés. Les manifestants réclament le droit d’accéder à leurs économies et appellent les autorités à prendre des mesures pour récupérer les milliards de dollars qui auraient été passés en fraude à l’étranger et à demander des comptes à ceux qui en sont responsables.

Le Liban connaît une crise économique terrible, et la vacance du pouvoir aggrave la situation (le Parlement, divisé, a échoué à élire un président à onze reprises). Depuis 2019, la livre libanaise a perdu plus de 95 % de sa valeur par rapport au dollar, ce qui se traduit par une hausse des prix des produits de base, dans un pays où plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les épargnants n’ont plus accès à leurs économies bloquées dans des banques, qui ont restreint les retraits et transferts d’argent. Ils sont condamnés à voir leur épargne fondre (il y a deux semaines 60 000 livres libanaises valaient un dollar, hier, il en fallait 80 000 pour un dollar.) Dans le quartier de Badaro à Beyrouth, des manifestants ont attaqué les façades d’au moins quatre banques et brûlé des pneus devant celles-ci. Les manifestants se sont ensuite regroupés devant la maison d’un banquier dans la banlieue de Beyrouth. La veille, mercredi, en réaction à la détérioration de leurs conditions de vie, des dizaines de chauffeurs de taxi ont bloqué la route devant le ministère de l’Intérieur à Beyrouth pour protester contre la baisse de leurs revenus.

Jeudi, des dizaines de membres des familles des victimes se sont rassemblés devant le Palais de justice, brandissant les portraits de leurs proches tués dans l’explosion du 4 août 2020 qui a fait plus de 215 morts. Ils manifestaient en soutien au juge Tarek Bitar poursuivi pour insubordination en raison de sa détermination à enquêter sur l’explosion de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium stockées sans précaution au port de l’aveu même des responsables. Les autorités sont accusées par des ONG et les familles des victimes de torpiller l’enquête locale pour éviter des inculpations et refusent une enquête internationale. Le juge avait été contraint de suspendre pendant 13 mois son enquête en raison d’une quarantaine de poursuites à son encontre et de pressions de la part d’une grande partie de la classe politique, dont le Hezbollah. En décidant de la reprendre lundi à la surprise générale, il a inculpé plusieurs personnalités, dont le procureur général Ghassan Oueidate et deux hauts responsables de la sécurité. En représailles, le procureur général a décidé de poursuivre le juge Bitar pour « rébellion contre la justice » et « usurpation de pouvoir ». Le procureur général Oueidate a en outre ordonné la libération de l’ensemble des personnes détenues depuis l’explosion, dont un responsable de la sécurité au port, le Libano-Américain Ziad al-Ouf qui a pris l’avion pour les Etats-Unis dès sa libération.

Le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah a organisé, comme chaque année, un rassemblement devant la centrale pénitentiaire de Lannemezan à l’occasion de l’anniversaire de son arrestation, en octobre 1984. Aujourd’hui âgé de 71 ans, Georges Ibrahim Abdallah est libérable depuis une vingtaine d’années…  Samedi 22, ce sont donc plus de 1000 personnes qui ont manifesté devant la prison de Lannemezan où est détenu Georges Abdallah. Grâce à la mobilisation de très nombreuses organisations venant de différentes villes, ce fut une très belle marche en soutien à ce militant communiste libanais emprisonné en France depuis 1984 pour son engagement résolument anti-impérialiste. En arrivant devant les portes de la prison de Lannemezan, la foule a scandé « Georges Abdallah, tes camarades sont là » en allumant des feux d’artifices afin d’être vus et entendus jusque dans l’intérieur du centre pénitentiaire.

Ce weekend à Saïda et Beyrouth au Liban, plusieurs rassemblements étaient organisés pour la libération de Georges Abdallah emprisonné en France depuis 1984. De nombreuses organisations palestiniennes et libanaises étaient présentes aux côtés de la famille de Georges Abdallah afin de dénoncer le maintien en détention de celui qui est devenu le plus ancien prisonnier politique d’Europe. L’ancien prisonnier et leader de la résistance libanaise Anwar Yassine était également présent à Saïda. D’autres initiatives ont eu lieu à Hambourg, à Charleroi, à Montréal et ailleurs

Lire ici toutes les initiatives

Lire ici (en trois langues) la Salutation d’un prisonnier de l’Organisation d’action anarchiste en Grèce pour les événements de solidarité internationale avec  George Abdallah

 

 

Une manifestation a eu lieu lundi, dans la ville de Saïda, à l’occasion de la venue de l’ambassadrice de France Anne Grillo, pour revendiquer la libération de Georges Abdallah. Les militants se sont rassemblés à l’entrée de la salle de cinéma de la ville où se déroulait un programme en présence de l’ambassadrice. Après l’arrivée d’un nombre croissant de manifestants devant la salle, des forces de sécurité supplémentaires ont été déployées sur les lieux et des affrontements ont même éclaté. Des manifestants ont été légèrement blessés et l’ambassadrice Grillo a dû attendre à l’intérieur du bâtiment pendant environ une heure. Le députe nassériste Oussama Saad a par ailleurs reçu l’ambassadrice dans son bureau à Saïda pour renouveler sa demande de libération de Georges Abdallah. Cette mobilisation fait écho à l’attente de la décision du Tribunal Administratif de Paris qui doit rendre sa décision le 10 février prochain à propos de l’arrêté d’expulsion de Georges Abdallah, condition à sa libération et son retour au Liban.

 

La Banque du Liban a annoncé mercredi qu’elle cesserait de subventionner, à partir du jeudi 12 août, l’importation de carburant au taux du dollar. Cela va multiplier par cinq les prix des carburants. Les 20 litres d’essence coûteront 330 000 livres, presque 50% du salaire minimum, qui vaut 30 dollars. La hausse du prix du mazout aura, quant à elle, un impact direct sur les prix des transports, des denrées de base, des produits alimentaires et des services de santé, qui ont déjà considérablement augmenté depuis le début de la crise, en octobre 2019. Des manifestants sont descendus dans les rues de Tripoli, dans le nord du Liban, pour exprimer leur colère. Ils ont intercepté des camions-citernes dans l’intention de saisir leurs cargaisons et des émeutes ont éclaté lorsque l’armée a tenté de les en empêcher. Sept personnes au moins ont été blessées. L’armée s’est déployée massivement dans cette ville frondeuse, l’une des plus pauvres du Liban.