Samedi a eu lieu le premier rassemblement depuis que les autorités ont commencé à alléger le confinement imposé à la mi-mars. Les manifestants ont rallié le centre de Beyrouth pour dénoncer la corruption et l’impuissance du gouvernement face à l’effondrement économique. Cette mobilisation sur la place des Martyrs s’est accompagnée d’escarmouches entre manifestants et forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. 48 personnes ont été blessées, dont 37 soignées sur place, selon la Croix-Rouge libanaise. Parmi les manifestants certains ont appelé au désarmement du Hezbollah. Des jets de pierre ont été échangés entre des contestataires et des partisans du Hezbollah venus d’un quartier voisin, mais l’armée s’est interposée. Des groupes divers participent aux manifestations, avançant divers griefs économiques et sociaux, et réclamant pour certains des législatives anticipées.

Les affrontements de samedi à Beyrouth

Édit 23h : La police a annoncé vers21h avoir arrêté 150 personnes. Le bourgmestre Philippe Close a annoncé que la Ville de Bruxelles se portera partie civile et poursuivra les manifesant.e.s via des sanctions administratives communales.

Près de 10.000 manifestant.e.s ont participé au rassemblement Black Lives Matter place Poelaert. A l’issue du rassemblement, des milliers de personnes ont remonté le boulevard de la Régence avant d’être bloqués place Royale, au débouché de la rue Royale, par un fort barrage de police. Deux fourgons et une patrouilleuse, stationnées dans un coin place Royale, ont été pris à partie part les manifestants et ont démarré en trombe vers la rue de Namur sous les huées et les coups de pieds. Une grande partie des manifestants est descendu le Monts des Arts, se dispersant dans les jardins de l’Albertine vers le centre. Mais plusieurs groupes ont remonté la rue de Namur. Certains se sont fait nasser rue d’Egmond (près de la statue de Léopold II), mais la plus grande partie est entré dans Matongé par la Porte de Namur où des manifestants ont calliassé des camionnettes de police. Des très vifs incidents ont éclatés chaussée d’Ixelles (vitrines brisées, incendies, intervention des auto-pompes, etc.). Des pillages de boutiques de luxe, dont certaines situées avenue Louise, ont eut lieu, provoquant de nouvelles interventions de la police et même une intervention de la cavalerie. Des groupes de manifestants sont descendus jusqu’à la Porte de Hal où la police a procédé à de nombreuses arrestations.

Manifestation BLM à Bruxelles

Dans la nuit du 4 mai, dans la municipalité de Ixtlahuacán de los Membrillos (État de Jalisco), Giovanni López, un travailleur de la construction de 30 ans, a été arrêté par jusqu’à dix policiers municipaux parce qu’il ne portait pas de masque. Une vidéo montre les agents le battant au moment de l’arrestation. La famille de la victime a récupéré son corps à l’hôpital civil de Guadalajara, capitale de l’État de Jalisco, où il a été confirmé qu’il était décédé des suites d’un traumatisme crânien. Selon la famille, le maire d’Ixtlahuacán de los Membrillos, Eduardo Cervantes Aguilar, par l’intermédiaire d’une autre personne, les a contactés pour leur demander de ne pas diffuser la vidéo de l’arrestation en échange de 200.000 pesos (environ 8.000 euros). Aguilar a affirmé ne pas être au courant mais le parquet de Jalisco l’a convoqué ce vendredi pour témoigner de ce meurtre, de la même manière qu’il doit rentrer lundi au siège du ministère public pour une autre série d’abus policiers.

Une manifestation a rassemblé des centaines de jeunes, dans le centre de la ville de Guadalajara. Les premières confrontations avec la police ont été enregistrées après que certains manifestants aient peint la façade du siège du gouvernement. Au moins deux voitures de patrouille de police ont été incendiées. Des agents ont tiré du gaz lacrymogène lorsque des manifestants tentaient d’entrer dans le palais du gouvernement.

Une patrouilleuse attaquée à Guadalajara

Un rassemblement de personnes opposée à l’imposition de la 5G sur le territoire bruxellois se tenait aujourd’hui. C’est le collectif stop5G.be qui avait appelé à ce rassemblement “revendicatif et informatif” dans le cadre de la journée mondiale contre la 5G. Le rendez-vous avait été donné place de l’Albertine de 13h00 à 16h00. Dans son communiqué, le collectif liste les nombreuses conséquences négatives de la 5G, parmi lesquelles la pollution électromagnétique, la consommation énergétique, l’impact environnemental des composants électroniques, etc. La police est intervenue pour nasser et ficher les manifestant·es. Une personne qui n’avait pas sa carte d’identité a été arrêtée.

 La police nasse des manifestant·es anti 5G

La police nasse des manifestant·es anti 5G

Suite à la manifestation du mardi 2 juin 2020 devant le palais de justice à Paris pour réclamer justice pour Adama Traoré et dénoncer les violences policières , plusieurs arrestations ont eu lieu (voir notre article). Jeudi 4 juin, un des inculpés est passé en comparution immédiate. Il a écopé de 8 mois de prison avec mandat de dépôt. Sur 18 interpellations suite à la manifestation parisienne, il y a eu 11 gardes à vue. Plusieurs d’entre eux sont mis en examen. 3 d’entre eux seront jugés le 22 septembre prochain.

Mercredi 3 juin, la Première ministre Sophie Wilmès a déclaré à l’issue du Conseil National de Sécurité que les manifestations et les rassemblements restaient interdits (le même jour, une manifestation de sans-papiers avait pourtant été tolérée à Saint-Gilles). Ce rappel survient dans le contexte des révoltes aux États-Unis, consécutives au meurtre de George Floyd par des policiers. Ce meurtre à déclenché des manifestations dans de nombreux autres pays comme aux Pays-Bas, en France, en Angleterre et ailleurs. Une manifestation contre le racisme policier est par ailleurs prévue dimanche 7 mai à 15h à la place Poelart à Bruxelles. En savoir plus sur cette manifestation.

[titre de l’article édité après que le bourgmestre de Bruxelles ait déclaré que le rassemblent BLM sera « toléré »]

manifestation Black Lives Matter à Bruxelles

Manifestation Black Lives Matter à Bruxelles

Mercredi 3 juin, deux manifestations se sont déroulées à à Athènes et à Londres pour protester contre le meurtre de George Floyd et les crimes policiers. À Londres, des milliers de personnes se sont rassemblées pour marcher vers le parlement. Des affrontements se sont déclenchés lorsque des policiers ont tenté d’isoler un homme de la foule. Les manifestant·es ont répliqué, lançant notamment plusieurs objets sur les policiers et leurs voitures. Au moins une personne a été arrêtée. À Athènes, 4000 personnes étaient rassemblées devant l’ambassade des États-Unis. Des affrontements ont éclaté entre les manifestant·es et les policiers qui protégeaient l’ambassade. Les policiers ont notamment utilisé des gaz lacrymogènes alors que les manifestant·es jetaient des pierres. Par ailleurs, l’ambassade des États-Unis a été attaquée au cocktail molotov.

L'ambassade des États-Unis à Athènes attaquée au cocktail molotov

L’ambassade des États-Unis à Athènes attaquée au cocktail molotov

Les émeutes, suite à l’assassinat de George Flyod par un policier, se sont poursuivies dans la nuit du 31 mai au 1er juin. Voici un compte-rendu non-exhaustif des événements. Des émeutes ont notamment été signalée à Aurora, Boston, Chicago, Madison, Miami, New-York, Philadelphie, Phoenix , Santa Monica et Washington. Dans la capitale, un couvre-feu a été décrété dès 23h, ce qui n’a pas découragé les nombreuses personnes venues manifester. Alors que de nombreuses personnes étaient massées devant la Maison Blanche, le président Donald Trump s’est réfugié dans un bunker souterrain. Il y serait resté pendant près d’une heure, escorté par des agents des services secrets. La Maison Blanche a éteint ses lumières, ce qui n’est jamais arrivé depuis 1889. Le capitole était quant-à-lui noyé dans les fumées des feux et des lacrymogènes et « l’Église des présidents » en face de la Maison Blanche a été incendiée. Une banque a été saccagée à quelques centaines de mètres du palais présidentiel. À Minneapolis, un camion a foncé sur une foule de manifestant·es assemblé·es sur l’autoroute I-35. À Philadelphie, des dizaines de voitures de police ont été détruites, brûlées ou utilisées comme voitures béliers contre d’autre voitures de police. Le président Trump accuse des groupes de gauche d’être responsable des manifestations et a annoncé son intention de déclarer le mouvement antifa comme organisation terroriste.

La nuit de mardi à mercredi aurait cependant été globalement plus calme, après une journée de grandes manifestations. Toutefois quelques éléments sont à signaler, tels que l’utilisation de parapluies en première ligne comme à Hong Kong, des manifestations à cheval ou encore l’utilisation de plots et de bouteilles pour contrer les gaz lacrymogènes. Des manifestations massives ont également éclaté un peu partout de nuit malgré les couvre feu. Enfin si l’armée n’est pas encore intervenue, un bataillon de police militaire en service actif, composé de 200 à 250 militaires s’est déployé lundi à Washington, DC. À New York, les soignant·es sont sorti·es pour applaudir les manifestant·es de Black Lives Matter. À Dallas, la police a demandé aux habitant·es de dénoncer tout comportement répréhensible sur l’application « iWatch Dallas ». Mais au lieu de recevoir des vidéos de manifestants en action, elle a été inondée de vidéos de K-pop, au point que l’application est devenue temporairement indisponible. Il s’agit d’une attaque par déni de service (ou DDoS) orchestrée manuellement depuis les réseaux sociaux.

Manifestant·es à cheval aux États-Unis

Manifestant·es à cheval aux États-Unis

Plus d’une semaine après la mort de George Floyd (voir notre article), les initiatives se multiplient à travers le monde pour dénoncer le racisme et les meurtres de policiers. En France, de nombreux rassemblements ont été organisés en soutien aux mobilisations actuelles aux Etats-Unis (voir notre article) mais aussi pour dénoncer les violences et les crimes de la police française. A Paris, un rassemblement à l’initiative du comité Vérité pour Adama a rassemblé près de 40.000 personnes devant le Tribunal de Grande Instance. Celui-ci était interdit par la préfecture et a été dispersé par des gaz lacrymogènes. A Toulouse, Montpellier, Lille, Marseille et ailleurs, des milliers de personnes ont bravé les interdictions de manifestations pour dénoncer les violences policières.

Rassemblement à Toulouse en hommage à George Floyd.

Des centaines de manifestants antifascistes ont marché Avenida Paulista, dans le centre de São Paulo, sur un rassemblement de plusieurs centaines de partisans du président Bolsonaro. Il y a eu des heurts car les barrages policiers n’ont pas su tout à fait protéger les fascistes venus protester contre les mesures de confinement décidées par de nombreux gouverneurs des États brésiliens contre l’avis de Bolsonaro. Les manifestants anti-Bolsonaro ont incendié des poubelles et ont lancé des pierres sur les fascistes et sur les policiers, qui ont tiré du gaz lacrymogène. Au moins trois personnes ont été arrêtées. Le rassemblement antifasciste avait notamment été convoqué par les supporters de plusieurs clubs de football de São Paulo, principalement les Corinthians, mais aussi Palmeiras, São Paulo et Santos. Le Brésil est de loin le pays d’Amérique latine le plus touché par l’épidémie de Covid-19 avec plus de 500.000 cas et près de 30 000 décès.

Les affrontements de Sao Paulo