Plusieurs mouvements sociaux ont éclaté en Tunisie ces derniers jours notamment à El Faouar dans le Sud Ouest. Les inégalités régionales et le chômage restent les principales causes de ce genre de mouvements. Six agents de la Garde nationale (gendarmerie) et de la police ont été blessés le week end passé, et un groupe de protestataires a pu entrer dans le poste de la Garde nationale et l’incendier. El Faouar, dans le gouvernorat de Kébili, est le théâtre de violences sporadiques depuis que des médias ont annoncé la découverte d’un puits de pétrole dans la région. Après cette annonce, de jeunes habitants ont protesté et exigé d’être employés dans les compagnies pétrolières à Kébili et que la région.

Affrontements à El Faouar

Fatnassa a encore été marqué lundi par une grève générale organisée dans les différents établissements publics ainsi que les commerces qui ont été fermés. Des habitants dénoncent toujours la négligence des autorités régionales et locales devant leurs revendications sociales. Le délabrement de l’infrastructure de base notamment des routes, le manque d’éclairage public, l’absence de projets qui pourraient relancer le développement dans la région et la marginalisation du secteur agricole sont les principaux problèmes qui ont incité les habitants à protester.

Affrontements à El Faouar

Mardi matin, les forces spéciales de police en uniforme sont intervenues en masse contre les étudiants de l’INBA (Internado Nacional Barros Arana) à Santiago. Des escarmouches avaient commencé lorsque quelques dizaines de jeunes cagoulés ont érigé des barricades à la périphérie du lycée, situé sur la Calle Santo Domingo. La manifestation commémorait les 10 ans des grandes manifestations étudiantes de mars 2006. Les affrontements se sont poursuivis lorsque les étudiants sont rentrés à l’intérieur de l’établissement, s’y barricadant et lançant sur les carabiniers des pierres et des cocktails Molotov. Les carabiniers ont fini par investir le lycée.

Les carabiniers forcent les grilles du lycée

Les carabiniers forcent les grilles du lycée

Le lycée Jean-Jaurès a été investi dans la nuit du 21 au 22 avril par 150 migrants, notamment afghans, yéménites, soudanais, érythréens et somaliens, rejoints ensuite par d’autres personnes. Ces migrants venaient du campement sauvage situé sous le métro aérien. Saisi par le conseil régional d’Ile-de-France, le tribunal administratif de Paris avait ordonné le 29 avril, avec un délai de grâce de 72 heures, l’évacuation de ce lycée.

Vers 6h20, la police a employé du gaz lacrymogène pour disperser plusieurs dizaines de manifestants qui avaient formé une chaîne humaine afin d’empêcher l’accès à une entrée du lycée. Des manifestants, dont certains étaient masqués ou cagoulés, ont répondu par des jets de projectiles, aux cris de « tout le monde déteste la police ». Certains manifestants assis sur la chaussée face aux CRS scandaient: « solidarité avec les réfugiés ». Les heurts sont survenus sur l’avenue Bolivar. De l’autre côté de l’établissement les forces de l’ordre ont accédé par une autre entrée en forçant une porte en fer et en dégageant des tables et des chaises qui interdisaient le passage.

Devant le lycée Jean Jaurès

Devant le lycée Jean Jaurès

La manifestation pour un Premier Mai révolutionnaire à Berlin-Kreuzberg a donné lieu à plusieurs affrontements. Des bouteilles et des pierres ont été lancées sur les forces de sécurité. Au moins trois policiers ont été blessés et deux personnes ont été arrêtées. 13.000 personnes avaient pris part au rassemblement.

Jet de pierre à Berlin

La police a utilisé des canons à eau contre 2.000 participants à la manifestation pour un Premier Mai révolutionnaire à Hambourg. Les manifestants ont lancé des pierres, des feux d’artifice, des pétards et des bouteilles sur les policiers. Une station de métro a été fermée pour des raisons de sécurité. La police a arrêté plusieurs jeunes qui transportaient des engins explosifs artisanaux. En Saxe, à Plauen, un millier de manifestants antifa ont tenté d’empêcher un rassemblement fasciste. Ils se sont heurtés aux barrages de la police et ont tenté de les forcer. La police a fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Plusieurs personnes ont été blessées.

Arroseuse à Hambourg

Jet de pierre à Berlin
Arroseuse à Hambourg

Cinq policiers ont été blessés et au moins neuf personnes arrêtées dimanche soir lors d’affrontements survenus à l’issue de la manifestation du 1er Mai à Seattle. Les policiers sont intervenus massivement à pied, à cheval, en vélo et en véhicules pour disperser des groupes de manifestants anticapitalistes qui lançaient des pierres, des briques, des bouteilles et des cocktails Molotov, brisant des vitrines dans le quartier des affaires, au centre-ville. La police a fait usage de bombes au poivre et de tir à balles en caoutchouc à plusieurs reprises pour faire disperser les manifestants.

Arrrestation à Seattle

Arrrestation à Seattle

Après la fin des manifestations du Premier Mai, Plaza Bolivar, dans le centre de Bogota, des dizaines de manifestants masqués se sont affrontés à la police anti-émeute (ESMAD). Les agents des forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des hommes masqués qui s’en prenaient notamment les militaires qui gardaient les monuments du centre-ville. Les autorités ont dû fermer les stations Transmilenio de San Diego, Las Nieves et San Victorino. Quatre policiers ont été blessés.

Affrontements à Bogota

Affrontements à Bogota

Le rassemblement de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) au centre-ville de Montréal était organisé dans le cadre du 1er Mai. Des manifestations de quartier convergeaient vers le centre-ville et les manifestants s’étaient donné rendez-vous devant l’entrée de l’Université McGill et au Square Philips, au coin des rues Sainte-Catherine et Union, à 15 h. Majoritairement vêtus de noir de la tête aux pieds, les manifestants se sont retrouvés, vers 16 h, devant le Poste de police sur la rue Sainte-Catherine. Les affrontements ont éclaté lorsqu’un manifestant a lancé une ampoule remplie de peinture sur la vitrine du bâtiment. D’autres ont lancé des bombes fumigènes colorées et des pièces pyrotechniques, puis, en guise de réplique, les policiers ont utilisé des gaz irritants. Vers 16h30, la manifestation a été dispersée. Il y a eu neuf arrestations et quinze interpellations pour des infractions à des règlements municipaux.

Pyrotechnie à Montréal

Pyrotechnie à Montréal

A Turin, un groupe de manifestants a tenté de faire dévier la manifestation de l’itinéraire autorisé à hauteur de la via Roma, ce qui a donné lieu à des affrontements avec la police. Les policiers ont arrêtés un jeune manifestant porteur d’un marteau. Pendant la manifestation un jeune homme s’est faufilé dans les rangs di contingent du Parti Démocrate et a tenté de frapper avec un tuyau de fer le sénateur Pd Stefano Esposito, vice-président de la Commission Transports, bien connu pour son engagement en faveur du TAV. L’escorte du parlementaire a empêché Esposito d’être atteint, mais l’auteur de tentative a réussi à échapper et est toujours recherchée.

Incidents le 1er Mai à Turin

Incidents le 1er Mai à Turin

A Istanbul, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser des manifestants en plusieurs endroits de la plus grande ville de Turquie, notamment autour de la célèbre place Taksim, foyer traditionnel de protestation. Plus de 200 personnes qui tentaient de marcher sur la place Taksim ont été interpellées. Des militants du HDP qui tentaient de manifester de leur côté à Bakirkoy ont également été dispersés violemment par la police , et a procédé à plusieurs arrestations, La police avait mobilisé près de 25.000 hommes et bouclé de nombreuses rues en prévision de la fête du Travail. Un homme est mort écrasé par un véhicule antiémeute, en traversant une rue du centre-ville.

Affrontements à Istanbul

Affrontements à Istanbul

En France, la fête du Travail se déroulait dans un climat particulièrement tendu, après deux mois de contestation contre un projet de loi sur le travail et de nombreuses manifestations émaillées de violences. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé dans tout le pays, avec pour leitmotiv le retrait de ce projet de loi examiné à l’Assemblée nationale à partir de mardi.

A Paris, des affrontements ont éclaté peu après le départ du cortège dans l’est parisien: des jeunes cagoulés, casqués, ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène. Ces incidents se sont répétés à intervalles réguliers tout l’après-midi, avec des bris de vitrine et du mobilier urbain saccagé. Vers 19H00, des échauffourées se généralisaient sur la vaste place de la Nation, envahie par les fumées de gaz lacrymogène, alors que les forces de l’ordre étaient la cible des projectiles de centaines de jeunes manifestants masqués. Mais une heure plus tard la manifestation se dispersait. Dix personnes ont été interpellées, selon la police, et il y a deux blessés légers.

1er Mai à Paris

A Marseille, la police a procédé à sept arrestations avant même le départ de la manifestation syndicale. Des cordons de CRS filtrant les abords du Vieux-Port d’où devait démarrer la manifestation ; contrôles au faciès, fouille des sacs à dos, les forces de police avaient décidé de mettre la pression sur les manifestants. Un responsable de SUD Éducation et un militant de la CNT font partie des personnes interpellées. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté jusqu’à la Joliette, et des centaines de manifestants se sont ensuite rendus aux abords du Commissariat central de Noailles pour exiger la libération des personnes interpellées.

1er Mai à Paris