Environ 5000 manifestants ont affronté la police jeudi à Fortaleza, au nord-est du Brésil, près du stade accueillant la demi-finale de la Coupe des confédérations entre l’Italie et l’Espagne. La marche a tourné à la confrontation lorsqu’elle a approché la zone de sécurité du stade. Les autorités ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc dans un effort vain de disperser la foule, tandis que les protestataires ont répondu avec des feux d’artifice et des jets de pierres.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des manifestants ont par ailleurs continué de faire entendre leur colère dans les rues de plusieurs villes du pays. Les rassemblements ont été particulièrement violents à Brasilia, dont le centre-ville a été fermé à la circulation. Dans une nouvelle tentative d’apaisement, le Congrès a annulé le projet d’amendement de la Constitution qui limitait les pouvoirs des juges d’instruction, cette mesure était perçue comme un moyen de mettre les politiques à l’abri des poursuites pour corruption. Un projet de loi qui propose d’allouer une part des revenus pétroliers à l’éducation et à la santé a par ailleurs été adopté.

Manifestation Fortaleza

Manifestation Fortaleza

Plusieurs centaines de personnes s’étaient à nouveau rassemblées hier soir dans le quartier de Dikmen pour dénoncer la politique gouvernementale ainsi que le placement en liberté sous contrôle judiciaire d’un policier accusé d’avoir abattu un manifestant. En début de soirée, elles ont érigé des barricades, bloquant la circulation. Du gaz lacrymogène et des canons à eau ont été utilisés par la police pour disperser le rassemblement. En outre, elle a procédé à quatre interpellations.

Canons à eau à Ankara

Quelques 2000 manifestants des syndicats d’employés SETCa, CNE et LBC-NVK se sont rassemblés ce jeudi matin place d’Espagne, pour dénoncer l’attitude inflexible adoptée par les employeurs lors des négociations dans le dossier ouvrier/employé. Une délégation des responsables syndicaux s’est rendue à la FEB puis, en fin de matinée, plusieurs centaines de militants ont quitté le rassemblement pour se rendre devant la FEB afin de marquer le coup. Le groupe a ensuite installé un campement sur le Mont des Arts. Les policiers de Bruxelles sont intervenus en force, amenant un bus dans lequel ils ont menacé d’embarqué tous les « campeurs » s’ils ne se dispersaient pas. Les syndicalistes ont finalement cédé à la menace.

rassemblement SETCA devant la FEB

rassemblement SETCA devant la FEB

Une trentaine de personnes se sont rassemblées place de Bourse en soutien à Hatice Duman, l’ancienne rédactrice en chef du journal Atilim et Gülüzar Erman, une syndicaliste du textile, emprisonnées, et aux dizaines de militants de l’ESP (Parti Socialiste des Opprimés), journalistes d’Atilim et syndicalistes arrêtés il y a dix jours en Turquie.

Hatice Duman et Gülüzar Erman

Hatice Duman et Gülüzar Erman

Des dizaines de milliers de personnes ont pris part hier à ce qui était la sixième marche de l’année organisée par les étudiants pour exiger une refonte du système éducatif. Le mouvement, qui dure depuis près de deux ans, et au cours duquel se sont déjà déroulées plus de cent manifestations, prend encore de l’ampleur et se durcit. Hier, la manifestation était soutenue par les syndicats des secteurs portuaires et miniers qui ont bloqué l’entrée de plusieurs importantes mines de cuivre. Depuis plusieurs semaines, les étudiants ont repris les occupations de bâtiments scolaires et universitaires. En outre, hier à l’aube, ils ont d’emblée ériger une trentaine de barricades autour des lycées et universités de Santiago. De nombreux heurts ont opposé manifestants et policiers, notamment à proximité de l’université du Chili où les forces de l’ordre ont utilisé du gaz lacrymogène et des canons à eau. Une dizaine de personnes ont été interpellées peu avant le début de la marche.

Répression à Santiago

Répression à Santiago

Mardi soir, près de 2000 personnes s’étaient rassemblées dans le district de Dikmen, à Ankara. Outre les revendications devenues habituelles depuis près d’un mois, la foule a dénoncé la remise en liberté sous contrôle judiciaire d’un policier accusé d’avoir tué un manifestant le 14 juin dernier. Renvoyé lundi devant le tribunal, le suspect a été laissé libre, entraînant une importante colère populaire. Mardi soir, la police est intervenue avec des canons à eau et a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les 2000 manifestants qui avaient érigé des barricades sur une artère routière. Seize personnes ont en outre été interpellées.

Canons à eau à Ankara

Canons à eau à Ankara

La semaine passée les autorités turques ont mené une vaste opération visant notamment l’ESP (Parti Socialiste des Opprimés), des journalistes d’Atilim, des syndicalistes. Le ministre de l’Intérieur a précisé qu’il s’agissait d’une opération visant le MLKP, préparée de longue date, mais que tous les suspects étaient impliqués dans les manifestations qui secouent le pays depuis près d’un mois. Vendredi, 18 membres de l’ESP ont été inculpés et placés en détention pour ’appartenance à une organisation terroriste’ (le MLKP) et ’destruction de biens publics’.

Ce n’est pas la première fois que le mouvement militant est frappé au moyen des lois anti-terroristes. Depuis quelques temps, les sections belges de l’Union des femmes socialistes (Turquie) et du comité de solidarité avec les prisonniers politique (Turquie), mène campagne avec notre Secours rouge peur deux militantes, Hatice Duman, l’ancienne rédactrice en chef du journal Atilim et Gülüzar Erman, une syndicaliste du textile, condamnées à la perpétuité.

Un nouveau rassemblement est prévu ce jeudi 27 de 17H00 à 18H00 en face de la Bourse.

Voir le dossier sur Hatice et Gülüzar

Le 21 a eu lieu une manifestation à Barcelone pour exiger la liberté des 5 arrêtés en Catalogne, qui sont en prison préventive depuis plus d’un mois à Madrid en régime FIES3, accusés de « bande armée », « port d’explosifs » (des feux d’artifices) et « apologie de terrorisme »… Un enquête policière qui part de de la cartographie du profil facebook des compagnons et de leur participation à des manifs qui se sont terminées par des affrontements. Plus de 200 personnes se sont donc réunies sur les Ramblas pour parcourir le centre de la ville pendant deux heures.

Après les transferts, les prisonniers sont :
Yolanda au C.P. Madrid V, Soto del Real
Silvia au C. P. Madrid VII, Estremera
Juan au C. P. Madrid II, Alcalá Meco
José Carlos au C. P. Madrid VI, Aranjuez
Xabier au C. P. Madrid IV, Navalcarnero

manifestation pour les prisonniers anarchistes à Barcelone

manifestation pour les prisonniers anarchistes à Barcelone

Georges Ibrahim Abdallah est un militant communiste libanais. Il a été arrêté à Lyon en 1984. En 1987 il a été condamné à la prison à perpétuité comme fondateur supposé des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises. Il était légalement libérable après 14 ans de prison, et il est en prison depuis 29 ans malgré neuf demandes de libération. Récemment, un tribunal la lui avait accordée mais ce jugement n’a pas été appliqué par les autorités jusqu’à ce qu’un tribunal rende un avis contraire, sous la pression des Etats-Unis et d’Israël, qui ont exprimé leur « sérieuse inquiétude » que Georges Abdallah retourne sur le champ de bataille. Georges n’est qu’un exemple des nombreux révolutionnaires prisonniers qui restent des décennies derrières les barreaux parce que leur identité révolutionnaire n’a pas été brisée et parce qu’il continue à se comporter comme des révolutionnaires.

Le Secours Rouge International appelle à deux journées d’action les vendredi 5 et samedi 6 juillet

A cette occasion une douzaine des prisonniers révolutionnaires, communistes, anarchistes et antifascistes emprisonnés en Grèce, au Maroc et en Suisse mèneront une grève de la faim de solidarité avec Georges. Montrons notre solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah et tous les révolutionnaires prisonniers de longue durée non repentis et luttons à leurs côtés pour leur libération !

Voir le compte rendu de la précédente journée internationale d’action

Journées internationales d’action pour Georges Ibrahim Abdallah: 5 et 6 juillet 2013

Un policier turc a été renvoyé lundi en justice pour avoir mortellement blessé par balle un manifestant anti-gouvernemental à Ankara mais a été laissé en liberté. Ethem Sarisulul est décédé le 14 juin des suites d’un coup de feu tiré à la tête lors d’une manifestation sur la place Kizilay d’Ankara le 1er juin. Une vidéo le montre s’écroulant brutalement face à un policier casqué, qui s’enfuit ensuite l’arme au poing.

Depuis le début le 31 mai des manifestations contre le gouvernement, quatre personnes sont mortes -trois manifestants et un policier- et près de 8.000 autres blessées, dont plusieurs dizaines très gravement. Lundi encore, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a défendu les forces de l’ordre, estimant qu’elles avaient agi de façon « héroïque ».

Ethem Sarisulul

Ethem Sarisulul