Les tribunaux tentent de faire face à l’afflux de centaines de pillards et d’émeutiers présumés interpellés lors des violences qui ont secoué plusieurs villes d’Angleterre. Dans le centre de Londres, des fourgons de police stationnaient en file indienne autour du tribunal de Westminster, théâtre d’une procession ininterrompue de prévenus appelés à comparaître.
La police londonienne a procédé à 922 arrestations en rapport avec les violences, les actes de pillage et autres troubles à l’ordre public. Sur les 922 personnes interpellées (compte arrêté à jeudi midi), 401 ont déjà été inculpées. Face à cet afflux inattendu de prévenus, les juges des tribunaux de la capitale et d’autres grandes villes anglaises ont siégé toute la nuit de jeudi à vendredi.

Ce lundi, notre Secours Rouge organise un rassemblement pour soutenir les militants, les étudiants et les communistes actuellement emprisonnés au Maroc dans le cadre d’une campagne lancée par le collectif Coup pour Coup. Rendez-vous entre 17h et 18h devant l’ambassade du Maroc, 29 boulevard Saint-Michel à Etterbeek.

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Affiche pour la manifestation Ilham Hasnouni

Il y a un mois, de violentes manifestations avaient secoué la province du Guizhou dans le sud du pays. Celles-ci avaient été déclenchées suite à l’assassinat d’un vendeur ambulant par trois agents de la police urbaine. Ce jeudi, une femme qui avait mal garé son vélo a été violemment brutalisée par un policier local alors qu’il tentait de saisir la bicyclette. Des milliers de personnes se sont rassemblées vers 17h devant le siège du gouvernement du district pour dénoncer l’attitude des forces de l’ordre. Elles ont bloqué les principales rues e la ville et ont renversé la voiture du policier mis en cause. Dix véhicules ont également été endommagés et cinq autres brûlés. La police s’est déployée pour disperser les manifestants, entrainant des affrontements qui ont duré jusque 3h du matin. Selon les autorités, une dizaine de policiers et du personnel de la sécurité ont été blessés.

Les émeutes ont éclaté à nouveau la nuit dernière lorsque cinq postes de police ont été attaqués avec des engins incendiaires artisanaux à Nottingham. Les postes de police Canning Circus, The Meadows, Oxclose Lane, Bulwell et St Ann’s ont été pris pour cible. Une voiture de police devant le poste des Meadows a également été incendiée.

La police de Nottingham a déclaré avoir arrêté plus de 80 personnes en lien avec les troubles et ils s’attendent à ce que ce chiffre dépasse 100. Dix personnes ont été arrêtées lors d’un incident impliquant des jeunes grimpant sur le toit de la Nottingham High School près de Forest.
La Nottingham High School, est un symbole de la richesses et des opporunités des élites : une école payante avec des grands bâtiments et un terrain énorme, à deux pas des quartiers ouvriers d’Arboretum, de Radford et de Forest Fields.

Hier, des milliers de paysans ont bloqué la route reliant Bombay à Pune pour s’opposer au projet gouvernemental de dérivation de l’eau depuis un barrage local vers les usines de la région. Ce détournement entrainerait, après la construction du pipeline à travers les terres agricoles, une pénurie d’eau tant pour l’agriculture que pour la consommation. Depuis plusieurs années, les ruraux indiens s’opposent aux tentatives du gouvernement de s’emparer de leurs terres pour l’industrie et l’infrastructure de capitalistes étrangers. Hier, à l’issue d’une réunion d’information, les paysans en colère ont décidé de mener une action et ont formé un barrage humain sur l’autoroute. Les forces de sécurité ont violemment réagit, faisant feu sur la foule et tuant trois paysans.

Ce mardi, la police londonienne a mis en oeuvre un plan d’action intitulé ‘London rioters wanted’ (‘Emeutiers recherchés’). L’objectif avoué de ce dernier est de retrouver et d’identifier toutes les personnes qui ont pris part aux actions qui secouent le pays depuis quatre jours. Le pays étant littéralement quadrillé de caméras de surveillance, les autorités judiciaires disposent de nombreuses photos de manifestants. Celles-ci ont été mises en ligne sur un compte Flickr dédié. Le chef de la police britannique a clairement lancé cet appel hier soir ‘Nous avons les images et nous demandons aux Londoniens d’identifier les personnes qui sont impliquées dans les activités criminelles de la nuit passée’.

Bien qu’il ne s’agisse pas officiellement d’un avis de recherche émis par la police, les médias britanniques lui ont emboité le pas. Un tabloïd a fait sa Une avec les photos de certains responsables présumés et d’un numéro de call-center.

Enfin, le fabricant de Blackberry (RIM) s’est pour sa part engagé à collaborer pleinement avec les autorités. Très populaire en Grande-Bretagne, les appareils permettent aux usages de s’échanger des messages instantanés sans passer par le réseau téléphonique, dans une sorte de ‘chat’. Cette technologie rend l’interception des messages par la police très compliqué. RIM s’est donc mis à sa disposition. Cette nuit, RIM s’est fait piraté par un groupe de hackers nommé ‘Team Poison’. Ceux-ci ont exigé que la société n’aide pas la police sous peine de révéler nombre de données confidentielles.

Plus de 100.000 personnes (60.000 selon la police) se sont à nouveau réunies à Santiago ce mardi pour une neuvième manifestation monstre pour une réforme de l’éducation. Des rassemblements se sont également organisés en province à Calama, La Serena, Arica (nord), Concepcion (sud) et Valpareso (centre) notamment. A Santiago, des barricades de pneus enflammés avaient été érigées dans la matinée, provoquant de gros embouteillages. Les forces de l’ordre les ont dégagées grâce à des lances à eau et des gaz lacrymogènes. Plus tard, les violences entre les manifestants et la police ont repris lorsque cette dernière les a empêché de se diriger vers le palais présidentiel. Lances à eau et gaz lacrymogènes ont fait face aux pierres et projectiles divers. Le ministère de l’intérieur chilien a fait état de 39 blessés et de 273 interpellations.

Barricade lors d'une manifestation d'étudiants à Santiago

Depuis plusieurs mois, les habitants du quartier des Pins à Alger contestent la réalisation d’un centre commercial et d’un parking dans un espace vert proche de leurs habitations. Dimanche matin, à la vue de l’arrivée des engins excavateurs et des camions, les gent ont constitué une chaîne humaine pour empêcher le début des travaux. Rapidement, les forces anti-émeutes sont arrivées sur place pour la défaire. Le ton est rapidement monté entre les deux camps et de violents affrontements les ont opposé. Selon des témoins, les policiers auraient répliqué aux jets de cailloux par des tirs non-sporadiques de balles en caoutchouc et de bombes lacrymogènes. Acculés, les habitants se sont réfugiés sur leurs balcons, où ils ont continué à haranguer les forces de l’ordre. C’est alors que celle-ci ont pris les immeubles d’assaut et se sont introduites de force dans les appartements en usant de menaces et de violences à l’encontre des habitants. Plusieurs blessés ont été enregistrés et de nombreuses personnes sont en état de choc.

Samedi après-midi s’est déroulé à Tottenham une marche en protestation contre la mort d’un homme tué jeudi par les forces de l’ordre. Des centaines de personnes s’étaient rassemblées dans la banlieue de Londres pour dénoncer le meurtre qui a eu lieu dans le cadre d’une opération policière dans la communauté noire de la localité. A la dislocation de la manifestation, de violents affrontements ont opposé 200 manifestants aux forces de l’ordre. Celles-ci ont été la cible de jets de pierres et de cocktails Molotov. Deux voitures de police, un autobus et plusieurs camionnettes ont été incendiées. Les affrontements ont duré toute la nuit et ont fait 29 blessés. Les autorités ont annoncé avoir procédé à 42 arrestations.

Manifestation à Tottenham

Hier, comme tous les vendredis depuis la mi-mars, les opposants au régime syrien avaient lancé un appel à la mobilisation à travers le pays. Des dizaines de milliers de personnes sont à nouveau descendues dans les rues de Deraa (sud), de Qamechli (nord-est), de Deir Ezzor (est), de Homs (centre),… Elles s’étaient rassemblées pour réclamer la chute du régime ainsi que pour rendre hommage aux manifestations de dimanche à Hama où plus d’une centaine de personnes ont été tuées par les autorités. Celles-ci ont une fois encore violemment réprimé les rassemblements d’hier. Quinze personnes ont été tuées durant la journée, et sept pendant la nuit. 2038 personnes auraient été tuées par les forces gouvernementales depuis le début du soulèvement.

Ce samedi, plusieurs centaines de chars et de véhicules militaires de l’armée syrienne se sont déployés à Deir Ezzor et autour de Homs.