Le 10 octobre dernier à Poitiers, la manifestation organisée dans le cadre d’une Journée anticarcérale contre l’ouverture de la nouvelle prison à Vivonne s’est conclue par des bris de vitrines appartenant à des multinationales de la télécommunication, des banques et des assurances, ainsi que par le gazage du marché Notre-Dame qu’a opéré la police alors que le cortège s’était déjà dispersé. Cette journée s’est achevée par l’arrestation de 18 personnes. Après quarante-huit heures de garde à vue, 8 d’entre elles sont passées en comparution immédiate, et toutes ont été condamnées à des peines – dont quatre mois de prison ferme pour Patrick, et un mois pour Samuel et Jean-Salvy. De plus, le parquet a fait appel – ce qui ne présage rien de bon pour la suite.

Diverses mobilisations ont déjà eu lieu à Poitiers et à Tours: manif du 17 octobre à l’appel du Comité de soutien à Sam et Jean-Salvy (qui s’est soldée par 3 nouvelles arrestations); manif du 19 et soirée débat-concert du 22 organisées par le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux en soutien à tous les inculpés; manif du 24 octobre appelée par le Comité de soutien à Sam et Jean-Salvy et rassemblement du 31 octobre appelé par diverses organisations dont le Comité antirépression de Tours, en solidarité avec Patrick…

Ces mobilisations – de même que les nombreuses distributions de tracts ou les pétitions réalisées – ont montré leur utilité, car Samuel et Jean-Salvy ont finalement été remis en liberté en attendant le procès en appel qui aura lieu le 10 décembre. Mais Patrick est resté en prison: le tribunal a considéré que ses garanties de représentation en justice et de non-réitération de son geste étaient insuffisantes. Patrick Dubreucq, 50 ans passés, a été condamné à huit mois de prison dont quatre ferme, à une obligation de soins psychiatrique et à une amende pour avoir jeté un projectile en direction des forces de l’ordre sans que personne n’ait été blessé. Ce projectile serait une pile qui aurait atteint par ricochet un commissaire – lequel a obtenu des dommages et intérêts de 800 euros. L’avocat de Patrick a fait appel de ce jugement inique, et un nouveau procès aura lieu le 19 novembre.

Agenda: Les 18 novembre à 18 heures et 19 novembre dans la journée, rassemblements devant le palais de justice en solidarité avec Patrick face à son procès en appel. Le 28 novembre à 14 heures, manifestation à l’initiative du Comité de soutien aux inculpé-e-s du 10 octobre. Le 5 décembre, Forum de soutien et d’échanges sur la répression organisé par le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux (http://antirepression.unblog.fr / Contact: antirep@free.fr)

Jeudi 5 novembre, vers 6h du matin, la police est venue perquisitionner un appartement à Rouen. Elle a embarqué une personne pour une audition. Les policiers (de la SRPJ de Paris) recherchent apparemment les organisateurs de la manifestation du 21 juin à Paris. Plusieurs centaines de personnes avaient manifesté ce jour-là dans le quartier des Halles. De nombreux manifestants étaient masqués, et au passage devant le siège de l’administration pénitentiaire les vitres de ce bâtiment avaient été brisées. En réponse la police avait gazé. Lors de la dispersion plusieurs personnes avaient été arrêtées et frappées au sol.

Les policiers sont venus dans cet appartement rouennais car c’est depuis celui-ci qu’avait été créée la boîte mail du comité de soutien local. C’est l’opérateur Gmail qui a fourni ces informations à la police. La personne arrêtée est ressortie sans aucune charge contre elle. Les policiers semblaient plutôt rechercher des informations sur deux personnes: un certain Vincent et un certain Julien. Nous ne connaissons pas ces personnes aussi, si elles se reconnaissent: faites attention, camarades. Une instruction est ouverte pour ‘dégradations’, ‘violences à agent’ le tout en ‘bande organisée’.

Dix personnes ont été interpellées dimanche en marge d’une manifestation anticarcérale à Paris: six pour vérifications, deux pour port d’armes prohibées, une pour port de fumigènes et pierres et une pour détention d’un chien hors catégorie. Un millier de personnes ont défilé à Paris dimanche sous forte surveillance policière, pour protester contre les conditions de détention pénitentiaire, à l’appel de l’association pour le respect des proches de personnes incarcérées (ARPPI).

Depuis des mois, nous évoquons la situation de Güler Zere. Depuis des mois, des groupes d’activistes locaux et internationaux appellent à la libération de la militante du DHKP-C, condamnée à 34 ans de prison et à qui l’on a détecté un cancer. Après avoir été négligée durant de longues semaines, Zere a été transférée à l’Hôpital Universitaire de Cukurova pour y suivre une chimiothérapie. Mais depuis la fin de son traitement, son état de santé ne fait qu’empirer. En effet, elle a été renvoyée en prison, contre l’avis des médecins déclarant qu’elle ne pouvait être soignée dans les conditions carcérales.

Aujourd’hui, Güler Zere est au point de perdre son combat face à la maladie et aux autorités. Elle ne peut quasi plus entendre, ni parler, ni manger, ni dormir. La semaine dernière, la TTB (Turkish Medical Association) a affirmé qu’elle avait atteint un stade irréversible de la maladie. L’Association a demandé que lui soit donné le droit de faire ses adieux à sa famille.

Le rassemblement hebdomadaire pour Güler Zere aura lieu ce vendredi à 14h au rond-point Schuman.

Le jugement concernant le centre social occupé ‘la chauve-souris’ est tombé. Les occupants sont condamnés à payer 1050 euros et quitter les lieux pour le 10 décembre au plus tard. L’abus de droit plaidé par l’avocat n’a pas été entendu par le juge selon qui le droit au logement, inscrit dans la constitution, ne peut peser sur un privé mais bien sur les pouvoirs publics.

Les occupants invitent à une action, pour la liberté d’occuper des bâtiments abandonnés, pour la défense des squats et des centres sociaux occupés. En effet, ils ne sont pas les seuls dans le cas, la gare des sans-papiers, occupée et autogérée par les migrants eux-mêmes, devrait en principe être quittée pour la fin décembre.

Rendez-vous le 14 novembre à 17h sur l’esplanade St-Léonard. La manif se terminera à la chauve-souris avec une fête! Un sleeping sera prévu.

Au moins deux personnes ont été tuées et 100 autres blessées samedi à Dacca, après que la police bangladeshie eut ouvert le feu contre des milliers d’ouvriers de la confection qui protestaient contre des salaires impayés, a-t-on appris de source policière. Il s’agit des plus graves incidents dans un conflit social depuis que la crise économique a frappé le Bangladesh.

Les deux personnes ont été tuées dans la zone industrielle de Tongi, 40 km au nord de la capitale, après qu’environ 15.000 ouvriers ont commencé à lancer des pierres sur la police qui a répliqué, selon elle, par des tirs de balles en caoutchouc. Mais selon un responsable de l’hôpital universitaire de Dhaka, Abdul Baten, ‘tous les blessés ont été atteints par des tirs à balles réelles, et certains sont dans un état grave‘. Plusieurs policiers ont été blessés ainsi qu’une centaine de manifestants, dont neuf ont été transportés à l’hôpital.

Les ouvriers, qui ont érigé des barricades et incendié des véhicules, exigeaient le paiement de trois mois de salaire de la part de leur employeur, la Nippon Garments, une entreprise bangladeshie qui a fermé ses portes en invoquant la chute de son carnet de commandes. L’industrie de la confection, qui emploie 40% de la main-d’oeuvre industrielle du pays, a rapporté 80% des 15,5 milliards de dollars d’exportation du Bangladesh l’an dernier. En juin, environ 50.000 ouvriers s’étaient affrontés à la police lors de manifestations contre des salaires impayés ou réduits, faisant des dizaines de blessés.

En octobre 2005, un commando héliporté d’une cinquantaine de gendarmes du GIGN a donné l’assaut au navire piraté par une trentaine de marins grévistes du Syndicat des travailleurs corses (STC), le Pascal Paoli, un bâtiment voué au transport mixte de fret et de passagers, fleuron de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) en cours de privatisation. Le Pascal Paoli a fait demi tour en direction du continent. L’intervention militaire a duré une dizaine de minutes. Une procédure judiciaire a été ouverte pour ‘détournement de navire’, un ‘crime’ passible de 20 ans de prison.

Un millier de personnes ont défilé ce samedi à Bastia en soutien à Alain Mosconi, ses deux frères Jean-Marc et Patrick ainsi qu’un délégué syndical STC de la SNCM, Félix Dagregorio et quatre marins qui seront jugés les 19 et 20 novembre à Marseille pour ce détournement du Pascal Paoli. Les responsables de tous les syndicats insulaires ont ouvert le cortège derrière l’unique banderole de la manifestation où il était inscrit ‘Non à la répression anti-syndicaliste‘.

Manifestation pour les marins corses

Les images de la grève à la SNCM et de l’assaut du Pascal Paoli

Manifestation pour les marins corses

Plus de 150 personnes ont bloqué les centres fermés de Vottem, Bruges et Merkplas ce samedi matin. L’objectif était d’empêcher, par leur présence, toute expulsion durant une journée. A Vottem, une cinquantaine de manifestants ont escaladé les grilles du centre et se sont enchaînés aux portes de l’intérieur pour empêcher tout véhicule de passer. A Bruges, onze personnes se sont également attachées aux grilles d’entrée. Les militants, parmi lesquels de nombreux français, néerlandais et luxembourgeois entendaient dénoncer les aspects inhumains des politiques de migrations européennes. Leur action a été écourtée par l’intervention des forces de l’ordre à la mi-journée, ces dernières n’hésitant pas à faire usage de la violence pour déloger les manifestants.

Blocage du centre fermé de Vottem

Blocage du centre fermé de Vottem

La police ayant finalement refusé l’autorisation du rassemblement à la Bourse, le comité des liberté a dû annuler le rassemblement pour Güler Zere. Une permanence était assurée sur place pour prévenir ceux qui avaient fait le déplacement. Le rassemblement de la semaine prochaine au rond-point Schuman est maintenu.