La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)  a rejeté le recours du PKK contre la décision du Conseil de l’Europe de maintenir le PKK sur sa liste des organisations terroristes. Dans son arrêt du 13 mars, la CJUE a déclaré que ce maintien était légal et a rejeté cinq objections principales soulevées par les avocats du PKK. Les avocats du PKK avait fait appel de la décision du Conseil de l’Europe, arguant qu’elle contenait des erreurs de droit, que les motifs invoqués étaient obsolètes et que les mesures prises étaient disproportionnées. La Cour a rejeté le recours, arguant qu’il existait suffisamment de preuves pour maintenir le PKK sur la liste. Avec cette décision, le PKK restera sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne. C’est la cinquième fois que la Cour de justice confirme la décision de l’UE concernant la liste des organisations terroristes.

Les attaques turques contre les zones tenues par le PKK dans les régions montagneuses du Nord du Kurdisan irakiens se sont intensifiées depuis l’annonce du cessez-le-feu unilatéral par le PKK. Ce cessez-le-feu faisait suite à l’appel d’Abdullah Öcalan (voir notre article) et ne concernait pas les actions d’auto-défenses, et se voulait une ouverture vers une solution négociée. Mais depuis le début de ce cessez-le-feu, l’armée d’occupation turque a intensifié son action et bombardé les zones de guérilla 14 fois avec des avions de combat, 9 fois avec des hélicoptères d’attaque et 692 fois avec de l’artillerie. L’armée turque pilonne ainsi tout périmètre où elle croit déceler la présence d’une unité de guérilla, en fonction des informations recueillies par les drones, par des postes militaires, et par des caméras camouflées dans les montagnes et opérées à disstance.

À Kiel et à Lübeck, des policiers se sont présentés aux domiciles de ressortissants kurdes et au centre communautaire kurde de Kiel vers 5h30 du matin ce mercredi 12 mars, ils étaient accompagnés de chiens policiers. Une intervention policière impitoyable, ils ont enfoncé les portes des appartements, saccagé des logements et confisqué les  téléphones portables et des documents écrits. Plusieurs personnes ont été arrêtées, les détenus sont accusés, en vertu des articles 129a et 129b du Code pénal allemand, d’avoir soutenu et agi en faveur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation reconnue comme « criminelle » en Allemagne. Les accusations portent sur des activités militantes légales, telles que l’appel à manifester, l’organisation d’événements culturels ou la collecte de dons. Le principal interpellé est accusé d’avoir agi en tant que dirigeant régional du PKK.

Ces 5 derniers jours, près de 300 personnes ont été arrêtées. Les autorités d’Ankara livrent ce bilan ce mardi 18 février. Parmi ces personnes, des « membres présumés d’organisations terroristes », en particulier du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ces arrestations ont eu lieu au moment où la Turquie  négocie avec Abdullah Öcalan, leader du PKK emprisonné depuis 26 ans pour qu’il appelle ses combattants à renoncer aux armes. Aux yeux du parti pro-kurde DEM (Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie) ces arrestations, tout comme la destitution récente de plusieurs de ses maires, sont le signe d’un manque de sincérité du pouvoir dans ces efforts de paix.

Ce Samedi 28 décembre, une délégation du parti turc pro-kurde DEM (Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie) s’est entretenue avec le fondateur du PKK, Abdullah Öcalan. Ce dernier est emprisonné à vie sur une île au large d’Istanbul. Il s’agit de la première visite de ce parti, le prédécesseur du DEM, le parti HDP, a rencontré Öcalan pour la dernière fois en avril 2015. Un déplacement autorisé par le gouvernement turc après la demande du DEM de pouvoir rendre visite à Öcalan, âgé de 75 ans.

Les Forces de Défense du Peuple (HPG) et les YJA Star (Unités de Femmes Libres), les guérillas du PKK, ont annoncé avoir abattu deux drones turcs dans la région de Girê Cûdî mercredi soir. Un drone se déplaçant de Çemankê vers Çirav a également été abattu dans la région de Gare lundi. La guérilla a également harcelé les chantiers de construction de routes militaires (détruisant un véhicule militaire et un engin de chantier. Trois soldats turcs ont été tué dans une embuscade à l’IED.

La dernière audience de l’activiste kurde Kenan Ayaz a eu lieu le 2 septembre au tribunal d’État de Hambourg. Ayaz a été condamné à 4 ans et 3 mois de prison. Ayaz a été arrêté à l’aéroport de Larnaca à Chypre en mars 2023 sur la base d’un mandat d’arrêt européen demandé par la Cour fédérale de justice et extradé vers l’Allemagne au début du mois de juin. Depuis lors, il est détenu à la maison d’arrêt de Holstenglacis à Hambourg dans des conditions de détention plus strictes. Avant l’audience, un rassemblement de solidarité a été organisé devant le bâtiment du tribunal. Lors de l’audience finale, le tribunal a déclaré que Kenan Ayaz était condamné à 4 ans et 3 mois de prison pour avoir prétendument assumé des responsabilités de haut niveau au sein du PKK entre 2018-2019. L’avocat de Kenan Ayaz a déclaré qu’il ferait appel dans la semaine.

Depuis le 15 juin, l’armée turque a étendu ses opérations d’occupation dans les régions de guérilla du nord de l’Irak dans la province de Duhok. Depuis, des centaines de véhicules militaires, troupes et autres équipements lourds ont franchi la frontière avec le nord de l’Irak et ont été stationnés dans les zones de guérilla. Plus récemment, l’armée turque a aussi mis en place des points de contrôle et a procédé à des vérifications de passeports illégalement dans plusieurs villages de la région. En plus de cela le 25 juillet, “Parastin”, l’agence de renseignement du PDK et le service national de renseignement turc (MIT) ont établi un nouveau point de contrôle entre le centre de Duhok et la vallée de Qentara.

Face à cette intensification de l’offensive, le YJA Star (unités de femmes dans la guérilla) et le HPG (la guérilla du PKK) ont mené plusieurs attaques contre des soldats de l’armée turque au Kurdistan du Sud et bloqué l’avancée des forces d’occupation dans les zones stratégiques de la guérilla. L’installation d’un système de surveillance par caméra dans la zone de résistance de Girê Cûdî a été empêchée et le HPG a également rapporté deux actions de guérilla dans la région de Metîna. En parallèle de la résistance continue de la guerilla, les protestations de la population locale contre l’occupation par les forces turques se sont multipliées. À Behdinan, par exemple, les habitants ont bloqué une route pour protester contre l’offensive turque en cours et la collaboration du PDK. Certaines de ces manifestations ont été violemment dispersées par les forces peshmerga du PDK.

Depuis le 15 juin, l'armée turque a étendu ses opérations d’occupation dans les régions de guérilla du nord de l'Irak

La vie publique dans la province de Van est paralysée par d’importantes forces de police depuis les élections locales du 31 mars. Le parti DEM a remporté les 14 circonscriptions de la province et le parti au pouvoir, l’AKP, a été battu. Immédiatement après les élections, la victoire du co-maire nouvellement élu, Abdullah Zeydan du parti DEM, a été annulée (voir notre article). Le comité électoral a déclaré que le candidat de l’AKP arrivé en deuxième position, Abdulahat Arvas, devait prendre ses fonctions après qu’un tribunal eut déclaré la candidature de Zeydan invalide. La population s’est opposée à cette décision et est descendue dans la rue. Après plusieurs jours de manifestations, la décision a été annulée et Abdullah Zeydan a pu s’installer à la mairie en tant que co-maire avec Neslihan Şedal.

Un mois et demi s’est écoulé depuis le soulèvement populaire, mais la police et l’armée sont toujours présentes en grand nombre. Les « forces de sécurité » bloquent la circulation, entravent le commerce et paralysent la vie publique. Des forces d’urgence équipées de canons à eau sont positionnées sur tous les axes routiers. Des hélicoptères de la police tournent au-dessus de la ville jour et nuit. Le gouverneur a annoncé la poursuite des contrôles d’identité sur les voies d’accès et la prolongation de l’interdiction générale des rassemblements.

De plus, toujours dans la province de Van, l’armée turque a lancé une opération anti-guérilla à grande échelle dans la région de Hamoiler, dans le district d’Erciş (photo). Cette opération intervient après que l’armée turque a lancé une opération militaire dans la région de Şehîd Remzî dans le district de Lice, dans la province d’Amed (Diyarbakır). En cette période, l’armée turque mène ses traditionnelles « opérations de printemps », le passage de l’hiver au printemps était plutôt désavantageux pour la guérilla du PKK.

Les combats succèdent au Kurdistan irakien où l’armée turque a déployée de nombreuses unités et bases pour combattre les guérillas du PKK. Elles ont ce faisant offert de nombreuses cibles à cette même guérilla. C’est ainsi qu’une opération a été lancée contre une base turque dans la zone de Girê Cûdî dans la région occidentale de Zap, le 17 février. Plusieurs groupes de guérilleros ont mené une attaque coordonnée contre cette base. De nombreux soldats turcs ont été tués (le porte-parole de la guérilla en annonce 37 soldats turcs tués, dont un capitaine et plusieurs sous-officiers, en reconnaissant la perte d’un guérillero), les installations ont été incendiées et un important butin militaire a été emporté par les combattants kurdes (photo).