La libération conditionnelle de Mehmet Sait Yıldırım, prisonnier malade détenu depuis 31 ans à la prison de Buca Kırıklar, a été une nouvelle fois reportée, cette fois jusqu’au 27 août 2026. La décision a été justifiée par le comité de surveillance au motif que le détenu « ne montrait pas de bonne conduite » et « ne faisait pas preuve de remords ». Son avocate, Fatma Demirer, dénonce une décision arbitraire, soulignant que Yıldırım, âgé de 74 ans et souffrant de graves problèmes de santé, dont une maladie cardiaque, est confiné en cellule individuelle depuis huit ans et que des échanges téléphoniques avec sa famille ont été utilisés à tort pour bloquer sa libération. Condamné à perpétuité en 1995 pour son rôle important au sein du PKK, Yıldırım a affirmé qu’il souhaitait retrouver sa liberté « sans que son honneur soit bafoué ».

C’est au tour de la Turquie d’agir, a déclaré un des dirigeants de l’ex-PKK. Ce dernier n’ira pas plus loin dans les négociations de paix avec Ankara : « Nous avons fait ce qu’on nous a demandé, a déclaré le commandant Amed Malazgirt. C’est au tour de l’État turc. En Turquie il y a eu des discussions mais aucune avancée concrète (…). Désormais nous attendons que l’État turc prenne des mesures et c’est à lui de faire les prochains pas ». Le chef militaire de l’ex-PKK, rencontré samedi dans les montagnes du Kurdistan dans le nord de l’Irak, salue la création d’une commission transpartisane au sein du Parlement turc : « L’État turc a fait un geste positif, mais ce n’est pas la seule action nécessaire », juge-t-il tout en précisant « suivre de près » ses travaux. « Nous avons deux revendications. Premièrement, la libération du leader Apo. Faute de quoi, le processus ne réussira pas. La deuxième est la reconnaissance constitutionnelle et officielle du peuple kurde en Turquie ». Le responsable a tenu également à clarifier la notion de désarmement après une opération symbolique, en juillet, lors de laquelle une trentaine de combattants de l’ex-PKK avaient brûlé leurs fusils (voir notre article). « C’est l’État turc qui a promu ce récit affirmant qu’il nous avait appelés à déposer nos armes : nous, nous nous sommes engagés à ne pas les utiliser contre l’État turc. Il y a une différence et ce que nous avons fait correspond à ce que le leader Apo a demandé », a-t-il déclaré. « Nous avons dit que nous n’utiliserons pas les armes contre l’État turc et jusqu’à ce jour, nous ne les avons pas utilisées », a-t-il relevé.

À propos d’Abdullah Öcalan, un autre commandant, Serdar Mazlum Gabar, a fait valoir que « Nous visons d’abord la reconnaissance du droit à l’espoir et ensuite la liberté totale de la direction (…) Par liberté, nous entendons qu’il soit libre d’agir, de diriger son mouvement et de s’intégrer au peuple ». Cette notion de « droit à l’espoir » avait été avancée l’an dernier par le principal allié du gouvernement turc à l’initiative du processus de paix. « Nous pouvons garantir la sécurité de notre direction », poursuit-il en suggérant dans un premier temps « une assignation à résidence » d’Abdullah Öcalan. Une délégation de la commission parlementaire chargée du processus de paix a rendu visite le 24 novembre pour la première fois à Abdullah Öcalan.

Militants et militantes du PKK

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Le tribunal supérieur de Berlin a condamné le militant kurde Mehmet Karaca à deux ans de prison pour appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), avec sursis pendant trois ans, et l’a libéré après environ un an de détention provisoire. Le tribunal estime qu’il a occupé entre 2014 et 2024 plusieurs postes organisationnels en Allemagne au sein du PKK, mais n’a retenu qu’une partie des accusations. Le jugement affirme tenir compte du contexte politique actuel ainsi que des déclarations du PKK annonçant l’abandon de la lutte armée et plusieurs concessions importantes (voir notre article), bien que les activités de l’organisation restent interdites en Allemagne et qu’elle figure toujours sur la liste européenne des organisations terroristes. À sa sortie, Karaca a été accueilli par des soutiens.

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L’ex Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a déclaré lundi 17 novembre avoir terminé, la veille, le retrait de ses combattants d’une zone frontalière stratégique du nord de l’Irak. Cette décision s’inscrit dans le processus engagé en direction du régime fasciste turc, espérant que « cette nouvelle mesure contribuera à la paix et à la démocratisation en Turquie ». Pourtant, depuis huit mois, le PKK a multiplié les concessions sans que Erdogan fléchisse de son côté : cessez-le-feu unilatéral en mars 2025, auto-dissolution du PKK en mai 2025 (voir notre article), cérémonie de destruction des armes de la guérilla en juillet 2025, évacuation de ses zones de guérilla en Turquie en octobre 2025 (voir notre article), etc.

Le PKK possédait depuis de nombreuses années des bases dans la région de Zap, au nord de l’Irak. Cette zone, visée par une opération terrestre de l’armée turque en 2008 et régulièrement frappée par des raids aériens, revêt une forte valeur symbolique pour l’organisation. Elle accueillait en effet son premier quartier général avant son déplacement plus à l’est, vers les monts Qandil, et le mouvement y conservait jusqu’à récemment une présence importante.

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La ville de Hanovre qualifiant d’« acte de soutien » à une « organisation terroriste » a interdit sans préavis une cérémonie commémorant les martyrs de la guérilla kurde. La ville a justifié cette décision par une possible violation de l’interdiction du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en vigueur en Allemagne depuis 1993. L’ordre de police soutien également que de tels événements commémoratifs contribuent à « renforcer la cohésion interne du PKK » et pourraient avoir un effet mobilisateur, notamment auprès des jeunes participants. La communauté kurde a critiqué cette action, la jugeant disproportionnée et motivée par des considérations politiques. Elle a qualifié cette interdiction de manifestation d’une « criminalisation systématique de la vie des Kurdes en Allemagne ». Elle a aussi souligné que le PKK avait déjà déclaré la fin de sa lutte armée et s’était dissous en mai (lire notre article ici).

Depuis son arrestation en mars dernier, le militant kurde Nihat Asut était emprisonné à Hambourg dans le cadre d’un procès pour appartenance au PKK, une organisation considérée comme « terroriste » en Allemagne. Cette décision est soumise à des conditions strictes, et son procès va se poursuive. Asut doit se présenter à la police deux fois par semaine, il lui est interdit de quitter l’Allemagne et de participer à toute activité du PKK/KCK. Cela comprend l’interdiction de participer à des manifestations, des événements ou des collectes de fonds. La prochaine audience de son procès aura lieu le 5 novembre et le verdict est attendu en décembre.

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Arrêté en 1997 alors qu’il était étudiant à l’université de Mersin et condamné à la réclusion à perpétuité, Fikri Tuğluk a été libéré après 29 ans de détention. Tuğluk a délivré un message lors d’une réception à Girêsira après sa libération : « C’est merveilleux d’être ici et d’être avec les nôtres, mais nous ressentons un sentiment d’incompétence, car des milliers de nos amis sont en prison. Tant que nous resterons incompétents, nous ne serons pas libres. Mais nos amis sont de bonne humeur et nous attendons avec impatience le jour où, eux aussi, seront libres. Nous célébrerons notre véritable joie à leur retour. »

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Détenus à la prison de haute sécurité de type F de Bolu, Deniz Güzel et Bülent Güneş ont été libérés ce jeudi 21 août. Deniz Güzel a été arrêté à Çewlîg en 1992 et jugé par la Cour de sûreté de l’État, puis condamné à la réclusion à perpétuité pour « atteinte à l’unité et à l’intégrité de l’État ». La libération de Güzel a été bloquée, bien qu’il ait purgé 30 ans de sa peine, parce qu’il a notamment refusé de se repentir. Arrêté en 1993, la libération de Güneş a également été bloquée par les autorités pénitentiaires durant plusieurs années. À leur sortie de prison, ils ont été accueillis par des amis, des membres de leurs familles et des camarades.

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Depuis la destruction des armes de l’ex PKK (voir notre article), les attaques de l’armée turque se poursuivent au Kurdistan du Sud (Kurdistan irakien). Une organisation de défense des droits humains a indiqué que la Turquie avait mené au moins 18 bombardements et frappes aériennes entre le 1er et le 31 juillet dans cette région. 17 des attaques ont eu lieu dans les zones rurales d’Amadiya dans la province de Duhok, et une attaque de drone a eu lieu dans la ville de Silêmani.

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Le prisonnier politique kurde Veysi Aktaş, incarcéré à la prison de haute sécurité de type F d’İmralı, a été libéré après avoir purgé 31 ans et 3 mois de sa peine. Aktaş a purgé légalement sa peine de 30 ans le 28 avril 2024. Cependant, sa libération a été reportée d’un an par décision du Conseil d’administration et de surveillance pénitentiaires. Après ce report d’un an, sa libération a été reportée de trois mois supplémentaires. C’est le premier dirigeant emprisonné du PKK à sortir de l’île prison d’Imrali.