Sept policiers ont été tués et 27 personnes blessées (dont 13 policiers) dans une attaque à la voiture piégée ce jeudi à Diyarbakir, la principale ville du Kurdistan. L’explosion, télécommandée, s’est produite près de la principale gare routière de la ville au passage d’un car de police, elle survient à la veille d’une visite du Premier ministre Ahmet Davutoglu dans la ville. De nombreuses ambulances ont été dépêchées sur les lieux.

Le théâtre de l’attaque de ce jeudi

Le théâtre de l'attaque de ce jeudi

Les YBŞ (Unités de Résistance du Shengal, milices yézidies proches des YPG) progressent vers Mossoul, toujours détenues par l’État Islamique. Elles ont lancé le 20 mars la « Campagne de Mossoul » destinée à nettoyer les abords de la ville des gangs islamistes. Les 1.600 combattants YBŞ sont appuyés par les HPG et les YJA-Star, les guérillas du PKK. Les YBŞ luttent comme les YPG et HPG pour la libération du Kurdistan mais également pour libérer les milliers de Yezidis kidnappés et réduits en esclavage par les islamistes.

Un guerillero YBŞ

Un guerillero YBŞ

Roberto Vaquero, secrétaire générale du PML(RC), Reconstruccion Comunista, est toujours emprisonné suite à l’opération de répression contre cette organisation pour un prétendu « soutien au PKK ». Le tribunal a accepté ce 14 mars qu’il soit libéré sous une caution de 6.000€, les soutiens appellent donc à la solidarité sur leur compte en banque: ES57 3035 0393 09 3930010253

Roberto Vaquero libérable sous caution

Roberto Vaquero libérable sous caution

L’aviation turque a bombardé des camps du PKK dans les régions Kandil et de Gara, au Kurdistan irakien. Des frappes présentées en représailles à l’attentat-suicide qui a tué 34 personnes, et blessé 125 autres dimanche place Kizilay à Ankara, attentat que les autorités turques attribuent au PKK. Il semble que l’attaque visait deux minibus de policiers anti-émeutes stationnés en permanence sur cette place pour réprimer les éventuelles manifestations spontanées. Une partie importantes des morts sont les policiers occupants ces minibus, les autres des passants de cette place très fréquentée.

Les autorités désignent Seher Cagla Demir, une universitaire arrêtée et jugée dans le passé pour appartenance au PKK, comme l’auteure de l’attentat. Onze suspects, dans la ville de Sanliurfa, située à la frontière syrienne, ont été arrêtés. La police estime que le véhicule utilisé pour l’attaque a été achetée dans cette localité à forte majorité kurde.

Le lieu de l’explosion à Ankara

EDIT: 17/3
Jeudi 16, les Faucons pour la Liberté du Kurdistan (TAK) a revendiqué l’attaque: « Cette action a été menée pour venger les 300 kurdes tués dans à Cizre et nos civils blessés ». « Nous voulons présenter nos excuses pour les pertes civiles qui n’ont rien à voir avec la sale guerre menée par l’Etat fasciste turc », ont également précisé les TAK.

Le lieu de l'explosion à Ankara

Une dizaine de groupes révolutionnaires de Turquie et du Kurdistan Nord ont annoncé ce 11 mars depuis les monts Qandil l’établissement d’une force armée commune entre leurs groupes, le « Mouvement Révolutionnaire d’Unité Populaire » (Halkların Birleşik Devrim Hareketi, HBDH). Le but de ce mouvement est de combattre le régime d’AKP, il rassemble PKK, MLKP, TKP/ML, THKP-C/MLSPB, MKP, TKEP-Leninist, TIKB et Devrîmcî Karargah. D’autres groupes pourraient rejoindre l’alliance.

La création de cette alliance fait suite à des discussions qui courent depuis décembre dernier entre les divers mouvements révolutionnaires de Turquie et du Kurdistan Nord qui souhaitaient se doter d’un moyen d’action commun.

Inauguration des HBDH

Inauguration des HBDH

A Sur (Amed/Diyarbakir), les massacres se poursuivent après trois mois de siège. Au moins 200 personnes sont prises au piège dans des caves alors que l’armée turque continue à bombarder sans relâche la ville. Des centaines de civils ont déjà été massacrés. Les « couvre-feux » sont actifs dans 20 villes de 7 province, dont Cizré (Sirnak) et Sur (Amed/Diyarbakir).

Champs de ruines à Sur

Champs de ruines à Sur

Le 17 février, une attaque avait visé un convoi militaire à Ankara, dans un contexte de guerre civile au Bakuré et d’agression turque contre le Rojava. Immédiatement, le gouvernement turc avait servit son agenda en accusant les YPG d’avoir conduit une action en Turquie. Les TAK (Faucons de la Liberté au Kurdistan), un groupe armé indépendant -et critique- du PKK a finalement revendiqué l’attaque ce 19 février.

Voir l’article concernant l’attaque du 17 février.

Le théâtre de l’explosion à Ankara

Le théâtre de l'explosion à Ankara

Une troisième journée de bombardements turcs a eu lieu ce 15 février dans le Canton d’Afrin, au Rojava, tuant et blessant des dizaines de personnes et forçant des centaines d’autres à la fuite. L’armée turque pilonne les positions des QSD, et spécifiquement celles de ces principales composantes, les YPG et Jaysh al-Thuwar. Le Premier Ministre turc Davutoğlu a menacé à de nombreuses reprises les forces kurdes, en particulier que si les YPG restaient à Menbagh (voir notre précédent article), l’aéroport serait détruit, et que si les Kurdes d’approchaient de Azaz, ils en seraient délogés. Le spectre d’une intervention terrestre turco-saoudienne n’a jamais été aussi présent qu’à l’heure actuelle.

Malgré l’agression, les QSD enchaînent les libérations.Ce 14 février ils libéraient Kafr Naya, ce 15 février ils libéraient la ville de Tal Rifaat, un important bastion islamiste.

Situation dans le nord d’Alep au 1 février 2016.

Situation dans le nord d'Alep au 1 février 2016.

Les neufs personnes arrêtées le 28 janvier en Espagne pour « soutien au PKK » (voir notre article) sont tous militant de l’organisation Reconstruccion Comunista. Au cours des 11 perquisitions qui ont eu lieu à Madrid, Valence et Bilbao, des substances pouvant servir à la fabrication d’explosifs auraient été saisis. Parmi les neuf arrêtés, Roberto Vaquero, le secrétaire général de RC a été emprisonné sans possibilité de liberté sous caution pour possession d’explosifs et appartenance à une organisation criminelle, un militant d’origine kurde de Turquie (considéré comme le « contact » avec le PKK) a été emprisonné avec une possibilité de libération sous caution de 10.000€, un autre (le « responsable de la sécurité du parti » a été emprisonné sous une caution de 6.000€.

Les six autres personnes ont été relâchés moyennant une interdiction de quitter le territoire et un retrait de passeport. En outre, les deux locaux de Madrid et Valence sont fermés et les activités de RC interdites pendant un an. Plutôt que le PKK, c’est en fait des YPG dont il serait question. Deux autres militants avaient été arrêtés en juin pour avoir combattu aux cotés des YPG. Le Bataillon International de Libération (voir notre campagne) a réagit sur sa page Facebook en soutien aux personnes arrêtées.

The Spanish internationalists are not alone!We protest the so called 'terror operation' made by the Spanish state…

Posted by International freedom battalion on Sunday, 31 January 2016

Répression contre RC

Répression contre RC

Prétextant une attaque venue du Rojava, l’armée turque a bombardé à coups de mortiers, et d’avions les positions des YPG et de Jaysh al-Thuwar (Front des Révolutionnaires, membre des QSD) dans le canton d’Afrin, à l’ouest du Rojava, du coté de la ville d’Azaz. Au moins deux civils ont été tués. Des drones survolent également le canton pour trouver et détruire l’artillerie lourde. Cette nouvelle attaque de la Turquie contre le Rojava fait suite à la récente avancée des forces kurdes à l’ouest de l’Euphrate, visant l’unification du Rojava. Voir notre précédent article.

L’armée turque a confirmé avoir bombardé plusieurs cibles appartenant aux QSD ainsi qu’à l’armée du régime syrien. Le président du PYD (Parti de l’Union Démocratique, dont émane les YPG) a déclaré que les YPG s’opposeraient à l’entrée de la Turquie en Syrie et que les QSD ne se retireraient pas du nord de la province d’Alep. Ces derniers jours, la Turquie a déclaré qu’elle était ouverte à une opération militaire terrestre aux cotés de l’Arabie Saoudite dans le nord de la Syrie.

Mise à jour 21:55 Le bilan des bombardements s’alourdit, 3 combattants des QSD ont été tués selon les forces en question alors que la Turquie prétend en avoir tué 37.

Vidéo après l’un des bombardements.

Bombardements à Menagh.

Bombardements à Menagh.