Musaab Abu Atta est un militant palestinien en détention préventive depuis février 2025 suite à son engagement contre le génocide en cours en Palestine. Réfugié palestinien ayant grandi en Syrie, il est un membre actif de la diaspora palestinienne en Allemagne. Déjà en 2023, il avait été la cible d’une interdiction politique de la part des autorités allemandes de l’immigration.

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Voici le quatrième épisode de la série d’articles tirés de la remarquable brochure « Technologie et prison » (ici le pdf)  réalisée par Carapatage que nous livrons en feuilleton. Aujourd’hui, la réalité virtuelle.

Aux États-Unis, les casques de réalité virtuelle sont utilisés pour préparer la sortie des prisonniers de longue peine. Au Colorado, des personnes, qui ont été enfermées mineures dans les années 80-90, ont passé 3 ans à porter régulièrement des casques de réalité virtuelle pour découvrir une version numérique du monde qui les attend dehors. On simule d’abord des décors, des rues, des intérieurs, pour qu’elles puissent constater à quel point le monde a changé. Puis, on leur apprend à utiliser les outils informatiques, internet ou le téléphone. Non pas en leur filant un ordi ou un téléphone, ce serait trop simple, mais plutôt en simulant dans le casque de réalité virtuelle un ordi et un téléphone. On leur apprend à gérer leur budget ou encore, on les met dans un bar où un type menace de se bagarrer avec elles et on leur demande comment réagir. En Californie, il est aussi utilité comme alternative aux permissions de sortie : les prisonniers peuvent « visiter » Paris ou la Thaïlande en VR (photo).

Ce casque est aussi utilisé dans l’État de Washington pour faire suivre à moindre coût aux prisonnières des ateliers virtuels de formation à la mécanique auto. Le géant de la sous-traitance carcérale, Global Tel Link (GTL), veut étendre le concept, notamment pour organiser des visites virtuelles dont on imagine facilement qu’elles pourraient remplacer des visites réelles. La visioconférence a d’ailleurs été permise à des détenu·es pour remplacer les parloirs qui avaient été supprimés lors de l’épidémie de Covid.

Cette technologie est aussi promue comme un moyen de lutter contre la récidive. Parmi les récentes expérimentations, on trouve des casques de réalité virtuelle destinés à des auteurs de violences conjugales où le spectateur se met tour à tour dans la peau du conjoint violent, de sa compagne et de leur petit garçon. Une phase test d’un an a débuté en octobre dernier avec une trentaine de détenus à Lyon, Meaux (avec des personnes condamnées et suivies en milieu ouvert) et Villepinte (en milieu fermé).

Le prisonnier Fikret Akar est en grève de la faim avec 9 autres prisonniers politiques révolutionnaires de Turquie pour dénoncer les conditions de détention inhumaines dans lesquels ils sont détenus (voir notre article). Dans ce cadre, il a adressé un courrier au communiste libanais Georges Abdallah emprisonné en France depuis plus de 40 ans.

C’est pourquoi la résistance à l’isolement est notre priorité en tant que prisonniers révolutionnaires. C’est pourquoi, dans de nombreuses prisons d’isolement, dix prisonniers révolutionnaires sont en grève de la faim illimitée. […] Si notre priorité est l’isolement, nous nous efforçons également de suivre autant que possible l’évolution de la situation nationale et internationale : l’Ukraine, Gaza, les événements au Moyen-Orient, les menaces et les actions de Trump. À mesure que la crise de l’impérialisme s’aggrave, son agressivité s’accroît. Les populations ne sont pas encore suffisamment organisées pour répondre à cette agression à une échelle suffisante. Mais l’agression crée des opportunités de résistance, et la résistance crée des opportunités d’organisation. La population de Gaza, en particulier, a payé et continue de payer un lourd tribut, mais elle montre au monde entier – et à tous les peuples opprimés – qu’il est possible de résister, quelle que soit l’ampleur ou la puissance de l’agression. Nous sommes convaincus que les peuples opprimés, résistants et inflexibles finiront par gagner.

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Dans le cadre d’une vaste enquête, 25 auteurs présumés des attaques contre les agents pénitentiaires et les prisons ont été interpellés tôt ce lundi 28 avril. Les opérations ont débuté à 6 heures du matin en Île-de-France, ainsi que dans les grandes métropoles de Marseille, Lyon et Bordeaux. L’opération est menée par la DGSI ( Direction Générale de la Sécurité Intérieure ), elles ont impliqué plus de 200 enquêteurs sur la totalité du territoire français, elles pourraient s’étendre sur plusieurs jours et impliquer un plus grand nombre de suspects. Parmi les 25 interpellés, 5 ont déjà été en détention, au sein de maisons d’arrêt. Depuis le 13 avril, au moins «65 faits» ont été commis contre des agents pénitentiaires ou des prisons ( nos articles ici et ici ).

 

Nouvelle nuit agitée dans au moins 5 départements pour l’administration pénitentiaire. Dans la nuit du 20 au 21 avril, plusieurs prisons ont été attaquées avec toujours le même message tagué: DDPF (Droits Des Prisonniers Français). À Nantes, la prison s’est réveillée avec des tags et un début d’incendie. Dans le Calvados, cinq véhicules ont été dégradés devant les locaux du SPIP (Services pénitentiaires d’insertion et de probation). À Fresnes, un agent a  été visé par des menaces. À Beauvais, un agent a découvert devant son domicile un tag « DDPF » sur sa voiture.

Dans l’Isère, à Varces, 3 personnes ont été contrôlées à 200 mètres de la prison, en possession d’un jerrican d’essence dans le coffre de leur véhicule. La police tente de savoir s’il s’agissait d’une tentative de passage à l’acte. Lyon, deux véhicules ont été incendiés vers minuit sur le parking sécurisé de la maison d’arrêt de Corbas. Un mineur a été interpellé quelques heures plus tard près de la prison et placé en garde à vue. Il est soupçonné d’avoir voulu commettre « un acte de malveillance ». À Villefontaine dans l’Isère, non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d’une maison a été incendiée et des impacts de tirs découverts sur la façade, l’inscription « DDPF » a été retrouvé taguée sur le domicile d’un agent pénitentiaire. Une seconde habitation a elle aussi été ciblée. Villefranche-sur-Saône, une voiture appartenant à un surveillant a également brûlé dans la nuit sur un parking proche de la prison. Mi-avril, plusieurs établissements pénitentiaires et surveillants avaient été pris pour cible en France ( nos articles ici et ici )

Le 9 avril, la police israélienne ont pris d’assaut la maison de Raja Eghbarieh à Umm el-Fahm, confisqué des équipements personnels et emmené Eghbarieh au centre de détention de Jalameh (voir notre article). Âgé de 73 ans et leader de la formation de gauche Abnaa el-Balad dans les territoires de 48, un ordre de détention administrative d’une durée de quatre mois a été émis contre lui le 15 avril dernier. Jeudi 17 avril, le chef du tribunal de district de Haïfa a entamé un réexamen de l’ordonnance de détention et a reporté sa décision au 22 avril. Face à cette situation, une campagne internationale a été lancée exigeant la libération du militant palestinien comme partie intégrante de la lutte contre la répression politique en Palestine de 48 (voir l’appel).

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Depuis dimanche 13 avril, après l’École des surveillants de prison (ENAP) à Agen ( notre article ici ), des attaques envers l’institution pénitentiaire ont été recensées, au moins 21 véhicules ont été tagués et ou incendiés.. Des tirs à l’arme automatique ont ciblé la porte de la prison de Toulon ( Var) 15 impacts de balles ont été relevés. Le parquet national antiterroriste enquête pour tenter d’identifier les auteurs des faits. Des tags « DDPF » (Défense des Droits des Prisonniers Français) ont été retrouvées sur plusieurs véhicules, ainsi que « DDFM » sur la prison de Toulon. Dans les Bouches-du-Rhône, un véhicule, appartenant à un surveillant de la prison d’Aix-Luynes, a été incendié devant son domicile dans la nuit de mardi à mercredi.

Des vidéos sur Telegram montrent des agents, dont les noms sont cités, des boîtes aux lettres. Sur ce canal créé le 12 avril, une vidéo de 18 secondes montre un gardien de prison sortant d’une voiture, une boîte aux lettres avec un zoom sur le nom, puis une voiture. Elle se termine de nuit, par une plaque qui porte le sigle « DDPF » avec en fond des flammes dévorant le véhicule. À la suite, un extrait d’ interview donnée par cet agent, un commentaire accusant l’agent d’abus de pouvoir et exhortant le personnel à « changer de cap ». Toujours sur Telegram, le groupe soutient, qu’il se déploiera « dans toute la France » et affirme : « Nous sommes pas des terroristes », mais « là pour défendre les droits de l’homme à l’intérieur des prisons ».

Dix prisonniers révolutionnaires sont en grève de la faim illimitée dans les prisons turques pour dénoncer l’isolement carcéral (en particulier dans les prisons de type S, Y et R), les transferts forcés et exiger de meilleures conditions de détention. De nombreuses actions sont organisées partout en Europe pour les soutenir, notamment des grèves de la faim de personnes solidaires.

• Sercan Ahmet Arslan : en grève de la faim depuis le 18/10/2024
• Serkan Onur Yılmaz : en grève de la faim depuis le 09/12/2024
• Mulla Zincir : en grève de la faim depuis le 12/12/2024
• Bakican Işık : en grève de la faim depuis le 18/12/2024
• Yurdagül Gümüş : en grève de la faim depuis le 30/12/2024
• Mithat Öztürk : en grève de la faim depuis le 11/02/2025
• Hasan Ali Akgün : en grève de la faim depuis le 17/02/2025
• Ali Aracı : en grève de la faim depuis le 17/02/2025
• Ayberk Demirdöğen : en grève de la faim depuis le 10/03/2025
• Fikret Akar : en grève de la faim depuis le 29/03/2025

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Pour pouvoir lutter contre la surpopulation carcérale, la ministre de la Justice Annelies Verlinden (CD&V) veut transférer les détenus en situation irrégulière vers des centres fermés de l’Office des étrangers (OE). On dénombre plus de 13.000 détenus dans les prisons belges pour une capacité maximale de 11.000 places, une surpopulation carcérale inacceptable, l’ÉTat belge a été condamnée à plusieurs reprises pour cela (voir notre article). Un détenu sur trois n’est pas détenteur d’un permis de séjour légal en Belgique. Le gouvernement fédéral planche sur des transferts pénitentiaires à l’étranger, le Kosovo est cité, mais, il veut aussi faire appel aux centres fermés, des accords sont en cours d’élaboration. Ceux-ci peuvent accueillir 515 personnes, une capacité qui sera augmentée de 400 places supplémentaires dans les années à venir. Le gouvernement veut pouvoir expulser les détenus en situation irrégulière. L’Office des étrangers souligne que les centres fermés ne constituent pas une solution de rechange à la prison, «dans un centre fermé, ne peut être placée en rétention administrative, que les personnes en attente d’un rapatriement. Cette période est limitée à quatre mois maximum».

La prison de Mons accueille trop de détenus, une surpopulation qui n’est pas sans conséquences sur les conditions d’incarcération. L’Etat belge vient à nouveau d’être condamné en justice pour inaction face à cette situation, il avait été condamné le mois dernier à verser 2.000 euros par jour et par détenu en excès de la capacité maximale de la prison de Haren et 1.000 euros par constat de traitement dégradant à Saint-Gilles ( notre article ici ). La cour d’Appel de Mons a rendu son arrêt la semaine dernière après une procédure qui aura duré 10 ans. En 2015, un détenu et l’Ordre des barreaux francophones et germanophone avaient assigné l’Etat en justice. Le taux de surpopulation de la prison de Mons dépasse les 130%. La justice ordonne à l’Etat de le réduire à 110% d’ici un an, si ce taux n’est pas atteint, une astreinte de 2000 euros par jour et par détenu sera mise à exécution.