Hier, nous vous annoncions l’arrestation de la militante turque Basak Sahin Duman par les autorités serbes à l’aéroport de Zagreb (article d’hier). Un rassemblement aura lieu ce vendredi 8 juin à 15h devant l’ambassade de Croatie – 145 avenue Louise à Ixelles. Davantage d’informations (en allemand) sont disponibles sur le blog qui lui est consacré. Enfin, pour lui écrire:

– Basak Sahin Duman
– Zatvor u Zagrebu
– Dr. Luje Naletilića 1
– 10 020 Zagreb
– Croatia

A l’occasion du festival qui doit se tenir ce week-end en marge du procès en cours à l’encontre de membres de l’organisation Lutte Révolutionnaire, le prisonnier suisse anarco-vert Marco Camenisch a fait parvenir au Secours Rouge International une déclaration de solidarité.

Déclaration de solidarité de Camenisch avec les anarchistes grecs – format pdf

Ce lundi 4 juin, la militante anarchiste Stella Antoniou a été libérée de la prison pour femmes de Koryydallos. Malgré son état de santé, elle aura donc passé 18 mois en détention préventive après avoir introduit cinq demandes de libération pour rasions de santé et sans qu’aucun procès n’ait débuté. Incarcérée depuis le 4 décembre 2010, elle a donc été libérée après avoir atteint la limite maximale de détention préventive, non sans que cette libération ne soit assortie de restrictions. Stella Antoniou est accusée par les autorités grecques de participation à la Conspiration des Cellules de Feu, collectif anarchiste international actif en Grèce depuis 2008.

Basak Sahin Duman est une militante turque qui réside en Allemagne, pays dans lequel elle a obtenu un permis de séjour, depuis 2006. Lorsqu’elle vivait en Turquie, elle a activement milité pour la création ‘d’universités démocratiques’, contre les cellules d’isolement en prison de type F et contre la violence faite aux femmes. Aujourd’hui, l’état turc l’accuse et la poursuit pour avoir pris part à une manifestation pour revendiquer l’Université Démocratique ainsi que d’avoir participé à des activités dénonçant les politiques de torture, d’isolement et de répression dans les prisons turques. C’est pour échapper à son incarcération arbitraire que Basak Sahin Duman vit en Allemagne alors que l’Etat turc a émis à son encontre un mandat d’arrêt international. C’est en vertu de celui-ci que les autorités croates l’ont interpellée le 31 mai dernier l’aéroport de Zagreb avant de la placer en garde à vue puis en détention en vue de son extradition vers la Turquie. Si cela devait s’avérer et que Basak Sahin Duman était extradée, elle serait immédiatement incarcérée.

Pour la libération de Basak Sahin Duman

Pour la libération de Basak Sahin Duman

L’affaire KCK (Kurdistan Communities Union – accusée d’être la branche urbaine du PKK) a été déclenchée par les autorités turques en avril 2009, suite au succès du parti BDP (Peace and Democracy Party) aux élections municipales. Depuis lors, ce dernier est la cible d’attaques continuelles visant ses cadres, mais également ses sympathisants ainsi que les étudiants. Près de 8000 membres actifs du BDP se trouvent actuellement derrière les barreaux, parmi lesquels plusieurs députés kurdes ainsi que de nombreux maires, une quarantaine d’avocats, autant de syndicalistes, plus de nonante journalistes, des centaines d’étudiants, des centaines d’enfants,… Ce 31 mai, le parquet de Diyarbakir a demandé la levée de l’immunité parlementaire de huit députés. Tous sont accusés par les autorités d’être membres du KCK. Le 2 juin, le parquet de Malatya a introduit une demande similaire pour deux autres députés qu’il accuse de propagande pour le PKK. Enfin, le 30 mai, le ministère de la justice a autorisé l’ouverture d’une enquête contre 103 avocats pour avoir, le 11 août dernier, quitté une salle d’audience lors duo procès de 152 politiciens kurdes en guise de protestation.

Par ailleurs, la répression contre les étudiants se poursuit à travers toute la Turquie, les administrations universitaires se faisant le relais des policiers lorsque ceux-ci ne sont pas sur place. Au moins 127 étudiants ont été interpellés durant le mois de mai. Parmi eux, des dizaines ont été envoyés en prison. Ils font en général l’objet de lourdes condamnations, dès lors que des objets tels que des affiches, des pancartes, des livres, mais aussi des parapluies, des oeufs (!!!) confisqués lors de descentes organisées à leurs domiciles suite à des écoutes téléphoniques et à des poursuites techniques sont considérés comme des preuves ‘d’appartenance à une organisation terroriste’. Plus de 600 étudiants sont actuellement incarcérés en Turquie.

Ce mardi 5 juin, deux rassemblements ont eu lieux avec des anarchistes grecs réprimés. Le premier à 10h, en soutien avec un des inculpés de l’occupation de la radio Flash, qui avaient diffusés des textes solidaires de Lutte Révolutionnaire. Il s’agit du seul mineur inculpé, ses 19 co-inculpés comparaîtront en octobre. Sa prochaine audience aura lieu le 1 juillet. Une vingtaine de personnes étaient présentes pour le soutenir. À midi, 70-80 personnes se sont rassemblées devant le ministère de la justice en solidarité avec la prisonnière des Cellules de Feu en isolement depuis un mois à la prison de Thessalonique. La délégation du SR belge présente pour le festival de solidarité avec Lutte Révolutionnaire qui se tiendra les 7 et 8 juin était présente.

Mardi et mercredi, deux jeunes ont été arrêtés et placés en détention préventive suite aux désordres survenus lors de la grève générale à Barcelone le 29 mars dernier. Ils sont accusés, entre autre, de ‘désordres publics continus’, de ‘participation aggravée à des désordres’, de ‘dégradations’, et de ‘délit contre les droits fondamentaux et les libertés publiques’. En fin de semaine dernière, et en moins de 24 heures, trois locaux du CDC (Convergencia Democratica de Catalunya), parti au pouvoir en Catalogne, ont été la cible d’attaques solidaires à Andreu et à Ruben. Celui de Sabadell a subi un impact explosif, celui de Mataro a été caillassé et les vitres de celui de Premia ont été brisées. Des slogans pour la libération des deux jeunes ont été taggés sur les trois façades.

Attaque contre le siège du CDC

Attaque contre le siège du CDC

Le collectif des prisonniers et prisonnières basques (EPPK) fait connaître samedi son respect et son soutien à la décision prise par l’ETA qui implique la fin de la phase d’activité armée comme instrument de lutte pour parvenir à ses fins, ont annoncé deux porte-parole de l’EPPK au cours d’une conférence de presse à Guernica. Nous sommes pleinement conscients de la douleur entraînée par le conflit, ont également déclaré les prisonniers, selon leurs porte-parole qui ont lu une déclaration en huit points, fruit de discussions internes intervenues à la suite de l’annonce en octobre 2011 par l’ETA de son abandon de la lutte armée.

Le sort des quelque 650 prisonniers basques incarcérés en Espagne et des 150 reclus en France pour des affaires de l’ETA est l’un des enjeux d’éventuelles discussions visant à mettre fin au conflit au Pays basque. La Commission internationale de vérification (CIV), créée pour vérifier l’application des engagements de cessez-le-feu de l’ETA, a quant à elle annoncé le 4 mai avoir reçu un message de l’organisation indiquant que l’ETA est prête à dialoguer sur une série d’éléments pratiques afin de consolider le processus. L’EPPK, dénonçant le blocage de Madrid et Paris, a aussi lancé un appel aux gouvernements français et espagnol pour qu’ils profitent de cette opportunité de résolution du conflit.

Tous les 31 des mois comptant 31 jours, des groupes d’opposants tentent de se réunir pour réclamer l’application de l’article 31 de la constitution garantissant la liberté de rassemblement. Hier, à Moscou et à Saint-Pétersbourg, la police est intervenue pour empêcher toute manifestation. A Moscou, plus de 80 personnes ont été interpellées sur la place Trioumfalnaïa (centre-ville) pour participation à un rassemblement non-autorisé. A Saint-Pétersbourgh, la police a procédé à une dizaine d’interpellations pour le même motif.

Par ailleurs, ce matin, le militant du mouvement ‘L’Autre Russie’ Dmitri Karouev, âgé de 20 ans, a été condamné à une peine de quinze jours de prison pour avoir craché sur un portrait de Vladimir Poutine lors d’une manifestation le 6 mai dernier. Le tribunal l’a reconnu coupable de troubles légers à l’ordre public. La défense, qui a fait appel de cette condamnation, a souligné que par ce geste, le militant n’avait fait que montrer son sentiment personnel à l’égard de la personne sur le portrait, ce qui n’est nullement à considérer comme un trouble de l’ordre public.

Au lendemain de la déclaration de l’état d’urgence dans la province d’Espinar (région de Cuzco – sud du pays), la police a arrêté le leader du mouvement anti-mine qui proteste depuis plus d’une semaine contre un projet d’extraction de l’entreprise suisse Xstrata. Les manifestants dénoncent le montant des royalties que la société souhaite payer aux autorités locales, mais aussi le niveau des salaires ainsi que la politique environnementale. Deux manifestants ont été tués lundi, et le même jour, le gouvernement déclarait l’état d’urgence pour une durée de trente jours. Mardi, la police a arrêté Herbert Huaman, chef de file du mouvement de protestation, pour avoir appelé à la fin de l’état d’urgence. Les autorités l’accusent également d’avoir appelé à de nouvelles mobilisations populaires. 24 autres personnes ont été arrêtées depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence.