C’est le 29 décembre qu’Alfredo, Amaryllis, Chico et Davide ont appris que la cour d’appel de Milan ordonnait leur libération. La signature régulière d’un registre chez les carabiniers a été imposée. Ils avaient été arrêtés le 12 février 2007 lors de l’opération Tramonto qui visait l’organisation clandestine Parti Communiste Politico-Militaire.

Hier lundi à Milan, Manolo Morlacchi (le fils de Piero Morlacchi, un des fondateurs des Brigades Rouges), et Costantino Virgilio ont été arrêtés en possession d’armes de gros calibre. Ils sont suspectés d’animer la construction d’une organisation appellée Pour le communisme – Brigades Rouges (‘Per il comunismo Brigate Rosse’). Ils étaient également en possession d’un manuel de formation. Le chef de la police de Milan estime, grâce à ces arrestations, avoir mis un coup d’arrêt à la reconstruction des BR. Ils ont été incarcérés à la prison de San Vittore où leur avocat s’est rendu (photo).

Prison de San Vittore

Prison de San Vittore

L’année 2009 a vu la continuation des mesures et des pratiques répressives, y compris une augmentation marquée de l’utilisation du régime cellulaire, de l’isolement et l’imposition de restrictions et de sanctions à leur égard. Les prisonniers de Gaza se sont vu refuser les visites de leur famille pendant trois ans, lorsque la Knesset de l’occupation a étiqueté les prisonniers de Gaza de ‘combattants illégaux’, une pratique confirmée par les tribunaux de l’occupation. Le Secrétaire Général du FPLP, Ahmad Saadat, a été détenu en isolement depuis près d’un an.

Jeudi 31 décembre, Mohammed Abou Oun est revenu à Jabaliyah (Gaza) après 6 ans dans les prisons de l’occupation. Il a été chaleureusement reçu par un rassemblement des membres et des cadres du Front Populaire pour la Libération de la Palestine au passage d’Erez. Le FPLP a félicité le Abu Oun et sa famille pour sa libération, faisant l’éloge de sa fermeté dans les prisons de l’occupation. Abu Oun apportait les salutations des prisonniers, affirmant que le seul mécanisme pour obtenir la libération de tous les prisonniers est la résistance. Il a critiqué l’approche de l’Autorité Palestinienne aux questions des prisonniers, disant que l’Autorité n’assume pas sa responsabilité en ce qui concerne leurs besoins ou l’allègement de leurs souffrances. Abu Aoun avait été enlevé par les forces d’occupation en 2003 et condamné à six ans de prison. Une année supplémentaire a été ajoutée arbitrairement à la sentence en 2007 lorsque tous les prisonniers de la bande de Gaza ont été classés comme ‘combattants illégaux’.

Un tribunal israélien à Jérusalem a condamné le premier janvier Ahmed Abu Ghulmah, un dirigeant de l’aile armée du FPLP, à la perpétuité plus cinq ans. Il avait été précédemment accusé d’avoir dirigé d’exécution du ministre israélien Rehavam Zeevi, en octobre 2001 en riposte à l’assassinat du secrétaire général du FPLP, Abu Ali Mustafa. Abu Ghulmah, du village de Beit Furik à l’est de la ville de la Cisjordanie (Rive ouest) de Nablus, est marié avec trois enfants. Il avait été arrêté en mars 2006 avec l’actuel secrétaire général du FPLP, Ahmad Sa’adat et d’autres quand l’armée israélienne avait envahi la prison centrale contrôlée d’Autorité palestinienne à Jéricho.

La Cour Suprême des Etats-unis s’est réunie le 15 janvier pour statuer sur le cas de Mumia Abu-Jamal. En cas de confirmation de la condamnation à mort,celle-ci risque d’être mise très rapidement à exécution. Soit la Cour Suprême confirme la condamnation à mort – ce qui est fort probable – , soit elle commue cette sentence en une peine de prison à vie. Si la peine de mort est confirmée, le procureur de Philadelphie pourrait ordonner très rapidement l’exécution de Mumia. L’ensemble des recours juridiques ayant été épuisés, les soutiens internationaux en appellent désormais au président américain par le biais d’une pétition. En décembre, les 10.000 premières signatures recueillies en France ont été déposées à l’ambassade des Etats-unis à Paris. Chaque mercredi de 18h à 20h a lieu un rassemblement Place de la Concorde devant le consulat des Etats-unis. Partout dans le monde, les nombreux soutiens de Mumia Abu-Jamal se tiennent prêts pour des actions de protestation.

Mumia menotté en prison

Lire notre dossier sur l’affaire Mumia Abu Jamal

À l’appel de la CAR de Corsica Libera, un rassemblement a été organisé hier soir, devant le commissariat de Bastia. Cette manifestation faisait suite à l’interpellation d’une dizaine de militants nationalistes dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de Vescovato, en juillet 2009. Placés en garde à vue tout d’abord à Borgo, cinq d’entre eux ont été remis en liberté tandis que les cinq autres ont été transférés à Paris, où les gardes à vue se poursuivent.

Des incidents ont éclaté peu après 19h, à la fin du rassemblement et des projectiles ont été tirés sur les forces de l’ordre qui ont riposté au moyen de gaz lacrymogènes. Quelques dizaines de manifestants, les visages dissimulés, se sont ensuite déplacés vers la place Saint-Nicolas et un cocktail Molotov a été jeté contre le Trésor public. Les sapeurs-pompiers ont dû intervenir pour éteindre plusieurs petits incendies que les manifestants avaient allumés notamment sur le boulevard Paoli. Le Crédit Mutuel a été pris pour cible et l’établissement bancaire s’est embrasé après le jet d’un cocktail Molotov.

Manifestation à Bastia

Manifestation à Bastia

Gérard Jodar, le leader du syndicat indépendantiste néo-calédonien USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités) a été remis en liberté ce jeudi matin. L’homme avait été condamné à neuf mois de prison ferme après des heurts opposant le syndicat et les forces de l’ordre à l’aérodrome de Magenta-Nouméa.

La cour d’appel de Nouméa a accédé à la demande de remise en liberté de Gérard Jodar, ce jeudi matin. Le président du syndicat indépendantiste néo-calédonien USTKE était incarcéré depuis le 29 juin dernier, de même que cinq autres militants, pour entrave à la circulation d’un avion de la compagnie Aircal à l’aérodrome de Magenta-Nouméa. Une manifestation syndicale s’était achevée par l’invasion du tarmac et de deux avions suite au conflit Aircal. Les forces de l’ordre étaient intervenues pour déloger les militants USTKE. Après l’incarcération de Gérard Jodar, la tension était montée au cran supérieur début août. Le syndicat avait paralysé en partie l’économie calédonienne et le bras de fer s’était achevé par des affrontements entre militants et force de l’ordre.

Gérard Jodar avait été condamné à un an de prison ferme en première instance. La cour d’appel de Nouméa avait réduit sa peine à neuf mois en septembre dernier. Depuis, le président du syndicat avait déposé une demande de remise en liberté, en plus d’un pourvoi en cassation. Deux autres syndicalistes USTKE, Michel Safoka et Ato Uveakovi, ont été aussi remis en liberté jeudi.

Deux militants maoïstes ont été arrêtés ce dimanche dans une opération conjointe de la police et de la Central Reserve Police Force (SRPF) dans le district de Maharashtra. Ils ont été interceptés alors qu’ils transportaient, entre autres choses, vingt kilos d’explosifs, six fusils, un pistolet et plus d’une douzaine de cartouches. Ils ont tous les deux été traduits devant une cour locale, qui les a placé en détention préventive pour une période de sept jours.

18 étudiants d’une université de la ville, majoritairement kurde, de Van, dans le sud-est de la Turquie, ont été arrêtés ce lundi dans le cadre d’une opération de surveillance des activités clandestines du PKK dans les centres urbains. Ils sont accusés d’avoir tenté de forcer d’autres étudiants à participer à des manifestations de soutien au PKK. Selon les forces de l’ordre, ils les auraient menacé, entraînant l’abandon des cours de certains d’entre eux, suite à des intimidations. Des documents du PKK et des ordinateurs ont été saisis suite aux perquisitions menées dans les dortoirs. Les étudiants arrêtés ont été emmené à la section antiterroriste du Département de Police de Van et seront traduit en justice à une date ultérieure. La police affirme que cette opération, qui dure déjà depuis deux mois, va continuer et que les recherches se poursuivent.

Le 19 octobre dernier, 34 personnes, venant des camps de réfugiés du Kurdistan irakien s’étaient rendus à la frontière turque. Certains de ces réfugiés y avaient été arrêtés, mais tous avaient rapidement été relâchés. Hier et aujourd’hui, deux d’entre eux (photos) ont à nouveau été arrêtés par les forces de l’ordre. Gülbahar Cicekci se rendait à Ankara en compagnie d’un autre réfugié lorsqu’elle a été arrêtée par des officiers chargés du contrôle des identités ce dimanche. Nurettin Turgut à quant à lui été arrêté ce lundi à l’aéroport de Van, dans le sud-est de la Turquie. La police affirme qu’un mandat d’arrêt avait été lancé envers les deux militants suite à un discours prononcé à Dogubayazit. Turgut a été détenu pendant quelques heures à l’aéroport avant d’être transféré au département de police. Cicekci a quant à elle été emmenée à la division antiterroriste du Département de Police de Diyarbakir en attente de sa comparution devant un tribunal régional ce lundi.

Gülbahar Cicekci

Gülbahar Cicekci

Le 14 décembre dernier, dans l’affaire Rasul Vs Rumsfeld, après avoir entendu les vibrants arguments de l’administration du ministère de la Justice d’Obama, la Cour suprême des Etats Unis a finalement accédé à la demande directe du Président de conserver en l’état une décision de la cour inférieure qui précise que la torture est une conséquence ordinaire et attendue de la détention militaire, tout en introduisant un précédent choquant pour tous les tribunaux à venir: toute personne suspectée d’être ‘combattant ennemi’ par le président ou son administration ne sera plus considérée comme une ‘personne’. Ils cesseront donc d’exister en tant qu’entité juridique. Cette décision extraordinaire n’a occasionné aucun commentaire dans la presse.

À la suite du refus de la Cour suprême américaine d’examiner l’appel concernant le jugement d’une cour inférieure dans le cadre d’une affaire portée par quatre anciens prisonniers britanniques de Guantanamo contre l’ancien secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, les avocats des détenus ont affirmé mardi que le plus haut tribunal du pays valide le fait que la torture et l’humiliation religieuse soient des outils acceptables, et utilisables par un gouvernement.

Dans la ligne droite de leurs prédécesseurs de l’administration Bush, les avocats du ministère de la Justice d’Obama ont fait valoir qu’en l’espèce, il n’existe aucun droit constitutionnel de ne pas être torturé ou maltraité dans une prison américaine à l’étranger. L’administration Obama avait demandé au tribunal de ne pas donner suite à l’appel demandé par les plaignants. En acceptant, le tribunal laisse donc en l’état une opinion émise précédemment par la Cour de Washington DC, lors du dernier jugement qui stipule que la ‘Religious Freedom Restoration Act’ – une loi qui s’applique dans ses termes à l’ensemble des ‘personnes’ – ne s’applique pas aux personnes détenues à Guantanamo, au prétexte que les détenus ne sont pas des ‘personnes’ dans le cadre du droit américain.

La cour inférieure a également rejeté les demandes de réparation des anciens détenus en vertu du Alien Tort Statut et de la Conventions de Genève. Les défendants ont une immunité de facto sur la base que ‘la torture est une conséquence prévisible de la détention des combattants ennemis présumés par l’armée.‘ La Constitution américaine est pourtant claire: aucune personne ne peut être détenue hors des procédures pénales, et surtout aucune personne ne peut être soumise à des châtiments cruels et exceptionnels. Et la loi américaine est très claire sur la torture: elle est interdite, catégoriquement, même en temps ‘d’Alerte Nationale’. La culpabilité d’actes de torture est, en vertu des lois américaines, un crime majeur. Nul ne peut être torturé, à n’importe quel moment, sous aucun motif, et il n’y a pas d’immunité permise dans la loi vis-à-vis de la torture.

Et pourtant, c’est ce que Barack Obama (à l’origine, un avocat de droit constitutionnel) a finalement plaidé, via son ministère, cas après cas depuis qu’il est devenu Président: les tortionnaires et ceux qui ont ordonné la torture sont et resteront à l’abri de poursuites judiciaires. La torture est une ‘conséquence prévisible et ordinaire‘ de la détention militaire de tous ceux qui sont arbitrairement déclarés ‘combattants ennemis présumés‘. Plus grave encore: Barack Obama a désormais ouvertement accepté et admis qu’il ne considère pas ces prisonniers comme des ‘personnes’. Ils sont, littéralement, des sous êtres humains. Qu’est-ce qui en fait des sous-hommes? Le fait que quelqu’un dans le gouvernement américain a déclaré qu’ils étaient des ‘combattants ennemis présumés‘.