Au cours des derniers mois, des prisonniers politiques iraniens ont fait passer clandestinement des lettres décrivant les conditions cruelles dans différentes prisons. Certains ont réclamé justice pour les familles de prisonniers politiques exécutées par le régime, notamment les 30 000 victimes du massacre de 1988. Le régime a réagi avec de nouvelles mesures de répression. Le 30 juillet, 50 prisonniers politiques de la salle 12 du quartier 4 de la prison de Gohardacht ont été transférés de force dans la salle 10, qui est complètement isolée et surveillée en permanence par 40 caméras en circuit fermé et 64 dispositifs d’écoute. Toutes les fenêtres sont scellées avec des plaques métalliques, empêchant toute ventilation, et la salle manque d’eau courante.

Il y a actuellement environ 25 prisonniers en grève de la faim qui exigent leur retour à la salle 12 et la restitution de tous leurs effets personnels (tout a été confisqué lors du transfert, y compris les médicaments). Après quatre semaines, la condition physique de nombreux détenus s’est véritablement détériorée. Ils peuvent à peine marcher et souffrent de maladies cardiaques, pulmonaires et rénales tout en étant privé de tous médicaments.

La prison de Gohardacht

La prison de Gohardacht

Le 12 septembre, il y aura 25 ans que le Grupo Especial de Inteligencia a capturé le Comité central du PCP-SL y compris sont principal dirigeant, Abimael Guzmán, le Président Gonzalo. A la fin de cette année, sept dirigeants du PCP-SL, mais aussi deux responsables du Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA), auront purgé leur peine et devront être libérés. Les maoïstes devant être libérés sont Maritza Garrido Lecca, Martha Huatay Ruiz, Jorge Carrillo Román, Jorge Bellido Puchuri, José María Castillo Bellido, Alejandro Torres Pimentel et Enrique Pinedo Gonzales. Parmi les guévaristes: Isidro Dávila Torres et Esteban Velásquez Mandujano. Maritza Garrido Lecca devrait sortir de prison le 11 septembre. Martha Huatay devrait être libérée le 16 octobre après avoir purgé une peine de 25 ans pour avoir été membre du comité central de Socorro Popular, lié au PCP-SL.

Le comité central du PCP-SL, dans le cercle: Martha Huatay

Le comité central du PCP-SL, dans le cercle: Martha Huatay

Les trois activistes, leaders du mouvement de désobéissance civile (révolte des parapluies) de 2014 (voir nos articles ici et ici), Joshua Wong, Nathan Law et Alex Chow ont été condamné en appel ce 17 août à des peines de six, huit et sept mois d’emprisonnement. En août 2016, les trois activistes avaient été condamnés à des travaux d’intérêt général et pour Alex Chow, à trois semaines de prison avec sursis. Le parquet avait avait fait appel estimant les peines prononcées en première instance trop clémentes. Les accusations portaient sur leur rôle dans un rassemblement du 26 septembre 2014 jugé illégal. Les manifestants avaient escaladé des barrières métalliques et étaient entrés dans Civic Square, une place située dans un complexe gouvernemental. Aujourd’hui, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Hong Kong pour réclamer la « libération de tous les prisonniers politiques ».

Nathan Law, Joshua Wong et Alex Chow

Nathan Law, Joshua Wong et Alex Chow

Kevin « Rashid » Johnson, un prisonnier social politisé américain, membre du NABPP-PC, a été transféré vers la Floride fin juin et mis en isolement, accusé d’être un chef de gang en prison. Cette accusation se porte sur son appartenance au NABPP-PC que les autorités ont classifié comme gang ou Groupe menaçant la sécurité (Security Threat Group – STG). Le 12 juillet, alors qu’il attendait pour une audience de justice sur cette accusation, il a du être hospitalisé suite à un malaise. Les examens ont révélé un état de déshydratation et des problèmes de tensions. Une nouvelle audience fut programmé le 14 juillet dont les principales accusations portaient sur les articles publiées par Rashid Johnson traitant des abus subis en prison ayant entraîné une vague de solidarité et des plaintes du public. Ces articles étaient dès lors qualifiés de provocateurs.

Directement après l’audience du 14 juillet, Rashid Johnson a été envoyé en isolement à la prison de l’état de Floride. Lors de son transfert, il n’a pu emporté ses médicaments et selon les dernières nouvelles n’avait toujours pas eu accès à son traitement pour ses problèmes de tension.

voir ici le Cahier du Secours Rouge n°17 sur Kevin « Rashid » Johnson

Kevin

Il a fallu une longue lutte juridique et militante pour que Mumia puisse recevoir des soins (voir notre article). Cette lutte a porté ses fruits, comme en témoigne cette lettre de Mumia:

« J’ai récemment été informé que le niveau d’infection (hépatite C) était nul selon les derniers tests de laboratoire. Ceci est dû à l’efficacité de mon traitement dont j’ai enfin pu bénéficier. J’en remercie encore mes avocats qui ont agi en justice pendant que j’étais en proie à un coma diabétique, inconscient et donc incapable de me défendre. Je n’oublie pas mes nombreux amis qui ont accompagné ce combat sans relâche avec de l’argent et des protestations. Ne pouvant pas m’adresser individuellement à chacun d’entre vous, c’est par ma voix ou à la lecture de ce message que je vous renouvelle mes plus sincères remerciements. Vous avez montré une fois de plus le pouvoir du peuple lorsqu’il se mobilise. La bataille pour moi contre la maladie n’est toutefois pas terminée car le cadeau le plus cruel, faute de traitement durant une trop longue période, est le diagnostic d’une cirrhose du foie. Je voudrai enfin souligner mon immense joie de savoir que notre combat, votre combat, a ouvert l’espoir à des milliers de prisonniers de Pennsylvanie de se soigner et de se prémunir contre les ravages de l’hépatite C. Mumia Abu-Jamal depuis la prison de Frackville. »

Le 29 juin, le procureur principal de Philadelphie Seth Williams, en charge de l’affaire de Mumia, a plaidé coupable dans un procès pour corruption et pots de vin (29 délits retenus). Il a dû immédiatement démissionner de son poste et a été aussitôt emprisonné.

Mumia Abu Jamal / Seth Williams

Mumia Abu Jamal / Seth Williams

La police du Gujarat a arrêté un ancien membre du comité central du PCI(maoïste) près de Nagpur (Maharashtra) ce mardi matin. Tushar Kanti Bhattacharya, 62 ans, qui fut également en charge des divisions de l’Uttar Pradesh, de l’Uttarakhand et du North Bihar durant plusieurs années, revenait du Bengale occidental en train lorsqu’il a été interpellé. Sa femme, Soma Sen, professeur à la Nagpur University, a dit qu’il s’était rendu à Kolkata pour rendre visite à sa soeur. Son avocat Prakash Meghe a déclaré qu’il avait été interpellé dans le train par des policiers. Ceux-ci l’ont contraint à couper son téléphone avant de lui montrer un mandat d’arrêt émis par un tribunal de Surat en lien avec une affaire datant de 2010. Meghe a ajouté qu’il avait été autorisé à lui passer un coup de fil depuis l’aéroport de Nagpur « Il a dit que la police du Gujarat l’emmène à Surat, et qu’il comparaitra demain mercredi ».

Bhattacharya avait déjà été arrêté par la police du Bihar en septembre 2007 en connexion avec les quatre décennies de raids maoïstes contre les propriétaires fonciers du village de Tappalpur aujourd’hui situé dans le Telengana. Il avait été incarcéré dans la prison de Cherlapally, à Hyderabad. Après avoir été libéré sous caution il y a deux ans, il s’était installé à Nagpur avec sa femme. Il avait rejoint le PCI(maoïste) dans les années ’70.

Prison de Cherlapally à Hyderabad

Prison de Cherlapally à Hyderabad

Lundi, la police du Koraput (Odisha) a arrêté un guérillero maoïste à Semiliguda, au quatrième jour de la semaine de commémoration des martyrs maoïstes observée par le parti. L’homme, Rupana Jali, 23 ans, travaillait pour le Nandapur Area Committee, a déclaré la police locale. « Cela fait longtemps que cet homme faisait partie de notre liste d’hommes recherchés, et nous avons été informés de sa présence à Semiliguda. En conséquence, nous lui avons tendu un piège afin de le capturer » a affirmé le commissaire du Koraput. D’après lui, le guérillero était venu à Semiliguda pour recevoir des affiches et des pamphlets maoïstes à distribuer dans le cadre de la semaine de commémoration. Il est accusé d’être membre d’une brigade armée et d’avoir pris part à de multiples attaques attribuées à la guérilla dans la région.

District du Koraput

District du Koraput

Le prisonnier politique basque Kepa del Hoyo, 46 ans, est mort hier lundi en matinée à la prison de Badajoz des suites d’un infarctus. Il était incarcéré depuis 20 ans suite aux arrestations qui ont frappé le commando Biscaye d’ETA en septembre 1997. Il purgeait une peine cumulative de 30 ans pour sa participation, qu’il revendiquait, à ETA. Ayant déjà purgé 20 ans, il aurait dû être libéré, mais il faisait partie de ces militants visés par les nouvelles dispositions du gouvernement espagnol et privés de leur droit à la libération selon le calcul légal d’application des peines. Un rassemblement d’hommage a immédiatement eu lieu devant le siège local du Parti Populaire (droite gouvernementale).

Kepa del Hoyo

Kepa del Hoyo

Mardi 25 juillet, le prisonnier anarchiste Abraham Cortés Ávila a été relâché après presque 4 ans derrière les barreaux. Abraham Cortés Ávila a été arrêté le 2 octobre 2013 pendant la manifestation commémorant les quarante-cinq ans du massacre de Tlatelolco, il était le dernier à rester en prison après les arrestations du 2 octobre 2013. Abraham était accusé de tentative d’homicide, pour avoir supposément lancé des cocktails Molotov contre les lignes de policiers anti-émeutes. Ceci en plus d’une autre accusation pour atteinte à l’ordre public en réunion. Pour ces accusations, il avait été condamné à 13 ans et 4 mois de prison , réduit en appel à 5 ans et 9 mois pour atteinte à l’ordre public en réunion, l’accusation de tentative d’homicide ayant été rejetée. Il a bénéficié d’une libération anticipée.

Abraham Cortés Ávila

Abraham Cortés Ávila

Le roi a accordé sa grâce à 58 personnes arrêtées lors de manifestations dans le Rif. Ce mouvement de contestation populaire Hirak qui est parti en octobre dernier de la mort de Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson qui a péri broyé dans une benne à ordures où il tentait de récupérer sa marchandise confisquée et jetée par la police. Son décès a soulevé une vague de manifestations contre l’injustice, la corruption et le sous-développement dans la région de la ville d’Al Hoceima, principale ville du Rif, dans le nord du pays, où il travaillait. De nombreux protestataires sont exclus de la grâce, ainsi le chef de file de la contestation, Nasser Zefzafi, arrêté fin mai. Silya Ziani, 23 ans, est la seule dirigeante du mouvement à avoir retrouvé la liberté. « Je suis heureuse d’être libérée mais j’attends la libération de tous mes camarades du Hirak », a-t-elle déclaré à la presse samedi soir après sa libération.

Silya Ziani

Silya Ziani