Les partisans d’un mouvement de contestation dans le nord du Maroc ont maintenu, malgré l’interdiction des autorités, leur appel à une grande marche ce jeudi pour réclamer la libération de leurs camarades. Les forces de l’ordre étaient déployées en force à la mi-journée à Al-Hoceïma, dans la région du Rif, avec une cinquantaine de fourgons de police sur la place principale et des centaines de policiers déployés sur les grands axes de la ville. Prévue de longue date, cette manifestation annoncée comme la « marche du million » visait à l’origine à dénoncer la marginalisation de la région. Mais avec l’arrestation en mai du leader du mouvement, Nasser Zefzafi, et de plus de 150 de ses partisans accusés d' »atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat », la principale revendication est devenue leur libération. Cette « marche pacifique », prévue dans l’après-midi, vise également à protester contre la répression et à maintenir le combat populaire contre le makhzen (pouvoir).

Manifestation au Rif (archive)

Manifestation au Rif (archive)

Quatorze personnes ont été arrêtées hier après une manifestation de solidarité pour une jeune femme emprisonnée sous l’accusation d’appartenance aux CCF, manifestation qui a débouché sur de violents affrontements dans le centre d’Athènes. Les manifestants ont traversé le quartier de commerces chics de la rue Ermou, brisant des vitrines et caillassant les policiers anti-émeutes qui ont chargé et largement utilisé des gaz lacrymogènes. La manifestation faisait suite à une décision de la Cour d’appel d’Athènes lundi rejetant l’appel d’une étudiant de 29 ans, travaillant à l’université, qui a été condamné le mois dernier comme membre de la Conspiration des Cellules de Feu. L’étudiante avait demandé que sa peine de prison de 13 ans soit suspendue. Elle a été reconnue coupable sur base d’une empreinte digitale partielle retrouvée dans une cache d’armes mais nie avoir une implication avec le groupe.

Tempête sur la rue Ermou

Tempête sur la rue Ermou

Près de 300 personnes ont manifesté à Zurich en solidarité avec Nekane Txapartegi suite au rejet de l’appel contre son extradition par la Cour pénale fédérale. Fin mars, la Justice suisse avait autorisé l’extradition de Nekane Txapartegi vers l’Espagne (voir notre article). Nekane avait fait appel à cette décision. Dans l’exposé des motifs, la Cour Pénale souligne que l’extradée ne peut compter sur l’interdiction d’une extradition vers un pays où il y a risque de torture si cette extradition se fait vers un pays avec une tradition démocratique tel que l’Espagne. Pour rappel, Nekane avait été arrêtée en 1999 par la police espagnole et avait été torturée et violée pendant 5 jours. Elle avait exposé ces traitements devant le tribunal en 2001. Suite à à la décision de la Cour Pénale, Nekane a fait un malaise et a été transféré à l’hôpital où son état a été stabilisé. Nekane ne pourra être extradé pour l’instant, tant que sa procédure d’asile est en cours.

Une précédente manifestation en Suisse pour Nekane

Une précédente manifestation en Suisse pour Nekane

La marche de quatre jours pour Nuriye et Semih, rejointe par une délégation de notre Secours Rouge, s’est achevée cet après-midi à l’ULB. En Turquie, la répression a frappé la solidarité avec ces deux grévistes de la faim: 31 arrestations ont eu lieu à Ankara. Onze personnes ont été placées en garde à vue dans les locaux de l’anti-terrorisme où la torture est la règle. Une d’entre elle, Veli Sacilik, un ancien prisonnier politique qui avait été amputé d’un bras après l’assaut des forces de police contre les dortoirs des prisonniers en grève de la faim en décembre 2000, a eu l’épaule du bras amputé cassée par les policiers lors de son arrestation d’hier… Toujours à Ankara, le préfet a interdit tout rassemblement de solidarité avec Nuriye et Semih.

Solidarité avec Nuriye et Semih

Solidarité avec Nuriye et Semih

Ce mercredi, un tribunal de Sasaram (Bihar) a condamné quatre présumés maoïstes à la prison à perpétuité pour l’assassinat d’un fonctionnaire il y a quinze ans. Celui qui a été présenté comme un de leur complice écope lui de dix années de détention. Sanjay Singh avait été abattus par de présumés maoïstes dans le village de Rehal, district de Rohtas (Bihar) le 15 février 2002. Nirala Yadav, Ram Bachan Yadav, Lalan Singh Kharawar et Nitish Yadav ont été condamné à la prison à vie, ainsi qu’à une amende de 200.000 roupies (2700 euros) chacun. Sudama Oraon a quant à lui été condamné à 10 années d’emprisonnement et à une amende de 500.000 roupies (6700 euros). Un des avocats des condamnés a d’ores et déjà annoncé qu’ils feraient appel de cette décision.

Deux des condamnés à la sortie du tribunal de Sasaram

Avec ce procès, le nombre de condamnés dans le cadre de cette affaire s’élève à sept. En 2004, deux autres présumés maoïstes ont été condamné à la perpétuité pour avoir abattu le fonctionnaire. Quatre autres personnes sont toujours poursuivies et détenue dans l’attente de leur procès. Dix des 21 personnes identifiés par les autorités dans le cadre de leur enquête sont toujours recherchées.

Deux des condamnés à la sortie du tribunal de Sasaram

Le Bilaspur High Court a libéré sept militants du Telengana sous caution ce vendredi. Ils avaient été arrêtés par la police du Chhattisgarh en décembre l’an dernier pour prétendue détention de littérature maoïste et de faux billets de banque. Les sept personnes, membres du Telangana Democratic Front se dirigeaient vers le district de Sukma dans le cadre d’un enquête sur les atrocités subies par les tribaux aux mains des forces de sécurité dans la région. Immédiatement incarcérés, ils étaient poursuivis sur base de la loi anti-terroiste Chhattisgarh Special Public Security Act. Le juge a déclaré que les accusés avaient été en prison et que les charges qui pèsent sur eux sont maintenant formulées, « Etant donné la période de détention subie par les accusés et les accusations portées contre eux et la situation, le tribunal est enclin a leur accorder la libération sous caution ». La police de Sukma avait prétendu avoir arrêté les militants dans le village de Dharmapenta, mais ces derniers avaient déclaré avoir été arrêtés par la police du Telengana dans le village de Dummugudem et remis à la police du Chhattisgarh.

Bilaspur High Court

Bilaspur High Court

jeudi 22, un jeune militant palestinien Nassar Jaradat, et le journaliste Zaher al-Shammali ont été libéré provisoirement et sous caution par l’Autorité palestinienne (AP) après 15 jours de détention. Ils avaient été arrêtés après avoir critiqué un haut responsable de l’AP, Jibril Rajoub, qui dans une interview avait annoncé la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le mur d’al-Buraq à Jérusalem, un site symbolique d’importance culturelle, religieuse et historique. Shammali a écrit un article critique contre Rajoub après d’autres articles critiques sur le président de l’AP Mahmoud Abbas, tandis que Jaradat a commenté sur Facebook l’article et les remarques de Rajoub. Les deux jeunes progressistes palestiniens, proches du FPLP, passeront en procès en septembre.

Leur emprisonnement survient alors que plus de 20 sites web, dont des sites d’information populaires tels que Quds News Network et le Centre d’information de Palestine, ont été bloqués par l’AP. Le blocage a été effectué sans ordonnance du tribunal sur la base d’une ordonnance du procureur général dans le but de museler l’opposition à l’AP.

Campagne de solidarité avec Jaradat et Shammali

Campagne de solidarité avec Jaradat et Shammali

Carmina Cayetano Navarro, militante du PCE(r), a été libérée de la prison de Puerto III, à Puerto de Santa María (Cadix). la Garde civile qui a tenté d’interdire drapeaux et photos lors de la libération. Une trentaine de personnes ont accueillie Carmina. La militante communiste a été libéré après avoir purgé une détention de 11 ans, mais en comptant ses détentions précédentes, c’est plus de 17 années que Carmina aura passé en prison.

Carmina Cayetano Navarro à la sortie de la prison de Puerto III


Voir notre page spéciale sur le collectif des prisonniers du PCE(r) et des GRAPO

Carmina Cayetano Navarro à la sortie de la prison de Puerto III
Espagne: Carmina Cayetano Navarro libérée après 11 ans de prison

Les forces israéliennes ont attaqué le camp de réfugiés d’al-Duheisha dans le district occupé du sud de la Cisjordanie, à Bethléem. Elles ont fouillé plusieurs maisons et ont arrêté deux anciens prisonniers Muataz Sharayaa et Yunis al-Zghari, tous deux âgés de 25 ans. Des affrontements ont alors éclaté dans le camp, les manifestants lançant des pierres et les forces israéliennes tirant sur les manifestants avec des munitions .22, blessant quatre d’entre eux.

Dans le village voisin de Husan au sud-ouest de Bethléem, les forces israéliennes ont arrêté Muhammad Nabil al-Shaer. Trois autres Palestiniens ont été arrêtés dans la région de Ramallah, dans le village de Jaba (district central de Jérusalem) et dans la ville de Qalqiliya. L’armée israélienne a également attaqué Misliya au sud de la ville de Jenin, où elle a usé massivement de gaz lacrymogènes et de bombes sonores pour pouvoir capturer Qasim Muhammad Abu al-Naim, âgé de 18 ans. Dans la localité d’Issawiya (Jérusalem-Est) la police israélienne ont attaqué plusieurs maisons et arrêté quatre Palestiniens.

Les raids israéliens dans les villes palestiniennes, les villages et les camps de réfugiés sont quotidiens dans la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est. 6.200 Palestiniens ont été détenus par Israël depuis le début du mois de mai…

Le raid israélien à al-Duheisha

Le raid israélien à al-Duheisha

Le 14 novembre 1971, une manifestation dans le quartier de Shibuya, à Tokyo, se tenait comme bien d’autres dans tout le Japon pour protester contre l’accord permettant une présence militaire des Etats-Unis à Okinawa. A Shibuya, les étudiants révolutionnaires et des policiers commencent à s’affronter. Un des policiers est assommé à coups de tuyau puis brûlé avec des cocktails Molotov par un groupe d’étudiants casqués. Masaaki Osaka était alors un des dirigeants de la Ligue communiste révolutionnaire du Japon, aussi connu sous le nom de Chukaku-ha ou « Middle Core Faction ». Masaaki Osaka était passé à la clandestinité en 1972 et les autorités offraient 3 millions de yens pour toute information permettant son arrestation.

Sa trace avait été trouvée en janvier dernier (voir notre article)La police a confirmé, le 7 juin, l’identité de l’homme sur lequel elle était tombée, par hasard, le 18 mai, lors de la fouille de l’appartement d’un autre militant à Hiroshima était bien Masaaki Osaka, aujourd’hui âgé de 67 ans. Depuis son arrestation, Masaaki Osaka est resté silencieux. Le délai de prescription pour un meurtre au Japon était de 15 ans jusqu’en 2010, date à laquelle il a été aboli. Six membres de la « Middle Core Faction » ont été arrêtés depuis 1971 dans le cadre de l’enquête sur la mort du policier. Ils ont tous été condamnés à de lourdes peines de prison (voir notre article).

Masaaki Osaka

Masaaki Osaka