Dans l’affaire des deux militants No Border accusés de rébellion et de rébellion armée, une demande de récusation du juge avait été déposée par les avocats qui remettait en cause son impartialité. Le juge s’étant récusé, une nouvelle audience, présidée par un nouveau juge, a été fixée au 3 avril. Le procès recommence donc à zéro, mais les deux militants restent accusés des mêmes faits qui se seraient déroulés lors d’une manifestations devant le centre fermé 127 bis ouvrant la semaine du camp No Border à Bruxelles. Un appel au rassemblement a été lancé pour cette nouvelle première audience. Rendez-vous le mardi 3 avril à 8h30 devant le Palais de Justice de Bruxelles.

Pendant ces années la Communauté Mapuche de Temucuicui a souffert d’intenses et gigantesques opérations de la police militarisée du Chili, de perquisitions, du harcèlement et interrogatoires d’enfants dans les écoles, de la détention arbitraire d’étudiants secondaires, toutes ces actions faisant partie intégrante d’une stratégie de l’État Chilien afin de démoraliser la Communauté et leurs dirigeants.

C’est ce lundi 26 mars 2012 que va commencer de la préparation de la procédure orale contre sept membres de la Communauté de Temucuicui et trois membres de la Communauté de Malleco, dont deux mineurs d’âge. Dans cette affaire, les dix Mapuches sont accusés de crimes à caractère terroriste, de vol avec violence, d’incendie terroriste, de complot terroriste et d’association de malfaiteurs à caractère terroriste, en vertu d’une loi anti-terroriste promulguée sous Pinochet.

Le principal témoin à charge est un ‘témoin protégé’ (Raúl Arturo Castro Antipán) qui affirme avoir participé, le 10 octobre 2009, avec les accusées aux faits reprochés (incendie, vol…). Or, les Mapuches le dénoncent car il reçoit une rétribution financière de la part du procureur et il a déjà été témoin dans une vingtaine des procès contre leur communauté.

Luis Marileo

Jorge Mariman

Inculpés Mapuches

Luis Marileo
Jorge Mariman
Inculpés Mapuches

La Cour de cassation française vient de répondre par l’affirmative à la question de savoir si un gréviste peut faire de la rétention de matériel. L’affaire se passe dans le groupe de transport Star’s Service. Dans l’une de ses sociétés, 15 chauffeurs-livreurs en grève refusent de restituer les clefs de leurs véhicules de fonction, et d’indiquer leur lieu de stationnement, tant que des négociations n’auront pas été engagées. L’employeur leur adresse plusieurs mises en demeure puis, au bout de sept jours, saisit le juge des référés. Cette action décide enfin les récalcitrants à remettre les clefs mais l’employeur n’est pas décidé pour autant à passer l’éponge, il les licencie pour faute lourde.

Seule la faute lourde permet de sanctionner un salarié en raison d’actes commis au cours d’une grève et que les quatre cas où elle est retenue sont la violence, la séquestration, le refus d’obéir à une ordonnance d’expulsion et l’entrave à la liberté du travail. C’est sur ce dernier terrain que s’était placé l’employeur. OLr, selon la cour de cassation, le refus de restituer le véhicule ne constitue une faute lourde que si l’employeur peut prouver que cette action porte atteinte à la liberté du travail des autres salariés. Et comme tous les chauffeurs-livreurs de l’établissement étaient en grève…

Le 2 mars dernier, lorsqu’un dirigeant de la section locale du Mouvement (berbère) pro démocratie du 20 février, Bachir Benchaïb a été arrêté par la police civile. Des manifestations ont ainsi éclaté pour réclamer sa libération. Pendant les jours qui ont suivi, les manifestants, jeunes et moins jeunes sont sortis dans la rue, bloquant la route de la ville portuaire d’Al Hoceima (450 kilomètres au nord est de Rabat) et ont observé des sit-in devant le poste de police et les bâtiments gouvernementaux. La protestation (très majoritairement berbérophone) a gagné les localités limitrophes. Un fort déploiement de la police et des différents services de sécurité ont été envoyés en renfort sur place. Il y a eu des affrontements faisant des blessés.

Le tribunal de première instance d’Al-Hoceima a condamné, mardi soir, deux personnes à 10 mois de prison ferme, dans le cadre des incidents survenus dernièrement à Beni Bouayach (province d’Al Hoceima). Les deux mis en cause étaient poursuivis notamment pour « désobéissance, outrage et humiliation d’éléments des forces de l’ordre lors de l’exercice de leur fonction et dégradation et destruction de biens publics ». Dans cette même affaire, le tribunal a décidé d’innocenter 15 personnes qui étaient poursuivis en état de liberté provisoire pour manque de preuves, alors que l’examen du dossier d’un autre groupe, dans lequel sont poursuivies 15 personnes en détention préventive, a été reporté à jeudi prochain pour permettre à la défense de préparer ses plaidoiries.

Maroc: Manifestation et répression dans le Rif

Ce jeudi 22 au matin s’est déroulé une nouvelle audience à la Chambre du conseil relative aux poursuites contre quatre membres de notre Secours Rouge. Rappelons qu’à ce stade, l’enjeu est de savoir si il y aura procès ou non-lieu. La juge aurait dû décider le 8 mars sur base de ce qui avait été exposé par le procureur et les avocats à l’audience du 25 janvier. Mais dans l’intervalle un élément nouveau est survenu: la décision de la justice italienne de casser le procès de Milan contre les membres présumés du PCPM pour motivation insuffisante en ce qui concerne la caractère terroriste des éléments reprochés aux accusés.
Pour examiner l’incidence de cet élément, une nouvelle audience était prévue à Bruxelles ce jeudi, mais la motivation officielle de la cour de cassation italienne n’étant toujours pas rendu public (et encore moins traduit), une nouvelle audience a été fixée pour le jeudi 19 avril.

Vignette No procès

Vignette No procès

Sonja Suder avait déposé en février dernier une demande de récusation des juges suite aux arguments donnés par ceux-ci pour la maintenir en détention. Sa demande était étayée par un ensemble d’arguments extrêmement précis, prouvant entre autres que les juges avaient repris dans la motivation de leur décision des points de l’accusation, ceci revenant donc à reprendre à leur compte les arguments de celle-ci et démontrant une partialité des juges dès avant le procès. Cette demande vient d’être rejetée. Selon le communiqué de presse de la défense, la justice ne s’est pas donné la peine d’étudier et de répondre aux arguments donnés par la requête.

Le 14 septembre 2011, Sonja Suder et Christian Gauger, dont l’extradition avait été refusée par la France en 2001, ont été extradés vers l’Allemagne. Cette extradition a été permise par la signature de nouveaux accords franco allemands… à effet rétroactif ! Soupçonnés d’avoir appartenu, il y a plus de 35 ans, aux RZ (Cellules Révolutionnaires), ils ont été emprisonnés dès leur arrivée à Francfort, dans l’attente d’un procès. Christian a été libéré, son état de santé ayant été reconnu incompatible avec une détention, mais Sonja, âgée de 79 ans, reste emprisonnée. S’appuyant exclusivement sur les «témoignages» successifs et contradictoires d’un repenti, pourtant déjà reconnus non fiables par le tribunal de Francfort, (en 2001 un autre militant, mis en cause par le même témoignage qui concerne Sonja, a été acquitté en raison de la non fiabilité de la mémoire de ce « témoin »).

La troisième audience du procès de Xavier Renou pour refus de prélèvement ADN fut la plus courte de toutes. La juge de Senlis a reconnu le caractère pertinent des 4 Questions Prioritaires de Constitutionnalité déposées par le porte-parole du collectif des Désobéissants. Elles seront donc toutes transmises à la Cour de Cassation, afin que celle-ci les transmette à son tour au Conseil Constitutionnel. Là, une audience publique et contradictoire devra être organisée, où sera débattu pour la première fois le fichage génétique des militants, et, au-delà, de l’ensemble de la population.

Aux précédences audiences du procès de la désobéissance civile contre les prélèvements d’ADN, à Senlis, près de Paris, la généticienne Catherine Bourgain (INSERM) avait apporté la preuve du caractère « codant » des segments d’ADN prélevés par la police. Des travaux de recherche récents montrent en effet que le Fichier des Empreintes Génétiques (FNAEG) permet ainsi de connaître les origines géographiques (donc avec une forte probabilité la couleur de peau) et diverses caractéristiques intimes (comme les prédispositions à certaines maladies). Le gouvernement avait pourtant prétendu le contraire. Le rapporteur de la loi de Sécurité intérieure, avait affirmé en 2003 aux députés réunis pour voter cette loi : « Si à partir d’une empreinte génétique inscrite dans le Fnaeg, vous essayez d’obtenir la moindre information sur la personne – état de santé, métabolisme, couleur des cheveux, des yeux, de la peau, etc. – vous ne le pourrez pas, parce que ces empreintes sont non codantes. C’est totalement impossible. »

30.000 Français entrent chaque mois dans le FNAEG. Depuis 2003, plus de 2 millions de Français ont fait l’objet d’un prélèvement ADN, en garde-à-vue (donc alors qu’elles étaient encore présumées innocentes) ou après une condamnation, même bénigne ou strictement politique (de désobéissance civile).

Depuis avril 2009 et le début des opérations gouvernementales dans l’affaire KCK (Kurdistan Communities Union), accusée d’être une branche du PKK, plus de 10.000 personnes ont été arrêtées. Dans quinze jours, le procès de 193 d’entre elles, parmi lesquelles 147 sont actuellement toujours incarcérées, doit commencer. Le procureur d’Istanbul aux pouvoirs spéciaux Adnan Cimen a déposé son acte d’accusation. Celui-ci, épais de 2500 pages, doit être validé d’ici quinze jours par la cour d’assise avant le début du procès. Cimen a notamment requis 7,5 à 15 ans de prison à l’encontre d’un éditeur défenseur des droits de l’homme et d’origine arménienne pour ‘soutien à une organisation terroriste’. La constitutionnaliste Büsra Ersanli, accusée d’être ‘la responsable d’une organisation terroriste’ encourt de 15 à 22,5 ans de prison. En moyenne, chaque accusé dans ce procès risque 22 ans et cinq mois de prison.

Le ministère public a requis jusqu’à cinq années de prison à l’encontre de deux étudiants qui sont accusés d’avoir perturbé ‘violemment’ le discours du ministre Egemen Bagis à l’université Ege de Izmir en décembre 2011. Des oeufs avaient été lancé, et des slogans tels que ‘AKP, hors de notre campus’ avaient été scandés. Les deux étudiants de vingt ans avaient été immédiatement interpellés par les forces de l’ordre et placé en détention préventive avant d’être relâché. Leur procès s’est ouvert aujourd’hui. Le ministère public a requis cinq ans de prison à l’encontre de E.C. pour ‘blessure intentionnelle’ (un oeuf aurait atteint le ministre à la joue) et deux ans de prison à l’encontre de A.D. pour avoir scandé des slogans contre le parti au pouvoir.

C’est hier que la Chambre du Conseil devait décider si il y aurait procès ou non-lieu dans l’affaire du 5 juin contre les 4 du Secours Rouge. Cependant, un élément nouveau étant intervenu entre les débats du 25 janvier et ce 8 mars, à savoir l’arrêt de la cour de cassation de Milan qui invalidait la qualification de « terroriste » pour les inculpés de l’affaire PCPM, une requête pour la reprise des débats a été déposée et acceptée. Les débats reprendront le 22 mars.

Le 8 au soir, une soirée de solidarité a été organisée par le Secours Rouge à « la Pétroleuse », le centre occupé du 83 de l’avenue du Parc. Cette soirée a été une réussite. Merci à ceux qui y ont participé.