Trois nouveaux prisonniers politiques kurdes ont été condamnés à mort par le régime iranien pour mohareb (inimitié à l’égard de Dieu), en raison de leurs activités politiques. La cour du “tribunal révolutionnaire” de Mahabad a prononcé le 12 avril dernier la peine de mort pour Sirwan Nijawi et Ibrabim Isa Pour, tous deux originaires de Sardasht au Kurdistan iranien. Arrêtés le 14 juin 2011 et transférés récemment de la prison de Mahabad vers celle d’Oroumieh, ils sont accusés de mouhareb et de collaboration avec le PJAK.

Le troisième prisonnier, Hosheng Razai, a été condamné à mort par un tribunal de Teheran à l’issue d’un procès qui n’a duré que quelques minutes, la semaine dernière, pour « collaboration » avec le PJAK. Incarcéré à la prison d’Evin depuis deux ans, il n’a pas eu le droit d’accès à un avocat durant le procès. Ces sentences interviennent quelques jours avant le 2e anniversaire de l’exécution de cinq prisonniers politiques kurdes dont trois instituteurs et une femme activiste. Dix prisonniers politiques kurdes ont été exécutés depuis 2007 par le régime iranien. Au moins 21 autres seraient toujours dans le quartier des condamnés à mort.

Le 7 juillet 2011, les autorités britanniques ont arrêté Eneko Gogeaskoetxea à Cambridge, où il vivait sous un faux nom depuis plusieurs années. Membre présumé de l’ETA et inscrit depuis 2001 sur la liste antiterroriste de l’Union Européenne, il est visé par huit mandats d’arrêt européens émis par les autorités espagnoles qui l’accusent, entre autre, d’avoir planifié une action armée contre le roi d’Espagne le 18 octobre 1997, d’avoir tué un policier quelques jours plus tôt et d’avoir participé à plusieurs actions de l’ETA. Par ailleurs, il a été condamné à deux reprises par contumace en France, en juin 2006 et en mai 2011, à chaque fois à trois ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste. En janvier dernier, la juge de première instance londonienne avait autorisé l’extradition de Eneko Gogeaskoetxea vers l’Espagne tout en rejetant le chef d’accusation de ‘tentative d’assassinat du roi’, décision contre laquelle les autorités espagnoles avaient fait appel. En mars, l’avocat du prisonnier avait contesté la décision d’extradition devant la Haute Cour, affirmant qu’il ne pourrait pas y avoir de procès équitable en Espagne. Pourtant, aujourd’hui, cette même Cour a rejeté l’appel de Gogeaskoetxea, déclarant qu’il n’y avait pas d’obstacle à son extradition et estimant que son expulsion ne contreviendrait pas aux droits de l’Homme. Le prisonnier a toutefois encore la possibilité de se pourvoir encore devant la Cour suprême.

Eneko Gogeaskoetxea

Eneko Gogeaskoetxea

Alors qu’il purge actuellement une peine de douze ans de prison en France, Felix Alberto Lopez de la Calle Gauna, alias ‘Mobutu’, vient d’être condamné à 81 ans de prison par le haut tribunal pénal espagnol. A la mi-avril, il avait été livré temporairement aux autorités espagnoles par la France afin d’être jugé dans une affaire datant du 4 octobre 1980. L’Audience nationale a reconnu ‘Mobutu’ responsable de l’assassinat de trois gardes civils à Salvatierra, dans la province d’Alava au Pays-Basque. ‘Mobutu’, qui a reconnu son appartenance à l’ETA, n’a fait aucun déclaration lors de son procès le 19 avril dernier. Deux autres membres de l’ETA avaient déjà été condamnés dans le cadre de cette affaire en novembre 2011: Ignacio Aracama Mendia avait été condamné à 61 ans de prison pour sa participation à l’action et Isamel Arrieta Perez de Mendiola à 30 ans pour avoir fourni des informations. Felix Alberto Lopez de la Calle Gauna écope de 81 ans de réclusion pour avoir été membre du groupe responsable de l’action.

Felix Alberto Lopez de la Calle Gauna

Felix Alberto Lopez de la Calle Gauna

Deux syndicalistes d’Euro Disney ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Meaux à 1.200 euros d’amende avec sursis pour avoir publié sur leur blog des informations jugées diffamatoires. Ils ont par ailleurs été condamnés à verser solidairement quelque 4.500 euros de dommages et intérêts à Euro Disney et à deux de ses responsables, au titre du préjudice moral.

Les deux syndicalistes avaient écrit sur leur blog, début 2010, que la direction d’Euro Disney, le vice-président des ressources humaines et le directeur de la restauration étaient responsables du décès des deux salariés, mettant en cause les conditions de travail pour le premier et le fait que personne n’ait tendu la main au deuxième. La première victime, un salarié de 30 ans, travaillait dans un restaurant du groupe et sortait d’une période de dépression. Il avait mis fin à ses jours le 21 février 2010 en faisant irruption sur les voies ferroviaires au passage d’un train. La deuxième, un chef de cuisine âgé d’une quarantaine d’années et père de 4 enfants, s’était suicidé le 26 mars 2010 à son domicile à l’issue d’un arrêt maladie. Il avait gravé sur un des murs de sa maison un ultime message, expliquant ne pas vouloir « retourner chez Mickey ».

Le gouvernement catalan avait gracié cinq policiers reconnus coupables de blessures, torture, mauvais traitements et détention illégale, délits pour lesquels ils devaient purger une peine d’interdiction professionnelle, plusieurs années de prison et une amende. Suite à l’approbation d’un décret royal, ces agents « retourneront et se réintégreront la police étant donné que le Conseil des ministres a commué la peine d’interdiction – qui les empêchait d’exercer de nouveau – en celle de suspension…

Quelques jours plus tard, la secrétaire à l’organisation de la CGT de Barcelone, Laura Gómez, était arrêtée et emprisonnée pour sa participation le 29 mars à une performance à la porte de la Bourse de Barcelone, au cours de laquelle ont été symboliquement brûlées des boîtes en carton avec des papiers à l’intérieur. Une action de protestation pour laquelle le ministère public a demandé et que la juge a décrété « la détention provisoire avec droit de visite et sans possibilité de libération sous caution étant donné la gravité des faits et pour éviter le risque de fuite, de dissimuler des preuves et l’empêcher de commettre d’autres délits ». Cette syndicaliste est pourtant sans antécédents judiciaires, avec domicile fixe, emploi stable et une fille qui vit avec elle. La campagne pour Laura Gomez se développe.

Voir le site de la campagne

Espagne: Campagne pour la syndicaliste CGT

Le Ministre de la Justice (social-démocrate) du Danemark a approuvé la charge de « terrorisme » contre cinq jeunes hommes. Quatre ont été arrêtés le 26 avril 2011 avec 30 litres d’essence devant l’académie de police à Brondby (Copenhague). Un cinquième a été arrêté en mai 2011. Ils admettent avoir voulu mettre feu à l’académie de police mais refusent que cela soit qualifié de terrorisme (ce qui entraîne des peines beaucoup plus grave).
Ils sont accusés d’une dizaine d’attaques au Danemark en 2010 et 2011 : jets de cocktails molotov, incendies de voitures et de batiment contre la police, des banques, l’ambassade grecque et contre des corporations spécistes.

Danemark: Ouverture d’un procès anti-terroriste contre 5 anarchistes

Cédric Valero et Sébastien Migliore sont deux militants syndicaux CGT harcelés par la justice. La loi de « sécurité intérieure » leur impose désormais de se soumettre au prélèvement d’ADN pour des délits qui pour la plupart n’ont pu être prouvés par la justice et qui auraient été commis lors des actions menées en 2010 contre la réforme des retraites. Pour ce refus de prélèvement ADN, ils risquent de un à deux ans de prison ferme, et de 18000 à 30000 euros d’amende.

Rassemblement à Ales vendredi 4 mai 2012 à 9h devant le tribunal pour la levée des peines et l’arrêt des poursuites.

La verdict est tombé ce matin au procès des deux manifestants « No border » à qui il était reproché, pour D. d’avoir, le 26 septembre à Steenokkerzeel fait preuve de rébellion avec résistance aux forces de l’ordre avec deux circonstances aggravantes qu’il y avait plusieurs personnes et qu’il était porteur d’une arme (une de baguette tambour). Pour L., la prévention est identique sans toutefois la circonstance aggravante de l’arme. En outre, D. est inculpé de s’être rebellé le 29 septembre lors de la prise de photo. D. est condamné à un an de prison avec sursis et L. à six mois avec sursis.

Outre le caractère extrêmement lourd de ces condamnations, le verdict est d’autant plus répressif que le président l’a appuyé sur une loi remontant aux années 50, et qui dit que si l’on est dans un groupe de manifestants dont un ou des membres ont frappé des policiers, il ne faut pas soi-même avoir porté le coup pour être condamné. Le fait que cette loi remontant à l’affaire royale soit exhumée, ainsi que son caractère associatif, crée un précédent ouvrant la porte à des condamnations en masse.

Le 19 avril, la chambre du conseil de Bruxelles a rendu son arrêt dans l’affaire du 5 juin contre quatre membres de notre Secours Rouge. Il s’agissait de savoir si il y aurait procès ou non-lieu pour les 4 du Secours Rouge (c’est-à-dire abandon des poursuites faute de charges). Finalement, il y un non-lieu général en ce qui concerne le délit de « participation à activité terroriste », mais renvoi devant le tribunal correctionnel pour « tentative de faux » (de fabrication de fausse pièces d’identité) pour les quatre, et possession d’un brouilleur hertzien interdit, pour Bertrand seulement.

Cette mise sur la touche de la loi anti-terroriste était un important succès pour la défense. Le parquet vient de faire appel contre cette décision. L’appel sera examiné par trois juges qui doivent décider à l’unanimité. Autrement dit, il suffit qu’un des trois juges estime fondée la décision rendue par la chambre du conseil pour que la décision soit confirmée.

A l’audience du procès « No border » du 3 avril 2012, il a été reproché à D. d’avoir, le 26 septembre à Steenokkerzeel fait preuve de rébellion avec résistance aux forces de l’ordre avec deux circonstances aggravantes qu’il y avait plusieurs personnes et qu’il était porteur d’une arme (une de baguette tambour). Pour L., la prévention est identique sans toutefois la circonstance aggravante de l’arme. En outre, D. est inculpé de s’être rebellé le 29 septembre lors de la prise de photo. A l’audience D. à déclaré qu’à aucun moment il n’a fait preuve d’agressivité, que par ailleurs comme cela se voit sur la vidéo, il n’a pas été chercher le stick pour frapper le cheval, et qu’au contraire, il estime que c’est bien lui qui a été agressé par les policiers. Il a été évoqué le fait que L. avait été blessée lors de son arrestation et qu’elle avait bien informé le juge d’instruction qu’elle souhaitait porter plainte. Le juge a réagit en affirmant qu’il n’était pas saisi de cette affaire. Quant à l’arrestation que D. a subie le 29 septembre, elle ne s’est pas déroulée lors de la manifestation mais bien avant puisque c’est dans un bus bruxellois qui a été arrêté par un véhicule de police banalisé. Placé en cellule à Etterbeek, après 8 heures d’arrestation sans motif, il a récupéré ses affaires et c’est à ce moment là qu’il a été surpris par un policier photographe et qu’il a été tenu contre le mur. Tout ce qu’il a fait à cet instant a été de déclarer « je ne veux pas être photographié ». Les policiers l’ont alors plaqué, tenu la tête, il a entendu d’autres détenus crier… la photo fut prise, suite à quoi il a reçu un coup de tête d’un policier, ceci ayant occasionné une blessure au front. Au lieu d’être libéré il a alors été ramené en cellule et inculpé d’arrestation judiciaire.

Les avocats ont demandé l’acquittement. Prononcé prévu le 24 avril 2012 à 14h. Rassemblement à 14H sur les marches du palais de justice