Deux journalistes espagnols ont été agressés vendredi à Casablanca, lors du procès du des sept activistes sahraouis des droits humains qui se déroulait devant un tribunal de première instance d’Aïn Sbaa (Casablanca). Des dizaines de personnes ont sauté sur Eduardo Marin, de la radio espagnole Cadena SER, alors qu’il prenait des photos du tollé déclenché dans la salle d’audience après la comparution des accusés, qui scandaient des slogans favorables à l’indépendance du Sahara occidental.

Un autre journaliste, correspondant de la télévision TVE, raconte qu’il a été “attrapé par derrière pour lui subtiliser sa caméra vidéo”. Voulant résister, il a été “frappé par des dizaines de personnes”, avant d’être arrêté par la police marocaine, vers un lieu encore inconnu, tout comme son confrère de la radio. Le procès des sept militants des droits de l’homme, trois en prison et quatre en liberté provisoire, à été reporté au 17 décembre dans une salle de tribunal de Casablanca. Les autorités marocaines avaient arrêté les sept le 8 octobre 2009 après un séjour parmi leurs familles dans les camps de réfugiés sahraouis. Ils seront déférés devant un tribunal militaire de Rabat, avant que ce dernier ne reconnaisse son incompétence pour transférer leur dossier devant la cour criminelle de Casablanca.

Le procès politique
théorie et pratique, principes et tactiques

Sommaire:

-1. Introduction
-1. Introduction
-2. Le procès politique
-3. Les enjeux
-4. Stratégies
-5. Les principes du procès politique révolutionnaire
-6. Les procès “de basse intensité”
-7. Le procès politique dans des conditions extrêmes

Le contenu de ce numéro

Comme nous l’annoncions au début du mois, c’est le 9 novembre prochain que la Cour d’Appel Fédérale de Philadelphie aura à décider de la sentence définitive de Mumia, emprisonné dans le couloir de la mort depuis 29 ans: peine de mort ou prison à perpétuité. Cette audience fait suite à l’injonction de la Cour Suprême qui demande à la Cour d’Appel de se conformer à la jurisprudence d’une affaire où le prévenu a été condamné à mort. Ce qui, en d’autres termes, signifie que la Cour se prononce d’emblée pour son exécution immédiate. Le 9 novembre, partout dans le monde, des initiatives interpelleront les autorités américaines pour formuler l’exigence de justice et de liberté en faveur de Mumia Abu Jamal. Le même jour, différents rassemblements se tiendront devant les représentations consulaires des Etats-Unis de plusieurs villes françaises. Par ailleurs, une délégation française se rendra à l’audience à Philadelphie pour apporter son soutien au prisonnier. Plus d’information sur le site du collectif de soutien français: www.mumiabujamal.net.

Voir notre dossier consacré à Mumia Abu-Jamal

Lire notre cahier consacré à Mumia Abu-Jamal et à l’histoire du Black Panther Party

A Saint-Nazaire, suite aux violences du 19 octobre en manif, les employés territoriaux ont débrayés sur le tas et défilés contre la répression et contre la réforme des retraites. A Rennes déjà, la semaine dernière, les chauffeurs de la STAR, suite au gazage par les policiers du piquet interpro qui bloquait les bus, ont débrayé et rejoint la grève.

Lors de la manifestation unitaire de St-Nazaire contre la réforme des retraites du mardi 19 octobre, Calvin (18 ans, ouvrier à la SNCF), Jérome (30 ans, ouvrier tuyauteur) et Paul (19 ans, ouvrier au chantier naval) ont été de ceux qui ont été arrêtés par la police. Ils ont tous trois été condamnés à des peines de prison ferme en comparution immédiate le jeudi 21, respectivement à 2 mois et 1 mois pour les deux derniers.

On les a condamnés pour de soi-disant jets de pierre sur la seule foi des policiers, sans qu’il ait eu le temps de préparer leur défense dans le cadre de cette procédure accélérée de la comparution immédiate.
Dès lors de nombreux éléments à décharge n’ont pas été pris en compte par « ce tribunal d’abattage », comme l’ont qualifié fort justement l’ensemble des organisations syndicales et politiques Nazairiennes réagissant au verdict. Le procureur, avait lui-même justifié ces lourdes réquisitions par la nécessité de faire un exemple.

Ce mercredi 27 octobre à 13h30, Jérôme, va passer en appel à la cour d’appel de Rennes. Un rassemblement aura lieu ce mercredi 27 à 12h, devant Parlement de Bretagne à Rennes.

Le 6 juillet 2001, Ismail Karaman (photo), militant recherché du mouvement marxiste anatolien DHKP-C âgé de 24 ans, est abattu en plein jour dans le quartier stambouliote d’Avcilar par les policiers de la section antiterroriste de la Sûreté. Le lendemain, la Direction de la Sûreté affirma dans un communiqué qu’Ismail Karaman était membre d’une unité combattante du DHKP-C et qu’il avait été tué au cours d’une confrontation armée. Les policiers personnellement impliqués dans l’assassinat d’Ismail Karaman prétendirent qu’il avait tiré cinq coups de feu dans leur direction, ce que dément le rapport de l’Institut médicolégal démontrant que les balles qui traversèrent le corps d’Ismail avaient été tirées dans son dos et à courte distance. Par ailleurs, peu avant, de nombreux militants arrêtés avaient entendu les policiers dire qu’Ismail Karaman serait exécuté pour venger la mort de trois des leurs.

Le 25 octobre dernier, la 5e Cour d’assises de Bakirköy a acquitté les deux policiers inculpés d’homicide, concluant qu’ils avaient « agi dans les limites légales de l’autodéfense ». Les demandes d’enquête introduites par la partie civile ont été systématiquement rejetées par la Cour. A la sortie du tribunal, l’avocat de la famille Karaman et président de la section stambouliote de l’Association des juristes progressistes, a déclaré : « Ce verdict a une nouvelle fois fait tomber le masque démocratique du gouvernement AKP. (…) Il s’agit d’un crime de plus dont les auteurs ont pu bénéficier des largesses et de la bienveillance de Dame justice.»

Ismail Karaman

Ismail Karaman

Une cinquantaine de personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, s’étaient rassemblées ce matin devant le Palais de Justice en solidarité avec les militants du CAS (comité d’action et de soutien aux sans-papiers). Six d’entre eux, poursuivis pour ‘coups et blessures’ et ‘rébellion’, passaient en chambre du conseil. Ils faisaient partie du groupe de vingt personnes qui avaient fait irruption à la conférence de lancement de campagne des libéraux européens pour dénoncer la politique migratoire européenne. Lors de la séance, qui s’est tenue à huis-clos, la décision a été prise de trancher le 23 novembre prochain quant à un éventuel renvoi en correctionnel. C’est également à cette date que sera décidé, ou non, du maintien des qualifications. Néanmoins, il semblerait que les poursuites pour ‘rébellion’ soient conservées et que le débat porte sur les ‘coups et blessures’.

Les militants du comité d’action et de soutien aux sans-papiers comparaissent en justice pour deux affaires: pour la perturbation du lancement de la campagne électorale des libéraux européens, et pour les échauffourées lors de l’occupation du hall de l’Office des étrangers.

La prochaine audience aura lieu ce mardi 26 octobre.
Rassemblement de solidarité devant le palais de justice à partir de 8h30.

Le procès de 151 personnes accusées d’entretenir des relations avec le PKK a commencé hier à Diyarbakir. Parmi la quantité de suspects, 103 sont maintenus en détention depuis leur arrestation il y a plus d’un an et demi. Une douzaine de maires élus, membres du BDP (Parti de la Paix et de la Démocratie) se trouvent sur le banc des accusés dans un tribunal qui a du être agrandi vu leur nombre. Les charges retenues sont l’adhésion à un groupe armé illégal, la diffusion de sa propagande, la perturbation de l’intégrité territoriale de la Turquie et la tenue de meetings publics illégaux. L’accusation réclame des peines allant de quinze ans de prison à la perpétuité. La police de Diyarbakir a pris des mesures sécuritaires exceptionnelles pour encadrer le procès, déployant plus de 2.000 officiers. Hier déjà, des centaines de manifestants s’étaient rassemblés à l’extérieur du tribunal. A l’entame des débats, les accusés ont unanimement demandé que leurs avocats respectifs puissent s’exprimer en kurde, estiment que c’est un droit naturel que de pouvoir se défendre dans sa langue maternelle. L’audience a d’emblée été ajournée pour examiner la question.

Pris la bombe de peinture à la main, deux tagueurs de 20 et 29 ans ont été jugés la semaine passée à Cherbourg. Ils avaient écrit en grandes lettres des « A » anarchistes et des « ASAF » comme “anti sarko-anti facho”. Jugé en récidive, avec 21 mentions à son casier, le plus âgé a été condamné à dix mois de prison auxquels s’ajoute la révocation partielle d’un précédent sursis à hauteur de 12 mois. Il a été maintenu en détention. Le plus jeune a été condamné à quatre mois de prison avec sursis assortis d’un travail d’intérêt général de 105 heures. Ils devront dédommager la ville de Cherbourg, partie civile, à hauteur de 2 040 €.

En décembre 2008, Alexis Grigoropoulos a été tué par un policier qui patrouillait dans le centre d’Athènes. Korkonéas avait tiré trois balles avec son arme de service en direction d’un groupe de jeune. Initialement prévu à Athènes, le procès avait été déplacé à Amfissa en janvier 2010 pour des ‘raisons de sécurité’. L’assassinat de l’adolescent avait, en 2008, déclenché de nombreuses manifestations, et les autorités craignaient de nouvelles émeutes. Le 20 janvier, alors qu’aucun rendez-vous n’avait été organisé, et qu’aucun manifestant n’était visible, 400 policiers avaient été déployés à Amfissa. Et la cour d’assises avait décidé d’ajourner le procès…

Finalement, le verdict est tombé aujourd’hui. Korkonéas a été reconnu coupable ‘d’homicide avec intention de donner la mort’ et a été condamné à la prison à perpétuité. Son équipier écope de dix ans pour complicité. La défense, qui a soutenu qu’Alexis avait été victime d’un accident tragique alors que Korkonéas tentait de repousser une agression, a indiqué qu’elle allait faire appel de ces décisions, déclenchant un tollé dans la salle du tribunal. D’importantes forces policières étaient déployées autour du tribunal.

Procès de Korkonéas

Procès de Korkonéas