Une dizaine de syndicalistes et militants des droits de l’homme ont été arrêtés par la police, jeudi à Alger, suite à un rassemblement de soutien à Abdelkader Kherba, militant du Comité national de défense des chômeurs, incarcéré depuis plus d’une semaine à la prison de Serkadji. Selon la même source, le procureur a requis trois ans de prison ferme à l’encontre de M. Kherba pour « incitation directe à attroupement », « usurpation de fonction » et « entrave au fonctionnement d’une institution » pour avoir participé pacifiquement à une manifestation organisée par les travailleurs du secteur de la justice, afin de revendiquer l’amélioration des conditions de travail… Les manifestants ont finalement été relâchés.

Algérie: Syndicalistes arrêtés

Deux syndicalistes d’Euro Disney ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Meaux à 1.200 euros d’amende avec sursis pour avoir publié sur leur blog des informations jugées diffamatoires. Ils ont par ailleurs été condamnés à verser solidairement quelque 4.500 euros de dommages et intérêts à Euro Disney et à deux de ses responsables, au titre du préjudice moral.

Les deux syndicalistes avaient écrit sur leur blog, début 2010, que la direction d’Euro Disney, le vice-président des ressources humaines et le directeur de la restauration étaient responsables du décès des deux salariés, mettant en cause les conditions de travail pour le premier et le fait que personne n’ait tendu la main au deuxième. La première victime, un salarié de 30 ans, travaillait dans un restaurant du groupe et sortait d’une période de dépression. Il avait mis fin à ses jours le 21 février 2010 en faisant irruption sur les voies ferroviaires au passage d’un train. La deuxième, un chef de cuisine âgé d’une quarantaine d’années et père de 4 enfants, s’était suicidé le 26 mars 2010 à son domicile à l’issue d’un arrêt maladie. Il avait gravé sur un des murs de sa maison un ultime message, expliquant ne pas vouloir « retourner chez Mickey ».

Le gouvernement catalan avait gracié cinq policiers reconnus coupables de blessures, torture, mauvais traitements et détention illégale, délits pour lesquels ils devaient purger une peine d’interdiction professionnelle, plusieurs années de prison et une amende. Suite à l’approbation d’un décret royal, ces agents « retourneront et se réintégreront la police étant donné que le Conseil des ministres a commué la peine d’interdiction – qui les empêchait d’exercer de nouveau – en celle de suspension…

Quelques jours plus tard, la secrétaire à l’organisation de la CGT de Barcelone, Laura Gómez, était arrêtée et emprisonnée pour sa participation le 29 mars à une performance à la porte de la Bourse de Barcelone, au cours de laquelle ont été symboliquement brûlées des boîtes en carton avec des papiers à l’intérieur. Une action de protestation pour laquelle le ministère public a demandé et que la juge a décrété « la détention provisoire avec droit de visite et sans possibilité de libération sous caution étant donné la gravité des faits et pour éviter le risque de fuite, de dissimuler des preuves et l’empêcher de commettre d’autres délits ». Cette syndicaliste est pourtant sans antécédents judiciaires, avec domicile fixe, emploi stable et une fille qui vit avec elle. La campagne pour Laura Gomez se développe.

Voir le site de la campagne

Espagne: Campagne pour la syndicaliste CGT

Ce mercredi 25, une juge d’instruction de Barcelone a ordonné l’emprisonnement sans possibilité de caution pour la Secrétaire d’Organisation de la CGT-Barcelone avec des accusations d’incendie, de dégâts indirect, de troubles à l’ordre public et de délits à l’encontre des droits fondamentaux. La CGT considère que cet emprisonnement est une vengeance du Gouvernement Catalan suite à la journée de grève générale (la CGT avec d’autres organisations, avait rassemblé plus de 15.000 personnes marchant pour le centre-ville et l’après-midi plus de 50.000).

Cédric Valero et Sébastien Migliore sont deux militants syndicaux CGT harcelés par la justice. La loi de « sécurité intérieure » leur impose désormais de se soumettre au prélèvement d’ADN pour des délits qui pour la plupart n’ont pu être prouvés par la justice et qui auraient été commis lors des actions menées en 2010 contre la réforme des retraites. Pour ce refus de prélèvement ADN, ils risquent de un à deux ans de prison ferme, et de 18000 à 30000 euros d’amende.

Rassemblement à Ales vendredi 4 mai 2012 à 9h devant le tribunal pour la levée des peines et l’arrêt des poursuites.

Le syndicaliste iranien Réza Shahabi a été condamné à 6 ans de prison ferme : un an pour « propagande contre le régime » et cinq ans pour « conspiration avec l’intention de porter atteinte à la sécurité nationale ». De plus, il est condamné à reverser à l’Etat la somme de 3.000 euros provenant d’une collecte de solidarité récoltée par de nombreux travailleurs pour aider les familles des syndicalistes emprisonnés. Enfin, après avoir purgé sa peine, il lui sera interdit pendant 5 ans de s’exprimer en public ou de donner des entretiens.

Réza Shahabi est trésorier de la direction du syndicat des travailleurs de Vahed, la régie d’autobus de Téhéran et de sa banlieue. Il souffre de plusieurs problèmes de santé. Depuis plusieurs mois, celle-ci s’est aggravée suite à ses conditions de détention. Il court le risque, en l’absence de soins, de demeurer paralysé. D’autres syndicalistes sont emprisonnés en Iran, dont : Ebrahim Madadi du même syndicat de Vahed, Ali Nejati du syndicat de la sucrerie Haft-Tapeh, Behnam Ebrahim-zadeh, Ali Akhavan, Mohamad Jarahi, Shahrokh Zamani, Mehrdad Amin-Vaziri, Abdol Reza Ghanbari (enseignant condamné à mort), Rassoul Bodaghi (enseignant), etc.

Iran: Répression anti-syndicale

La FGTB a reçu anonymement des disques durs remplis de données espionnées la semaine dernière. Le syndicat a porté plainte, tandis que la direction d’Arcelor Mittal a tôt fait de déclarer dans un communiqué qu’on ne pouvait parler ‘en aucun cas d’espionnage’, tout en précisant que ce n’était pas elle le commanditaire de cette opération. Ce serait pourtant des enregistrements video de réunions syndicales et de filatures, ainsi que des conversations téléphoniques qui étaient contenues dans le disque dur. La CSC a quant à elle dit rester prudente, ‘on peut faire ce qu’on veut avec des fichiers informatiques’ a t’elle communiqué tout en niant avoir reçu un tel disque dur ‘visiblement dérobé à un professionnel de la sûreté industrielle’. Il y a quelques semaines, il avait été avéré qu’un vigile d’Arcelor Mittal avait en effet espionné les syndicats à l’aide d’un stylo-caméra, suite à quoi la direction a demandé un ‘audit interne à ses services de gardiennage’.

Belgique : Encore de l’espionnage chez Arcelor Mittal

Depuis le mois d’octobre dernier, les hauts fourneaux de l’usine ArcelorMittal de Florange sont à l’arrêt. Les ouvriers mènent depuis lors diverses actions et manifestations diversement réprimées par les autorités et la direction. Fin février, quelques 300 métallos avaient bloqué la porte Sainte-Agathe, sortie des expéditions du site. Le 15 mars, une manifestation à Paris qui avait tenté de rejoindre le QG de campagne de Nicolas Sarkozy avait été refoulée par la force et les métallos aspergés de gaz lacrymogènes. Hier, une trentaine d’ouvriers ont empêché l’accès aux bâtiments administratifs du site durant une dizaine d’heures. Aujourd’hui, c’est à nouveau la logistique qui est visée, trente métallos bloquant à nouveau les expéditions. La direction et ArcelorMittal poursuivent quant à elle leurs démarches à l’encontre des ouvriers. La direction a porté plainte pour des ‘menaces de mort’ qui auraient été proférées et des syndicalistes doivent être convoqués vendredi au commissariat de Thionville. De son côté, ArcelorMittal a obtenu récemment du tribunal de grande instance de Thionville une interdiction de manifester devant les entrées de l’usine. Les syndicats ont fait appel de cette ordonnance et une décision au fond devrait être rendue le 24 avril.

Il y a quelques semaines se déroulait à Amiens l’audience correctionnelle où comparaissait Mickaël Prince, délégué syndical CGT chez STEF TFE Chaulnes, harcelé par la direction de l’entreprise qui l’avait cette fois poursuivi pour « contrefaçon » au sujet d’un tract syndical vidéo qui parodiait une chanson à boire dont la société employeur aurait détenu les droits d’auteur. Le tribunal l’a relaxé au motif que l’œuvre était bien parodique et les demandes indemnitaires ont été rejetées.

France: Le syndicaliste Mickaël Prince relaxé