Début avril 2020, une enquête administrative a été ouverte au centre hospitalier du Rouvray de Sotteville-lès-Rouen contre 7 agents. Elle fait suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une note interne de l’hôpital par le collectif « Les blouses noires ». Cette note appelait à réutiliser les masques usagers pour faire à la pénurie liée au COVID-19. La direction a fait constater par huissier des captures d’écran de ‘likes’ et commentaires Facebook d’agents, y compris de comptes privés, dénonçant cette gestion de la crise sanitaire.  Les agents convoqués par la direction  sont tous syndicalistes ou militants reconnus. Ils risquent jusqu’au licenciement.

Anthony Smith, inspecteur du travail du département de la Marne et syndicaliste CGT, vient de se voir notifier la suspension immédiate de ses fonctions, à titre conservatoire, dans l’attente de la mise en œuvre d’une possible sanction disciplinaire. Cette mise à pied a été faite suite à une procédure de référé qu’Anthony Smith a intenté visant une structure d’aide à domicile n’ayant pas pris de mesures suffisantes pour préserver la santé et la sécurité de ses employés. Il lui est également reproché d’avoir demandé à l’employeur de cette structure de mettre des masques de protection et d’autres équipements de protection individuelle à disposition des aides à domicile alors même que des salariés de l’association ont été hospitalisés et plusieurs autres  en arrêt pour suspicion de COVID-19.

Le 20 mars, Erlan Baltabay, dirigeant du Syndicat indépendant des travailleurs du pétrole et de l’énergie au Kazakhstan, a été libéré de prison. Condamné à 7 ans de prison en juillet 2019 pour des raisons politiques, Erlan Baltabay avait été relâché en août de la même année, sa peine ayant été remplacée par une amende qu’il avait refusé de payer et fait appel à sa condamnation. En octobre 2019, il a été condamné à une nouvelle peine de prison de cinq mois et huit jours pour avoir refusé de payer l’amende (voir notre article). Il a purgé sa nouvelle peine de prison dans son intégralité, mais est toujours interdit de toute activité publique, y compris les activités syndicales, pour les sept prochaines années.

Erlan Baltabay

Le mercredi 18 mars, le président Marcelo Rebelo de Sousa a déclaré l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire portugais. Les mesures reprises dans cette décision furent annoncées le lendemain par le premier ministre António Costa, mesures qui comprennent la suspension du droit de grève au moins jusqu’au 2 avril. Les mesures prises pourront être renouvelées par le parlement. Suite à cette annonce, Groundforce, l’entreprise gérant les opérations au sol dans les aéroports portugais a annoncé le licenciement de 500 personnes et des baisses de salaires pour une partie de son personnel. Le Portugal est le premier pays européen à suspendre le droit de grève depuis le début de la crise du coronavirus. En Italie, le droit de grève n’a été suspendu que dans les secteurs essentiels liés à la lutte contre le virus.

Marcelo Rebelo de Sousa

Esmail Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran, condamné en 2016 à six ans de prison pour « organisation et participation à des rassemblements illégaux », découlant de ses activités syndicales. Après une grève de la faim en 2017 (voir notre article), il avait été libéré provisoirement début 2018, mais renvoyé à la prison d’Evin le 20 janvier 2018. Il a été libéré provisoirement le mardi 17 mars.

Esmail Abdi

Place de la liberté, à Bamako, les enseignants grévistes se sont mis en route en direction du Monument de l’indépendance. Une fois arrivés à destination, les grévistes ont prévu de tenir un meeting d’information. Cette unième marche faisait suite à l’échec des nouvelles négociations avec le gouvernement. Au cours de la marche, les enseignants scandaient des slogans hostiles au Premier ministre. Devant le Monument de l’indépendant, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes sur les enseignants gréviste dans le but de disperser la masse qui bloquait la circulation aux ministres et au Président de la République qui se rendaient à Koulouba pour le Conseil des ministres. Sous le gaz lacrymogène, les enseignants ne sont pas restés les bras croisés. Certains d’entre eux ont répliqué en jetant sur la police ce qui leur tombait sous la main. Le gouvernement dresse un bilan de 4 policiers blessés, 9 manifestants interpellés et 6 véhicules de police endommagés.

Répression de la marche des enseignants au Mali

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Hier, malgré la pluie, plusieurs centaines de soutiens étaient réunis devant la Place Lachambeaudie à Paris pour soutenir Patrick et Yassine à l’occasion de leur conseil de discipline. A l’issue du rassemblement, les grévistes entrent dans les locaux de la RATP pour leur conseil de discipline. Pas d’envahissement massif cette fois, seuls les agents RATP sont habilités à entrer dans le bâtiment, gardé par des CRS pour l’occasion.  Finalement, la RATP les menace de deux mois de mise à pied, une sanction moins lourde que la révocation, mais totalement démesurée. Pour la décision finale, il faudra attendre le retour du directeur du département. En attendant grévistes et soutiens restent mobilisés, pour donner de la force à l’occasion du conseil de discipline de François, un autre gréviste de Vitry, qui se tiendra aujourd’hui, mais aussi pour rester alerte face aux décisions finales de l’entreprise.

Syndicalkistes sanctionnés à la RATP

La marche des enseignants, organisée ce lundi à Alger, à l’appel de la coordination nationale des enseignants du primaire, a été réprimée par la police. Quelque 300 enseignants du primaire étaient regroupés tôt le matin à la place des Martyrs avant d’entamer la marche vers le Palais du Gouvernement. Mais les forces de l’ordre étaient décidés à empêcher la marche des enseignants, ce qui a provoqué quelques affrontements. Les enseignants du primaire, venus de plusieurs régions du pays, étaient déterminés à aller vers le Palais du gouvernement, une action par laquelle ils voulaient prouver la représentativité de leur coordination et la légitimité de leur démarche. Déterminés, les enseignants contestataires ont réussi à franchir le premier obstacle pour se lancer dans les ruelles de La Casbah, alors que d’autres collègues ont marché vers la rue Ben M’hidi, dans l’espoir de se retrouver rue Docteur Saâdane. Beaucoup d’enseignants ont été confinés au niveau des escaliers du Docteur Saâdane par les forces de l’ordre qui ont procédé à quelques interpellations. Pour rappel, les enseignants dénoncent la détérioration de leurs conditions socioprofessionnelles, la dégradation des services publics et le désengagement de l’Etat du secteur de l’éducation.

Répression des enseignants à Alger

Vendredi 28 février, le Centre Polyculturel Résistances (CPCR) organise un événement pour soutenir les syndicalistes menacés par la justice. L’événement se tiendra dans les locaux du CPCR (rue Jonruelle n°11, 4000 Liège). Il commencera à 18h par des échanges autours de la liberté syndicale en Belgique au XXI siècle et se poursuivra par une soirée festive à partir de 21h.

Belgique : Soirée de soutien aux syndicalistes menacés par la justice

Bien que les revenus d’exportation du chrome atteignent plus de 100 millions d’euros par an, les familles de Bulqiza sont parmi les plus pauvres d’Albanie et leur survie dépend des mines. Le Syndicat des mineurs unis de Bulqiza a annoncé sa formation le 17 novembre 2019. Cinq jours plus tard, le président du syndicat a été licencié par AlbChrome, qui fait partie d’une société très puissante (Balfin), possédée par Samir Mane,  et qui est la plus grande société minière opérant dans la région. En réponse, les travailleurs ont boycotté le travail exigeant la réintégration de leur dirigeant syndical, la fin de la répression des travailleurs et l’augmentation des salaires. Dans les jours qui ont suivi, d’autres dirigeants et militants syndicaux ont été temporairement détenus et interrogés par la police. Le 2 décembre, AlbChrome a licencié un autre membre du comité exécutif du syndicat. Sous les attaques patronales et policières, dans le black-out médiatique, les travailleurs ont décidé d’arrêter leur grève suite à la promesse faite par l’inspection du travail que la question du licenciement des syndicalistes sera examinée par elle.  Depuis, les attaques contre le syndicat ont repris: un autre membre du comité exécutif du syndicat a reçu un avertissement de licenciement et a été rétrogradé à un poste de travail pour lequel il n’avait aucune expérience. Ce début de l’année, alors que les accidents se succèdent dans les mines, des hommes de main payés par Samir Mane ont attaqué un local militant soutenant les mineurs, et la police a arrêté les distributeurs de tracts dénonçant Samir Mane et AlbChrome, en les accusant de « causer la panique » et de « troubler l’ordre public ».

Les mineurs du chrome en lutte en Albanie