Des policiers ont chargé hier jeudi en matinée les infirmières qui marchaient vers la résidence du premier ministre à Karachi. La police a aussi utilisé des canons à eau pour disperser les infirmières grévistes qui tiennent un sit-in depuis 15 jours pour augmenter leurs indemnités. Les infirmières en grève boycottent les services d’urgence, les soins intensifs et les salles d’opération, obligeant les médecins à prendre en charge une partie de leur travail.

Manifestation des infirmières grévistes à Karachi

Manifestation des infirmières grévistes à Karachi

Après une action syndicale en 2017, direction et représentants des travailleurs de Volvo Car Gand avaient abouti à un accord afin d’alléger la charge de travail. Mais la vitesse de la ligne de production a ensuite à nouveau été revue à la hausse, sans mise en place de mesures supplémentaires. Cela a à nouveau mené à une courte interruption de travail en 2018, qui n’était pas soutenue par les syndicats. Un groupe d’ouvriers a été licencié à la suite de cette action et une partie d’entre eux s’est dirigée vers le tribunal. Le constructeur automobile Volvo Car Gand vient d’être condamné à doit payer des dédommagements entre 20.000 et 24.000 euros à quatre de ces anciens travailleurs pour les avoir licenciés de manière injustifiée, a décidé le tribunal du travail local.

L’usine Volvo à Gand

L'usine Volvo à Gand

Quatre leaders syndicaux, tous membres de la centrale syndicale Dynamique unitaire, l’une des plus centrale syndicale des fonctionnaires, ont été interpellé entre jeudi et vendredi à Libreville. Il s’agit de Simon Ndong Edzo, Sylvie Nkogue Mbot, Jean Bosco Boungoumou et Ghislain Malanda. Ils ont été enlevés, à leur domicile par des policiers ou des gendarmes. Le mode opératoire a été le même : des agents en civil ont rodé autour des domiciles des concernés. Dès qu’ils ont eu la certitude que la personne recherchée était chez elle, ils ont appelé des éléments armés et en treillis qui ont lancé l’assaut.

Le mobile de cette rafle n’est pas encore connu. Dynamique unitaire dans son communiqué parle d’une répression déclenchée suite à la déclaration fracassante de son président. Jean Rémy Yama a notamment affirmé que « Dynamique unitaire a l’intime conviction qu’Ali Bongo est mort. Il n’est plus. » Le ministre de l’Intérieur et de la Justice avait promptement réagi en promettant de poursuivre le syndicaliste en justice. Jean Rémy Yama a discrètement quitté le Gabon pour la France. Certains de ses camarades sont entrés en clandestinité.

AG de la Dynamique Unitaire (archive)

AG de la Dynamique Unitaire (archive)

Des étudiants et des travailleurs de la Plate-forme pour la défense de l’éducation et de la santé ont occupé vendredi matin le grand boulevard des forces armées, près de l’Université pédagogique nationale Francisco Morazán (UPNFM), dans la capitale du Honduras, Tegucigalpa. Les forces de l’ordre sont intervenues pour dégager le boulevard et des affrontements violents ont éclatés. Les policiers se sont fait caillasser et ils ont tirés des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les manifestations au Guatemala durent depuis plus d’un mois s’opposer à la loi sur la privatisation de la santé et de l’éducation (voir cet article et cet article).

Obstacles posés sur le boulevard des forces armées

Obstacles posés sur le boulevard des forces armées

A Nuremberg, dans la prison de Rosdorf, un prisonnier actif au sein du syndicat des prisonniers, gravement blessé au genou depuis novembre 2018, se voit refuser les soins recommandés par des médecins externes. Le médecin pénitentiaire a refusé de lui accorder un arrêt maladie, alors qu’il se déplace en béquilles, et n’admet désormais plus de consultation avec un médecin externe. Si le prisonnier ne se rend pas au travail dû aux douleurs, il risque des sanctions pouvant aller jusqu’à la détention en isolement.

Cette forme de répression n’en est qu’une parmi les nombreuses représailles qui ciblent les prisonniers et prisonnières engagés au sein du syndicat des prisonniers. Le syndicat signale ainsi que ses militants et militantes sont de plus en plus sous surveillance, mis sous pression psychologique ou placés en isolement à travers les différents établissements pénitentiaires en Allemagne. De plus, plusieurs cellules d’activistes ont fait l’objet de raids. Le syndicat des prisonniers se bat pour le droit à l’organisation syndicale dans les prisons, et pour l’application du salaire minimum légal dans les prisons.

JVA Rosdorf à Nuremberg

JVA Rosdorf à Nuremberg

En 2011, au moment de la révolution qui a fait chuter Ben Ali, Sonia Jebali monte un syndicat UGTT soutenu par l’ensemble des ouvriers et ouvrières de l’usine Latelec, une filiale de Latécoère cliente de Airbus et de Dassault Aviation. Le syndicat stoppe les multiples violations commises à l’encontre des travailleurs, mais la répression patronale s’abat contre les ouvrières et les syndicalistes les plus combatives qui sont licenciées. Elles mènent la lutte qui a un écho international et se mettent en grève de la faim. Finalement, les ouvrières sont réintégrées, mais pas les syndicalistes (voir notre article).

Depuis, Sonia Jebali s’acharne à retrouver du travail, mais elle est blacklistée dans toutes les entreprises privées du pays. Atteinte d’une maladie grave et onéreuse, non prise en charge par la sécurité sociale tunisienne, elle demande à être embauchée dans la fonction publique. Sonia Jebali en grève de la faim depuis le 17 juin à la Ligue tunisienne des droits de l’homme, avec Besma Mahmoudi une autre tunisienne privée d’emploi qui a également entamé une grève de la faim dans les mêmes locaux.

Sonia Jebali

Sonia Jebali

Neuf syndicalistes avaient été condamnées en décembre 2017 pour séquestration et violence ((voir notre article). Ce vendredi 28 juin, la cour d’appel de Versailles a rendu sa décision. Elle a abandonné l’accusation de séquestration mais a retenu l’accusation de « violence psychologique » donnant moins de 8 jours d’arrêt maladie. Les neuf syndicalistes ont été condamnés à 3 mois de prison avec sursis, 5 ans de mise à l’épreuve et 11 700 € d’amende au total.

Manifestation de soutien de novembre 2017 (archive)

Manifestation de soutien de novembre 2017 (archive)

Mardi 25 juin, une délégation syndicale de sept personnes employée de Luminus à Seraing ont séquestré durant plusieurs heures quatre membres de la direction de l’entreprise après l’échec de négociations au sujet du licenciement abusif d’un de leurs collègues. La police est intervenue pour déloger les travailleurs, mais une grève spontanée continue de se poursuivre.

Piquet de grève chez Luminus à Seraing

Piquet de grève chez Luminus à Seraing

Depuis l’aube de mardi, le département du La Guajira est isolée, en raison d’une grève avec plusieurs barrages routiers effectués par des transporteurs, des marchands, des organisations syndicales et les communautés locales. Les revendications portent sur le besoin criant d’équipements collectifs (eau potable, école, hôpitaux) ainsi que la réfection d’une grande route sur laquelle de nombreuses personnes ont perdu la vie. Une précédente mobilisation avait été suivie de promesses d’investissements à hauteur de 37 milliards de pesos, mais rien n’a été fait dans ce département à la fois riche (mines d’argent et de charbon) et déshérité. Les forces anti-émeutes sont intervenues pour lever les barrages, ce qui a provoqué de violents affrontements et, en représailles, l’assaut du commissariat de la ville de Fonseca.

Barricade en feu au La Guajira

Barricade en feu au La Guajira

Des affrontements ont eu lieu samedi matin sur et aux environs du port d’Ajaccio entre les grévistes de La Méridionale et les forces de l’ordre. La police a fait reculer les manifestants de l’entrée du port. Des bombes lacrymogènes ont été utilisées. Les grévistes sont prêts a durcir le mouvement en plein lancement de la période estivale, à l’appel du STC, de la CGT et de la CFTC qui demandent « l’arrêt de la procédure d’appel d’offres » pour la délégation de service public (DSP) de continuité territoriale entre la Corse et le continent. La Méridionale été écartée de « trois lots » desservant Ajaccio, l’Ile-Rousse et Bastia, au profit de son concurrent Corsica Linea.

Lacrymogènes sur le port d’Ajaccio

Lacrymogènes sur le port d’Ajaccio