Ce mardi 16 septembre, le tribunal de Tarbes a sanctionné l’entreprise Toray à verser 3 000 € au syndicaliste CGT et salarié de l’usine Timothée Esprit. Elle est condamnée pour avoir cherché à obtenir des informations sur les parloirs entre le militant ouvrier et le communiste libanais Georges Abdallah qui était emprisonné à Lannemezan avant sa libération le 25 juillet dernier. Cela intervient dans le cadre d’une campagne de répression importante où Toray a engagé une procédure de licenciement contre le dirigeant syndical, pour laquelle elle a été déboutée à deux reprises (voir notre article).

Le 17 septembre 2025, des agents de police se sont introduits dans les locaux de l’Union Locale Solidaires 13. En mars dernier, ce local avait déjà été la cible de la répression policière lors d’une conférence sur la Palestine et Liban avec Salah Hamouri et Soha Bechara. L’organisation syndicale dénonce cette nouvelle intimidation qui s’inscrit dans un climat répressif croissant en France.

Le 12 septembre 2025, un informaticien et syndicaliste lyonnais au sein de l’entreprise de sous-traitance numérique Solutec-Aubay a été condamné à une amende de 3 000€ (dont 2 000€ avec sursis), à verser 22 000€ de dommages et intérêts et 4 000€ de frais d’avocats à son patron. Il est jugé coupable de « tous les chefs d’inculpation » requis contre lui, à savoir « accès frauduleux dans un système de traitement automatisé des données », « extraction frauduleuse de données contenues dans un système de traitement automatisé » et « collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux déloyal ou illicite ». En réalité, il est condamné pour avoir fait parvenir un mail syndical à ses collègues…

Dirigeant de la Fédération Nationales des Industries Chimiques de la CGT et syndicaliste à l’usine Toray, Timothée Esprit a subi deux licenciements coup sur coup par son employeur Toray en raison de son engagement en faveur de la Palestine et de Georges Abdallah. En particulier, son patron l’accuse de soutien au « terrorisme » pour avoir partagé une photo représentant le FPLP sur son compte Facebook personnel. Le 10 septembre, le ministère du Travail aura à se prononcer sur la validation ou le refus de son licenciement. Afin de la soutenir, la FNIC CGT appelle à un rassemblement ce même jour à 10H devant le Ministère du Travail (14 avenue Duquesne, 75007 Paris).

Au printemps dernier, l’Union Étudiante (UE) a dénoncé la présence du syndicat d’extrême droite UNI à l’Université Toulouse Capitole. Suite à cela, la présidence de l’établissement a choisi de lancer une section disciplinaire fin septembre contre deux syndicalistes de l’UE. Sans aucune preuve, elle accuse ces étudiants d’avoir participé à une action d’enfarinage de l’UNI sur le campus qui avait été relayée sur les réseaux sociaux.

Une dizaine d’étudiants, dont des membres de la Fédération Syndicale Étudiante et de l’Alternative Étudiante Strasbourg, sont convoqués à une commission disciplinaire de leur université en raison de leur engagement antifasciste. En effet, la direction de l’établissement leur reproche leur participation présumée à des manifestations contre le syndicat étudiant d’extrême droite l’UNI en février dernier. Un rapport d’enquête diligenté contre les étudiants mobilisés les accusent, entre autre, de « faits graves ayant troublé le fonctionnement normal de l’établissement », de « menaces explicites de nature à créer un climat d’insécurité » ou d’une « posture militante incompatible avec les valeurs » de l’Université de Strasbourg.

Secrétaire général du syndicat ATE (Association des Travailleurs de l’État) et également de la CTA-Autónoma (Central de Trabajadores de Argentina), Federico Giuliani a été arrêté ce jeudi 28 août, aux côtés de 14 autres militants syndicaux et membres du « Movimiento Pueblo y Patria », alors qu’ils manifestaient devant la mairie de Córdoba pour exiger de la nourriture et une aide destinée aux cantines populaires. Durant son interpellation, Giuliani a subi une luxation à l’épaule et au coude, et a passé la nuit menottée à l’hôpital, privé de tout contact avec sa famille et ses camarades. Ses avocats dénoncent un acharnement judiciaire ciblé, car Giuliani est le seul parmi les personnes arrêtées à rester incarcéré.

Le régime iranien restreint plus sévèrement les libertés individuelles et syndicales à travers le Rojhilat (région kurde d’Iran) où 14 enseignants kurdes viennent d’être réprimés par le ministère de l’Éducation pour leurs activités syndicales. Le Syndicat des enseignants du Kurdistan a annoncé l’identité et les sanctions disciplinaires des 14 enseignants dans deux communiqués datés des 19 et 20 août 2025 comme suit : Nasrin Karimi (mise à la retraite forcée avec rétrogradation de deux grades) ; Leyla Zarei (révocation du poste de vice-présidente de l’école et mise à la retraite forcée avec rétrogradation d’un grade) ; Salah Haji-Mirzaei (suspension d’un an) ; Faysal Nouri (exil de cinq ans dans la province de Kermanshah) ; Majid Karimi (licenciement et exclusion permanente de la fonction publique) ; Ghiyas Nemati (licenciement permanent du ministère de l’Éducation) ; Shahram Karimi (suspension de six mois) ; Loghman Allah-Moradi (suspension d’un an) ; Soleyman Abdi (mise à la retraite forcée avec rétrogradation de deux grades) ; Omid Shah-Mohammadi (licenciement permanent de la fonction publique) ; Hiwa Ghoreishi (licenciement du ministère de l’Éducation) ; Kaveh Mohammadzadeh (licenciement du ministère de l’Éducation) ; Parviz Ahsani (licenciement du ministère de l’Éducation) ; et un autre enseignant dont le nom n’a pas été publié pour certaines considérations, qui a également été licencié.

Secrétaire adjoint de la CGT de la blanchisserie du CHU de Bordeaux, Nicolas Perez est convoqué ce mardi 2 septembre pour un entretien préalable à une sanction disciplinaire. Ce qui lui est reproché, c’est d’avoir gardé sa veste ouverte pendant une période de canicule. Symbole d’une répression anti-syndicale croissante, ses soutiens appellent à se réunir nombreux le mardi 2 septembre à 15h30 devant l’entrée principale de l’hôpital Haut Leveque à Bordeaux.

Le 14 août, Felixberto Consad a été arrêté dans sa maison à Sogod, dans le sud de Leyte, par plusieurs policiers en civil et en uniforme.  Il a ensuite été conduit au commissariat de Sogod. Syndicaliste de PISTON (syndicat de transports publics affilié au KMU), il avait été contraint de quitter sa ville natale après avoir subi plusieurs années de harcèlement en raison de son engagement.