Les travailleurs du textile des villes Gazipur, d’Ashulia et de Savar protestaient hier, depuis le matin pour une augmentation de salaire dans diverses régions. Lors de ces manifestations, de multiples affrontements ont eu lieu entre les travailleurs et la police, notamment lorsque les travailleurs ont bloqué l’autoroute. Les policiers ont chargé dans l’après-midi à la matraque et tiré des gaz lacrymogènes. Les manifestants ont résisté et les ont caillassé et un ouvrier nommé Rasel Hawlader de l’usine de confection du groupe Energy Pack à Maleker Bari a alors été tué d’une balle dans la poitrine. La nouvelle de sa mort a intensifié la colère des travailleurs. Les ouvriers ont attaqué la police, brûlant un fourgon, et puis ont forcé l’entrée de l’usine Jamuna Fashion et de plusieurs usines voisines pour les vandaliser. A Konabari, ils ont incendié l’usine de confection ABM qui a été totalement détruite (photo).

Les machinistes grévistes du dépôt de Bus de Montesson sont dans leur cinquième semaine de grève. Une grève reconduite chaque semaine, avec 90% de grévistes, qui a contraint la direction de Keolis a fermé complètement le dépôt depuis le 11 septembre. Jusqu’à présent, Keolis refuse répondre aux revendications des grévistes, qui réclament le retour d’une prime d’intéressement supprimée lors de l’arrivée de l’entreprise en janvier 2022, ainsi que le paiement des jours de grève et de meilleures conditions de travail. Keolis a décidé vendredi dernier d’assigner en justice une dizaine de salariés sur les 80 en grève, espérant que le tribunal leur donne le feu vert pour les expulser du piquet de grève. Un rassemblement s’est donc tenu hier jeudi devant le tribunal de Versailles en solidarité avec les grévistes (photo). A l’audience, l’avocat de Keolis a demandé une astreinte financière de 1000 euros par jour et par occupant. Décision lundi 16 octobre.

Des ouvriers du bâtiment travaillant sur le site de construction de la Finance Central Bank, affilié au Limak Holding, ont protesté en bloquant l’entrée du site de construction parce qu’ils n’ont pas pu recevoir d’indemnités de licenciement et d’heures supplémentaires. La manifestation était organisée par le Syndicat des travailleurs de la construction (İnşaat İş), Devrimci Yapı, le Syndicat de la construction et des routes (Dev Yapı İş) a été attaquée par des gardes de sécurité privés sur le site de construction. La police est ensuite intervenue et a maltraité, traîné sur le sol et mis en détention six travailleurs ainsi que le secrétaire général de Dev Yapı İş, Nihat Demir, et le secrétaire général du syndicat des travailleurs de la construction, Yunus Özgür.

Mardi 26 septembre, Alexis Antonioli (au centre sur la photo), secrétaire de la CGT Total à la raffinerie de Normandie, près du Havre, reçoit une convocation pour un entretien disciplinaire. Le syndicaliste, au cœur des grèves de l’an dernier, qui ont vu la raffinerie être arrêtée à deux reprises, d’abord pour des augmentations de salaire à l’automne, puis contre la réforme des retraites en mars, était menacé de sanctions disciplinaires. La réponse de ses collègues a été immédiate : dès 21h, à la prise de quart des salariés de nuit, 70% des salariés de la raffinerie et de l’usine pétrochimique se sont mis en grève, menaçant la direction de cinq jours de grève, dont 48h immédiatement. Après quatre heures de grève, vers minuit, le directeur de la plateforme a dû s’excuser auprès du secrétaire du syndicat et abandonner la procédure disciplinaire à son encontre. La raffinerie, dans le contexte d’inflation du prix des carburants, est extrêmement rentable. Le seul secteur essence, où travaille Alexis Antonioli, aurait dégagé 88 millions d’euros de bénéfices le mois dernier. Dans ce contexte, la seule menace d’une grève a poussé la direction centrale à désavouer le directeur local, nommé suite aux grèves de l’automne.

Mercredi 6 septembre, des centaines de militants se sont rassemblés devant la gendarmerie de Montmorency (Val-d’Oise) où a été entendu pendant environ trois heures Sébastien Ménesplier, dirigeant de la CGT des électriciens et gaziers, pour des coupures de courant menées contre la réforme des retraites. Il avait été convoqué dans le cadre d’une enquête diligentée par le parquet de Privas (voir notre article). Elle fait suite, selon la CGT-Energie, à une coupure de courant opérée le 8 mars, dans la lutte contre la réforme des retraites. La ville d’Annonay (Ardèche), fief du ministre du Travail Olivier Dussopt, avait entre autre été ciblée.

A-t-il a mené les actions? Qui les a commandité les actions ? Est-ce qu’il sait qui les a faites ? Etaient-elles programmées à l’avance ? figuraient parmi les questions posées. Le procès-verbal doit être envoyé au procureur de la république de Privas (Ardèche), qui doit décider s’il souhaite le réentendre et d’éventuelles suites judiciaires. Ces actions, « je les revendique, je les assume », a réitéré Sébastien Ménesplier, même s’il n’était pas présent sur place, indiquant que les coupures ont été décidées localement, lors d’une assemblée générale interprofessionnelle et intersyndicale des grévistes.

Le secrétaire général de la fédération  CGT Mines-Énergies, Sébastien Menesplier, a été convoqué à la gendarmerie de Montmorency. Il est « soupçonné d’avoir commis ou tenté de commettre l’infraction de « mise en danger d’autrui par personne par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence ». Cette convocation s’ajoute à une liste d’attaques à l’encontre des travailleurs de l’énergie : à Marseille, treize énergéticiens avaient été interpellés après une action symbolique devant la préfecture tandis qu’à Bordeaux, cinq syndicalistes avaient été arrêtés chez eux, placés en garde-à-vue, et pour certains déférés au tribunal.

Dans le cadre de la lutte contre la loi des retraites,  la CGT a revendiqué plusieurs coupures de l’électricité visant des cibles symboliques comme le Stade de France, le chantier du village olympique mais également des centres commerciaux, des data center et des plates-formes logistiques. La CGT Mines-Énergie a appelé à la grève et à un rassemblement national le 6 septembre à 8h30 à Montmorency, pour soutenir Sebastien Menesplier et s’opposer aux tentatives d’intimidations du gouvernement.

 

 

La tension régnait jeudi dans le port d’Adani Gangavaram à Visakhapatnam. Les syndicats de travailleurs ayant appelé à un Bandh (grève et blocage) portuaire, exigeant la réintégration des travailleurs évincés et un salaire mensuel minimum de 36.000 roupies. Un grand nombre de travailleurs, de dirigeants syndicaux, de résidents touchés par la pollution et d’activistes politiques se sont rassemblés à l’entrée principale du port. En vue du bandh, d’importantes forces de police avaient été déployées dans le port. Les travailleurs, accompagnés de leurs familles, ont tenté d’assiéger le port pour faire valoir leurs revendications. La confrontation entre les manifestants et la police a donné lieu à de violents affrontements qui ont fait plusieurs blessés.

 

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Selon la Confédération syndicale internationale, la Turquie est en queue de classement des pays les plus respectueux des droits des travailleurs, pour se retrouver dans les dix dernières places, au même titre que le Bangladesh, le Myanmar ou l’Egypte. Les licenciements de salariés ayant tenté de s’organiser en syndicat sont devenu monnaie courante dans le secteur privé, où le taux de syndicalisation reste très faible (7%). Et ce alors qu’une très forte inflation a entraîné ces dernières années une chute du pouvoir d’achat des travailleurs turcs.

« Cela fait longtemps qu’en Turquie, le gouvernement et les employeurs partagent une vision hostile du syndicalisme », confirme Adnan Serdaroglu, secrétaire général de Disk, l’une des principales confédérations syndicales turques. Les efforts pour recruter de nouveaux membres sont ainsi menés en cachette : « Quand on recrute un nouveau membre, par exemple, on est obligé de lui dire de n’en parler à personne, pas même à sa famille, avant que l’adhésion soit finalisée. Sinon, il risque d’être licencié avant. Par ailleurs, après avoir informé le ministère qu’on a syndiqué assez de travailleurs pour négocier une convention collective, on s’aperçoit souvent que le ministère a prévenu l’employeur. Et c’est comme ça qu’on se retrouve avec des licenciements collectifs. » La Cour constitutionnelle rappelle régulièrement les entreprises et l’État à l’ordre : dans un arrêt en début d’année, elle estimait par exemple que l’adhésion à un syndicat ne pouvait être assimilée à une appartenance à une organisation terroriste…

 

Lundi se tenait le conseil d’entreprise de Delhaize. Des syndicalistes ont voulu entrer dans le siège mais ont été bloqués (photo). Un des manifestants, un syndicaliste delhaizien,  a donné des coups de pieds dans une vitre, puis a posé sa main sur la vitre, qui est tombée après avoir été déboitée. La direction l’a licencié le jour même pour « mise en danger de la vie d’autrui”. Ses collègues du Delhaize Westland, à Anderlecht, ont aussitôt débrayés.  Jeudi, une vingtaine de syndicalistes ont bloqué le centre de distribution de Delhaize à Zellik. La direction a immédiatement fait appel à la police locale et à un huissier de justice, qui ont mis fin à l’action. Ce vendredi matin, quatorze des 128 magasins intégrés Delhaize étaient fermés ou bloqués, 12 à Bruxelles et deux à Liège. Delhaize a aussitôt envoyé des huissiers. Pour les magasins de Bruxelles, la direction de Delhaize dispose d’une ordonnance de justice, les huissiers feront donc rouvrir les enseignes. Concernant les deux magasins de Liège, les huissiers établiront les faits sur place.

 

La répression anti-syndicale en Corée s’est aggravée quand le gouvernement a effectué des descentes dans les bureaux des syndicats, conduisant à l’arrestation et à l’inculpation de nombreux syndicalistes. Cette répression a tragiquement abouti à l’auto-immolation du syndicaliste Yang Hoe-Dong. Depuis, la protestation le Syndicat coréen des métallurgistes (KMWU) contre la répression syndicale en Corée a pris de l’ampleur.

Plus de 100.000 travailleurs ont participé à une vague nationale de grèves pendant une douzaine de jours en juillet. Ils réclamaient notamment la réforme de la loi sur l’ajustement des relations syndicales et professionnelles et des augmentations de salaire pour tous les travailleurs et travailleuses, en commençant par une augmentation du salaire minimum. Il est en outre demandé le rejet du projet de semaine de travail de 69 heures, et l’arrêt de la répression syndicale par le gouvernement.