A l’occasion du 18 mars -journée internationale des prisonniers politiques révolutionnaires- une vingtaine de personnes ont tenté de manifester devant l’ambassade d’Espagne en solidarité avec les internationalistes espagnols de Reconstruccion Comunista. La police est immédiatement intervenue pour empêcher le rassemblement.

tract en solidarité avec les internationalistes espagnols

Les différentes organisations qui contrôlent le Rojava ont annoncé ce mercredi 16 mars la création d’une Fédération du Nord de la Syrie appelée « Système Uni Démocratique du Nord de la Syrie et du Rojava », posant une nouvelle pierre vers l’auto-détermination d’un territoire « kurde » dans le nord de la Syrie. Les composantes (PYD, et autres partis et représentants des minorités de la région) ont toutefois rappelé que cette déclaration était faite sur une base territoriale et non ethnique. Les bélligérents de la guerre civile syrienne ont à peu près tous répondu qu’ils ne reconnaissaient pas cette déclaration, c’est notamment le cas de « l’opposition », du régime de Bashar al Assad, des USA, et bien évidemment de la Turquie, très hostile à la création d’un état démocratique dans le nord de la Syrie sur base des zones libérées par les YPG et les QSD.

Situation au 9 mars 2016, zones

Roberto Vaquero, secrétaire générale du PML(RC), Reconstruccion Comunista, est toujours emprisonné suite à l’opération de répression contre cette organisation pour un prétendu « soutien au PKK ». Le tribunal a accepté ce 14 mars qu’il soit libéré sous une caution de 6.000€, les soutiens appellent donc à la solidarité sur leur compte en banque: ES57 3035 0393 09 3930010253

Roberto Vaquero libérable sous caution

Aiden Aslin, un aide-soignant de 22 ans, avait rejoint la brigade internationale « officielle » des YPG (les « Lions du Rojava ») en avril 2015 pour combattre l’Etat Islamique, en embarquant pour Souleimaniye il avait été interrogé par des policiers britanniques et avait rapidement admis qu’il partait combattre Daesh, la police l’avait alors laissé quitter le territoire. En Syrie, il avait perdu son passeport et le consulat de Grande-Bretagne à Erbil l’avait assisté dans son retour en Europe. Le 3 février, Aiden est revenu en Grande-Bretagne par un vol reliant Amman (Jordanie) à Heathrow, il a été arrêté devant les autres passagers en vertu du Terrorism Act à sa descente de l’avion et a été détenu durant 30 heures sans que sa mère et sa grand-mère qui l’attendaient à l’aéroport n’aient été prévenues. Aiden doit à présent pointer trois fois par semaine au commissariat de Newark, il est maintenu sous contrôle judiciaire jusqu’au 5 avril (au moins).

Aiden reconnaît avoir participé à des opérations en Syrie et en Irak, notamment à al-Hawl et dans le Mont Sinjar. Il est soupçonné -sans être inculpé- de « s’être engagé dans la direction d’une préparation à commettre un acte de terrorisme » et d’avoir reçu un entrainement armé.

Des bombardements islamistes contre la ville kurde de Sheikh Maqsoud dans le canton d’Afrin (province d’Alep) ont fait ce matin 3 morts dans les rangs des YPG ainsi qu’une victime civile, 7 autres personnes ont été blessées, portant à une trentaine de morts (YPG et civils) le bilan des derniers jours de siège. Les YPG accusent plusieurs groupes syriens de violer le cesser-le-feu par ces bombardements (Ahrar Al-Sham, al Jabha al-Shamiya, Batallions Lîwaa Sultan Murad et Fatih Sultan Mehmet, Bataillons Feqtesim Kema Emert, Bataillons Nûreddîn Zenkî, Lîwaa 13, First Fewc, Bataillons 116. Fırka and Ebû Emara. Des observateurs YPG font également état de l’utilisation d’armes chimiques (phosphore blanc) dans la même ville (voir la seconde vidéo).

Armes chimiques contre Sheikh Maqsoud

Plusieurs groupes antifascistes actifs en France ont rejoint ce 22 janvier la campagne de soutien au Bataillon International de Libération sous la bannière de « Coordination Action Antifasciste ». Jusqu’à présent, la campagne a récolté plus de 3.435€. Pour la rejoindre, contactez-nous. Pour y participer, visitez la page de la campagne sur www.rojava.xyz

AFA Marseille
AFA Paris-Banlieue
AFA Tolosa
AFA NP2C
AFA La Roche sur Yon
Ipeh Antifaxista

Coordination Action Antifasciste

Le 17 février, une attaque avait visé un convoi militaire à Ankara, dans un contexte de guerre civile au Bakuré et d’agression turque contre le Rojava. Immédiatement, le gouvernement turc avait servit son agenda en accusant les YPG d’avoir conduit une action en Turquie. Les TAK (Faucons de la Liberté au Kurdistan), un groupe armé indépendant -et critique- du PKK a finalement revendiqué l’attaque ce 19 février.

Voir l’article concernant l’attaque du 17 février.

Le théâtre de l'explosion à Ankara

Une troisième journée de bombardements turcs a eu lieu ce 15 février dans le Canton d’Afrin, au Rojava, tuant et blessant des dizaines de personnes et forçant des centaines d’autres à la fuite. L’armée turque pilonne les positions des QSD, et spécifiquement celles de ces principales composantes, les YPG et Jaysh al-Thuwar. Le Premier Ministre turc Davutoğlu a menacé à de nombreuses reprises les forces kurdes, en particulier que si les YPG restaient à Menbagh (voir notre précédent article), l’aéroport serait détruit, et que si les Kurdes d’approchaient de Azaz, ils en seraient délogés. Le spectre d’une intervention terrestre turco-saoudienne n’a jamais été aussi présent qu’à l’heure actuelle.

Malgré l’agression, les QSD enchaînent les libérations.Ce 14 février ils libéraient Kafr Naya, ce 15 février ils libéraient la ville de Tal Rifaat, un important bastion islamiste.

Situation dans le nord d'Alep au 1 février 2016.