Pendant dix mois, deux scanners corporels ont été testés par la police fédérale à l’aéroport de Hambourg et ont contrôlé 809 000 passagers. Le bilan à l’issue de cette période n’est pas favorable et le ministre allemand de l’Intérieur a décidé de les retirer. Dans 54% des cas en effet, des alarmes se sont déclenchées à mauvais escient, contraignant alors les agents de sûreté à effecteur un nouveau contrôle. Celui-ci est d’autant plus délicat qu’une suspicion pèse alors sur le passager. Fermetures éclairs, œillets de ceinture, vêtements plissés, bottes sont mal identifiés par le scanner corporel.

De plus, un tel taux d’erreurs annule les gains en fluidité qu’est censée apporter cette génération d’appareils, par ailleurs très coûteux. Autre souci, la communauté scientifique s’avoue incapable de dire si ces appareils faisant appel aux ondes millimétriques présentent un danger pour la santé.

Allemagne: Abandon des scanners corporels

Dans le cadre du projet européen ADDPRIV consacré à la vidéo-surveillance, des chercheurs de l’université de Kingston sont actuellement en train de développer un système de caméras CCTV (closed-circuit television) ‘intelligentes’. Ce dernier utilise une intelligence artificielle afin de reconnaître certains types de comportements spécifiques et est capable de suivre une personne sur de multiples caméras. Le fonctionnement est le suivant: un ordinateur apprend à reconnaître certains comportements qualifiés de ‘événements détonateurs’. Lorsqu’un événement de ce genre est repéré par l’ordinateur, le logiciel rassemble les séquences vidéo d’avant et d’après l’incident pour enregistrer l’historique complet des mouvements de la personne suivie. Par exemple, si une vitre est brisée en ville, le système pourra remonter pour trouver qui l’a cassée, et ensuite retracer ses pas afin de trouver quand et où il est entré en ville. Il pourra également découvrir où la personne est partie après avoir agi. Et au final, reconstituer tout le parcours de cette dernière.

Caméras CCTV

Caméras CCTV

A partir de 2012, l’aéroport de Zaventem va tester un système de contrôle de sécurité des passagers imaginé par l’IATA (association internationale du transport aérien). Ce dernier est basé sur un procédé du tri des personnes qui seront séparées en trois catégories: passagers ‘connus’, ‘normaux’ et ‘à sécurité renforcée’. Suivant son statut, chaque voyageur se verra soumis à un contrôle différencié. Le passager ‘connu’ (officiel, haut fonctionnaire,…) se contentera de passer sous le portique de détecteur à métaux. Le passage ‘normal’ passera sous le portique et au ‘full-body’ scanner, appareil qui ‘voit’ sous les vêtements. Enfin, le passager ‘à sécurité renforcée’ devra passer sous le portique, au scanner, enlever ses chaussures et subir un contrôle anti-explosif. La catégorisation des voyageurs se fera par une estimation du risque réalisée par le gouvernement avant leur arrivée à l’aéroport. En Belgique, elle sera réalisée sur base de données personnelles et de la destination. Une fois ‘trié’, le passager se verra apposer sa catégorie via une puce où celle-ci sera mémorisée, et jointe à son passeport ou un autre document de voyage.

Projet-pilote de tri des passagers

Projet-pilote de tri des passagers

La technologie de reconnaissance faciale étant envisagée pour sécuriser les Jeux Olympiques qui se tiendront à Londres l’année prochaine. Des officiers de police alimentent de photographies des suspects des émeutes le programme nouvellement mis à jour pour Scotland Yard dans cette perspective.

Depuis le début du mois de juillet, la police de Santa Cruz utilise un nouveau logiciel dans le cadre d’une expérience qui va s’étaler sur six mois. Objectif: maintenir l’ordre de manière prédictive. Le logiciel est basé sur des modèles de prédiction des répliques de tremblements de terre. Il génère des projections sur les zones et les fenêtres de temps où des actions risquent d’être commises grâce à l’analyse des bases de données des autorités. Celles-ci sont mises à jour quotidiennement et le logiciel recalcule régulièrement ses projections. Selon les autorités, les prédictions de ‘Compsat’, c’est son nom, permet des ‘visites ciblées’ des patrouilles qui se rendent sur les lieux désignés par le programme. Si la phase de test s’avère concluante, le système devrait être étendu à d’autres villes. Rappelons que ‘Compsat’ n’est pas le premier logiciel de ce type et que d’autres villes testent déjà des dispositifs similaires.

La police fédérale vient de communiquer les chiffres des écoutes téléphoniques pour 2010. Celles-ci ont été au nombre du 5390 contre 3603 en 2007. Cela signifie que près de 450 personnes par mois ont été placées sur écoute. Cette pratique est devenue un moyen classique de recherche, mais ne fait actuellement l’objet d’aucune règle de contrôle. Les personnes sur qui ces écoutes sont dirigées ne sont jamais averties qu’elles en ont fait l’objet si les résultats n’amènent rien de ‘concluant’. Et elles ne peuvent s’en rendre compte, le système étant indétectable. Tout le monde peut être mis sur écoute, quelque soit l’âge, dès le moment où le juge d’instruction autorise la procédure. Depuis 2003, la police dispose d’une chambre d’écoute, et est capable d’intercepter la plupart des communications, qu’elles proviennent d’une ligne fixe, d’un GSM ou sous forme de SMS. Sa seule limite aujourd’hui est Skype, dont elle ne parvient pas à capter les conversations.

A Barrow, dans le nord-ouest de la Grande-Bretagne, un homme est décédé après avoir été ‘tasé’ par les forces de l’ordre. Mardi, en fin de journée, celles-ci sont intervenues pour arrêter Dale Burns, une vingtaine d’année, pour troubles de l’ordre public. Dans l’opération, un policier a fait usage d’un Taser, pistolet à impulsion électrique qualifié d’arme non-léthale. Quelques minutes plus tard, Burns a fait un malaise. Transporté à l’hôpital, il y est décédé vers 21h30. Alors que la société Taser poursuit son expansion et que de plus en plus de pays autorisent l’utilisation de ses armes affirmant qu’elles n’ont à ce jour jamais tué quelqu’un, Amnesty International a publié une enquête selon laquelle plus de 290 personnes sont décédées aux Etats-Unis entre 2001 et 2008 après avoir reçu une décharge.

Taser utilisé par la police britannique

Taser utilisé par la police britannique

La police américaine va accueillir un nouvel outil d’identification biométrique: un iPhone relié à un triple scanner d’iris, d’empreintes digitales, et de visage, va permettre une identification rapide de suspects.C’est BI2 technologie qui a créé ce capteur biométrique, testé au Massachusetts. Au départ il a été conçu afin de pouvoir identifier des personnes atteintes d’Alzheimer, ou d’identifier des personnes disparues.
Mais très vite, l’entreprise BI2 technologie va s’allier aux forces de l’ordre, lors de l’identification des prisonniers.

La société a réussi à miniaturiser le nouveau scanner, nommé MORIS (Mobile Offender Recognition and Information System: Système mobile d’information et de reconnaissance des délinquants ), il se situe au dos de l’iphone, et il est dirigé par une application, mise à disposition par Apple, et plus tard par Android. Pour l’identification d’un suspect, le policier devra le prendre en photo, puis le logiciel analysera 235 signes distinctifs, et 130 particularités du visage (distance yeux/nez), ensuite, grâce à la disponibilité d’internet sur le téléphone, le logiciel pourra consulter sa base de données et comparer les résultats. Prendre une photo à l’insu du suspect est difficile, sinon impossible, car la photo du visage doit être prise à 1,5 mètre, et celle de l’iris à 15 centimètres.

Le 22 juin dernier, le directeur général de la police nationale, lors d’une audition à huis clos devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, a annoncé la percpective de création d’un fichier de reconnaissance faciale. Il serait conçu comme une application complémentaire, intégrée au futur système de traitement des procédures judiciaires (TPJ) qui doit voir le jour en 2012, en fusionnant les fichiers judiciaires antécédents les plus utilisés par la police et la gendarmerie, Stic et Judex.

Pour faciliter les comparaisons avec les images prises d’en haut par les caméras de surveillance, les suspects devront se laisser photographier par un appareil placé en hauteur et non plus seulement de face et de profil. Les points caractéristiques du visage (distance entre le nez, les yeux, les oreilles…) seront transformé en algorithme. La séance photo pourra même se faire en mouvement, pour une reconstitution du visage en 3D, qui augmenterait la précision. La technique ne permettant pas encore à l’ordinateur de désigner un seul suspect, il proposera une liste de possibles suspects classés selon un ordre de pertinence.

Les autorités peuvent déjà exploiter les milliers d’heures de vidéos annexées à leurs dossiers non élucidés. Trois sociétés notamment ont proposé des solutions au ministère de l’Intérieur : Morpho, spécialiste des traitements d’images de masse ; Cognitec, passée maître dans les outils visant à détecter les fraudes documentaires ; et la petite entreprise Facing it, dont les logiciels se font fort de reconnaître un intrus « blacklisté » qui se présenterait à un accès ou dans un couloir.

A l’instar de ce qui s’est passé durant le printemps arabe, les réseaux sociaux sont mis à contribution depuis le début des manifestations qui secouent la Grande-Bretagne. Hier, le premier ministre britannique a annoncé que les services de renseignements, la police et les industriels travaillaient de concert afin d’éventuellement empêcher les gens de communiquer via Twitter, Facebook ou encore BlackBerry Messenger. Ce dernier est particulièrement visé par les autorités car contrairement aux autres moyens de communications, il permet l’envoi de messages instantanés, cryptés et sécurisés. Le filtrage ou la coupure pure et simple de certains réseaux sociaux serait un acte sans précédent en Europe. On se souvient que pareille démarche avait été effectué par le gouvernement égyptien. Les manifestants avaient été prompts à trouver le moyen de contourner cette manifeste atteinte à leurs libertés civiles.

David Cameron a également annoncé des pouvoirs supplémentaires pour les policiers, notamment celui d’enlever les foulards, masques et cagoules des manifestants. Enfin, après de nombreux renforts de police et le recours accordé aux canons à eau, il a annoncé qu’il pourrait, dans les jours qui viennent, faire appel à l’armée. Depuis mercredi, la police a procédé à plus de 1200 arrestations. Jeudi, à Londres, elle a mené des perquisitions en application de cent mandats d’arrêt. Et aujourd’hui, les autorités continuent à interpeller toute personne soupçonnée d’avoir pris part aux rassemblements de ces derniers jours.

Depuis aujourd’hui à Birmingham, la police diffuse les photos des personnes recherchées sur un écran géant installé sur une camionnette. Après la publication de photos recueillies à partir des caméras de surveillance par les médias et sur le site internet de la police, les autorités britanniques poursuivent leurs innovations dans les appels à la délation. La camionnette sillonnera la ville et s’arrêtera dans tous ses principaux points de 7h à 19h jusqu’à samedi.