L’entreprise Sunflower Labs (basée en Suisse et à San Francisco) a mis au point un système de surveillance des propriétés s’appuyant sur un drone. Le système Sunflower Home Awareness se compose d’un drone baptisé Bee, accompagné par plusieurs bases au sol qui ressemblent à des lampes d’extérieur, les Sunflower. Ces dernières intègrent des capteurs de mouvements qui savent repérer et différencier les mouvements des personnes, des animaux et des véhicules qui passent à proximité. Des informations qui sont relayées en temps réel sur une carte accessible à l’utilisateur. Le drone se déploie automatiquement pour observer la propriété depuis le ciel. Le flux vidéo est diffusé en streaming. L’appareil volant repose dans un boîtier étanche, le Hive, qui en recharge également la batterie. Lorsque les Sunflower alertent l’utilisateur d’un mouvement suspect, il peut alors commander au Bee de décoller afin d’avoir une idée de ce qui se passe.

Le système Sunflower Home Awareness

 

Dans un fascicule officiel destiné aux institutions et aux différents services de sécurité afin de sensibiliser sur les risques de radicalisation des jeunes, la police antiterroriste britannique a classé l’organisation écologiste dans la catégorie des groupes extrémistes. Dans le document de 12 pages, Extinction Rebellion y est décrit comme: “Une campagne encourageant la protestation et la désobéissance civile pour faire pression sur les gouvernements afin qu’ils agissent sur le changement climatique et l’extinction des espèces.” Parmi les reproches adressés, les encouragements à des actions hors la loi et une philosophie contestataire, mais aussi sa capacité à attirer les plus jeunes. Dans le guide, il est conseillé aux gens d’écouter et de surveiller les jeunes qui manquent l’école ou participent à des grèves scolaires prévues, une allusion aux grèves des élèves pour le climat. Le document appelle également à la vigilance face aux jeunes qui participent à des actions directes, telles que des sit-in, la mise en place de banderole ou encore l’écriture de graffitis sur le thème de l’environnement. Après le tollé provoqué, la police antiterroriste a rapidement fait machine arrière et promet de revoir le document.

Arrestation d'un militant d'Extinction Rebellion

Jeudi 26 décembre, un procureur de Saint-Petersbourg a exigé une peine de prison de 6 à 18 ans pour sept militants accusés de faire partie d’une organisation anarchiste appelée « The Network ». S’ils sont reconnus coupables, tous sauf deux purgeront leur peine dans une colonie carcérale de haute sécurité. L’affaire Network avait commencé en octobre 2017, lorsque le Service fédéral de sécurité russe (FSB) avait arrêté six personnes à Penza, dans l’ouest de la Russie, les accusant de participation à une organisation terroriste appelée « The Network ». Deux autres habitants de Penza avaient disparus et avaient été inscrits sur la liste des personnes recherchées par le FSB avant d’être emprisonnés à Moscou. En janvier 2018, deux autres personnes ont été arrêtées dans la même affaire et, en avril de la même année, des accusations ont été portées contre une personne de plus. La plupart des accusés dans l’affaire Network sont des antifascistes et des anarchistes. Ils sont accusés d’avoir participé à une « communauté terroriste anarchiste » créée en 2015 dans le but de déclencher une « déstabilisation du climat politique dans le pays » en posant des bombes lors des élections présidentielles russes de 2018 et de la Coupe du monde de football. Le Réseau aurait des cellules fonctionnant à Moscou, à Saint-Pétersbourg, à Penza et en Biélorussie.

Les militants ont affirmé qu’ils avaient été torturés pour leur extorquer des aveux et que des armes et autres preuves incriminantes avaient été installées par la police russe dans leurs appartements et leurs voitures. Notons que le FSB a admis avoir électrocuté un des militants le justifiant comme une « nécessité professionnelle ». Le procès a commencé devant trois juges du tribunal militaire du district de la Volga en avril 2019, en présence de policiers anti-émeutes, de policiers et de personnes venues soutenir les accusés. La prochaine audience, au cours de laquelle la défense sera entendue, est prévue pour le 13 janvier 2019.

Pour soutenir les prisonniers, il est possible de :
Faire un don à l’Anarchist Black Cross via PayPal (abc-msk@riseup.net). Assurez-vous de préciser que votre don est réservé à la «Rupression».
Faire connaître l’affaire et organiser des événements de solidarité.
Si vous avez le temps et les moyens de concevoir, produire et vendre des marchandises solidaires, veuillez écrire à rupression@protonmail.com.
Concevoir une carte postale de solidarité qui peut être imprimée et utilisée par d’autres pour envoyer des messages de soutien aux détenus. Envoyez vos idées à rupression@protonmail.com.
Écrivez des lettres de soutien aux prisonniers et à leurs proches via rupression@protonmail.com.
Plus d’infos ici.

Manifestation de soutien aux prisonniers accusés de faire partie de "The Network"

Le vendredi 10 janvier, lors de la réception du Nouvel An, Christian Beaupère, chef de corps de la police locale de Liège, a annoncé les nouveaux investissements prévus pour 2020. Parmi ceux-ci, l’achat de grenades lacrymogènes avec des lanceurs longue portée, l’extension du réseau de caméras dans la ville, le recrutement de nouveaux policiers et la finalisation du logiciel permettant de déposer plainte en ligne.

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Le format de la carte d’identité française va changer d’ici 2021. Elle devra se conformer aux standards européens et ainsi être réduite au format d’une carte de crédit (comme le nouveau permis de conduire). Si la France change son format afin de se conformer à la réglementation européenne adoptée le 20 juin dernier, c’est également l’occasion d’améliorer la sécurité des nouvelles cartes. Il faudra ainsi fournir une photographie et deux empreintes digitales, lesquelles seront stockées sur « une puce sans contact » intégrée à la carte. Les démarches en ligne devraient notamment être facilitées du fait de cette fameuse puce. Cette puce permettra également de renforcer la sécurité aux frontières, notamment car il sera bien plus difficile de falsifier une carte.

Cartes d'identité françaises

Lundi 16 décembre 2019, le gouvernement français a publié un arrêté instaurant un nouveau Service National des Données de Voyage (SNDV) rattaché à la police nationale. Ce service souhaite notamment collecter les données relatives aux réservations, enregistrements et embarquements des personnes qui effectuent des déplacements en avion, train, bus ou bateau pour le compte des ministres de la Défense, de l’Intérieur et du Budget (douanes), avec l’appui de celui des Transports. L’idée est de permettre à la police de centraliser toutes ces informations avec la possibilité pour d’autres administrations comme la Gendarmerie ou les douanes de les consulter. Ce service n’accèdera pas directement aux bases de données des transporteurs mais ces derniers pourront être interrogés, afin de retracer si besoin les trajets d’une personne donnée. Pour le moment, le SNDV a pour mission d’étudier les conditions techniques, juridiques et économiques de collecte et d’exploitation de ces données. Le gouvernement devra ensuite légiférer pour mettre en place et autoriser les dispositifs qui en découleront.

Notons que les autorités policières ont déjà accès aux données des passagers aériens via le système API-PNR. Ce système contient deux types d’informations sur les passagers aériens : les données API (Advanced passenger informations ou renseignements préalables sur les voyageurs) liées à l’enregistrement des passagers provenant du passeport ou d’un autre document de voyage et des informations générales concernant le vol ; et les données PNR (Passenger Name Record ou dossier passager) liées à la réservation et contenues dans les dossiers créés par les compagnies aériennes pour chaque vol. Elles permettent d’identifier chaque passager et d’avoir accès à tous les renseignements concernant son voyage : vols d’aller et de retour, correspondances éventuelles, moyens de paiement utilisés, services particuliers souhaités à bord, etc.

Le système API-PNR

Le système API-PNR

 

Le secrétaire d’Etat français au numérique vient de faire part, dans une interview, du souhait du gouvernement « d’ouvrir une phase d’expérimentation de l’utilisation de la reconnaissance faciale à des fins de vidéosurveillance, de six mois à un an, sous la supervision de la société civile et des chercheurs ».  Le cabinet du secrétaire d’Etat ne peut encore préciser de date et note que le comité d’experts qui accompagnera ce test n’a pas encore été formé. En France, Thales (via Gemalto) et Idemia travaillent sur ces technologies mais le nom d’aucun industriel n’a filtré. Il s’agira de mettre à l’épreuve les technologies de vidéosurveillance et de détection automatique des personnes dans des espaces publics, par exemple une gare. Mais seuls les individus qui auront donné leur consentement seront identifiés lors de cette expérimentation. Le secrétaire d’Etat en attend des retours quant à « la performance réelle » de ces technologies.

Reconnaissance faciale

Lundi 23 décembre, le Front de guerre oriental (FGO) de l’ELN a  remis trois mineurs à une mission humanitaire dans une zone rurale de l’Arauca. Ces trois mineurs, de 14 et 15 ans ont été entraînés par l’armée puis placés dans les rangs de la guérilla pour l’infiltrer et y effectuer des missions d’espionnage. Ils ont cependant été identifié par la guérilla. Ces trois espions avaient été recrutés à 10 ans, deux à Aguazul, Casanare et le troisième à Yopal. Il s’agit, d’après l’ELN, d’une méthode systématique de l’état colombien qui approche les communautés rurales, populaires ou avec une histoire de lutte et suscite chez les jeunes un intérêt à devenir agents de renseignement ou espions des forces armées et de la police.

Combattants de l'ELN

Vendredi 13 décembre, le ministre de l’intérieur français, Christophe Castaner, a présenté la cellule Demeter de la gendarmerie nationale, chargée de lutter contre les intrusions dans les exploitations agricoles. Le ministre a également annoncé que l’antispécisme serait un des axes prioritaires du renseignement et que la coordination judiciaire au niveau national serait renforcée dans ce domaine afin d’établir des liens entre des faits non-reliés en apparence, pour ensuite constituer des « associations de malfaiteurs ».

Logo antispéciste

Logo antispéciste

Les sonnettes intelligentes d’Amazon Ring, font l’objet de controverse depuis qu’il a été révélé que plus de 200 services de police américains pouvaient demander l’accès aux images captées par ces appareils de surveillance domestique sans avoir besoin d’un mandat. La sonnette est installée à la porte d’entrée d’un domicile et se connecte à une application qui permet de voir en direct les images qu’elle capte. Elle peut aussi se connecter à l’application Neighbors d’Amazon, qui est en quelque sorte un média social de quartier où les gens peuvent anonymement publier des vidéos ou des messages au sujet « d’activités suspectes » dans leur coin. L’application communique avec les services de police locaux. On ne sait pas combien de sonnettes Ring ont été vendues, mais Amazon affirme que sa clientèle se chiffre dans les millions. Les services de police américains peuvent demander aux personnes se servant de Ring et de Neighbors de leur fournir des images captées par les sonnettes, et ce, sans mandat.  Amazon offre des rabais sur les produits Ring aux services de police partenaires en plus de donner des formations sur les façons de mieux convaincre les gens de donner leurs images aux forces de l’ordre sans mandat.

Jusqu’en juillet dernier, les services de police avaient aussi accès à une carte qui leur montrait où étaient situées les sonnettes Ring dans leur secteur, cette carte a été supprimée mais il est possible de trouver les emplacements exacts des sonnettes Ring en se servant de données trouvées dans l’application Neighbors. Un chercheur du MIT  qui travaille quant à lui sur une carte globale des États-Unis, a identifié 440 000 caméras réparties sur le territoire américain. Ring n’a pas réfuté la véracité de la carte, réitérant simplement que “seul le contenu qu’un utilisateur Neighbors choisit de partager sur l’application est accessible au public par l’application ou par l’application des forces de l’ordre locale.”Amazon Ring compte aujourd’hui quelques 696 partenariats avec lesdites forces de police et celles-ci ont la possibilité non seulement de consulter les vidéos téléversées dans l’application mais également d’identifier la localisation précise des différents utilisateurs et des personnes apparaissant à l’écran. Une sorte de toile de surveillance invisible, constituée volontairement par des particuliers, et qui est appelée à s’affiner encore. En novembre, la fuite de documents internes à Ring révélaient que la société prévoyait de créer des surveillances de quartier automatisées en incorporant la technologie de reconnaissance faciale dans son réseaux de sonnettes intelligentes. La fonctionnalité donnerait l’alerte lorsque quelqu’un jugé « suspect » apparaît dans le champ des  caméras.

Reconstitution du réseau Ring/Neighbors aux USA