Chargé de la déontologie des contenus, le nouveau conseil de surveillance du réseau social compte parmi ses vingt membres l’ancienne directrice générale du ministère de la justice israélien. Sous les ordres de la ministre Ayelet Shaked, figure de l’extrême droite, Emi Palmor avait mis en place une cyber-unité chargée de contrôler et censurer les posts de Palestiniens. Le conseil de surveillance du réseau social aura pour mandat de « prendre des décisions définitives » sur la suppression de contenus sur les pages Facebook et les comptes Instagram. Indépendant de Facebook, mais financé à 100 % par un fonds mis en place par la multinationale et doté de 130 millions de dollars (115 millions d’euros), ce conseil pourra être saisi par un internaute qui souhaiterait voir un contenu disparaître, comme par un autre dont le post aurait été supprimé par les modérateurs de Facebook, et qui en ferait en quelque sorte appel. Cette instance sera également susceptible de faire des « recommandations » sur la suppression de tel ou tel type de publication. Plus d’infos ici.

Emi Palmor

Mercredi 3 juin, le Syndicat des avocats de France, celui de la magistrature ainsi que la CGT, la FSU et Solidaires ont engagé une procédure de référé-liberté devant le Conseil d’État, pour que le droit de manifester soit rétabli. Cette procédure conteste l’article 3 du décret n° 2020-663 du 31 mai 2020 en demandant la suspension de son premier tiret qui stipule que « tout rassemblement, réunion ou activité sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public, mettant en présence de manières simultanées plus de dix personnes, est interdit sur l’ensemble du territoire de la République ». Les cinq organisations estiment que l’interdiction des rassemblements n’est, en effet, pas cohérente considérant que la liberté de circuler sur le territoire français a été rétablie et que les bars-restaurants ont été réouverts avec bien souvent plus de 10 personnes sur les terrasses (voir notre article). L’audience se tiendra mercredi 10 juin à 9h30. Plus d’infos ici.

Déconfinement, tout est autorisé sauf les manifestations

Vendredi 29 mai, un drone lourd General Atomics « Predator B », appartenant à l’US Department of Homeland Security, a été utilisé afin de suivre les manifestations consécutives à la mort de George Floyd. Cet appareil, basé à Grand Forks, dans le Dakota du Nord, et utilisé d’ordinaire pour la surveillance des frontières, a orbité au-dessus de Minneapolis pour donner des images nettes aux forces de l’ordre.  Ce survol n’est pas simplement l’expression d’une escalade technologique dans la répression, il marque aussi une escalade du point vue de sa légalité (ou de son illégalité…). Ce drone appartient à une organisation fédérale et son intervention pour une mission de maintien de l’ordre a eu lieu plus de 24 heures avant que Donald Trump n’ait décidé de la mobilisation de moyens fédéraux.

Un drone "Predator" (celui ayant survolé Minneapolis n'était pas armé)

Mercredi 3 juin, la Première ministre Sophie Wilmès a déclaré à l’issue du Conseil National de Sécurité que les manifestations et les rassemblements restaient interdits (le même jour, une manifestation de sans-papiers avait pourtant été tolérée à Saint-Gilles). Ce rappel survient dans le contexte des révoltes aux États-Unis, consécutives au meurtre de George Floyd par des policiers. Ce meurtre à déclenché des manifestations dans de nombreux autres pays comme aux Pays-Bas, en France, en Angleterre et ailleurs. Une manifestation contre le racisme policier est par ailleurs prévue dimanche 7 mai à 15h à la place Poelart à Bruxelles. En savoir plus sur cette manifestation.

[titre de l’article édité après que le bourgmestre de Bruxelles ait déclaré que le rassemblent BLM sera « toléré »]

manifestation Black Lives Matter à Bruxelles

Samedi 30 mai, une manifestation de sans-papiers et de personnes solidaires était prévue à Paris. La police a donc décidé de se poster à la sortie du métro pour séparer les blancs et les personnes de couleur afin de fouiller ces derniers. La scène a été filmée et peut être visionnée dans cette vidéo. La manifestation, intitulée marche des solidarités était interdite par la préfecture de police. Les gendarme mobile ont tiré des gaz lacrymogènes avant de charger les manifestant·es afin de les disperser.

La police séparant les blancs des personnes de couleur à Paris

La Cour Suprême espagnole a rendu un arrête interdisant l’usage des drapeau non-officiels sur l’extérieur des bâtiments publics. Cet arrêt fait suite à une affaire datant de 2016 dans laquelle le conseil municipal de Santa Cruz de Tenerife demandait le droit d’arborer le drapeau national des îles Canaries. En 2017, la Cour supérieure de justice des îles Canaries avait statué en faveur du conseil municipal, considérant l’utilisation du symbole officieux comme un fait parfaitement envisagé dans le cadre de la légalité Institutionnel espagnol. Malgré cela, le procureur de l’État a fini par interjeter appel de la décision, qui a maintenant été confirmée par la Cour suprême, qui a infirmé la décision précédente. L’usage des drapeaux LGTBI et indépendantistes, parfois arboré par les mairies, est donc désormais interdit.

Policiers anti-émeute espagnols

Hier, le premier ministre français, Édouard Philippe annonçaient les nouvelles règles dans le cadre de la phase deux du déconfinement. À partir du 2 juin, les collèges, lycées, parcs d’attraction, grands magasins, salles de sport, salle de spectacle, etc seront ré-ouverts. Les personnes pourront sans limite de distance. En extérieur, des rassemblements seront autorisés jusqu’à 5000 personnes, à l’exception des rassemblements de plus de 10 personnes dans l’espace public. Les manifestations sont donc interdites.

Déconfinement, tout est autorisé sauf les manifestations

Mardi 12 mai au soir, un convoi militaire israélien revenait du village de Kobar où il avait pratiqué le « kin Punishment » sur la famille d’un prisonnier politique. Le Kin Punishment consiste à punir la famille d’un opposant politique. Sur son chemin du retour, des jeunes Palestinien.nes ont attaqué le convoi à l’aide d’engins pyrotechniques. Voir la vidéo

La jeunesse attaque un convoi militaire de l'armée d'occupation

La police de Liège a, comme dans d’autres villes, testé l’utilisation de drones dans le cadre du confinement. La police locale a ainsi utilisé un drone prêté par la protection civile pendant environ trois semaines pour surveiller les citoyens. Elle envisage maintenant d’en acquérir pour d’autres usages. En Belgique, une loi sur l’utilisation par la police des caméras visibles et mobiles existe depuis 2018. Les drones y sont assimilés à des caméras montées à bord d' »aéronefs de police ».

Un des drones de la police fédérale

Depuis la semaine dernière, plusieurs opposants hongrois ayant critiqué le régime de Viktor Orban se sont fait arrêter. La police les accuse de propager de fausses informations. Les personnes ont été arrêtées, leur téléphones et ordinateurs ont été saisis. La police a diffusé une vidéo de l’arrestation d’une de ces personnes. Il s’est alors avéré qu’à travers tout le pays, la police a lancé 87 procédures pour « diffusion de fausses informations » et 23 autres liées à l’article sur la « menace à la sécurité publique ». Selon les dispositions de l’état d’urgence en vigueur depuis fin mars dans le cadre de l’épidémie de Coronavirus, le premier délit est puni de trois ans de prison et le second, de cinq ans (voir notre article).

Viktor Orban