La Cour constitutionnelle turque a déclaré que le fait de scander des slogans pro-kurdes et de chanter des chansons en kurde est protégé par les lois sur la liberté d’expression. Merve Nur Tekin avait été condamnée par la Haute Cour pénale d’Ardahan, dans l’est de la Turquie, pour avoir scandé des slogans tels que « Biji Serok Apo » (Vive le leader Apo), « Le PKK, c’est le peuple, le peuple est là » et fait la promotion du Parti des Travailleurs du Kurdistan lors d’une manifestation à Diyarbakır en 2014. Elle a également été accusée d’avoir chanté une chanson révolutionnaire kurde.

Sa condamnation avait été confirmée par la Cour suprême d’appel, elle a donc fait appel devant la Cour constitutionnelle, arguant que son droit à la liberté d’expression avait été violé. La Cour constitutionnelle a statué en sa faveur, déclarant que ses actes ne constituaient pas une menace et relevaient du champ de la liberté d’expression. Merve Nur Tekin a reçu 30 000 livres turques (environs 800 euros) de dommages et intérêts et l’affaire a été renvoyée devant le tribunal d’Ardahan pour un nouveau procès.

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Les Forces de Défense du Peuple (HPG) et les YJA Star (Unités de Femmes Libres), les guérillas du PKK, ont annoncé avoir abattu deux drones turcs dans la région de Girê Cûdî mercredi soir. Un drone se déplaçant de Çemankê vers Çirav a également été abattu dans la région de Gare lundi. La guérilla a également harcelé les chantiers de construction de routes militaires (détruisant un véhicule militaire et un engin de chantier. Trois soldats turcs ont été tué dans une embuscade à l’IED.

Combattantes des YJA Star

Ce lundi matin, une attaque armée a visé un centre culturel kurde de Hambourg. La communauté kurde d’Allemagne est dans le viseur des fascistes turcs Bozkurtlar (Loups Gris). Des inconnus ont tiré sur le bâtiment d’une association culturelle kurde à Sankt Pauli, trois coups de feu ont été tirés sur la façade du bâtiment endommageant les fenêtres. Personne ne se trouvait dans les locaux du club à ce moment-là. Les assaillants ont pris la fuite. Le nouvel accord signé entre Berlin et Ankara prévoyant la déportation massive des migrants kurdes dont la demande d’asile a été rejetée ne fait que jeter l’huile sur le feu. Suite à l’accord conclu entre Erdoğan et Scholz l’année dernière, 13 500 ressortissants turcs, pour la plupart kurdes, dont les demandes d’asile ont été rejetées, seront déportés en masse. 200 personnes ont déjà été renvoyées. Pour les Kurdes qui ont fui la terreur turc, il s’agit d’un retour en enfer.

Une enquête menée par des spécialistes de la cybersécurité qui travaille pour l’entreprise Sekoia.IO révèle qu’au moins 25 sites Web kurdes ont été victimes de quatre variantes différentes d’un script malveillant, la plus simple obtient la localisation de l’appareil, la plus complexe, incite les utilisateurs sélectionnés à installer une application Android malveillante. Les enquêteurs disent ne pas être en mesure de savoir qui se trouve derrière ces attaques, côté kurde, on pointe de doigt l’État turc qui a des armés de trolls dont le travail est de hacker les sites kurdes d’information.

 Début 2024, une équipe de détection et de recherche des menaces de Sekoia a été contactée au sujet d’un script suspect sur un site Web kurde, celui-ci incitait les utilisateurs à activer leurs webcams et à partager leurs positions. En l’absence de techniques sophistiquées, la campagne s’est distinguée par son ampleur et sa durée avant d’être remarquée. Les premiers signes de compromission remontent à la fin de l’année 2022.

 Cette campagne particulière ne correspond à aucun des TTP ( Tactiques, Techniques et Procédures ) connus associés aux attaques précédentes dans la région. Cela suggère l’émergence d’un groupe d’activités jusqu’alors inconnu ciblant la communauté kurde.

29 personnes travaillant dans des associations culturelles ont été arrêtées et inculpées à Dyarbakir (Amed). La police turque a perquisitionné l’Association de recherche sur la langue et la culture mésopotamiennes (MED-DER), la librairie Payîz et la Coopération Anka pour le Language, l’Art et l’Education Cooperative, ainsi que plusieurs maisons à Amed (Diyarbakır) hier, sur la base d’une enquête lancée par le bureau du procureur général de Diyarbakır en 2022. Des livres, des magazines et du matériel numérique ont été saisis lors des perquisitions, tandis qu’une ordonnance de confidentialité a été imposée à l’enquête. Les avocats ont rencontré leurs clients après l’expiration aujourd’hui de la restriction de l’accès à un conseil juridique.

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Le prisonnier politique kurde Abdülmelik Okyay, qui était détenu à la prison de type H d’Erzurum, a soudainement eu une crise cardiaque en prison quelques heures avant sa libération. Transporté à l’hôpital d’Erzurum, il y est décédé peu après. Abdulmelik Okyay s’est familiarisé avec les mouvements politiques kurdes au cours de sa vie étudiante dans les années 1980 et a consacré sa vie à la lutte du peuple kurde pour ses droits. Il a poursuivi sa lutte politique, commencée avec le Parti du travail (HEP), l’un des partis politiques du Mouvement pour la liberté du peuple kurde qui s’est développé dans les années 1990, à différents niveaux de la politique kurde. Okyay qui était membre de l’assemblée du Parti démocratique des peuples (HDP),  a dû faire face à de nombreuses arrestations et détentions en raison de son engagement pour la cause kurde.

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Ce 6 septembre, à la demande du parquet général, le tribunal pénal d’Izmir a décidé d’interdire et de confisquer tous les livres «Les filles de Kobani: L’histoire de la rébellion – Courage et justice» écrit par la journaliste-auteure américaine Gayle Tzemach Lemmon en 2016. Le livre contient des souvenirs, des récits des femmes qui luttent contre l’Etat islamique (DAECH / ISIS) à Kobané et «La couleur pourpre de la politique kurde» compilé par Gültan Kisanak (voir article ici) en 2018, recueil d’écrits de vingt-deux femmes politiques kurdes emprisonnées en Turquie. Il explore les défis personnels et collectifs auxquels sont confrontées les femmes kurdes dans un système patriarcal et anti-kurde ainsi que leurs convictions politiques inspirées des mouvements anticapitalistes et socialistes en Turquie. Les 2 livres ont été saisis le 6 octobre 2023 lors de l’arrestation et de la perquisition au domicile Berna Çelik ancienne coprésidente provinciale d’Izmir du Parti démocratique des peuples (HDP). Selon le bureau du procureur «Il est entendu que les livres contiennent de la propagande terroriste de l’organisation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)».

Le tribunal a ordonné le rappel de tous les livres vendus jusqu’à présent. La culture Kurde est plus que jamais dans le collimateur du gouvernement turc.

Vendredi 23 aout au matin, un véhicule de presse a été pris pour cible par un drone turc dans la province kurde de Sulaymaniyah (Irak). L’attaque a tué deux journalistes, Hêro Bahadîn et Gulistan Tara, elle a aussi blessé six autres travailleurs des médias. Le véhicule appartenait à Chatr Production, une société de médias opérant dans le sud du Kurdistan. Les journalistes travaillaient pour une émission de télévision.

La Turquie utilise des drones pour tuer des « ennemis » dans le sud du Kurdistan et dans la région du Kurdistan irakien (KRI). Les cibles des attaques sont des personnes que l’État turc associe au PKK. Plus de 110 attaques de drones ont déjà été enregistrées cette année, beaucoup ont eu des conséquences mortelles. Ces dernières semaines, il ne s’est pas passé un jour dans la région du KRI sans qu’une attaque ou un survol de drones turcs ne se produise.

Ces dernières semaines, la police turque a arrêté des dizaines de Kurdes accusés d’avoir scandé des slogans ou chanté des chansons favorables au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Après avoir partagé sur les réseaux sociaux une chanson favorable au parti kurde, dix-huit personnes ont été arrêtées lors d’opérations de police menées samedi 27 juillet dans plusieurs quartiers d’Istanbul. Onze d’entre elles ont été placées en détention et sept ont été relâchées sous contrôle judiciaire.

La semaine dernière, des descentes de police ont eu lieu en marge de mariages traditionnels kurdes. Douze personnes ont été interpellées pour avoir entonné des chants pro PKK, ce qui équivaut en droit turc à « soutenir une organisation terroriste ». Neuf autres  jeunes Kurdes qui dansaient le halay (danse en groupe) en chantant « Longue vie au chef Apo ! » sur une plage de Mersin, au sud du pays, ont été arrêtés. Dans le minibus qui les emmenait au commissariat, ils ont été contraints par les policiers  d’écouter très fort une chanson nationaliste « Je mourrai pour toi ma Turquie ».

Depuis le 15 juin, l’armée turque a étendu ses opérations d’occupation dans les régions de guérilla du nord de l’Irak dans la province de Duhok. Depuis, des centaines de véhicules militaires, troupes et autres équipements lourds ont franchi la frontière avec le nord de l’Irak et ont été stationnés dans les zones de guérilla. Plus récemment, l’armée turque a aussi mis en place des points de contrôle et a procédé à des vérifications de passeports illégalement dans plusieurs villages de la région. En plus de cela le 25 juillet, “Parastin”, l’agence de renseignement du PDK et le service national de renseignement turc (MIT) ont établi un nouveau point de contrôle entre le centre de Duhok et la vallée de Qentara.

Face à cette intensification de l’offensive, le YJA Star (unités de femmes dans la guérilla) et le HPG (la guérilla du PKK) ont mené plusieurs attaques contre des soldats de l’armée turque au Kurdistan du Sud et bloqué l’avancée des forces d’occupation dans les zones stratégiques de la guérilla. L’installation d’un système de surveillance par caméra dans la zone de résistance de Girê Cûdî a été empêchée et le HPG a également rapporté deux actions de guérilla dans la région de Metîna. En parallèle de la résistance continue de la guerilla, les protestations de la population locale contre l’occupation par les forces turques se sont multipliées. À Behdinan, par exemple, les habitants ont bloqué une route pour protester contre l’offensive turque en cours et la collaboration du PDK. Certaines de ces manifestations ont été violemment dispersées par les forces peshmerga du PDK.

Depuis le 15 juin, l'armée turque a étendu ses opérations d’occupation dans les régions de guérilla du nord de l'Irak

Depuis le 15 juin, l’armée turque a étendu ses opérations d’occupation dans les régions de guérilla du nord de l’Irak