Miraç Isik, activiste kurde de 26 ans, est détenu à Zurich depuis septembre en vue de son expulsion vers la Turquie, où il risque la prison et la torture pour avoir, entre autres, insulté le président Erdogan. Après avoir fui la répression en Turquie en 2022, Miraç s’était réfugié en Suisse et y avait travaillé jusqu’au rejet de sa demande d’asile. Ses proches dénoncent les conditions de détention, ses problèmes de santé physique et mentale, et mettent en garde contre le danger que représente son retour dans son pays. L’avocate de Miraç souligne l’impossibilité d’un retour volontaire et l’absence de procès équitable en Turquie, tandis que le Conseil suisse pour les réfugiés critique la politique actuelle de renvoi des demandeurs d’asile vers la Turquie. Ses amis continuent de manifester leur soutien et espèrent que la solidarité permettra d’empêcher son expulsion.

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Lors de la mobilisation organisée dans la soirée du 25 novembre à Taksim pour la Journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, quatorze personnes ont été interpellées. Les organisatrices dénoncent une intervention policière visant deux personnes au motif qu’elles portaient un drapeau trans, ce qui aurait entraîné le nassage d’une cinquantaine de manifestantes et des fouilles forcées avant la dispersion. Certaines interpellées ont été conduites à l’hôpital avant leur transfert vers un commissariat.

Mardi 25 novembre à Istanbul, la police turque a mené une descente violente dans le centre culturel Idil Kültür Merkezi, où travaille le groupe musical Grup Yorum, et dans le foyer pour personnes âgées Sevgi Erdoğan Vefa Evi et des habitations privées. La police est entrée en brisant et incendiant des éléments du centre culturel et en saccageant le foyer pour personnes âgées, puis a arrêté neuf personnes : Turgut Onur, Hüseyin Kütük, Yeliz Kütük, Köksal Taş, Vedat Doğan, Şura Başer, Beyza Gülmen, Can Kaba, Barış Yüksel.

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À l’occasion du 25 novembre, la Journée internationale contre les violences sexistes et sexuelles, des prisonnières membres ou sympathisantes du TKP/ML ont publié une déclaration. Dans la déclaration envoyée au nom des Tutsak Partizanlar (Partisan·es prisonnier·es) depuis toutes les prisons, il est dit : « Nous, les femmes, sommes prêtes — et devons être prêtes — à retenir notre corps et notre âme dans le dernier et plus grand combat de la guerre de classes, qui est également la libération de toute l’humanité, afin de briser toutes les chaînes qui nous entravent. Nous n’avons jamais reculé, même un instant, dans la lutte contre ce système qui assombrit nos âmes, et nous ne reculerons pas. À toutes les époques de l’histoire, avec notre patience, notre volonté et notre résistance, nous n’avons jamais renoncé à écrire des épopées par des résistances qui ont fait des montagnes leur refuge, et nous ne renoncerons jamais. »

Le prisonnier révolutionnaire Serkan Onur Yılmaz a entamé une grève de la faim illimitée le 11 novembre 2024 pour demander la fermeture des prisons de type « puits » et son transfert vers une prison ordinaire où se trouvent ses camarades. Après 213 jours, sa demande de transfert a été acceptée et il a été déplacé vers la prison de type F de Bolu. Yılmaz a ensuite poursuivi son action en soutien aux détenus restés dans les prisons de type « puits » qui sont connues pour leurs conditions de détention particulièrement inhumaines. Après 375 jours de grève de la faim, Yılmaz a suspendu sa grève le 21 novembre 2025, tout en soulignant son engagement à poursuivre le combat et soutenir celui de ses camarades toujours mobilisés.

Les 14 et 15 novembre, des actions coordonnées ont été menées dans plusieurs villes européennes pour soutenir les prisonniers révolutionnaires en grève de la faim contre l’isolement dans les prisons de type puits en Turquie (voir notre article), alors que les états de santé d’Ayberk Demirdögen, en grève depuis 250 jours, et ceux de Serkan Onur Yilmaz et Fikret Akar, également en grève depuis de nombreux mois, sont très critiques. Des rassemblements ont eu lieu devant les ambassades et consulats de Turquie à Bruxelles, Athènes, Paris, Marseille, Cologne, Vienne et Londres, ainsi qu’une action de tractage et un sit-in à Göteborg, témoignant d’une solidarité croissante face au risque imminent pour la vie des grévistes de la faim.

L’ex Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a déclaré lundi 17 novembre avoir terminé, la veille, le retrait de ses combattants d’une zone frontalière stratégique du nord de l’Irak. Cette décision s’inscrit dans le processus engagé en direction du régime fasciste turc, espérant que « cette nouvelle mesure contribuera à la paix et à la démocratisation en Turquie ». Pourtant, depuis huit mois, le PKK a multiplié les concessions sans que Erdogan fléchisse de son côté : cessez-le-feu unilatéral en mars 2025, auto-dissolution du PKK en mai 2025 (voir notre article), cérémonie de destruction des armes de la guérilla en juillet 2025, évacuation de ses zones de guérilla en Turquie en octobre 2025 (voir notre article), etc.

Le PKK possédait depuis de nombreuses années des bases dans la région de Zap, au nord de l’Irak. Cette zone, visée par une opération terrestre de l’armée turque en 2008 et régulièrement frappée par des raids aériens, revêt une forte valeur symbolique pour l’organisation. Elle accueillait en effet son premier quartier général avant son déplacement plus à l’est, vers les monts Qandil, et le mouvement y conservait jusqu’à récemment une présence importante.

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Mercredi 12 novembre au Chat Noir à Toulouse, une cinquantaine de personnes ont participé à la troisième édition de nos soirées mensuelles Faisons Front sur la lutte des révolutionnaires dans les prisons du fascisme turc. Après un retour sur l’histoire des résistances dans les prisons en Turquie, nous avons eu l’honneur d’écouter l’ancienne prisonnière politique Şükriye Akar, dont le mari Fikret Akar est en grève de la faim depuis le 30 mars 2025. Avec plusieurs prisonniers révolutionnaires en grève de la faim, dont Serkan Onur Yılmaz et Ayberk Demirdöğen sont en jeûne jusqu’à la mort, ils luttent contre les nouvelles prisons dites de type « puits » qui imposent des conditions de détention particulièrement inhumaines. Ensuite, nous avons pu écouter une intervention de Young Struggle sur l’importance de la résistance dans et hors les prisons contre le régime fasciste turc qui continue de réprimer durement la gauche révolutionnaire. La soirée s’est conclue par quelques questions (notamment sur la criminalisation des révolutionnaires de Turquie en Europe), puis une photo de solidarité et un atelier d’écriture à différent·es prisonnier·es politiques de Turquie.

Nanaxanım Babazade, étudiante en master à l’Université d’Istanbul, avait été illégalement placée dans un centre de rétention après avoir participé à une manifestation contre l’augmentation du prix des repas universitaires. Elle y a subi des tortures psychologiques et physiques, des fouilles à nu et à des formes de chantage pour la forcer à collaborer avec les renseignements turcs alors qu’elle était sous la menace d’une expulsion en Azerbaïdjan où sa vie est en danger (voir notre article). Dans la nuit du 21 octobre, sans en informer son avocat ni ses amis, elle a été expulsée vers l’Azerbaïdjan. Elle a été conduite à l’aéroport les mains et les pieds menottés.

Le 12 novembre dernier, l’initiative « Liberté pour Nana » a tenu une conférence de presse à la branche stambouliote de l’Association des droits de l’homme (İHD) afin de dénoncer cette expulsion et ces atteintes aux droits humains.

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Le musicien kurde Şerif Oğur a été arrêté à Olpe, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à la suite d’une demande d’extradition de la Turquie. Selon sa famille, il a été interpellé le 5 novembre lors d’un rendez-vous au bureau de l’immigration, puis remis à la police. Réfugié en Allemagne depuis 2019 pour des raisons politiques, il est connu pour ses activités artistiques au sein d’un centre culturel kurde. Sa famille redoute une incarcération s’il est renvoyé en Turquie, en raison de son engagement dans le mouvement kurde. Les autorités turques ont multiplié ces dernières années les demandes d’extradition visant des opposants politiques, journalistes et artistes en exil.

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