Des affrontements ont opposé jeudi pour la deuxième journée consécutive des manifestants aux forces de l’ordre à Kherrata, le berceau du mouvement antirégime Hirak, dans l’est de l’Algérie. Ces heurts se sont produits à la suite de l’interdiction par les autorités d’une marche de soutien aux prisonniers politiques. Les affrontements de mercredi se sont prolongés jusque tard dans la nuit et plusieurs personnes ont été arrêtées (elles auraient depuis été relâchées). Jeudi, vers 11 heures du matin, des manifestants ont tenté de se rassembler mais des forces anti-émeutes ont été déployées sur le terrain. Des renforts de police sont arrivés sur les lieux depuis Béjaia et la wilaya de Sétif. Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc blessant plusieurs manifestants notamment à cause de tirs tendus.

Deux jours d'affrontements à Kherrata dans le cadre du Hirak

Deux jours d’affrontements à Kherrata dans le cadre du Hirak

Lundi 30 juillet, le Front de guerre urbaine Camilo Torres Restrepo de l’ELN a mené une attaque d’un poste de police à Cúcuta, dans le département du Nord de Santander. Cette attaque avait pour but de répondre aux « actions de répression généralisée de l’armée et de la police » contre la population civile lors des mouvements de protestation qui ont débuté en avril (voir nos articles ici et ici). On dénombre 14 blessé·es.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

Début 2020, à la suite d’une fuite de données, le site américain Buzzfeed avait pu consulter la liste des utilisateurs de la technologie de Clearview. Cette consultation avait montré que le logiciel aurait été utilisé par des organismes gouvernementaux ou des forces de police en Belgique. La police belge aurait ainsi effectué entre 101 et 500 recherches à l’aide de ce programme. La police prétend cependant ne pas avoir utilisé le logiciel. Pour rappel, l’entreprise Clearview a développé une technologie de reconnaissance faciale qui permet de comparer des photos de suspects à une banque d’images contenant plus de 3 milliards de photos. Pour constituer une telle base de donnée, Clearview AI a copié sans autorisation des images privées de millions d’utilisateurs de Facebook, Twitter, YouTube et de plusieurs autres réseaux sociaux (voir notre article).

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A partir du lundi 30 août, le Pass Sanitaire est devenu obligatoire pour les employés en contact avec le public. Le public était déjà obligé d’être scanné depuis trois semaines. Un refus du salarié de présenter son Pass Sanitaire pourra entraîner la suspension de son contrat de travail et de sa rémunération. Ni les policiers ou gendarmes, chargés de faire appliquer la loi, ni les parlementaires ne sont soumis cette obligation vaccinale ou au pass sanitaire. Les forces de l’ordre faisaient pourtant partie des professions exposées qui ont pu bénéficier d’un accès prioritaire à la vaccination en avril. Plus d’infos ici.

Les forces de l'ordre et les parlementaires exemptés de pass sanitaire

Les forces de l’ordre et les parlementaires exemptés de pass sanitaire

Jeudi 26 août, une grève nationale était organisée pour dénoncer l’inaction gouvernementale suite aux assassinats de leaders sociaux et d’ex-combattant·es, ainsi que pour protester contre un projet de réforme fiscale discuté en ce moment au congrès. Quelques 60 000 policiers étaient mobilisés dans le pays (dont 2500 à Cali) tandis que 400 000 militaires étaient prêts, au besoin, à intervenir. Les forces de sécurité nationale, en coordination avec le ministère de la Défense, avaient également préparé un poste de commandement unifié

Des manifestations se déroulées au cours desquelles des affrontements ont été signalés dans plusieurs villes du pays. À Bogota, les émeutes ont éclaté la veille dans le sud de la ville, principalement sur le « Puente de la Dignidad » (Pont de la Dignité). Les forces anti-émeutes (Esmad) ont mis plusieurs heures pour réprimer la manifestation et ont finalement arrêté huit personnes. D’autres affrontements entre manifestant·es et Esmad ont été signalés, le jeudi à Popayán, capitale du Cauca. Les manifestant·es ont notamment attaqué un bâtiment de la police nationale. On dénombre au moins quatre blessés.

Affrontements dans le cadre d'une grève nationale

Affrontements dans le cadre d’une grève nationale

Dimanche 22 août, un rassemblement du groupe fasciste « Proud Boys » se tenait dans la ville de Portland. En réaction, les militant.es antifascistes de la ville se sont mobilisés. Des affrontements ont éclaté qui se sont terminés vers 18h par une fusillade. Des manifestants antifascistes ont riposté contre un militant fasciste qui leur a tiré dessus avec une arme de poing dans une rue du centre-ville. La fusillade n’a fait aucun blessé. Plus tôt dans l’après-midi, dans la banlieue est de la ville, les Proud Boys ont tiré des balles de fusils airsoft sur les militant.es antifascistes qui ont riposté avec des munitions de feux d’artifice. Du gaz poivre a également été utilisé.

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Affrontements entre fascistes et antifascistes à Portland

La loi relative aux mesures de police administrative lors d’une situation d’urgence épidémique, connue sous le nom générique de « loi pandémie » a été publiée vendredi par le Moniteur belge, plus d’un mois après son adoption, le 15 juillet, par la Chambre. Cette loi donne au gouvernement fédéral la possibilité de déclarer une situation d’urgence épidémique pour une durée de maximum trois mois, par un arrêté royal. Chaque arrêté royal déclarant ou prolongeant cette situation prendra effet immédiatement, mais devra être confirmé par la Chambre dans un délai de quinze jours. À défaut de confirmation, l’arrêté devient caduc.

Dès la situation d’urgence déclarée, le gouvernement pourra adopter plusieurs mesures de police administrative concerneront l’accès au territoire belge, la limitation d’accès ou la fermeture d’une ou plusieurs catégories d’établissements ainsi que des lieux de réunion, la limitation ou l’interdiction des rassemblements, la limitation ou l’interdiction des déplacements, la fixation de conditions d’organisation du travail et la détermination de mesures de protection sanitaire. Le gouvernement pourra aussi définir des modalités pour des réquisitions. Lorsque les circonstances locales l’exigent, les gouverneurs et bourgmestres pourront prendre des mesures renforcées.

Les infractions constatées aux mesures édictées pourront être sanctionnées d’une amende d’un à 500 euros, d’une peine de travail de 20 à 300 heures, d’une peine de probation autonome de six mois à deux ans, d’une peine de surveillance électronique d’un mois à trois mois ou d’une peine d’emprisonnement de maximum trois mois. Ces condamnations seront retirées du casier judiciaire trois ans après la décision

Police Fédérale

Police Fédérale

Un rapport du « Movement for Black Lives » (M4BL) démontre que le gouvernement fédéral a délibérément ciblé les manifestants du mouvement Black Lives Matter en engageant des poursuites pénales musclées dans le but de perturber et de décourager le mouvement. Les données empiriques démontrent qu’à mesure que les soulèvements de l’été 2020 augmentaient, la présence policière, le déploiement d’agents fédéraux et les poursuites contre les manifestants augmentaient également.

Le rapport analyse 326 affaires pénales ouvertes par des procureurs fédéraux américains concernant des comportements présumés liés aux manifestations organisées dans le cadre de Black Lives Matter. Dans 92,6 % des cas, il existait des délits équivalents au niveau de l’État qui auraient pu être utilisés pour poursuivre contre les accusés, la plupart avec des peines potentielles moins sévères. L’une des principales conclusions du rapport est que la poussée pour utiliser des accusations fédérales contre les manifestants est venue de directives de Donald Trump et de l’ancien procureur général William Barr. Le rapport souligne également la différence flagrante dans la manière dont le gouvernement a traité les manifestations liées au Covid-19 contre les fermetures des administrations locales et l’obligation de porter un masque pendant la même période.

Black live matter

Black live matter

Amazon prévoit de déployer un logiciel surveillant le rythme de frappe et les mouvements de souris de ses employés du service client. Ce logiciel, appelé BehavioSec, surveille les mouvements naturels effectués par les employés sur leur clavier ou souris afin de détecter tous les comportements inhabituels. Son développement a couté 360 000 dollars et a notamment été poussé par la généralisation du télétravail.

Un dépôt d'Amazon

Un dépôt d’Amazon

Mardi 17 août vers midi, environ 250 personnes ont entamé le blocage du pont de Pueyrredón bloquant ainsi une importante partie du trafic routier menant vers Buenos Aires. Les militant.es appartenant au Mouvement Tupac Amaru (sans lien avec l’Organisation de quartier Túpac Amaru argentin ou avec le mouvement armé péruvien) portaient différentes revendications relatives à l’accès à la nourriture et au travail. La police fédérale et la préfecture navale sont intervenues vers 17h pour dégager le pont faisant notamment usage de pepper-spray. Cette intervention a déclenché des affrontements avec les manifestant.es qui ont répondu en lançant divers objets sur les policiers. Le pont a finalement été dégagé et deux personnes ont été arrêtées.

Blocage du pont de Pueyrredón

Blocage du pont de Pueyrredón