Vendredi, des militants du « Republican Socialist Youth Movement » (RSYM) et un artiste local de Derry City ont peint une fresque murale exprimant leur solidarité avec les peuples des États-Unis qui se révoltent contre le meurtre raciste de George Floyd. Pendant qu’ils travaillaient sur la peinture murale, les militants ont remarqué que les caméras de surveillance du PSNI (le Service de police d’Irlande du Nord) s’étaient tournées pour surveiller leur travail. Alors qu’il rentrait chez lui, l’artiste a été arrêté par le PSNI, qui a également confisqué tous son matériel de peinture. Plus d’infos ici.

La fresque en mémoire de George Floyd réalisée en Irlande

La fresque en mémoire de George Floyd réalisée en Irlande

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Les émeutes, suite à l’assassinat de George Flyod par un policier, se sont poursuivies dans la nuit du 31 mai au 1er juin. Voici un compte-rendu non-exhaustif des événements. Des émeutes ont notamment été signalée à Aurora, Boston, Chicago, Madison, Miami, New-York, Philadelphie, Phoenix , Santa Monica et Washington. Dans la capitale, un couvre-feu a été décrété dès 23h, ce qui n’a pas découragé les nombreuses personnes venues manifester. Alors que de nombreuses personnes étaient massées devant la Maison Blanche, le président Donald Trump s’est réfugié dans un bunker souterrain. Il y serait resté pendant près d’une heure, escorté par des agents des services secrets. La Maison Blanche a éteint ses lumières, ce qui n’est jamais arrivé depuis 1889. Le capitole était quant-à-lui noyé dans les fumées des feux et des lacrymogènes et « l’Église des présidents » en face de la Maison Blanche a été incendiée. Une banque a été saccagée à quelques centaines de mètres du palais présidentiel. À Minneapolis, un camion a foncé sur une foule de manifestant·es assemblé·es sur l’autoroute I-35. À Philadelphie, des dizaines de voitures de police ont été détruites, brûlées ou utilisées comme voitures béliers contre d’autre voitures de police. Le président Trump accuse des groupes de gauche d’être responsable des manifestations et a annoncé son intention de déclarer le mouvement antifa comme organisation terroriste.

La nuit de mardi à mercredi aurait cependant été globalement plus calme, après une journée de grandes manifestations. Toutefois quelques éléments sont à signaler, tels que l’utilisation de parapluies en première ligne comme à Hong Kong, des manifestations à cheval ou encore l’utilisation de plots et de bouteilles pour contrer les gaz lacrymogènes. Des manifestations massives ont également éclaté un peu partout de nuit malgré les couvre feu. Enfin si l’armée n’est pas encore intervenue, un bataillon de police militaire en service actif, composé de 200 à 250 militaires s’est déployé lundi à Washington, DC. À New York, les soignant·es sont sorti·es pour applaudir les manifestant·es de Black Lives Matter. À Dallas, la police a demandé aux habitant·es de dénoncer tout comportement répréhensible sur l’application « iWatch Dallas ». Mais au lieu de recevoir des vidéos de manifestants en action, elle a été inondée de vidéos de K-pop, au point que l’application est devenue temporairement indisponible. Il s’agit d’une attaque par déni de service (ou DDoS) orchestrée manuellement depuis les réseaux sociaux.

Manifestant·es à cheval aux États-Unis

Manifestant·es à cheval aux États-Unis

Dans certaines zones de Berlin, la police exerce une occupation spatiale agressive en assiégeant des quartiers de Friedrichshain et de Neukölln ou en occupant des lieux publics et des parcs à Kreuzberg. L’occupation policière massive de ces quartiers laisse cependant d’autres zones de la ville vulnérable à des attaques. Un groupe anarchiste a donc décidé d’incendier un camion appartenant à l’entreprise DB Schenker dans la nuit du 27 mai en solidarité avec le Rojava. DB Schenker est une entreprise « profiteuse de guerre » puisqu’elle collabore, dans le cadre de l’OTAN, avec l’état turc dans son projet d’invasion et d’occupation du Rojava.

Attaque d'une entreprise en solidarité avec le Rojava

Attaque d’une entreprise en solidarité avec le Rojava

La révolte continue aux États-Unis, voici un compte-rendu non-exhaustif des événements. Des émeutes ont éclaté à Minneapolis, Atlanta, Chicago, Cincinnati, Columbia, Columbus, Dallas, Denver, Harrisburg, Indianapolis, Jacksonville, La Mesa, Lincoln, Los Angeles, Madison, Miami, New York, Oakland, Philadelphie, Portland, San Antonio, San Francisco, Seattle, Toledo, Washington, Pittsburgh, Salt Lake City, Nashville, et Ferguson. Le couvre feu a été instauré dans plusieurs états et au moins 25 villes, mais la colère ne semble pas prête de s’arrêter. La garde nationale a été déployé notamment au Minnesota où plus de 10000 soldats ont été déployés. À Minneapolis, la garde nationale a tiré des balles en caoutchouc sur une habitante qui filmait le passage d’un char dans sa rue. La police de New York (NYPD) a quant-à-elle foncé avec deux véhicules sur la foule des manifestant·es. Par ailleurs, les hackers de Anonymous ont visé le département de police de Minneapolis pour déconnecter leur site. D’une manière générale, l’intervention policière se fait de plus en plus violente. Au total, on dénombre pour l’instant plus de 1500 arrêté·es et 8 morts.

Enfin, les résultats préliminaires d’une autopsie sur George Floyd, réalisée par le comté de Hennepin, prétendent qu’il est décédé d’une combinaison de maladies cardiaques et de substances intoxicantes potentielles dans son système qui ont été exacerbées par la retenue imposée à lui par les policiers et non par strangulation ou asphyxie. Le famille ne croit bien évidemment pas cette version et a d’ores et déjà engagé un expert indépendant.

Un cortège de voiture de police détruite dans les émeutes

Un cortège de voiture de police détruite dans les émeutes

Jeudi 28 mai, la cagnotte de soutien au financement du film Fedayin, le combat de Georges Abdallah a été fermée par le site lepotcommun.fr sans aucune explication. Plus de 8000€ récoltés, qui permettaient de boucler le budget de ce projet, ont été renvoyés aux donateurs. Pour rappel, ce film a pour but de mettre la lumière sur l’engagement et le parcours de Georges Abdallah, communiste libanais emprisonné en France depuis 1984 et qui dénonce l’acharnement politico-judiciaire qu’il subit depuis plus de 35 ans (voir notre article). La plateforme lepotcommun.fr rejoint ainsi avec Leetchi, la liste des plateforme qui bloquent les cagnottes de solidarité politique (voir notre article). Évitez Leetchi et lepotcommun.fr !

Une nouvelle cagnotte est ouverte! (voir ici)

Nous invitons ceux qui ont été remboursé par lepotcommun à y reverser leur don, et ceux qui n’avaient pas encore contribué à le faire, même très modestement, tant pour permettre la réalisation de ce film que pour mettre en échec les manoeuvres visant à l’empêcher de voir le jour.

 

Fedayin, le combat de Georges Abdallah

Fedayin, le combat de Georges Abdallah

Ces derniers jours, deux actions ont été menées pour dénoncer les violences policière. Un premier groupe a réalisé un tag sur un train de la SNCB avec la phrase « Please, I can’t breathe » faisant référence à l’assassinat de George Flyod par un policier aux États-Unis (voir notre article). Une enquête est en cours pour retrouver les auteurs. Un autre groupe a quant-à-lui affiché une banderole sur le palais de justice de Bruxelles réclamant « justice pour Adil Mehdi, Semirah, Mawda« , faisant référence à plusieurs personnes tuées par la police dont Adil n’est que le dernier en date (voir notre article).

Le tag sur le train de la SNCB en hommage à George Floyd

Le tag sur le train de la SNCB en hommage à George Floyd

La banderole réclamant la justice pour Adil Mehdi, Semirah, Mawda

La banderole réclamant la justice pour Adil Mehdi, Semirah, Mawda

Samedi 30 mai, une manifestation de personnes sans papiers s’est tenue à Paris pour le droit et l’égalité pour toutes et tous, la fermeture des Centre de Rétention Administratives (CRA), la régularisation et le droit au logement. Les forces de l’ordre ont tenté, en usant de gaz lacrymogène, d’empêcher le départ de la manifestation qui n’avait pas été autorisée par la préfecture de police, arguant des « risques sanitaires ». Selon la police, 92 personnes ont été interpellées.

Manifestation pour le droit des sans-papiers

Manifestation pour le droit des sans-papiers

La 4e nuit de révolte suite à la mort de George Floyd a marqué un net embrasement de la colère partout aux États-Unis. À Washington, la maison blanche à été prise pour cible. Les manifestant·es ont monté des barricades et jeter des projectiles sur les forces de sécurités. À New York, plusieurs affrontements avec la police, souvent à main nue ont été signalé. Plusieurs voitures et camion de la police ont été brûlés. De nombreuses personnes ont été arrêtées à tel point qu’un bus de la ville a du être réquisitionné. Le chauffeur du bus a cependant refusé de le conduire et d’aider la police. À Atlanta, le siège de CNN a été pris d’assaut. De nombreux véhicules de police ont été incendiés. À Los Angeles : de nombreux policiers ont été frappé par les manifestant·es. À Detroit : un jeune homme de 19 ans a été tué par une personne ayant ouvert le feu sur les manifestant·es. À Minneapolis : malgré l’arrivée de l’armée, encore les affrontements continuent. Les manifestants ont réussi a entrer dans le poste de police où travaillait le meurtrier de George Floyd. Ils l’ont saccagé et laisser un message sur les murs « et maintenant, vous nous entendez ? ».

Plus d’infos ici.

Quatrième nuit de révolte aux États-Unis

Quatrième nuit de révolte aux États-Unis

La nuit dernière, la révolte s’est encore intensifiée à Minneapolis et dans le reste des États-Unis contre les crimes policiers et le racisme. Le commissariat de police de la ville a été incendié (voir la vidéo) et les policiers ont du fuir précipitamment, des magasins ont pris feu, et les pillages ont continué. La police a blessé de nombreuse personnes à la tête en leur tirant dessus avec des balles en caoutchouc. La révolte s’est propagée ailleurs aux USA : à Louisville, où la police aurait tiré à balles réelles, à Phoenix où le commissariat a été caillassé, New York, Los Angeles ou encore Saint-Paul.

Troisième nuit de révolte suite au meurtre de George Floyd

Troisième nuit de révolte suite au meurtre de George Floyd

Samedi 23 mai, la Campagne BDS France Montpellier étaient présent·es, comme chaque samedi, pour tenir un stand, Place de la Comédie à Montpellier. La police est, à nouveau intervenue pour interrompre l’action en confisquant des pancartes. Deux journalistes de Décolonial News qui filmaient la scène ont été contrôlés (voir la vidéo) par la police qui a tenté de saisir abusivement le téléphone de l’un des journalistes. Un des policier a notamment dit à ce journaliste : « dommage que je sois en tenue » tandis qu’une autre policière prenait les deux journalistes en photo avec son téléphone personnel. Lorsque la hiérarchie a appris que des journalistes engagés, filmaient la scène, les policiers ont reçu l’ordre de se dissimuler le visage. La police de Montpellier avait déjà empêché une action de la Campagne BDS la semaine précédente (voir notre article).

La police empêche à nouveau une action de BDS à Montpellier