Ce 21 mai, à Vinnitsa (Ukraine occidentale), le SBU a arrêté et emprisonné Ian Bondarchuk, 73 ans, coordinateur de la SLS (Union des Forces de la Gauche, un nouveau parti qui a émergé après les interdictions contre les partis communistes). Il est inculpé en vertu de l’article 110 (« trahison contre la mère patrie ») et risque 15 ans de prison, probablement en représailles à la manifestation du 9 mai qu’il a contribué à organiser. La manifestation du 9 mai, « Actions pour le Régiment Immortel », était en mémoire des morts de la seconde guerre mondiale. Des dizaines de milliers de personnes portant les photos de leurs parents décédés sont venus de toute l’Ukraine pour manifester, certains portant avec eux des banderoles rouges interdites et il y avait eu de nombreuses arrestations (voir notre article) .

Une affaire similaire avait visé un autre Bondarchuk, Alexander, à Dnepropetrovsk. C’est un éditeur communiste du journal Rabochaya Klass (Classe ouvrière). Il a fait un an de prison entre 2014 et 2015 et est à présent interdit de quitter le territoire.

Manifestation du 9 mai

Manifestation du 9 mai

Le CSA (Centre Social Anarchiste) qui avait été ouvert à deux pas de la Place du Luxembourg (21 rue godecharle) il y a un peu plus d’un mois a été expulsé par la police ce vendredi. Le lieu était « expulsable » depuis ce lundi, suite à une procédure unilatérale lancée par la société propriétaire du bâtiment. Celle-ci était dans un premier temps disposée à laissé l’occupation durer jusqu’au mois de juillet lorsqu’il serait mis en vente, mais la police a fait pression pour obtenir l’expulsion. Les arguments prêtent à rire: des cryptoparties ayant pour objectif de « hacker le système » et des « préparations d’attentats contre Donald Trump ». La visite du président US la semaine prochaine n’est probablement pas étrangère à l’expulsion du CSA. La police a donc démoli l’entrée et arrêté au moins 20 personnes qui se trouvaient à l’intérieur.

Édit: Il y a eu 28 arrestations. Elles seraient toutes judiciaires, avec accusation de rebellion.

Expulsion du 1er CSA, rue Godecharle

Au moins deux nouvelles armes faisant usage de la faille ‘ETERNALBLUE’ de la NSA ont été répertoriées. « Au moins », car ces attaques ne sont pas toujours aussi visibles que l’attaque Wannacry (voir notre article). Preuve en est, l’une de ces deux attaques, répandant le virus ‘Adylkuzz’ a été perpétrée avant Wannacry, elle a commencé entre le 24 avril et le 2 mai dernier. Elle n’a pas été tout de suite détectée car ce n’était pas un ransomware comme Wanacry (exigeant de l’utilisateur une rançon contre ses données) mais un crypto-miner, c’est à dire un logiciel qui « fabrique » de la monnaie virtuelle, en l’occurence du Monero (une autre monnaie comparable au bitcoin). Les hackers infectent donc des milliers d’ordinateurs pour les intégrer à leur parc informatique et augmenter leur puissance de calcul. Ce fonctionnement n’est pas aisément détectable par l’utilisateur, hormis le fait que son ordinateur est lent car concentré à sa tâche de minage. Cette attaque est beaucoup plus rentable pour les hackers (jusqu’ici, Wannacry n’a récolté que 80.000$), sans pour autant provoquer un vent de panique générale.

Passons à la troisième attaque, UIWIX, qui rassemble le pire des deux premiers. UIWIX est un ransomware, et il utilise la faille ETERNALBLUE de la NSA, mais il n’est pas basé sur le code de Wannacry, c’est un tout autre ransomware. Il est ‘fileless’, ce qui signifie qu’il ne s’installe pas dans le disque dur de la cible mais dans sa mémoire vive, rendant sa détection difficile. Il infecte via une DLL (entrée dans la base de registre de Windows) et non via un fichier exécutable. Qui plus est, UIWIX s’auto-détruit s’il détecte qu’il est dans une machine virtuelle, ceci afin d’éviter d’être analysé. Les éditeurs d’anti-virus installent en effet des « honeypots » (des appâts à virus, « pots de miel » littéralement) afin de détecter les nouvelles menaces. Enfin, contrairement à Wannacry, UIWIX ne dispose pas d’un killswitch qui permet de désactiver sa propagation.

La bonne nouvelle: c’est que ces trois virus utilisent la même faille ETERNALBLUE. Si vous avez entrepris de vous protéger contre Wannacry, vous êtes déjà protégés de ces héritiers. En revanche, si vous n’êtes pas encore protégés, voici les simples étapes à entreprendre.

1. Quelque soit votre version de Windows: démarrez Windows Update (menu démarrer, tapez « update » ou « mise à jour »), et faites une mise à jour. Ouvrez votre antivirus et vérifier que sa base de données a été mise à jour récemment (durant les trois derniers jours).
2. Si vous êtes sous Windows 10, vous êtes à priori protégés. Microsoft avait bouché cette faille il y a plusieurs mois.
3. Si vous êtes sous Windows XP, 2000 ou Vista, il est temps de passer à un système moderne. Windows 10 est bien plus sécurisé que ces prédécesseurs. Certes, il n’est pas respectueux de la vie privée de ses utilisateurs, mais aucune version de Windows ne l’est.
4. Enfin, vous pouvez fermer le service SMB de Windows qui est utilisé par la faille ‘ETERNALBLUE’. Pour celà: « Panneaux de configuration » -> « Programmes et fonctionnalités » -> « Activer ou désactiver des fonctionnalités Windows », et décocher la case correspondant au service SMB (le service SMB vous est inutile si vous n’utilisez pas le réseau local, voir SMB sur Wikipedia).

Désactivation du service SMB dans Windows.

Désactivation du service SMB dans Windows.

L’application de messagerie sécurisée Signal est à présent approuvée pour une utilisation par les sénateurs états-uniens. Des recommandations technologiques sont régulièrement faites aux sénateurs pour protéger leurs communication d’un éventuel espionnage. Cette approbation vient s’ajouter à la longue liste d’arguments pour l’utilisation de Signal. L’utilisation de Signal est encouragée par Snowden, son fonctionnement est encensé par les cryptographes les plus aguerris, la puissance de son protocole de chiffrement est utilisée par Google, Facebook et Whatsapp (entre autres). Son utilisation est simple, intuitive et ludique. Signal est censuré dans les dictatures de la péninsule arabique et du Maghreb et a contourné cette censure en moins de trois jours grâce à des développeurs extrêmement réactifs. Lorsque les e-mails de Hillary Clinton ont été piratés, son équipe est passée à Signal. Nous avons déjà exposé les failles de Telegram sur ce site, Signal n’en souffre pas. Signal est open-source et gratuit. Les appels audios et vidéos sont de plus en plus rapides et sans latence. L’application permet désormais d’envoyer n’importe quel type de pièce-jointe de moins de 100Mo. Vous l’avez compris, nous vous encourageons à utiliser cette application dès à présent et à encourager son utilisation.

Pour télécharger Signal, rendez-vous sur signal.org

Partage de pièces-jointes sur Signal.

Adem Yildiz, Ilgin Guler et Memet Dogan, trois militants antifascistes turcs sont menacés d’expulsion (voir notre dernier article ici). Memet Dogan passera en commission d’expulsion le mercredi 24 mai à 9h au TGI de Melun. Nihat Karakaya passera quant à lui en audience à la Cour Nationale du Droit d’Asile la veille, le mardi 23 mai à 14h, pour statuer sur le retrait de sa protection. L’avocate appelle à une présence massive de soutiens.

Cliquer pour télécharger le dossier

Cliquer pour télécharger le dossier

Le Centre Social Anarchiste (21 rue Godecharle Ixelles), occupé depuis le 21 mars dernier, est menacé d’expulsion. Les occupants ont décidé de maintenir les activités qui devaient y avoir lieu cette semaine. En plus de ceux-ci, une AG spéciale ce soir, et un « déjeuner expulsion » mardi matin.

Affiche du CSA en cas d’expulsion

Affiche du CSA en cas d'expulsion

La grande manifestation annuelle pour la libération de Georges à Paris aura cette année lieu le 17 juin à 15h. Nous organiserons un co-voiturage depuis Bruxelles, un autre co-voiturage sera organisé depuis Charleroi. Contactez nous pour en être !

Manifestation pour la libération de Georges Abdallah ce 17 juin

Manifestation pour la libération de Georges Abdallah ce 17 juin

En avril 2015, l’Ukraine avait voté une loi de « décommunisation » visant l’interdiction des symboles communistes. En ce compris, « le marteau et la faucille », l’hymne et le drapeau soviétique, etc. En juillet, ce sont trois partis d’héritage communiste qui étaient interdits d’élection.

Un premier procès visant un étudiant de 18 ans vient de le condamner à une peine de « liberté surveillée » pour avoir publié des symboles et slogans concernant Lénine sur sa page Facebook. L’étudiant n’est pas même membre d’un parti. Théoriquement, cette loi (l’article 436-1) peut donner lieu à des condamnations allant jusqu’à 10 ans de prison, mais l’Ukraine tente une « phase de tests » progressive pour éviter des appels devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Parmi les « preuves » saisies et à détruire par la police et mentionnée dans le verdict (disponible ici), on trouve, 5 vestes de pluie, « le Capital » de Marx, 5 drapeaux, 19 t-shirts, 7 casquettes, 5 CD,…

A Kharkiv en 2014, une manifestation d’extrême-droite détruit une statue de Lenine

A Kharkiv en 2014, une manifestation d'extrême-droite détruit une statue de Lenine

Ce 9 juin dès 19h au Local Sacco-Vanzetti, soirée de solidarité avec les internationalistes qui combattent au Rojava. Avec la présence notamment d’un militant du PML(RC), organisation qui a participé au Bataillon Interantional de Libération et dont plusieurs membres ont été emprisonnés dans l’Etat espagnol pour « soutien au PKK ». Entrée au profit de Soutien au Bataillon International de Libération au Rojava.

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Soirée de solidarité avec les internationalistes qui combattent au Rojava

Soirée de solidarité avec les internationalistes qui combattent au Rojava