Le16 décembre dernier, sous l’accusation d’association terroriste, la police espagnole arrêtait, dans le cadre de la dénommée « opération Pandora », quatorze personnes et en incarcérait sept en préventive dans l’attente d’un jugement. Le même jour, à Madrid et à Barcelone, la police nationale dispersait violemment, et en procédant à quatre nouvelles détentions, des manifestations spontanées solidaires des anarchistes arrêtés de plus de 800 personnes.

Parmi les accusations figurent plus de vingt explosions dont les médias ne se sont pas fait l’écho, à l’exception de l’explosion de la Basilique du Pilar de Saragosse, pour laquelle on a inculpé deux Chiliens qui sont actuellement détenues sans jugement et auxquelles jusqu’à aujourd’hui on n’a pas attribué de complice. Il semble que la police espagnole procède à nouveau à un montage où elle rassemble d’un côté de nombreux anarchistes arrêté dans une opération qui a ratissé au plus large, et d’un autre côté toutes les actions non-élucidées attribuées aux anarchistes.

Appel à un rassemblement, le samedi 24 janvier 2014 à 15h, contre « l’Opération Pandora » devant l’ambassade d’Espagne (22 avenue Marceau, Paris 8e). Métro Alma-Marceau (M9).

Manifestation à Barcelone en soutien aux inculpés de l'opération Pandora

Manifestation à Barcelone en soutien aux inculpés de l’opération Pandora

Des affrontements opposent depuis le début de la semaine des opposants, notamment des jeunes, à la réforme de la loi électorale à Kinshasa et en province. Les bilans de ces violences sont contradictoires selon qu’ils proviennent du gouvernement ou des ONG puisqu’ils varient de 11 personnes tuées (dont un policier) à plus de 40. Les autorités revendiquent l’arrestation de 342 personnes

Selon la FIDH, qui a enquêté sur le bilan des deux premières journées de manifestation (lundi et mardi), il y aurait au moins 42 morts, essentiellement des civils tués par balle: « Les victimes sont essentiellement des étudiants et des personnes qui manifestaient pacifiquement dans les rues de Kinshasa, ce qui démontre une répression extrêmement violente de ces manifestations contre la nouvelle loi électorale », selon la FIDH.

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Les quatre syndicalistes ont comparu mardi devant la justice neuchâteloise pour « diffamation » lors du conflit social de l’hôpital de la Providence en 2012-2013. C’est le contenu d’un tract qui employait les termes «crapuleux» et «méthodes de gangster» (dont les prévenus nient être les auteurs), «conditions de travail dignes du 19e siècle», une consultation proposée au personnel «avec un revolver sur la tempe», des agissements «comme au Moyen-Âge» et une attitude de «menace de manière permanente».

Dans le cadre de leur activité au sein des syndicats Syna et SSP, les prévenus avaient soutenu la grève d’une partie du personnel après la résiliation de la convention collective de travail par l’employeur. Ils comparaissent aussi pour « violation de domicile » car ils ont maintenu le piquet de grève plus longtemps qu’autorisé près de l’hôpital. Le jugement dans cette affaire sera rendu ultérieurement. Et la justice neuchâteloise devra encore se saisir d’un autre aspect du dossier. Les grévistes licenciés ont engagé une procédure civile pour obtenir des réparations. Cet autre volet devra déterminer si cette grève était illégale ou non et si les licenciements étaient abusifs.

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Lors d’un procès à l’ambiance particulière, le procès des « deux Saïd » se tenait aujourd’hui à Paris. Il s’agit de Saïdou, un des rappeurs du groupe de rap ZEP (Zone d’Expression Populaire) et Saïd Bouamama, auteurs respectifs de la chanson « Nique la France » et du livre éponyme. La salle était remplie des soutiens Accusés d’incitation à la haine raciale par une association fasciste (qui avait également tenté de faire porter une photo de la solidarité avec ‘Action Directe’ du livre ‘Nique la France’ à la liste des accusations). Une spécialiste universitaire des Sciences du Langage qui a rédigé un rapport de 53 pages sur le morceau « Nique la France » et a fait valoir une liste d’une quinzaine de ‘chansons françaises’ écrites entre 1969 et aujourd’hui qui pourraient être également assimilées à du ‘racisme anti-blanc’. C’était aussi l’enjeu du procès : la création d’une jurisprudence sur la reconnaissance comme catégorie juridique des ‘français de souche’. Ce ne sera probablement pas le cas puisque la procureur a demandé l’abandon des accusations. Le verdict aura lieu le 19 mars.

Et voilà encore une fois la chanson sacrilège :

La solidarité venue nombreuse au procès de ZEP

La solidarité venue nombreuse au procès de ZEP

Depuis plus d’une semaine, plusieurs centaines de demandeurs d’asile de l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée observaient une grève de la faim, certains allant même jusqu’à s’automutiler. Les forces de l’ordre australiennes sont entrées lundi soir dans le camp, où des détenus s’étaient barricadés la veille. Bilan de l’intervention : 58 arrestations et plusieurs blessés parmi les migrants, dont certains auraient été placés en cellule d’isolement. Plusieurs centaines de personnes refusent toujours de s’alimenter.

L’Australie envoie systématiquement tous les clandestins qui tentent d’atteindre ses côtes par la mer dans des camps « offshore », notamment en Papouasie, construits sur le sol d’anciennes bases australiennes et gérées par des organismes australiens. Les migrants du camp de Manus, venus principalement d’Irak, d’Iran et d’Afghanistan, veulent s’installer Australie, mais celle-ci leur oppose une loi impose qu’ils restent dans le pays « qui les a accueillis » (en fait, où la marine australienne les a débarqués): la Papouasie-Nouvelle-Guinée…

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En Turquie, verdict ce matin dans le premier des procès de policiers accusés d’usage excessif de la force dans la répression des manifestations de Gezi, en juin 2013 qui avait fait 8 morts et plus de 8.000 blessés. Les deux principaux policiers accusés ont été condamnés à une dizaine d’années de prison, ce qui a suscité la colère des proches de la victime, Ali Ismaïl Korkmaz, étudiant de 19 ans, tabassé à mort dans une rue en marge d’une manifestation dans la ville d’Eskisehir, à l’ouest d’Ankara.

La prison à vie avait été requise contre le principal suspect, un policier qui a successivement prétendu, au cours de sa défense, ne pas avoir frappé la victime qui se trouvait au sol, une autre fois affirmé qu’il s’agissait de quelqu’un d’autre, une autre fois encore qu’il n’avait fait que son devoir contre les auteurs d’une tentative de coup d’Etat. Mais l’officier Saldogan n’a été condamné qu’à 10 ans et 10 mois de prison, et probablement, selon les avocats, sortira-t-il de prison dans 4 ou 5 ans grâce aux remises de peine. Idem pour un autre policier qui n’était pas en préventive, et devra être arrêté. Devant le palais de justice de Kayseri, les amis d’Ali Ismail Kormaz et des autres victimes des forces de l’ordre ont été violemment dispersés par les policiers anti-émeutes, qui ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes, blessant à nouveau un manifestant à la tête et interpellant plusieurs autres.

Manifestation contre le verdict rendu par la cour criminelle de Kaysern

Manifestation contre le verdict rendu par la cour criminelle de Kaysern

Malgré les restrictions budgétaires, le gouvernement a décidé de dégager des moyens pour lutter contre la menace terroriste. Ce mercredi 21 janvier, le premier ministre français vient d’annoncer 1.400 embauches et 425 millions d’euros supplémentaires dans les trois ans pour les forces de l’ordre. Une partie de ces crédits nouveaux ira à la modernisation du parc automobile de la police comme de la gendarmerie.

Le parquet de Bruxelles a interjeté appel mercredi contre la décision prise mardi par la chambre du conseil de remettre en liberté quatre hommes inculpés pour des faits de violence commis lors de la manifestation nationale du 6 novembre dernier. Les suspects demeurent dès lors en détention, a indiqué mercredi soir un porte-parole du parquet. Jeudi dernier, onze personnes soupçonnées de violences commises lors de la manifestation nationale du 6 novembre dernier avaient été interpellées en Flandre (Anvers, Louvain et Flandre orientale) et en Wallonie (région liégeoise). Parmi ces onze personnes, une est francophone et dix sont des dockers néerlandophones.