Un tribunal de Santiago a ordonné mardi dernier que huit des quinze anarchistes arrêtés dernièrement restent détenus en attente d’un procès. Six autres accusés sont remis en liberté sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire, de se rencontrer mutuellement, de visiter les détenus, obligation de signer une fois par semaine, et interdiction de se rendre dans les centres sociaux occupés perquisitionnés durant les arrestations. Le 15ème suspect, Gustavo Fuentes Aliaga, est déjà en prison, également soupçonné d’autres délits.

Le tribunal a donné 180 jours (six mois) au procureur pour compléter l’enquête portant sur les 23 attaques explosives contenues dans l’acte d’accusation. Les attaques visaient des banques, les bureaux de compagnies internationales, des ambassades, des églises et des commissariats, la plupart situés à Santiago. Le seul accident mortel fut la mort d’un anarchiste, Mauricio Morales, tué par sa bombe qu’il transportait à vélo.

Rappel: [rouge][/rouge] Ce vendredi aura lieu devant l’ambassade du Chili, 106 rue des Aduatiques (métro Montgommery), entre 17H et 18H, une manifestation de soutien aux Mapuches

Le lundi 23 août à 9H00, heure du Chili (16H00, heure de Bruxelles), l’organisation  » Mapuche Ta Inchiñ Nation Mapuche  » a occupé les locaux de la Radio Bio Bio de Santiago (une station qui couvre 98% du pays) et a aussitôt émis des communiqués, trente minutes après le début de l’action. Les indiens en costumes traditionnels, ponchos et portant des drapeaux noirs, cadenassèrent les portes en empêchant tout accès et sortie.

Pendant ce temps, d’autres autochtones (hommes et femmes) restaient en dehors de l’immeuble et avaient accroché sur les portes d’entrée à la propriété, des affiches de soutien aux prisonniers politiques Mapuche en grève de la faim depuis le 12 Juillet, dans les prisons des différentes régions du pays.

Les occupants exigent que les médias chiliens, les chaînes de télévision, radios, journaux, etc. mettent fin à la dissimulation des informations relatives aux prisonniers politiques Mapuche. Ils reprennent les principales revendications des prisonniers en grève de la faim. Elles concernent la démilitarisation des territoires habités par les communautés indigènes, où il y a des détachements armés, bataillons des forces de répression qui attaquent les habitants à la mitraillette et toutes sortes d’explosifs anti-manifestations. Au cours de ces opérations les troupes tirent impunément des balles réelles, tuant des manifestants. Par exemple, dans ces jours-ci, le meurtrier du jeune Matías Catrileo étudiant en architecture (21 ans) a été condamné à trois ans et un jour de liberté surveillée, alors que la défense a démontré qu’il avait tiré dans le dos du manifestant désarmé, habillé d’en T-shirt, et dont les actes ne montraient aucune violence.

Occupation au Chili pour les mapuches

Occupation au Chili pour les mapuches

A Bruxelles…
Ce vendredi aura lieu devant l’ambassade du Chili, 106 rue des Aduatiques (métro Montgommery), entre 17H et 18H, une manifestation de soutien aux Mapuches

Les FARC ont proposé la tenue de pourparlers sous l’égide de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) pour tenter de trouver une issue au conflit. L’offre a été relayée sur le site internet Anncol, canal de communication habituel des FARC en lutte depuis plus de quarante ans.
Elle intervient alors que le nouveau président colombien, Juan Manuel Santos, a exclu toute médiation étrangère dans le dossier et exigé des FARC un cessez-le-feu en préalable à toute négociation.

Ce jeudi, sept guérilleros de l’ELN appartenant à la cellule ‘Heroes de Taraza’ auraient été tués au cours d’une opération menée par la police et les forces aériennes dans le nord-ouest du département d’Antioquia. Huit carabines, deux pistolets et six équipements de combat ont été saisis sur les lieux. A l’heure actuelle, les opérations de recherches sont toujours en cours dans la région afin de localiser d’autres guérilleros.

Combattants de l'ELN

Combattants de l’ELN

Samedi matin, une grosse opération des services anti-« terroristes » (GOPE, LABOCAR, Inteligencia de Carabineros) a visé le mouvement anarchiste. Officiellement, ces perquisitions et arrestations visaient les auteurs présumés de 23 attaques incendiaires et explosives revendiquées à Santiago ces derniers mois. Parmi les arrêtés, outre plusieurs anarchistes bien connus, on retrouve plusieurs ex-Lautaristas (du groupe de lutte armée révolutionnaire, dissous dans les années 90). Les accusations vont d’association terroriste (« Asociación ilícita terrorista ») à attaques explosives (« Colocación de Artefacto explosivo »).

Les arrêtés seraient :
Pablo Morales Furiman (ex-lautarista, arrêté au squat La Crota, photo) ; Rodolfo Retamales Leiva (ex-lautarista) ; Omar Hermosilla Marín ;
Andrea Urzúa Cid (suspectée en 2008 d’avoir voulu faire entrer de la TNT dans la prison de haute sécurité, où se trouvaient incarcérés les ex-lautaristas Marcelo Villarroel et Freddy Fuentevilla) ; Felipe Guerra Guajardo ; Cristian Cancino Carrasco ; Carlos Riveros Luttgue ; Camilo Pérez Tamayo ; Iván Goldenberg González; Candelaria Cortés-Monroy Infante ; Francisco Solar Domínguez ; Mónica Caballero Sepúlveda – et deux autres dont on ignore encore le nom.

Pablo Morales Fuhrimann

Pablo Morales Fuhrimann

Jeudi dernier, des guérilleros des FARC ont attaqué deux tours électriques dans le département de Caqueta dans le sud de la Colombie. Très tôt dans la journée de samedi, ils ont fait exploser l’autoroute Pan-American entre les villes de Cali et de Popayan. L’armée a déclenché une vaste opération dans le nord du département de Cauca afin de retrouver les guérilleros responsables de ces deux offensives.

Alfonso Cano (photo), le dirigeant suprême des FARC, a été condamné par contumace à 40 ans en prison pour la mise à mort de cinq policiers et de un civil à un barrage routier entre Bogota et Choachi, entre le 27 et 30 mai 1995. Une Cour criminelle de Bogota a condamné Cano et cinq autres membres de la guérilla pour cette affaire: Rodrigo Londoño Echeverry, Henry Castellanos Garzon, Luciano Marin Arango et deux guéruilleros connus sous les pseudonymes de « Timochenko » et d' »Ivan Marquez ».

Alfonso Cano, principal dirigeant des FARC

Alfonso Cano, principal dirigeant des FARC

La manifestation hebdomadaire en soutien aux prisonniers mapuches grévistes de la faim s’est tenue ce vendredi après-midi devant l’ambassade du Chili à Bruxelles. Les militants y ont affirmé leur solidarité avec tous les prisonniers politiques du régime chilien et ont dénoncé la loi antiterroriste qui vise plus particulièrement la communauté Mapuche. C’est également contre cette loi qu’une trentaine de prisonniers mapuches ont entamé il y plus de quinze jours une grève de la faim. Le Secours Rouge a assuré une présence solidaire lors de ce rassemblement, qui se reproduira vendredi prochain, toujours devant l’ambassade du Chili (106 rue des Aduatiques à Etterbeek – métro Montgomery) de 17h à 18h.

Trois militaires ont été la cible de tirs nourris de guérilleros des FARC alors qu’ils se trouvaient dans un cabaret dans la commune de Chaparral, dans le sud du pays. Tous trois sont décédés et les guérilleros ont pu disparaitre. Au même moment, deux engins ont explosé à différents endroits de la localité, sans faire de dégâts ni de victimes.