Le gouvernement de centre-droit souhaite légaliser les universités privées dans un projet de loi qui devrait être soumis au parlement ce mois-ci, arguant que la réforme empêcherait les personnes qualifiées de quitter le pays et rendrait l’enseignement supérieur plus adapté au marché du travail. Ces réformes affaibliront les universités publiques et limiteront en fin de compte l’accès à l’enseignement supérieur pour les personnes issues de familles à faibles revenus.

Le gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN) ont entamé lundi un sixième cycle de négociations à La Havane. Lors de cette nouvelle session, les parties tenteront de prolonger le cessez-le-feu, signé pour six mois en juin à La Havane et entré en vigueur le 3 août. En décembre, l’ELN, plus ancienne guérilla active en Colombie, s’est engagée au Mexique à suspendre les enlèvements, après le rapt du père du footballeur colombien Luis Diaz – libéré 12 jours plus tard – qui avait mis en péril le processus de paix entamé fin 2022. Cet enlèvement avait également incité le gouvernement de gauche de Gustavo Petro à nommer l’ancienne guérillera Vera Grabe comme nouvelle négociatrice en chef. Plusieurs cycles de négociations ont eu lieu précédemment au Venezuela, au Mexique et à Cuba, qui jouent le rôle de garants avec les gouvernements du Brésil, du Chili et de la Norvège.

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L’un des principaux leaders d’une des dissidences des FARC colombiennes, à la tête d’une faction armée opérant dans le sud-ouest de la Colombie, a été capturé en Équateur, dans la province d’Imbabura (60 km au nord de Quito). Connu sous le nom de guerre de « commandant Gringo », il est depuis 2018 le principal dirigeant du groupe « Oliver Sinisterra », l’une des trois factions de la dissidence des FARC. Le commandant de la police colombienne a confirmé son extradition, affirmant qu’il était en « cours de transfert à la frontière ». L’arrestation du « commandant Gringo » intervient alors que le président de gauche de la Colombie, Gustavo Petro, tente de négocier la paix avec les principaux groupes armés actifs dans son pays, dont la principale faction de la dissidence des FARC opérant dans le sud-est amazonien, connue sous le nom d’Etat-major central (EMC). Officiellement, aucun contact n’a été établi à ce jour entre le gouvernement colombien et la faction « Oliver Sinisterra ».

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La journée du lundi 22 janvier a été marquée par des manifestations et des affrontements dans plusieurs villes d’Haïti. A Jérémie, au moins trois personnes ont été tuées par balle près du sous-commissariat, alors qu’ils tentaient de mobiliser une foule contre le pouvoir en place. Les agresseurs, des individus armés et encagoulés, circulaient en voiture au moment de l’attaque. La présence de civils armés cherchant à dissuader les opposants avait été remarquée la veille. À Ouanaminthe, les manifestants ont de nouveau investi les rues pour réclamer la démission du gouvernement. Il y a eu des jets de pierres et de bouteilles en direction des banques et des entreprises locales. Des barricades de pneus enflammés ont bloqué la route nationale 6. A Miragoâne, une paralysie quasi totale des activités a été observée. Des affrontements avec des jets de pierres ont eu lieu et des barricades ont été érigées. Dans la ville des Cayes, des barricades de pneus enflammées ainsi que des carcasses de voitures ont fermé plusieurs rues ainsi que la route nationale 7.

La situation est tendue dans plusieurs quartiers de la capitale haïtienne. Les exactions des gangs ont provoqué des déplacements de populations et des manifestations de masse. Des barricades et des pneus enflammés ont été remarqués sur plusieurs axes routiers. Les manifestations sont dirigées contre l’insécurité, la hausse des prix et le gouvernement. Des manifestants ont attaqué la résidence d’un ancien sénateur, accusé de soutenir le pouvoir en place. Plusieurs villes de province ont initié un mouvement réclamant la démission du Premier ministre. La tension monte à l’approche du 7 février, date fixée comme la fin de la période de transition politique dans un accord datant de décembre 2022.

Mardi après-midi, dans la ville de Tarapoto (région de San Martin), la police nationale péruvienne (PNP) a signalé la capture d’un membre présumé du Parti Communiste du Pérou. Edmundo Ampuelo Onorme (54 ans) était recherché depuis 15 ans. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par la quatrième cour pénale nationale de Lima en 2008.

Le 27 décembre 2021, le groupe Negra Venganza a revendiqué l’attaque à l’explosif contre la Gendarmerie et la Direction Nationale de l’Administration Pénitentiaire (voir notre article), en provoquant des importants dégâts à ses bureaux et aux immeubles, après l’explosion d’un engin explosif professionnel contre leurs locaux. Presque un an après cette attaque, les forces de la répression ont mené de nombreuses perquisitions et arrestations, pour en retrouver les auteur.es. Le 22 décembre dernier, la police a perquisitionné plusieurs maisons à Santiago et à Valparaiso et a arrêté 7 personnes. Cinq des arrêté.es seraient mis.es en examen pour différents objets illégaux retrouvés chez elles/eux, un sixième Aldo Hernández, pour sa part, a été mis en examen pour l’attaque contre la Direction Nationale de l’Administration Pénitentiaire, ainsi que pour 16 délits de coups et blessures (pour les gardiens qui étaient à l’intérieur des locaux) et pour transport d’armes et de munitions, serait accusé directement de l’attaque explosive contre l’AP, un septième parce qu’on aurait trouvé de la poudre noire chez lui. Le dixième tribunal des libertés a accordé 120 jours pour les enquêtes, du coup les arrête.es ont été incarcéré.es à la prison/entreprise de Santiago 1 et la prison « La Gonzalina », à Rancagua.

 

 

La CGT, principale confédération syndicale d’Argentine, avait convoqué, avec d’autres organisations sociales, une manifestation contre les plans économiques du gouvernement de Javier Milei. Les affrontements ont commencé lorsque des dizaines de policiers anti-émeutes ont formé un cordon à l’intersection des avenues Corrientes et 9 de Julio pour éviter que la circulation ne soit perturbée par le flux massif de manifestants traversant la rue. Au cours des incidents, un policier a été blessé après avoir été heurté par un bus municipal et sept personnes ont été arrêtées. Par ailleurs, au milieu des émeutes, un journaliste a été frappé par derrière par un agent de la police anti-émeute. Depuis dix jours, l’Argentine applique un protocole largement critiqué, mis en œuvre par la ministre de la sécurité, Patricia Bullrich, qui interdit le blocage des voies publiques lors des manifestations. La marche de la semaine dernière, la première contre le gouvernement de Javier Milei, coïncidait avec le 22e anniversaire de la crise économique, politique et sociale de décembre 2001, qui avait conduit à la démission du président radical Fernando de la Rúa (1999-2001) et fait 39 morts parmi les manifestants.

Le procès de l’ancien président Alberto Fujimori a commencé lundi 18 décembre par un réquisitoire du parquet qui accuse  d’homicide aggravé et d’être le cerveau de l’assassinat de six paysans dans la province de Pativilca, au nord de Lima. Les six hommes avaient été enlevés, torturés et exécutés en janvier 1992 par le groupe paramilitaire Colina, responsable de plusieurs massacres durant la guerre sale contre la guérilla du Parti communiste du Pérou (dit « Sentier lumineux »). Parmi les autres massacres du groupe Conia: celui de 15 personnes dont un enfant de 8 ans le 3 novembre 1991, et celui de neufs paysans le 2 mai 1992. Les paramilitaires avaient tracé sur place des slogans maoïstes pour qu’on accuse le PCP (intoxication reprise par la presse nationale et internationale). Le parquet a requis contre Alberto Fujimori jusqu’à 25 ans de prison. La même peine a été requise contre son bras droit, Vladimiro Montesinos. À la suite des déclarations d’un ancien membre du groupe Colina, Jorge Ortzim, qui avait dénoncé tous ses complices, le procès inclut également Nicolas Hermoza, l’ex-commandant en chef des forces armées, des officiers du renseignement et les membres du commando.

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Des heurts ont éclaté lors de la marche organisée par le Polo Obrero et d’autres organisations sociales et syndicales de la province de Buenos Aires contre les mesures d’austérité ordonnées par le gouvernement national et pour commémorer un nouvel anniversaire de la crise de 2001. Deux personnes ont été arrêtées, l’une sur Diagonal Norte et Maipú sous l’accusation d’avoir blessé un policier municipal, l’autre sur Diagonal Sur a été arrêté pour « attaque, résistance à l’autorité et blessures ». Les affrontements ont eu lieu sur Diagonal Norte, alors que les manifestants avançaient vers la Plaza de Mayo, tandis que sur l’avenue Belgrano, à la hauteur de Piedras, la police municipale a pulvérisé du gaz poivré sur les manifestants. Les arrestations s’inscrivent dans le cadre de l’application du « protocole de maintien de l’ordre public » annoncé la semaine dernière par la ministre de la sécurité, Patricia Bullrich, en vertu duquel les forces de sécurité empêchent les manifestants d’occuper la voie publique lors d’une manifestation.