Ce jeudi, plus de 10000 mineurs ont défilé dans la capitale espagnole. Depuis quatre jours, les ouvriers mènent une grève pour dénoncer les coupes dans les subventions au secteur minier, et la menace qu’elles font peser sur plus de 25000 emplois directs ou indirects de l’industrie minière espagnole. Le cortège des manifestants a traversé la ville avant de se rassembler devant le ministère de l’industrie, où la police les attendait en force. De violents affrontements ont éclaté. Les pétards des manifestants ont répondu aux matraques et aux balles en caoutchouc des forces de l’ordre. Au moins 14 personnes ont été blessées, et deux personnes arrêtées.

Le 25 avril dernier, la syndicaliste de la CGT-Barcelone Laura Gomez avait été arrêtée et placée en détention pour avoir brûlé une boîte en carton sur un trottoir lors d’une manifestation devant la Bourse de Barcelone. Le juge avait également prononcé une impossibilité de recours. Finalement, le 17 mai et après 23 jours en prison, le juge a décrété sa libération sous une caution de 6000 euros et avec la condition de ne pas participer à des manifestations. Elle reste néanmoins accusée de ‘désordre public’ et de ‘porter atteinte à l’exercice des droits fondamentaux et des libertés publiques’.

Plus d’un millier de manifestants ont réclamé dimanche à Madrid la libération de 18 personnes interpellées à l’aube lorsque la police a investi la place de la Puerta del Sol, après une manifestation organisée pour le premier anniversaire du mouvement des « indignés ». Les 18 personnes interpellés devraient comparaître devant la justice lundi.

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La police a annoncé avoir délogé tôt dimanche matin quelques centaines de manifestants, interpellant 18 d’entre eux, qui passaient la nuit sur la place de la Puerta del Sol à Madrid, après une manifestation organisée pour le premier anniversaire du mouvement des « indignés ». En quelques minutes, les policiers antiémeutes ont évacué les manifestants restés sur la place en dépit de l’interdiction officielle, en vertu de laquelle ils étaient obligés de quitter les lieux samedi à 22H00 (20H00 GMT). En réaction à l’évacuation des manifestants, un nouveau rassemblement est prévu pour 15H00 GMT dimanche sur la Puerta del Sol.

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La police a également délogé tôt dimanche matin, cette fois sans incidents, plus de 100 manifestants à Palma de Majorque, dans l’archipel des Baléares, et environ 70 « indignés » à Valence, ont indiqué les médias espagnols. Dans la soirée, des dizaines de milliers d’ »indignés » avaient manifesté à Madrid, où ils étaient environ 30.000 selon la police, un an après la naissance de ce mouvement de contestation inédit, qui avait surpris l’Espagne en pleine crise économique. A Barcelone, la deuxième ville de ce pays, ils étaient entre 45.000 selon la police et 220.000 selon les organisateurs. Au total, des manifestations étaient organisées dans 80 villes d’Espagne. Le gouvernement conservateur avait annoncé cette fois qu’il interdirait tout nouveau campement, et avait imposé aux manifestants de quitter la place samedi soir à 22 heures.

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Alors qu’il purge actuellement une peine de douze ans de prison en France, Felix Alberto Lopez de la Calle Gauna, alias ‘Mobutu’, vient d’être condamné à 81 ans de prison par le haut tribunal pénal espagnol. A la mi-avril, il avait été livré temporairement aux autorités espagnoles par la France afin d’être jugé dans une affaire datant du 4 octobre 1980. L’Audience nationale a reconnu ‘Mobutu’ responsable de l’assassinat de trois gardes civils à Salvatierra, dans la province d’Alava au Pays-Basque. ‘Mobutu’, qui a reconnu son appartenance à l’ETA, n’a fait aucun déclaration lors de son procès le 19 avril dernier. Deux autres membres de l’ETA avaient déjà été condamnés dans le cadre de cette affaire en novembre 2011: Ignacio Aracama Mendia avait été condamné à 61 ans de prison pour sa participation à l’action et Isamel Arrieta Perez de Mendiola à 30 ans pour avoir fourni des informations. Felix Alberto Lopez de la Calle Gauna écope de 81 ans de réclusion pour avoir été membre du groupe responsable de l’action.

Felix Alberto Lopez de la Calle Gauna

Felix Alberto Lopez de la Calle Gauna

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Le 3 mai prochain, la réunion mensuelle de politique monétaire de la Banque Centrale Européenne se tiendra à Barcelone. A cette occasion, les autorités ont déployé un large dispositif policier et pris diverses mesures en vue d’empêcher toute potentielle manifestation de contestation. Depuis mardi dernier, l’Espagne a rétabli les contrôles à sa frontière avec la France et dans certains aéroports, suspendant ainsi les accords de Schengen et limitant la libre-circulation des personnes. Depuis vendredi, et jusqu’au 4 mai, 4500 agents de police régionale sont mobilisés et cet effectif pourrait être renforcé par 2000 agents de police et de la Garde Civile.

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Le gouvernement catalan avait gracié cinq policiers reconnus coupables de blessures, torture, mauvais traitements et détention illégale, délits pour lesquels ils devaient purger une peine d’interdiction professionnelle, plusieurs années de prison et une amende. Suite à l’approbation d’un décret royal, ces agents « retourneront et se réintégreront la police étant donné que le Conseil des ministres a commué la peine d’interdiction – qui les empêchait d’exercer de nouveau – en celle de suspension…

Quelques jours plus tard, la secrétaire à l’organisation de la CGT de Barcelone, Laura Gómez, était arrêtée et emprisonnée pour sa participation le 29 mars à une performance à la porte de la Bourse de Barcelone, au cours de laquelle ont été symboliquement brûlées des boîtes en carton avec des papiers à l’intérieur. Une action de protestation pour laquelle le ministère public a demandé et que la juge a décrété « la détention provisoire avec droit de visite et sans possibilité de libération sous caution étant donné la gravité des faits et pour éviter le risque de fuite, de dissimuler des preuves et l’empêcher de commettre d’autres délits ». Cette syndicaliste est pourtant sans antécédents judiciaires, avec domicile fixe, emploi stable et une fille qui vit avec elle. La campagne pour Laura Gomez se développe.

Voir le site de la campagne

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Ce mercredi 25, une juge d’instruction de Barcelone a ordonné l’emprisonnement sans possibilité de caution pour la Secrétaire d’Organisation de la CGT-Barcelone avec des accusations d’incendie, de dégâts indirect, de troubles à l’ordre public et de délits à l’encontre des droits fondamentaux. La CGT considère que cet emprisonnement est une vengeance du Gouvernement Catalan suite à la journée de grève générale (la CGT avec d’autres organisations, avait rassemblé plus de 15.000 personnes marchant pour le centre-ville et l’après-midi plus de 50.000).

Le gouvernement espagnol a décidé de rétablir les contrôles aux frontières avec la France lors du Forum de la Banque Centrale Européenne qui aura lieu le 3 mai prochain à Barcelone. Le but étant d’éviter l’afflux de manifestants, quelques semaines après la grève générale qui déclencha d’énormes émeutes dans cette même ville. L’accord de Schengen sera donc suspendu entre le 24 avril et le 4 mai, 2000 agents renforceront la police catalane qui reffuse de divulger l’effectif déployé lors du sommet, les médias estiment que 6’000 agents, tous corps confondus, garderont le sommet. Le gouvernement espagnol travaille également à des lois contre les manifestations violentes.

Ce 24 avril, la police catalane a également annoncé l’ouverture d’un site web ‘Contre la violence urbaine’, à la recherche d’une soixantaine de participants à la grève générale du 29 mars. 231 photos et videos, la plupart retrouvées sur les réseaux sociaux, alimentent le site d’appels à témoins.

La police catalane ouvre un site 'contre la violence urbaine'

La police catalane ouvre un site ‘contre la violence urbaine’

Le mouvement espagnol ne semble pas s’essoufler pour autant de répression, le sommet contre la BCE aura bien lieu du 30 avril au 6 mai. Une manifestation exigeant la libération de tous les prisonniers du 29 mars se tiendra également demain à 20h à Barcelone.

Manifestation pour les prisonniers du 29M

Manifestation pour les prisonniers du 29M

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Le gouvernement espagnol a décidé de durcir la loi de Procédure Criminelle et la Loi Organique de Protection de la Sécurité des citoyens, en alléguant la nécessité de lutter contre ce qu’il appelle « une spirale de violence » pratiquée par ce qu’il a qualifié de « collectifs anti-système » qui pratiquent des « techniques de guerre urbaine ».

Parmi les mesures annoncées ces derniers jours, le durcissement des sanctions contre la violence de la rue par l’application de la législation anti-terroriste conçue pour traiter les cas de kale borroka au Pays Basque, et le rapport direct établi avec les affrontements survenus à Barcelone au cours de la grève du 29-M. Une autre proposition est de qualifier la résistance passive ou fortement active de « délit d’attentat contre l’autorité ». Ceci est une référence claire aux mobilisations estudiantines de Valence et au Mouvement des indignés. La réforme proposée prévoit que sera considéré comme « délit d’appartenance à une organisation criminelle » le fait de diffuser via Internet et les réseaux sociaux les appels à des rassemblements « protestataires susceptibles d’altérer gravement l’ordre public », ce qui concerne tous ceux qui n’auraient pas été notifiés et qui s’accompagneraient du refus de vider les lieux malgré l’avertissement de la police.

Seront incluses aussi « toutes les formes d’agression » attaque violente à l’encontre d’un policier, les menaces et comportements synonymes d’intimidation ou le jet de projectiles dangereux. Une autre mesure permettra de considérer comme circonstance aggravante le fait de perpétrer ces actions violentes dans des manifestations ou des rassemblements. Sera considéré comme délit contrevenant à l’ordre public le fait de pénétrer dans des établissements publics ou d’entraver l’accès à ces derniers. En conséquence, la quantité des dégâts comptabilisée sera étendue non seulement à ceux commis dans ces établissements mais aussi à ceux engendrés par l’interruption du service public.