Un tribunal de Manille a rejeté une requête du ministère de la Justice (DOJ) visant à déclarer le Parti communiste des Philippines (CPP) et sa branche armée comme des groupes « terroristes ». Dans une décision signée mercredi, le juge Marlo Magdoza-Malagar, du tribunal régional de première instance de Manille, a fait valoir que le CPP et sa branche armée, la Nouvelle armée populaire (NPA), ne remplissaient pas les critères nécessaires à une telle désignation. « Si la lutte armée, avec la violence qui l’accompagne nécessairement, est indubitablement le moyen approuvé pour atteindre le but du CPP-NPA, moyen n’est pas synonyme de but », a déclaré le jugement. « La lutte armée n’est qu’un moyen de réaliser l’objectif du CPP ; elle n’est pas l’objectif de la création du CPP. » Le jugement ajoute que « si la rébellion et le terrorisme peuvent tous deux impliquer le recours à la violence, la violence dans la rébellion est dirigée contre le gouvernement ou toute partie de celui-ci », plutôt que d’être conçue « pour semer et créer une condition de peur et de panique généralisée et extraordinaire parmi la population. »

Cette décision constitue un revers pour le DOJ, qui a déposé la pétition en 2018. En cas d’approbation, il aurait obtenu des pouvoirs supplémentaires pour passer au crible les comptes bancaires des membres et dirigeants de la CPP-NPA.  C’est une victoire juridique d’égale ampleur pour les militants et les critiques du gouvernement, bien qu’elle soit quelque peu à la Pyrrhus. La requête initiale du DOJ se fondait sur la loi sur la sécurité humaine de 2007 – une loi qui a été abrogée en 2020 avec l’adoption par les Philippines de la controversée loi antiterroriste. Le gouvernement peut toujours demander que les groupes soient déclarés « terroristes » en vertu de cette nouvelle loi, même s’il fait appel du verdict de cette semaine.

Malgré le déploiement massif des Pasdarans, des miliciens du Bassidj et des agents en civil, les manifestations nocturnes et les escarmouches se poursuivent dans de nombreuses villes d’Iran durant le 10e jour du soulèvement, notamment à Téhéran et d’autres grandes villes comme Tabriz, Chiraz, Machad, Ispahan, Racht et Karadj. Dans la soirée du 25 septembre dans au moins dix points de Téhéran, dont Narmak, Sadeghieh, Hafthoz, Ekbatan, Sattar Khan et la voie rapide Shariati, des heurts ont éclaté entre les jeunes insurgés et les Pasdarans. Les manifestants scandaient « à bas Khamenei, à bas le dictateur », « à bas la milice, n’ayez pas peur, nous sommes tous ensemble ». A Téhéran, un grand panneau de propagande du régime et une moto des forces répressives ont été incendiés par les jeunes rebelles dans la rue Shariati. A Narmak, la jeunesse insurgée a incendié deux motos et une voiture des forces répressives. À Pounak, Pardis et Ekbatan, malgré la forte présence d’agents, les manifestations continuent. Les étudiants de l’Université de Téhéran ont manifesté sur le campus en scandant : « nous nous battons et nous mourrons mais nous reprendrons l’Iran ». Pour empêcher la poursuite du soulèvement à Karadj, les agents ont coupé l’électricité dans de nombreux quartiers, mais les jeunes ont continué à manifester.

Les policiers en tenue antiémeute ont arrêté le défilé des étudiants à Colombo, quelques heures après que le gouvernement eut déclaré le centre-ville « zone de haute sécurité », interdisant les manifestations dans les environs. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau pour disperser les manifestants qui demandaient la libération des militantes emprisonnés. Des dizaines de manifestants ont été arrêtés au cours de ce rassemblement. Le nouveau président Ranil Wickremesinghe a adopté une ligne très dure à l’encontre des militants qui ont forcé son prédécesseur, le président déchu Gotabaya Rajapaksa, à fuir à l’étranger et à démissionner de son poste sous la pression des manifestations dans un contexte de chaos économique.

Le pays de 22 millions d’habitants a été secoué pendant des mois par une crise économique historique, marquée par de sévères pénuries de nourriture, carburant et médicaments, faute de devises pour financer les importations de produits essentiels. Au plus fort du mouvement de contestation, des milliers de manifestants ont pris d’assaut en juillet la résidence officielle de Gotabaya Rajapaksa, l’obligeant à se réfugier à l’étranger d’où il a annoncé sa démission. Peu après la prise du pouvoir par M. Wickremesinghe, l’armée a démantelé un site occupé par les manifestants devant la présidence et arrêté des centaines de personnes ayant pris part aux manifestations. L’ex-président  Rajapaksa est rentré début septembre au Sri Lanka, et vit depuis sous la protection du gouvernement, alors que des opposants ont réclamé sa comparution en justice pour les crimes commis pendant l’interminable guerre civile au Sri Lanka et des faits de corruption à l’époque où il était au pouvoir.

Trois militants du MLPK ont été tués ces dernières semaines au Kurdistan. Ulaş Alankuş (Şafak Kızıldere) a été tué dans un échange de coups de feu avec les forces de sécurités turques à Ağrı, le 9 août, alors qu’il se rendait dans la région de la Mer Noire. Şenol Sağaltıcı (Ferhat Erebo) et Ümit Tekin (Metîn Dîcle) ont été tués par un missile tiré par un drone turc le 16 septembre au Rojava. Une commémoration en leur honneur aura lieu ce mercredi 28 septembre au Sacco-Vanzetti à partir de 17h00.

Le HBDH (Mouvement révolutionnaire uni des peuples, alliance des forces armées de dix organisations révolutionnaires kurdes et turques en Turquie, ont revendiqué en leur mémoire l’incendie le 23 septembre de l’usine Armis, dans la zone industrielle de Torbalı, à Izmir. Cette usine de literie est un fournisseur l’armée turque. L’usine a été mise hors service: 30000m² ont été totalement incendiés.

 

Deepak Yadav, également connu sous les noms de Karu Yadav et Hulas Yadav, dont la tête était mise à prix un demi million de roupies, a été arrêté par l’escouade antiterroriste (ATS) de la police du Maharashtra. Yadav avait rejoint l’insurrection maoïste en 2004-05 à la suite d’une lutte paysanne. La justice indienne l’accuse d »avoir participé à un certain nombre d’actions de la guérilla maoïste, dont la fusillade de la forêt de Katia en janvier 2013, où six paramilitaires de la CRPF avaient été tués. Il est aussi accusé de l’exécution de trois informateurs de la police en trois mois au cours de l’année 2020-21 à Mayurkhand, Simiriya et Pathalgadain, mais aussi l’action de saisie des armes stockées dans l’armurerie de la garde nationale à Giridih en 2007 et l’attaque du camp de la contre-guérilla de Khasmahal Bokaro en 2006. Il y a pas moins de 60 dossiers judiciaires ouverts contre Yadav…

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Les manifestations se sont poursuivies hier samedi en Iran après une semaine de protestations déclenchées par la mort Mahsa Amini arrêtée par la police des mœurs. La répression a déjà fait 55 victimes dont les noms et les photos commencent à circuler.
Ci-dessous de gauche à droite: Ghazaleh Chalabi tuée par balle à Amol à l’âge de 33 ans. Hadis Najafi qui avait été filmée en train de s’attacher les cheveux face aux forces de l’ordre lors d’une manifestation, dans une vidéo devenue virale, a été tuée à Karaj par six balles tirées par les forces de l’ordre. Hananeh Kian, 23 ans, a été abattue jeudi à Noshahr.
Dans la province de Guilan, dans le nord du pays, 739 personnes, dont 60 femmes, ont été arrêtées, a annoncé samedi le chef de la police locale. Le régime fait état de 5 morts parmi les forces de l’ordre. Les connexions internet ont été filtrées par le régime, avec le blocage de WhatsApp et Instagram.

La manifestation de ce dimanche en soutien au peuple iranien a rassemblé plusieurs milliers de personnes dans les rues de Paris. À l’approche de l’ambassade d’Iran, la police française a plusieurs fois gazé la manifestation pacifique et procédé des arrestations. A Londres également, la police a gazé les manifestants qui se dirigeaient vers l’ambassade. Cinq manifestants ont été arrêtés.

Détenu depuis une semaine dans la prison de type T de Malatya Akçadağ, Barış Keve est décédé dans une cellule d’isolement. Le prisonnier politique kurde avait 25 ans. L’administration pénitentiaire a appelé la famille de Keve dimanche soir, à 22 heures, pour l’informer que Barış Keve s’était suicidé. À la nouvelle de la mort du jeune homme, la famille qui vit à Çatak, dans la province de Van, s’est rendue à Malatya. Ilkkan Keve, le frère aîné du défunt, a déclaré avoir parlé avec Barış le vendredi 16 septembre pour la dernière fois, et ajouté n’avoir rien senti de négatif lors de la conversation. Condamné à 6 ans et 3 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste », Keve avait été arrêté à Edirne. Transféré à la prison de Malatya Akçadağ il y a 5 jours, il avait été placé en cellule d’isolement au titre de « sanction disciplinaire ».

Des heurts entre manifestants et l’armée israélienne ont blessé 11 Palestiniens, et causé des cas d’asphyxie à des dizaines d’autres personnes, ce vendredi, dans le nord de la Cisjordanie. Parmi les 11 blessés, une personne a été touchée par un tir à balle réelle et 10 autres ont subi des blessures suite à des tirs de balles en métal recouvertes de caoutchouc. Les affrontements dans la ville de Kafr Qaddum, à l’est de Qalqilya (nord) sont réguliers: ces villages, ciblés par les colons sionistes, sont le théâtre de manifestations hebdomadaires.

 

Le Cercle de Wallonie est le plus grand cercle d’affaire de Belgique francophone. Ce vendredi 23 septembre, il invitait ses membres à découvrir les jets privés de la société ASL Group. Quelques jours avant l’évènement, dans la nuit du 19 au 20 septembre, des militant.e.s se sont attaqué.e.s au siège du Cercle de Wallonie, au Business Village Ecolys, à quelques kilomètres de Namur. Des murs ont été tagués : « Jets privés = terrorisme écologique », une des façades a également été aspergée de peinture noire et le logo éclairé du Cercle de Wallonie a été détruit (voir ici communiqué et vidéos). Suite à cette action le Cercle de Wallonie a annulé son événement. Un militant a été interpellé, et une plainte a été déposée.

 

Au moins 50 personnes ont été tuées en Iran dans les manifestations, réprimées par les forces de sécurité depuis maintenant sept jours, après l’assassinat par la police des moeurs d’une jeune femme de 22 ans, Mahsa Amini. Six personnes ont été tuées par arme à feu par les forces de l’ordre dans la ville de Rezvanshahr, dans la province septentrionale de Gilan jeudi soir, et d’autres morts ont été enregistrés à Babol et Amol (Nord). Des commissariats de police et des véhicules des forces de l’ordre ont été incendiés jeudi dans plusieurs villes iraniennes, à Téhéran notamment. Au départ limité au Kurdistan iranien, où une grève générale a été décrétée, le mouvement de septembre a essaimé dans d’autres parties du pays et concerne désormais 80 villes au moins, dont la capitale, Téhéran. A Mashhad, dans le nord-est, un membre des Basij, une force paramilitaire iranienne placée sous l’autorité de l’ayatollah Ali Khamenei, a été poignardé. Un autre bassidji a été tué mercredi à Qazvin, portant à quatre le total de membres des forces de sécurité tués depuis le début de la contestation. Les autorités ont décidé de restreindre l’accès à internet dans l’espoir de limiter la propagation des manifestations.

Edit: L’ambassade d’Iran à Bruxelles a été attaquée la nuit de jeudi à vendredi: plusieurs cocktails Molotov ont été lancés contre elle avec succès:

Vendredi après-midi, 300 personnes se sont rassemblées devant cette même ambassade. Un manifestant a été interpellé pour avoir tenté d’atteindre l’ambassade malgré le dispositif policier.