Cinq ans après la vague d’arrestations du 15 juin 2021 (voir notre article), un procès se tiendra à Limoges les 19 et 20 mars 2026. Plusieurs personnes y seront jugées pour « destruction ou dégradation du bien d’autrui par moyens dangereux pour les personnes » et « association de malfaiteurs », en lien avec l’incendie de huit véhicules d’Enedis ainsi que de deux antennes-relais de téléphonie mobile et de télévision. En amont de cette audience, Capuche-Béret organise une première soirée de soutien le 21 novembre au Mas d’Azil (Ariège), afin de mobiliser autour du procès à venir.

Tarek Bazrouk est un Palestinien de 20 ans originaire de New York qui était en détention provisoire depuis plusieurs mois (voir notre article). Le 28 octobre dernier, il a été condamné à 17 mois de prison fédérale, assortis de trois ans de mise à l’épreuve, suite à des accusations fédérales liées à des manifestations en faveur de la Palestine. Selon la défense, le temps déjà passé en détention pourrait ramener la peine effective à environ 11 mois. Ses avocats ont demandé son transfert vers la prison de Fort Dix (New Jersey), afin qu’il puisse rester proche de sa famille et bénéficier d’un suivi psychiatrique adapté. Le parquet fédéral avait réclamé une peine de 36 mois, mais cette demande a été rejetée après une forte mobilisation des soutiens venus en nombre assister à l’audience au tribunal fédéral de Pearl Street, à New York.

Le 7 novembre, Joseph « Shine White » Stewart a été transféré à la prison centrale de Raleigh, probablement à l’unité médicale. Il est en grève de la faim depuis plus de 30 jours (voir notre article). Il a indiqué qu’il ne s’alimenterait pas tant qu’il n’aura pas la confirmation de son transfert hors de la région Ouest. Une manifestation de soutien à Shine et à tous les détenus victimes de traitements inhumains de la part du Département correctionnel de Caroline du Nord est organisée le 14 novembre prochain. Le rassemblement débutera à 16h30 devant le bâtiment Randall, situé au 831 W Morgan St., à Raleigh, en Caroline du Nord. Ce bâtiment abrite la Division des prisons, la branche du Département correctionnel de Caroline du Nord qui contrôle directement le quotidien de Shine White et de plus de trente mille autres personnes incarcérées.

Le 15 octobre, le bureau du procureur général des États-Unis a inculpé Daniel Sanchez, un artiste de Dallas, pour avoir transporté « une boîte contenant de nombreux documents Antifa ». Bien qu’il était à distance d’une manifestation, il a été arrêté deux jours plus tard. Les autorités lui reprochent uniquement d’avoir déplacé une boîte contenant des documents et tracts politiques — en réalité, de simples fanzines et brochures. La situation est particulièrement grave pour Daniel Sanchez, titulaire d’une carte verte, dont le statut de résident permanent légal le rend vulnérable à des poursuites fédérales et à une possible expulsion. Le gouvernement a d’ailleurs exploité cette position : l’agence ICE a publié sur ses réseaux sociaux son statut migratoire, sa photo et ses informations personnelles. Les publications de l’ICE confirment que l’objet de l’inculpation n’est qu’une boîte de documents politiques, criminalisée pour son contenu. Sous l’administration Trump, ce type de procédure laisse entendre que la simple possession d’écrits politiques pourrait exposer à des poursuites fédérales et à l’expulsion.

Âgé de 33 ans et militant du mouvement Palestine Action, Sean Middlebrough est actuellement en fuite après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle de quatre jours le 23 octobre à l’occasion du mariage de son frère. Il était en détention provisoire en lien avec une action menée en août 2024 contre le site du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems à Filton, près de Bristol (voir notre article). Cela a notamment entraîné la destruction de drones largement utilisés par l’armée israélienne lors de son agression génocidaire à Gaza. Dans une déclaration publique, il a affirmé :

« Je ne suis pas en fuite. J’agis simplement avec bon sens, refusant d’être détenu comme un prisonnier de guerre d’Israël dans une prison britannique. […] Vingt-trois de mes coaccusés, héroïques et honorables, restent enfermés après notre enlèvement par la police antiterroriste. »

Ce dimanche 9 novembre, Thomas Römer, administrateur du Collège de France, a annoncé dans un communiqué l’annulation du colloque « La Palestine et l’Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines », initialement prévu les 13 et 14 novembre. L’événement était organisé par l’historien Henry Laurens, en partenariat avec le Centre arabe de recherche et d’études politiques de Paris (Carep Paris). Cette annulation intervient à la suite d’une campagne menée par plusieurs organisations proches de la droite pro-israélienne, notamment la LICRA, qui avait indiqué saisir le ministère de l’Enseignement supérieur pour contester la participation de certaines personnalités, dont Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens. Officiellement motivée par des « risques de trouble à l’ordre public », cette interdiction constitue une première au Collège de France depuis le Second Empire.

Le 5 octobre 2024, un rassemblement a eu lieu à l’appel de l’AG Antifa Paname pour protester contre la séance de dédicace organisée par les éditions Magnus, maison d’édition associée aux influenceurs d’extrême droite Papacito, Stern et Moutot. À la suite de plusieurs interpellations, deux personnes ont été poursuivies pour refus de signalétique, participation à un groupement, attroupement et violences. Relaxée en première instance, l’une d’entre elles subit l’acharnement de la justice. En effet, la décision du tribunal est sous le coup d’une procédure en appel lancée par le parquet. Le procès aura lieu ce vendredi 14 novembre à la Cour d’appel de Paris où ses soutiens appellent à se rassembler dès 13H30 (10 Boulevard du Palais, 75001 Paris, Métro Cité).

Dimanche 9 novembre, les autorités israéliennes ont renouvelé la détention administrative de Wael Jaghoub pour six mois supplémentaires. Il avait été libéré lors de l’accord d’échange entre les organisations palestiniennes de Gaza et Israël en janvier 2025, puis arrêté à nouveau le 6 mai dernier à Naplouse (voir notre article). Wael Jaghoub est un dirigeant de premier plan du FPLP, il a notamment été secrétaire adjoint de la branche des prisonniers du FPLP pendant plusieurs années et il a publié de nombreux articles et textes en détention.

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La police a de nouveau fait usage de canons à eau à Anvers, lundi soir, pour éloigner les participants à une manifestation pour la Palestine qui se trouvaient à proximité de l’hôtel de ville. Comme les semaines précédentes (voir notre article), l’action n’était pas autorisée dans ce secteur. Les manifestants ont été redirigés vers la Steenplein où la manifestation est bien permise. Sept personnes ont été appréhendées — toutes ces arrestations sont administratives. Les interdictions municipales de manifester près de l’hôtel de ville sont contestées par les organisateurs de la manifestation. Ils ont fait appel des décisions de la ville auprès de l’Agence des affaires intérieures (Agentschap Binnenlands Bestuur) du Gouvernement flamand et du Conseil d’État au nom des droits à la liberté d’expression et d’association. Le Conseil d’État a estimé qu’ils avaient raison sur le fond et que la Ville n’avait pas fourni suffisamment d’arguments pour justifier sa décision, mais aussi qu’il n’y avait pas d’urgence et que la procédure d’urgence n’était donc pas justifiée. La procédure peut prendre jusqu’à deux ans. « Les citoyens ne peuvent pas se permettre d’attendre aussi longtemps » disent les organisateurs de la manifestation.

Trois véhicules de police ont été incendiés dans la nuit de dimanche à lundi, vers 3H50, devant le commissariat de la police locale d’Ixelles, rue du Collège. Les départs de feu ont eu lieu sur les pneus avant gauche (côté trottoir). Les incendies ont vie été circonscrits à l’extincteur par les policiers du commissariat, mais les dégâts sont à chaque fois sérieux. Selon les médias du groupe Sud Info, une personne qualifiée de « coupable » a été rapidement intercepté dans une rue voisine et appartiendrait à la « mouvance anarchiste ». Pas d’indication d’une éventuelle appartenance politique dans d’autres médias, mais cette précision selon laquelle la personne aurait été arrêtée en possession d’essence et d’un briquet.