Le président de Derry de Saoradh a comparu devant le tribunal, lundi 28 septembre, avec trois autres hommes, à la suite des affrontements à l’extérieur de la prison de Maghaberry. Le président était accusé de trouble à l’ordre public tandis que les trois autres étaient accusé de participation à une émeute. Par ailleurs, deux des militant·es, comparaissant individuellement à Lisburn Magistrates Court depuis leur garde à vue via une vidéo-conférence, étaient également accusés de possession de feux d’artifice sans permis.

Ce procès entre dans le cadre d’une manifestation qui s’était déroulée, le samedi 26 septembre devant la prison de Maghaberry. Cette manifestation, regroupant 200 personnes avait pour but de soutenir le docteur Hijjawi Bassalat, en grève de la faim contre son isolement forcé dans le module de Foyle House dans la prison de Maghaberry (voir notre article). Elle avait donné lieu à des affrontements avec la police. Les quatre militant·es ont été libérés moyennant une caution de 500 £ à condition qu’ils vivent dans des adresses approuvées par la police, se présentent à la police trois fois par semaine et « ne doivent pas être à moins de 100 mètres d’une manifestation notifiée ou non ». Les affaires ont toutes été renvoyées au 26 octobre.

Plusieurs militants du Saoradh en procès suite à une émeute devant la prison de Maghaberry

Plusieurs militants du Saoradh en procès suite à une émeute devant la prison de Maghaberry

 

Sur les 155 VBRG [Véhicules blindés à roues de la Gendarmerie] acquis dans les années 1970 pour la gendarmerie mobile, il n’en resterait plus que 80 opérationnels… alors que, ces dernières années, ils ont été plus utilisés qu’à l’accoutumé. Ne trouvant pas, sur le marché, de blindés pouvant convenir à ses besoins, c’est à dire avec un moteur à l’arrière et dotés d’une lame à l’avant pour dégager les barricades, la Gendarmerie avait décidé de rénover les VBRG et d’obtenir quelques VAB [Véhicule de l’Avant Blindé] supplémentaires auprès de l’armée de Terre pour le « gendarmiser » (voir notre article). Mais la modernisation des VBRG n’a pas donné pleinement satisfaction. Rénover les VBRG coûterait 300.000 euros par véhicules pour ne gagner que dix ans d’utilisation supplémentaires, alors qu’un blindé neuf coûte 700.000 euros.

Du coup, le dossier de presse diffusé par le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance pour présenter les grandes lignes du projet de loi de finances 2021 précise que la Gendarmerie pourra acheter des blindée neufs l’an prochain (sous réserve de l’accord du Parlement). La mission « Sécurités » doit être dotée d’une enveloppe de 13,9 milliards d’euros, augmentée d’un milliard d’euros au titre du plan de relance pour le ministère de l’Intérieur. La gendarmerie mobile pourra donc acheter 89 blindés pour à peu près 65 millions d’euros.  Deux candidats se profilent : Arquus, avec le « Sherpa Light » et Nexter Systems  avec la version « gendarmisée » de Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] léger « Serval », dont l’armée de Terre attend déjà 978 exemplaires d’ici 2030.

Le « Sherpa light »

Une autre nuit mouvementée samedi 26 septembre au centre-ville de Portland, en Oregon, s’est terminée par plusieurs arrestations. Des centaines de personnes étaient rassemblées pour dénoncer le profilage racial et la violence policière lorsque les autorités ont déclaré leur manifestation d’attroupement illégal. La foule avait notamment envahi le secteur où se trouve le palais de justice et la cour fédérale des États-Unis. Un drapeau américain a été brulé et des feux d’artifice o,nt été tirés vers les policiers. Il y a eu plusieurs arrestations. D’autres manifestations BLM ont donné lieu à des affrontements à Seattle (10 arrestations), à New York (4 arrestations).

Déploiement policier samedi à New York

Un dealer de Sacramento (Californie) qui commerçait sur le Dark Web a été condamné à cinq ans et dix mois de prison pour trafic de stupéfiants en 2019. Mais ce n’est que maintenant que les informations ont été révélées. Les transactions effectuées sur le Dark Web restent secrètes car généralement payées en crypto-monnaies. L’identité des vendeurs reste anonyme, mais celle de l’homme en question a pu être révélée le jour où il a envoyé à un client une série d’images de marijuana qu’il vendait. L’une des photos montrait ses doigts. Ses empreintes digitales étaient visibles sur les photos haute définition. La police a réalisé une analyse comparative avec leur base de données et a ainsi pu identifier le vendeur de 23 ans.

La photo de trop…

 

Samedi 26 septembre, un stand de solidarité pour la libération de Georges Abdallah était organisé en centre-ville de Toulouse par le Collectif Palestine Vaincra. Pendant plus de deux heures, des milliers de flyers ont été distribués et beaucoup de personnes ont affirmé leur solidarité. Un calicot sur l’histoire et le combat de Georges Abdallah était également déployé et a reçu un vif intérêt. Cette initiative s’inscrit dans le mois de mobilisation (voir notre article) qui se clôturera par une manifestation le samedi 24 octobre à Lannemezan devant la prison où il est détenu.

Depuis le 20 septembre, date anniversaire de la contestation anti Al-Sissi, des manifestations quotidiennes ont essaimé dans plusieurs villes en Egypte. Les Égyptiens expriment en effet de plus en plus leur mécontentement, notamment contre une campagne de destruction de logements illégaux dans des faubourgs populaires démunis. Des affrontements ont éclaté et des blindés ont aussitôt investi la place Tahrir.  De nombreux défilés ont eu lieu dans plusieurs quartiers du Caire et ailleurs dans le pays, à Alexandrie, Minya, Sohag et Assouan. A Gizeh, des blindés furent même contraints de prendre la fuite face à la détermination des manifestants, et dans un village de la Moyenne-Égypte, ils ont jeté une voiture de police dans un canal. Un manifestant a été tué et plus de 170 ont été arrêtées.

Manifestation en Egypte le 21 septembre

Vendredi 25 septembre, le parquet d’Ankara a ordonné l’arrestation de 82 personnes visant principalement des membres du HDP. Ils sont accusés d’ «incitation à la violence» dans le cadre des manifestations de soutien à Kobane en octobre 2014. L’enquête ouverte il y a près d’un an, nommée « Opération PKK / KCK », est la même qui a menée à l’arrestation des anciens coprésidents du HDP Figen Yüksekdağ et Selahattin Demirtaş en septembre 2019. Tous les membres du HDP détenaient, à l’automne 2014, des postes dirigeants (maires, députés ou cadres dirigeants du parti). Des affrontements avec les forces de sécurité avaient eu lieu lors des manifestations de 2014, mais aussi entre groupes politiques rivaux. Le parquet d’Ankara accuse notamment les suspects d’avoir «appelé à de nombreuses reprises le peuple à descendre dans la rue dans le but de mener des actions terroristes».

Arrestation d'un membre du HDP le 25 octobre 2020

Arrestation d’un membre du HDP le 25 octobre 2020

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Une deuxième nuit de protestations BLM à eu lieu à Louisville après l’annonce par la justice américaine de ne pas inculper les policiers impliqués dans la mort de Breonna Taylor. Cette jeune femme de 26 ans décédée le 13 mars dernier, quand trois agents ont fait irruption chez elle en enfonçant la porte de son domicile en pleine nuit. Armé, le compagnon de la victime, croyant à une intrusion criminelle, avait ouvert le feu. Un seul membre du trio policier a finalement été poursuivi, pour mise en danger de la vie d’autrui, en raison de ses tirs qui ont traversé l’appartement des voisins de Breonna Taylor. Aucun chef d’inculpation n’a été retenu contre ses deux collègues, pourtant les auteurs des tirs qui ont tué l’Afro-Américaine.

Mercredi 23, les affrontements avaient été violents. Deux policiers avaient été blessés par balle et 127 personnes avaient été arrêtées. Jeudi 24, la cité avait des allures de ville fantôme alors que certains quartiers demeuraient difficiles d’accès, sous le contrôle des forces de l’ordre. Le soir, une centaine de manifestants pacifiques se sont rassemblés dans le centre-ville malgré la prolongation jusqu’au week-end d’un couvre-feu. Ils ont pu échapper aux forces de l’ordre en se réfugiant dans une église.

Mémorial spontané pour Breonna Taylor à Louisville

 

Trois policiers ont été bénis lors d’une manifestation à Sofia mardi 22 septembre, fête de l’Indépendance bulgare, les participants réclamant «une indépendance par rapport à la mafia» et exigeant la démission du gouvernement. Près de 10.000 personnes se sont rassemblés dans la capitale et des manifestations antigouvernementales se sont tenues dans plusieurs villes de province. « Démission! », « Mafia », scandaient les manifestants à Sofia dont beaucoup de jeunes, faisant un bruit assourdissant aux vouvouzélas devant le siège du gouvernement. En début de la soirée, des pétards, des pierres et des bouteilles ont été jetés sur trois cordons de policiers munis de gilets anti-balles, armés de matraques et de boucliers, protégeant le bâtiment historique du parlement. La police a repoussé des manifestants à plusieurs reprises. Trois policiers ont été bénis par des pavés, selon la direction de la police. 126 manifestants ont été arrêtés.

Ces manifestations quotidiennes contre la corruption se tiennent à Sofia depuis deux mois et demi, rassemblant des protestataires de différents milieux et de toutes tendances politiques. Pays le plus pauvre de l’Union européenne, la Bulgarie en est aussi le membre le plus corrompu. La manifestation de mardi était qualifiée par les organisateurs de la « troisième journée de la Grande insurrection populaire ». La première journée, le 2 septembre, a été marquée par des affrontements qui avaient fait près de 200 blessés (voir notre article). Au pouvoir depuis presque dix ans, le Premier ministre de centre droit Boïko Borissov dont le mandat expire en mars refuse de démissionner « au nom de la stabilité du pays » dans le contexte de la crise liée au Covid-19.

Affrontements à Sofia

Trois maoïstes dont deux femmes ont été tués par la police dans le district de Bhadradri Kothagudem de l’état du Telangana, mercredi soir. La police a récupéré une arme artisanale et du matériel de sabotage. Mercredi, plusieurs autres maoïstes avaient échappés aux forces de sécurité qui avaient ouvert le feu sur eux. Ils s’étaient retirés dans la zone forestière de Paloncha, dans le même district de Bhadradri Kothagudem. La police avait récupéré sur place une arme de guerre (un SBBL) et des fournitures. Un peu plus tard, alors que l’opération de ratissage anti-guérilla se poursuivait, un nouvel accrochage a eu lieu vers 19 heures, entraînant la mort des trois maoïstes.

Guérilleros maoïstes

Guérilleros maoïstes

 

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