Dans la soirée du dimanche 9 août, Çağdaş Kaplan et Berçem Mordeniz, deux journalistes kurdes de nationalité turque, ont été arrêtés par la police alors qu’ils filmaient l’arrestation d’une personne sur la place Syntagma à Athènes. Ceux-ci avaient informé les policiers qu’ils étaient journalistes et présentés leur carte de presse. Avant d’être arrêtés, les deux journalistes ont été frappés à plusieurs reprises par la police. Ils sont actuellement au poste de police de l’Acropole et seront présentés devant la justice ce lundi 10 août. Au poste de police, les témoins de l’arrestation n’ont pas été autorisés à entrer pour faire une déposition sur ce qui s’était passé.

Berçem Mordeniz et Çağdaş Kaplan

Berçem Mordeniz et Çağdaş Kaplan

Depuis le lundi 3 août, la Bolivie fait face à plus d’une centaine de barrages routiers dans les neuf départements du pays, initiés par des syndicats paysans et renforcés dans les dernières heures par des mineurs et des organisations de quartiers urbains ainsi que la Centrale ouvrière bolivienne (COB, principale centrale syndicale de Bolivie). Ces blocages et grèves ont été lancés suite au énième report des élections. La COB exige des élections à court terme, et non en octobre, comme l’a établi le Tribunal suprême électoral (TSE). Le gouvernement provisoire de Jeanine Áñez, mis en place de facto et auto-proclamé après la démission forcée l’an dernier de l’ancien président Evo Morales, avait prévu des élections dans les 3 mois (voir nos articles ici et ici) et annoncées pour le 22 janvier. Celles-ci ont été reportées par « manque de temps » au 3 mai et depuis le début de la pandémie, la date des élections a été changée à 3 reprises au 2 août, au 6 septembre et enfin au 18 octobre.

Grèves et blocages en Bolivie

“Vengeance, vengeance, jusqu’à la chute du régime”, scandaient les manifestants massés dimanche 8 août  Place des Martyrs, dont certains brandissaient des potences ou les noms des personnes tuées dans l’explosion qui a dévasté le port de Beyrouth. L’explosion au port de Beyrouth a fait 158 morts et plus de 6.000 blessés, selon un nouveau bilan samedi du ministère de la Santé.  La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc contre des groupes de jeunes manifestants qui ont lancé des pierres. L’attention des forces de sécurité se concentrant sur les heurts, environ 200 manifestants en ont profité pour prendre d’assaut le siège du ministère des Affaires étrangères, le proclamant «quartier général de la Révolution». Des manifestants ont aussi tenté de prendre le quartier général de l’Association des banques, y mettant le feu avant d’être délogés par l’armée. Des protestataires ont également investi les ministères de l’Économie et celui de l’Énergie, symboles de la gabegie des services publics, les coupures de courant alimentant la gronde. Un membre des Forces de sécurité intérieure est décédé d’une chute, les autorités accusent les manifestants d’avoir provoqué cette chute.

Les affrontements de Beyrouth

Une Palestinienne de 23 ans a été tuée par balles vendredi 8 août en Cisjordanie lors d’un accrochage entre l’armée israélienne et des Palestiniens. La victime a été tuée alors qu’elle essayait de fermer la fenêtre de sa maison de Jénine pour se protéger du gaz lacrymogène. Des affrontements avaient lieu dans la ville alors que des centaines d’habitants s’opposaient à un raid lancé par l’armée d’occupation pour procéder à des arrestations ciblées. Les responsables palestiniens ont accusé l’armée israélienne d’avoir tué la jeune femme. Un porte-parole de l’armée d’occupation prétend que les soldats n’avaient pas tiré à balles réelles lors de l’accrochageUne Palestinienne tuée le 7 août à Jénine.

Il y a eu de nombreux accrochages entre manifestants BLM et policiers à Portland (Oregon), mercredi 5 et jeudi 6 août. Mercredi, des incidents ont eu lieu devant la commissariat principal de Portland avec jets de peinture et de projectiles, bris de vitres et feux de poubelles. Les affrontements entre la police et les manifestants se sont poursuivis pendant plus de trois heures dans le quartier commercial et résidentiel environnant. La police a utilisé des grenades assourdissantes et des lacrymogènes. Manifestations et affrontements ont repris hier soir.

Charge de police jeudi 6 août à Portland

Hier, lors de la visite du président français, Emmanuel Macron à Beyrouth, plusieurs groupes de plusieurs dizaines de personnes ont chanté le nom de George Abdallah pour réclamer sa libération. Cette visite se déroule suite à la double explosion survenue dans la ville mardi 4 août. Emmanuel Macron prétend être venu apporter une aide humanitaire. Mais de nombreuses personnalités libanaises ont dénoncé un double discours néo-colonial soulignant que l’objectif de Macron est avant tout d’imposer des réformes structurelles au pays selon les besoins et les exigences du FMI. Le meilleur exemple de ce double discours est le maintien en prison par la France de Georges Abdallah. Plus d’infos ici.

Macron interpellé par la population de Beyrouth qui réclame la libération de George Abdallah

Macron interpellé par la population de Beyrouth qui réclame la libération de George Abdallah

Mardi 4 juillet, des manifestations se sont déroulées à Lumaco, contre le racisme et en soutien aux prisonniers politiques Mapuche qui sont en grève de la faim depuis plus de 90 jours. Les quelques dizaines de manifestant·es ont brièvement occupé le pont de Lumaco. Les forces spéciales des Carabineros sont rapidement intervenues blessant au moins cinq personnes en leur tirant dessus à bout portant avec des plombs. La communauté mapuche ne cesse de manifester pour exiger la libération du « Machi » (autorité traditionnelle) Celestino Cordova et d’autres prisonniers politiques (voir notre article).

Les forces spéciales des Carabineros ont tiré sur les manifestant·es avec du plombs

Les forces spéciales des Carabineros ont tiré sur les manifestant·es avec du plombs

Les drones sont de plus en plus utilisés à travers le monde pour surveiller les mouvements populaires et les réprimer. C’est, par exemple, le cas au États-Unis où des drones militaires du Department of Homeland Security sont utilisés pour surveiller les manifestations liées au meurtre de George Floyd (voir notre article). Face à cette situation, le site theconversation.com propose plusieurs pistes pour se protéger des drones. La première piste pour se cacher d’un drone consiste à profiter de l’environnement naturel et bâti. Il est possible d’attendre le mauvais temps, car les appareils plus petits comme ceux utilisés par la police locale ont du mal à voler dans des vents violents, des brouillards denses et de fortes pluies. Les arbres, les murs, les alcôves et les tunnels sont plus fiables que les conditions météorologiques et offrent un abri contre les drones de haute altitudes tels que ceux utilisés par le Department of Homeland Security.

La deuxième piste consiste à minimiser ses empreintes numériques. Il est judicieux d’éviter d’utiliser des appareils sans fil comme les téléphones portables ou les systèmes GPS, car ils possèdent des signatures numériques qui peuvent révéler votre position. La troisième chose que l’on peut faire est de perturber le drone. Placer des miroirs sur le sol, se tenir sur du verre brisé et porter un casque élaboré, des couvertures avec des motifs lisibles par des ordinateurs ou des vestes capables de brouiller les capteurs peuvent briser et déformer l’image qu’un drone voit. Les mannequins et autres formes de mimétisme peuvent également perturber les capteurs embarqués ou le personnel humain chargés de surveiller les flux vidéo et des capteurs du drone.

Les drones équipés de capteurs infrarouges ne seront pas perturbés par la technique du mannequin, mais ils peuvent être déroutés par des tactiques qui masquent la température du corps. Par exemple, une couverture de survie masquera des quantités importantes de chaleur corporelle, tout comme se cacher simplement dans une zone qui correspond à la température du corps, comme un bâtiment ou un conduit d’aération. La quatrième chose, et la plus pratique, à faire,  est de se déguiser. Le développement de la surveillance de masse a conduit à une explosion d’inventions destinées à masquer son identité. Mais certaines des idées les plus intelligentes sont résolument old-school et low-tech. Les vêtements sont le premier choix, car les chapeaux, les lunettes, les masques et les écharpes contribuent grandement à brouiller les logiciels de reconnaissance faciale basés sur des drones.

La démarche d’une personne est aussi unique que son empreinte digitale. Au fur et à mesure que les logiciels de reconnaissance de la marche évoluent, il sera important de masquer également les principaux points de pivot utilisés pour identifier le marcheur. Il se peut que la meilleure réponse soit d’affecter un boitement, l’utilisation d’une attelle de jambe mineure ou encore le port de vêtements extrêmement amples. Les artistes et les scientifiques ont poussé ces approches un peu plus loin, en développant un sweat à capuche destinée à protéger la signature thermique du propriétaire et à brouiller les logiciels de reconnaissance faciale ainsi que des lunettes destinées à déjouer les systèmes de reconnaissance faciale. Gardez un parapluie à portée de main. Ces innovations sont séduisantes, mais les parapluies sont probablement la tactique la plus pertinente de cette liste. Ils sont abordables, faciles à transporter, difficiles à voir et l’on peut s’en débarrasser facilement.

Un drone "Predator" (celui ayant survolé Minneapolis n'était pas armé)

Lundi 3 août, un membre du « Revolutionary Republican Party, Saoradh » de Doire (Derry) a été attaqué par des forces de la couronne britannique lourdement armées alors qu’il voyageait avec sa femme. Cette dernière a été brutalisée tandis que son mari était menotté et arrêté. Au même moment, leur maison familiale, où résidaient leur fille, leur petit-enfant et leurs deux fils, a subi un raid. Les deux fils du militant républicain ont été arrêtés et l’un des enfants a ensuite été battu par les policiers. Le motif officiel de ce raid est la conduite d’une enquête sur la création, par le Revolutionary Republican Party, Saoradh d’une loterie pour soutenir les prisonniers républicains. Les raids sont des méthodes courantes pour réprimer les républicains, mais ces dernières semaines, il y a eu une augmentation notable du ciblage des familles. Le parti Saoradh est un parti de gauche formé par des dissidents républicains en 2016. Il est actif tant en Irlande du Nord que dans la république d’Irlande (voir notre article). Plus d’infos ici.

Saoradh

Saoradh

Un sous-officier du 81e bataillon d’infanterie a été tué, et trois militaires ont été blessés, lors d’une embuscade à l’IED réalisée par la guérilla maoïste à Barangay Dili, Sta. Cruz, (Ilocos Sur), vendredi 31 juillet.

Par ailleurs, trois responsables de l’insurrection maoïste pour le nord du Negros occidental ont été arrêtées à Barangay Minapasuk par des militaires du 79e bataillon d’infanterie. Il s’agit de Christell Abordo alias « Dulay » ou « Matt », Mary Dem Forones alias « Nancy », « Mia » ou « Ayon » et Rossine Enyong alias « Lemay », « Digna », « Angel » ou « Mary Joy ». Les militaires ont saisi sur elles un fusil M14, trois revolvers .38, huit téléphones portables, des fournitures médicales et des documents politiques.