Samedi 10 juillet, des groupes de défense de l’environnement ont organisé une manifestation à Belgrade qui a rassemblée près de 40.000 personnes (24 à 27.000 selon la police). La manifestation s’est organisée pour dénoncer l’accord du gouvernement Serbe de la relance de l’exploitation d’une mine de lithium. Rio Tinto est le nom du géant anglo-australien qui a reçu le droit d’exploitation et dont il espère extraire chaque année quelque 60 000 tonnes de lithium et assurer la production de 1,1 million de voitures électriques en Europe.

Les gisements avaient été découverts en 2004. En 2021, des semaines de manifestations massives avaient forcé les autorités à interrompre le projet (voir notre article ici). En juillet, le tribunal constitutionnel serbe a cassé la décision gouvernementale d’interdire l’exploitation du lithium en Serbie permettant la relance de l’exploitation de la mine.

Lors de la manifestation de samedi, 19 personnes ont été interpellées, accusées d’avoir bloqué les voies dans la principale gare ferroviaire de Belgrade. Elles seront relâchées finalement le dimanche matin. Les organisations environnementales ont informé que la mobilisation se poursuivrait.

Jeudi 18 juillet, 5 militant·es écologistes (Roger Hallam, cofondateur des mouvements « Just Stop Oil » et « Extinction Rebellion », Daniel Shaw, Louise Lancaster, Lucia Whittaker De Abreu et Cressida Gethin) ont été condamnés à quatre et cinq ans de prison pour « complot en vue de provoquer des nuisances publiques ».

Concrètement, il leur est reproché d’avoir participé à une réunion Zoom afin de recruter des activistes pour bloquer la M25, le périphérique encerclant le Grand Londres. Ce blocage, qui avait commencé le 7 novembre 2022 au matin, avait duré 4 jours. Il avait été lancé pour exiger que le gouvernement conservateur mette fin à toutes les nouvelles licences pétrolières et gazières.

Notons qu’en avril 2023, deux activistes de Just Stop Oil avaient eux aussi été condamnés à une peine inédite de près de trois ans de prison pour nuisance publique. Ils avaient escaladé le pont Queen Elizabeth II à l’est de Londres et étaient restés suspendus dans des hamacs au-dessus du vide pendant 37 heures, bloquant la circulation.

Ces condamnations exemplaires ne sont pas le fruit du hasard. Face à la multiplication des actions des écologistes, le gouvernement a introduit en 2023 le Public Order Act, qui criminalise de façon détaillée toute manifestation susceptible de perturber l’ordre public. Un an plus tôt, le Police, Crime, Sentencing and Courts Act dotait la police de pouvoirs étendus l’autorisant à arrêter des participants qu’elle estime trop bruyants. Plus d’infos.

Blocage de la M25 le 25 novembre 2022

Blocage de la M25 le 25 novembre 2022

Vendredi 9 août, le le collectif « Saccage 2024 » avait convié la presse pour une visite guidée censée montrer l’impact négatif des Jeux olympiques autour du Stade de France à Saint-Denis. Dès le début de celle-ci, la police a bloqué le chemine et nassé le groupe. Dix-sept personnes ont été verbalisées (à hauteur de 135 euros) et trois militants ont été arrêtés (dont une personne pour « organisation de manifestation interdite »). Notons qu’un militant et deux journalistes avaient été placés en garde à vue durant 10 heures au cours d’une action similaire le 28 juillet.

Amende et garde à vue pour une visite anti-JO

Amende et garde à vue pour une visite anti-JO

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Plus de 1.500 détenus ont profité des troubles durant tout le mois de juillet ( voir article ici ) et les jours qui ont suivi l’éviction de la Première Ministre Sheikh Hasina pour s’évader de plusieurs prisons au Bangladesh. Au total, 12 détenus sont décédés lors de ces évasions de masse. Dans certaines prisons, les prisonniers munis d’outils et de barres de fer ont forcé les gardiens à ouvrir les portes des l’établissement pénitenciers.

Lundi 5 août, plus de 500 détenus se sont enfuis d’une prison du district de Sherpur. Le mardi 6 août, six prisonniers ont été abattus lors d’une évasion dans une prison de haute sécurité à Kashimpur alors que 203 prisonniers ont réussi à s’échapper. Six autres détenus ont été tués jeudi dans la prison de Jamalpur et 600 prisonniers ont pris la fuite. Dans une prison du district de Narsingdi, ce sont 800 prisonniers qui se sont évadés, lorsqu’une foule de milliers de personnes a attaqué l’institution datant de l’époque coloniale britannique, en mettant le feu au bureau du directeur.

Mardi 6 août, une manifestation s’est organisée contre la base de Sigonella où sont déployés les radars  du réseau MUOS. Le MUOS est un système géosatellite utile à la défense américaine pour coordonner les systèmes d’armes à l’échelle mondial , y compris les drones employés par l’armée israélienne en Palestine. Tout au long du cortège, des dizaines de coupures de réseau ont été effectuées et plusieurs brèches ont été ouvertes dans le périmètre de la base .

Les forces de l’ordre n’ont pas tardé à réagir avec des lancés denses de lacrymogènes à hauteur d’homme. La police anti-émeute a tenté d’attaquer les manifestants, ces derniers ont pu se défendre. Aucune arrestation n’a eu lieu.

Les mauvais traitements imposées aux prisonniers et prisonnières palestinien·nes détenu·es dans les prisons de l’occupation (dont 4 781 sans procès, ni inculpation) se sont intensifiées depuis le 7 octobre (coups, privation de sommeil, violences sexuelles, menaces contre les familles etc,etc) causant la mort d’au moins 60 personnes (comme le démontre ce rapport).

Parmi les réactions à ces tortures, une campagne visant la fermeture de la prison pour femme de Damon. Cet établissement détient 88 prisonnières dont  Khalida Jarrar, Hadeel Shatara, Hanan Barghouti et Layan Kayed dans les conditions très difficiles. Plus d’informations sur cette campagne ici.

On compte désormais environ 9900 prisonnières et prisonniers suite au nombreuses captures de palestinien·nes par les forces d’occupation ces derniers mois.

Khalida Jarra militante et députée palestinienne incarcérée

Khalida Jarra militante et députée palestinienne incarcérée

La trêve entre le gouvernement colombien et l’ELN vient l’expirer. Cette dernière n’a, en effet, pas souhaité prolonger le cessez-le-feu dénonçant dans un communiqué le fait que le gouvernement ne respecterait pas les accords signés ces derniers mois lors des cycles de négociation tenus à Cuba, au Venezuela et au Mexique (voir notre article). La guérilla a exigé du gouvernement qu’il retire l’ELN de la liste des « groupes armés organisés » (GAO), qui inclut divers groupes armés et notamment les guérillas affichant un discours politique ou idéologique.

Suite à l’expiration de la trêve, le gouvernement a annoncé que les forces armées étatiques reprendraient prochainement leurs actions offensives contre l’ELN.

Combattants de l'ELN

Combattants de l’ELN

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Ce mardi 6 juillet , un tribunal allemand a infligé une amende de 600 euros à une manifestante pour avoir crié le slogan  » From the river to the sea, Palestine will be free » lors d’un rassemblement de soutien à La Palestine à Berlin en octobre 2023. Le slogan est interdit depuis le mois de novembre 2023  en Allemagne, le pays considère ce dernier comme un soutien aux forces du Hamas.

Ava Moayeri encoure une peine de trois ans de prison

Le 8 juin 2023, maître Jean-Louis Chalanset, l’avocat de Georges Abdallah, avait déposé une demande de libération conditionnelle-expulsion. Le tribunal d’application des peines tiendra une première audience à Lannemezan le 7 octobre prochain afin de statuer sur cette demande. Cette première audience n’est que le début d’une procédure qui prendra plusieurs mois.

En 2013, la dernière demande de libération avait été acceptée par les juges sous condition d’expulsion de Georges Abdallah mais Manuel Valls, ministre de l’Intérieur de l’époque, avait refusé de signer l’avis d’expulsion.

Avec cette échéance judiciaire, des mobilisations seront organisées dont une manifestation nationale le samedi 26 octobre 2024 à 14H à Lannemezan.

Semaine de violentes manifestations d’extrême droite depuis une attaque au couteau survenue lors d’un cours de danse pour enfants le lundi 29 juillet. Ce week-end du 3 et 4 août, des contre-manifestants antifascistes, antiracistes principalement issus des communautés musulmanes locales,  se sont rassemblés à Bolton, Londres, Bristol, Liverpool, Belfast, Leeds pour affronter des groupes d’extrême droite, défendre des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile.

Depuis l’attaque au couteau, des manifestants d’extrême droite ont mené de violents pogroms, pris pour cible des lieux de refuge pour migrants jetant des briques et tentant d’y bouter le feu, pillé des magasins, attaqué des mosquées, incendié des commissariats. La police a procédé au total à 147 arrestations.