Les 25 et 26 juillet, des étudiant·es de l’Universidad Nacional de Bogota se sont affrontés avec la police anti-émeute au cours de deux manifestations.

Au cours d’un des affrontements, le 25 juillet, un groupe d’étudiant·es a lancé une série de cocktails molotov (éteints) sur un véhicule de police. Ses occupants ont répliqué en tirant plusieurs coups de feux sans atteindre les manifestant·es. Le lendemain, d’autres affrontements ont fait au moins 4 blessés.

Ces manifestations se déroulent dans le cadre d’un mouvement qui dure depuis plusieurs mois (voir notre article).

Suite aux derniers affrontements, les responsables de l’université ont proposé d’ouvrir des négociations pour mettre fin aux manifestations et discuter de la perspective de mettre en place une aide sociale et sanitaire généralisée ainsi que de délais plus souples pour le payement des frais d’inscriptions.

Un policier tire contre des manfestant·es étudiant·es en Colombie

Un policier tire contre des manfestant·es étudiant·es en Colombie

Le journal d’investigation Reflets a récemment publié un article sur le laboratoire Anatox qui propose des techniques innovantes de maintient de l’ordre.

Parmi ces dispositifs, les PMC déjà bien connus. Pour rappel, il s’agit de marqueurs chimiques incolores et inodores pouvant être mêlés à des gaz lacrymogènes ou à l’eau des autopompes et être pulvérisés, sans que les cibles ne s’en aperçoivent, sur les habits et sur la peau. Il n’y a plus qu’à faire passer les individus soupçonnés sous une lampe à ultraviolet (ce qui est même possible depuis un hélicoptère) qui fait apparaître les traces éventuelles de PMC qu’ils portent sur eux (voir notre article).

Plus surprenant, le laboratoire propose des techniques de marquage codé par l’odeur qui peuvent être pulvérisé via des bombes lacrymogènes ou intégrés à des munition de LBD-40. Les suspects peuvent ensuite être reconnus par des chiens entrainés pour l’occasion.

Anatox propose également des « solutions olfactives sidérantes ». Concrètement, ces produits pulvérisés à l’aide d’une autopompe ou de gaz lacrymogènes, propagent une odeur nauséabonde censé disperser les foules. Une technique déjà utilisée de manière artisanale lors de la manifestation du 1er Mai 2018 à Paris (voir notre article).

Marquage au PMC

Marquage au PMC

Fin 2022, Jordan Robichon, technicien gaz à GRDF et militant CGT, accompagnait sa collègue Aminata, technicienne gaz, qui avait demandé une audition auprès de la direction pour dénoncer le racisme et le sexisme dont elle était victime. Suite à cette audition, Aminata et Jordan seront licencié.es.

En novembre 2023, l’inspection du travail avait rejeté le licenciement de Jordan Robichon et ce 30 juillet, le Ministère du Travail a confirmé en rejetant également son licenciement. Actuellement, Aminata doit encore passer devant les prud’hommes.

Le samedi 27 juillet, des prisonnières politiques de la prison d’Evin ont organisé un sit-in pour protester contre la peine de mort et les condamnations à l’exécution. Ce sit-in s’organise suite à la condamnation à mort de Pakhshan Azizi (voir notre article ici) prononcé le 23 juillet. Lors du sit-in les prisonnières ont scandé « Mort au régime d’exécution », « Mort au dictateur », « Non à l’exécution », « Liberté pour les prisonniers politiques », « Le quartier des femmes d’Evin est uni, debout ensemble jusqu’à ce que la peine de mort soit annulée ». Le sit-in s’est poursuivi jusqu’aux au dimanche matin, les prisonnières refusant de quitter la cour de la prison.

Après avoir été interrompu dans la période des élections, les exécutions ont repris et au moins 18 prisonnier.ères ont été exécuté.es en quatre jours, du 21 au 24 juillet. Ce mardi 30 juillet, les prisonnières de la prison d’Evin participeront, avec une quinzaine d’autres prisons, à la campagne « Non aux mardis de l’exécution » en menant une grève de la faim. Cette campagne s’organise pour la 27ème semaine dans une quinzaine de prison du pays.

Dossier(s): Monde arabe et Iran

Trois jours après les actes de sabotage coordonnés et ayant visé plusieurs lignes de TGV (dans la nuit du 25, 26 juillet), un militant a été arrêté ce dimanche 28 juillet. Il a été interpellé alors qu’il tentait de rentrer sur un site de la SNCF à Oissel ( Seine-Maritime ). On a retrouvé sur lui des clés d’accès à des locaux techniques de la SNCF, des pinces coupantes, des clefs universelles et de  littérature en lien avec « l’ultragauche ». Il a été placé en garde à vue à Rouen.

Depuis les actions de sabotage, la surveillance du réseau TGV à été renforcée par la mise en place d’un millier d’agents de maintenance la SNCF,  250 agents de la sureté ferroviaire, 50 drones, le survol d’hélicoptères de la gendarmerie.

Edit: La personne interpellé a été relâché. Il s’agissait d’un graffeur.

Samedi 27 juillet, Extinction Rebellion prévoyait une action de désobéissance civile contre le saccage social et environnemental causé par les Jeux Olympiques (JO) de Paris. Le rassemblement qui devait avoir lieu sur le pont des Arts a cependant été empêché par les forces de l’ordre qui ont procédé à 45 arrestations préventives.

Par ailleurs, une enquête a été ouverte suite à une plainte du Comité d’organisation des JO suite à des actions menées pour dénoncer le génocide à Gaza lors du match de football entre Israël et le Paraguay. Concrètement, l’hymne israélien a été sifflé et une banderole indiquant « Genocide Olympics » a été brièvement déployée avant d’être saisie par un agent de sécurité.

Cette enquête, ouverte par le parquet de Paris, utilise le délit de « provocation à la haine raciale aggravées » (se basant sur la stratégie politique bien connue d’assimiler les dénonciations du génocide à de l’antisémitisme). Elle a été confiée au groupe « Stade » de la direction de proximité proximité de l’agglomération parisienne. Celle-ci cherche à identifier un groupe d’une dizaine de supporters habillé tout en noir et visage partiellement dissimulé.

Une banderolle dénonçant le génocide en palestine lors du match Israël-Paraguay durant les JO de Paris

Une banderolle dénonçant le génocide en palestine lors du match Israël-Paraguay durant les JO de Paris

Depuis le 15 juin, l’armée turque a étendu ses opérations d’occupation dans les régions de guérilla du nord de l’Irak dans la province de Duhok. Depuis, des centaines de véhicules militaires, troupes et autres équipements lourds ont franchi la frontière avec le nord de l’Irak et ont été stationnés dans les zones de guérilla. Plus récemment, l’armée turque a aussi mis en place des points de contrôle et a procédé à des vérifications de passeports illégalement dans plusieurs villages de la région. En plus de cela le 25 juillet, “Parastin”, l’agence de renseignement du PDK et le service national de renseignement turc (MIT) ont établi un nouveau point de contrôle entre le centre de Duhok et la vallée de Qentara.

Face à cette intensification de l’offensive, le YJA Star (unités de femmes dans la guérilla) et le HPG (la guérilla du PKK) ont mené plusieurs attaques contre des soldats de l’armée turque au Kurdistan du Sud et bloqué l’avancée des forces d’occupation dans les zones stratégiques de la guérilla. L’installation d’un système de surveillance par caméra dans la zone de résistance de Girê Cûdî a été empêchée et le HPG a également rapporté deux actions de guérilla dans la région de Metîna. En parallèle de la résistance continue de la guerilla, les protestations de la population locale contre l’occupation par les forces turques se sont multipliées. À Behdinan, par exemple, les habitants ont bloqué une route pour protester contre l’offensive turque en cours et la collaboration du PDK. Certaines de ces manifestations ont été violemment dispersées par les forces peshmerga du PDK.

Depuis le 15 juin, l'armée turque a étendu ses opérations d’occupation dans les régions de guérilla du nord de l'Irak

Depuis le 15 juin, l’armée turque a étendu ses opérations d’occupation dans les régions de guérilla du nord de l’Irak

Le 25 juillet à 8h du matin, 7 agents de la police nationale cagoulés sont venus arrêtés à son domicile Carlos Ochoa, secrétaire général de l’Union des étudiants de Séville. Le motif de l’arrestation concernerait une série de dommages causés lors d’une manifestation dans une succursale de la BBVA située près de l’occupation étudiante en soutien à la Palestine à l’université de Séville. Il serait spécifiquement accusé d’un délit de dommage d’une valeur de 3 000 euros pour un graffiti contre le massacre à Gaza sur le guichet automatique de la banque. Tout au long de l’interrogatoire, accompagné de son avocat, il a invoqué son droit constitutionnel de ne pas témoigner. Il sera relâché finalement quelques heures plus tard.

L’occupation à L’université de Séville avait pris fin le 11 juin, suite à l’intervention policière contre des étudiant.es enfermé.es dans le bureau du recteur.

Dossier(s): Espagne

Mercredi 24, jeudi 25 et samedi 27 juillet, les organisations écologistes ( Just Stop Oil, Letzte Generation, The Last Generation) qui militent pour la fin des énergies fossiles d’ici 2030 ont mené des actions visant les aéroports en Europe et au Canada.

Ces actions ont perturbé pendant plusieurs heures le fonctionnement des aéroports de Francfort, Heathrow, Barcelone, Cologne, Genève, Zurich, Vienne, Oslo, Helsinki, Montréal, menant à des annulations ou retards des avions, les accès au terminaux, le bloquage des contrôles de sécurité, refusant de s’assoir  tout en parlant de réchauffement climatique aux autres voyageurs avant le décollage d’un avion vers Rome.

Les militants  climatiques se sont introduit sur les pistes en découpant les grillages, arrivant à pieds, en vélo ou encore en skate-board, les forces de l’ordre ont procédé à de multiples arrestations, 9 à Londres, 9 à Helsinki, 5 à Barcelone, 5 à Zurich et Genève, 4 à Vienne, 3 à Montréal , aucune à Oslo

Pakhshan Azizi, une militante kurde connue pour son travail pour les droits des femmes avait été arrêtée le 6 juillet 2023 avec des membres de sa famille. Emprisonnée depuis, elle a été condamnée à mort ce mardi 23 juillet par le tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran pour appartenance au Parti de la vie libre du Kurdistan (PJAK). Pendant son année d’emprisonnement à la prison d’Evin, Pakhshan Azizi a subi de la torture physique et psychologique dont 5 mois d’isolement.

Le 14 juillet, Sharifeh Mohammadi, une militante syndicaliste avait été, elle aussi, condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire islamique de Rasht (voir notre article ici).

Actuellement, une autre militante kurde, Warisheh Moradi attend sa condamnation. Arrêtée à Sine (Sananda) il y a près d’un an, elle est poursuivi pour appartenance à la Société des femmes libres du Kurdistan oriental (KJAR).