La police biélorusse a arrêté dimanche des centaines de personnes qui manifestaient en scandant « Je sors », les derniers mots connus d’un manifestant décédé la semaine dernière. La police a utilisé des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des grenades paralysantes pour disperser la foule qui manifestait contre le président Alexandre Loukachenko. Les rassemblements ont connu un regain depuis la mort de Roman Bondarenko, un manifestant victime de violences policières. Roman Bondarenko a été arrêté après des affrontements avec des hommes en civil qui tentaient d’arracher des rubans aux couleurs du mouvement d’opposition contre Loukachenko. Depuis le début de la contestation, au moins quatre personnes sont mortes lors de manifestations ou après leur interpellation mais d’autres décès suspects laissent présager un bilan plus lourd.

Nouvelles manifestations et nouvelles arrestations en Biélorussie

Nouvelles manifestations et nouvelles arrestations en Biélorussie

Face à la répression des manifestations pacifiques exercée par le gouvernement d’Alexandre Loukachenko, des dirigeant·e·s de l’opposition ont appelé à une grève nationale qui a débuté  le 26 octobre. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades incapacitantes et des balles en caoutchouc directement et à faible distance sur des manifestant·e·s pacifiques. Les protestataires qui fuyaient ont été pourchassés, frappés, et visés par des tirs. Le 26 octobre, des personnes travaillant à Grodno Azot, l’une des plus grandes entreprises de produits chimiques du pays, ont été arrêtées alors qu’elles étaient sur le point de participer à une grève. La police a commencé à les arrêter dès 7 heures du matin. Plus de 100 personnes ont été arrêtées en raison de cette grève. Le 25 octobre, à Minsk, la police a tiré des balles en caoutchouc et des grenades incapacitantes sur un rassemblement pacifique d’environ 100 000 personnes. Viasna a indiqué que plus de 300 personnes ont été arrêtées à Minsk et dans d’autres villes du pays pour avoir participé à ces rassemblements pacifiques.

Deux activistes anti-guerre qui avaient peint à la bombe des crucifix rouges sur la piste de l’aéroport de Shannon en 2016 ont été acquittés de dommages criminels illégaux. Ils protestaient contre l’utilisation de l’aéroport par l’armée états-unienne. Après un procès de neuf jours à la Dublin Circuit Criminal Court, le jury de onze hommes et une femme a mis un peu moins de deux heures pour rendre des verdicts unanimes de non-culpabilité sur les deux chefs d’accusation. Le jury a pris en compte les motivations des deux activistes.

Deux activistes anti-guerre acquittés après une action à l'aéroport

Deux activistes anti-guerre acquittés après une action à l’aéroport

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Des membres de Saoradh (un parti politique proche la Nouvelle IRA) se sont affrontés avec la police alors qu’ils manifestaient à Derry samedi. Le groupe républicain affirme que Santander a fermé les comptes bancaires de plusieurs de ses membres à la demande du MI5. Des manifestations similaires devant les succursales de la banque à Belfast et Newry se sont déroulées pacifiquement. Quatre personnes ont été arrêtées dans les affrontement de Derry.

Affrontements entre militant·es républicains et police devant les banques de Santander

Affrontements entre militant·es républicains et police devant les banques de Santander

Dimanche après-midi, une foule immense s’est encore réunie à Minsk pour réclamer le départ du président Alexandre Loukachenko, mais la police a tout fait pour empêcher les différents cortèges de se regrouper, bloquant des rues et intervenant en force en amont pour disperser certains groupes. Des canons à eau et des grenades assourdissantes ont été utilisés à Minsk pour la première fois depuis les manifestations qui ont eu lieu les jours suivant le scrutin, lorsque des milliers de personnes furent arrêtées, des dizaines blessées et une poignée tuées. Depuis, les heurts à Minsk avaient été sporadiques. Des vidéos ont montré de nombreuses arrestations violentes, par les policiers anti-émeutes ou par des hommes en civil armés de matraques, le visage masqué. Ailleurs dans le pays, des manifestations importantes ont également eu lieu.

Le Tribunal administratif du district de Kiev vient d’interdire à un candidat du Parti Communiste d’Ukraine de participer aux élections municipales. Pourtant, pour le moment, le Parti communiste n’est pas interdit, il est inscrit au registre national des partis politiques, est enregistré, fait rapport trimestriellement aux autorités fiscales, y compris sur les questions de lutte contre la corruption, mène des activités politiques et dispose d’un organe d’information sous la forme d’un site Internet. Néanmoins, il lui est interdit de participer aux élections locales sur la base des dispositions de la loi sur la décommunisation.

Le président de Derry de Saoradh a comparu devant le tribunal, lundi 28 septembre, avec trois autres hommes, à la suite des affrontements à l’extérieur de la prison de Maghaberry. Le président était accusé de trouble à l’ordre public tandis que les trois autres étaient accusé de participation à une émeute. Par ailleurs, deux des militant·es, comparaissant individuellement à Lisburn Magistrates Court depuis leur garde à vue via une vidéo-conférence, étaient également accusés de possession de feux d’artifice sans permis.

Ce procès entre dans le cadre d’une manifestation qui s’était déroulée, le samedi 26 septembre devant la prison de Maghaberry. Cette manifestation, regroupant 200 personnes avait pour but de soutenir le docteur Hijjawi Bassalat, en grève de la faim contre son isolement forcé dans le module de Foyle House dans la prison de Maghaberry (voir notre article). Elle avait donné lieu à des affrontements avec la police. Les quatre militant·es ont été libérés moyennant une caution de 500 £ à condition qu’ils vivent dans des adresses approuvées par la police, se présentent à la police trois fois par semaine et « ne doivent pas être à moins de 100 mètres d’une manifestation notifiée ou non ». Les affaires ont toutes été renvoyées au 26 octobre.

Plusieurs militants du Saoradh en procès suite à une émeute devant la prison de Maghaberry

Plusieurs militants du Saoradh en procès suite à une émeute devant la prison de Maghaberry

 

Trois policiers ont été bénis lors d’une manifestation à Sofia mardi 22 septembre, fête de l’Indépendance bulgare, les participants réclamant «une indépendance par rapport à la mafia» et exigeant la démission du gouvernement. Près de 10.000 personnes se sont rassemblés dans la capitale et des manifestations antigouvernementales se sont tenues dans plusieurs villes de province. « Démission! », « Mafia », scandaient les manifestants à Sofia dont beaucoup de jeunes, faisant un bruit assourdissant aux vouvouzélas devant le siège du gouvernement. En début de la soirée, des pétards, des pierres et des bouteilles ont été jetés sur trois cordons de policiers munis de gilets anti-balles, armés de matraques et de boucliers, protégeant le bâtiment historique du parlement. La police a repoussé des manifestants à plusieurs reprises. Trois policiers ont été bénis par des pavés, selon la direction de la police. 126 manifestants ont été arrêtés.

Ces manifestations quotidiennes contre la corruption se tiennent à Sofia depuis deux mois et demi, rassemblant des protestataires de différents milieux et de toutes tendances politiques. Pays le plus pauvre de l’Union européenne, la Bulgarie en est aussi le membre le plus corrompu. La manifestation de mardi était qualifiée par les organisateurs de la « troisième journée de la Grande insurrection populaire ». La première journée, le 2 septembre, a été marquée par des affrontements qui avaient fait près de 200 blessés (voir notre article). Au pouvoir depuis presque dix ans, le Premier ministre de centre droit Boïko Borissov dont le mandat expire en mars refuse de démissionner « au nom de la stabilité du pays » dans le contexte de la crise liée au Covid-19.

Affrontements à Sofia

Le Dr Issam Hijjawi Bassalat et des prisonniers républicains irlandais ont entamé une grève de la faim le 16 septembre pour protester contre l’isolement du Dr Hijjawi Bassalat par les autorités pénitentiaires (voir notre article). Plus de 50 prisonniers ont rejoint cette grève dont 20 détenus à la prison de Maghaberry à Co Antrim et 21 détenus à la prison de Portlaoise. Par ailleurs, 3 prisonnières républicaines, Mandy Duffy, Sharon Jordan et Christine Connor, actuellement détenues au Hydebank Wood College et à la prison pour femmes, ont rejoint la grève hier.

Sharon Rafferty, Mandy Duffy et Christine Connor

Sharon Rafferty, Mandy Duffy et Christine Connor

Jeudi 3 septembre, Gavin McKenna, membre du Sinn Féin Poblachtach, a été arrêté par des membres lourdement armés du RUC/PSNI (la police d’Irlande du Nord) alors qu’il se rendait au travail. Sa maison a également été soumise à un raid brutal des forces de la Couronne. Le lendemain, il a été accusé d’avoir coordonné un « attentat » au cocktail Molotov contre la police. Il s’est vu refuser la libération sous caution et a été renvoyé à la prison de Maghaberry avec trois autres personnes. Gavin McKenna a été détenu à l’isolement à Maghaberry pendant 14 jours avant d’être transféré non pas dans l’aile républicaine de Roe, mais à Bann House, qui abrite des prisonniers loyalistes et non politiques. Il a été fouillé à nu et agressé par des gardiens de prison.

Ses seuls contacts avec l’extérieur ont été deux appels téléphoniques et un appel Zoom en 14 jours, dont l’un a pris fin au bout de quelques minutes. Il a demandé à voir le médecin car il souffre d’un ulcère d’estomac pour lequel il prend des médicaments. Sa demande a été rejetée et il s’est également vu refuser des médicaments, ce qui a entraîné de graves vomissements chaque nuit.

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

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