L’Association irlandaise de défense des prisonniers républicains (IRPWA) a récemment dénoncé des agressions commises contre des prisonniers républicains à la prison de Maghaberry, ainsi que la résistance qui en a découlé, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’établissement. Parmi les victimes, les détenus républicains Shea Reynolds et Gavin Coyle ont été violemment traînés hors de leur cellule et soumis à une fouille à nu le 23 octobre dernier. Par la suite, ils ont été placés en isolement. En réponse à ces mauvais traitements, plusieurs prisonniers républicains ont décidé de se mobiliser en refusant les ordres pour protester contre les abus continus et les conditions de détention à Maghaberry. En réaction à cette mobilisation, les autorités pénitentiaires ont déployé plus de 100 gardiens en tenue antiémeute.

Ilya Shakursky a été transféré dans la prison de Penza le 28 octobre dernier. Le 29 octobre, il a été placé à l’isolement pendant sept jours, et le 5 novembre, sa peine a été prolongée de 14 jours supplémentaires. Militant anarchiste et antifasciste, il a été arrêté dans le cadre de l’affaire dite Network Case lancée en Russie en 2017, visant un groupe d’activistes accusés par le FSB d’avoir formé une « organisation terroriste ». Le 10 février 2020, Shakursky était condamné à 16 ans de prison (voir notre article).

Jon est le quatrième prisonnier à se joindre aux actions de grève de la faim qui ont lieu dans les prisons britanniques (voir notre article). Jon est en détention provisoire depuis le 3 juillet 2025, car il est accusé d’avoir participé à une action qui a mis hors service deux avions militaires. Les quatre grévistes de la faim exigent la libération immédiate sous caution des 33 prisonniers de la cause palestinienne détenus dans les prisons britanniques, mais aussi la fermeture des usines du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems ou encore la fin de l’interdiction du groupe Palestine Action.

Défenseur des droits humains et organisateur de la Pride de Pécs, Géza Buzás-Hábel fait l’objet de poursuites pénales pour avoir organisé une marche des fiertés interdite. Malgré l’interdiction des autorités, 7 000 à 8 000 personnes avaient défilé le 4 octobre dernier pour défendre les droits LGBTQIA+. Le 28 octobre, il a été interrogé comme suspect par la police dans le cadre d’une enquête criminelle pour « rassemblement illégal ».  Il risque jusqu’à un an de prison.

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Lundi 3 novembre, Prisoners For Palestine annonce que Heba Muraisi est la troisième prisonnière pro-palestinienne à se joindre à la grève de la faim tournante et collective (voir notre article). Accusée d’avoir causé des dommages au plus grand fabricant d’armes israélien Elbit Systems dans le cadre de l’affaire des Filton 24, elle risque jusqu’à deux ans de détention provisoire avant son procès, ce qui dépasse largement la durée maximale de six mois prévue pour la détention préventive. D’origine yéménite et dont la famille vit à Gaza, elle a souvent été prise pour cible par les autorités pénitentiaires et placée à l’isolement pour avoir manifesté son soutien à la Palestine. Collectivement, les grévistes de la faim réclament leur libération sous caution, le droit à un procès équitable, l’accès au courrier et la levée de l’interdiction de Palestine Action.

En juillet 2025, la police néerlandaise a fait une descente au domicile d’un militant de l’organisation maoïste Communistisch Comité van Nederland.  Il a été arrêté dans son lit, transporté à l’autre bout du pays, à Dordrecht, et détenu pendant 18 heures. Il est accusé de sédition pour avoir dénoncé le rôle des entreprises opérant aux Pays-Bas dans le génocide en cours en Palestine. Par ailleurs, l’État néerlandais a imposé des interdictions de circulation temporaires, notamment d’entrer dans les zones entourant les entreprises Fokker GKN et Maersk. Il passera en jugement le 4 novembre 2025.

Dimanche 2 novembre à la prison de Bronzefield, Qesser Zuhrah (à gauche sur la photo) et Amu Gib ont refusé de s’alimenter. Ce sont les deux premières personnes mobilisées du groupe « Prisonniers pour la Palestine » qui commencent une grève de la faim tournante. Celle-ci débute à l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917 qui a acté le soutien britannique au projet sioniste. Iels protestent contre leur détention provisoire dans le cadre de l’affaire dite des Filton 24 (voir notre article) et une autre action de Palestine Action, les mauvais traitements qu’iels subissent en prison et revendiquent plusieurs choses, dont le droit à un procès équitable et l’abandon de toutes les charges liées au « terrorisme ». Cette mobilisation débute deux semaines avant l’ouverture du premier procès des Filton 24, le 17 novembre. Iels sont poursuivi·es suite à une action contre une usine du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems organisée par Palestine Action, une campagne qui a été depuis désignée comme « organisation terroriste » (voir notre article). Au total, 33 prisonnier·es de la cause palestinienne sont actuellement en détention provisoire au Royaume-Uni.

Dans un communiqué publié depuis la prison de Bronzefield, annonçant le début de sa grève de la faim, Qesser a déclaré : « Pendant quinze mois, nous, prisonnier·es pour la Palestine, avons mis à l’épreuve ce “système judiciaire”. Pendant quinze mois, nous avons vu Elbit Systems, l’entité sioniste, et notre gouvernement bafouer la justice et prolonger notre incarcération, exigeant que nous renoncions à notre cause en échange de notre liberté. Aujourd’hui, nous sommes contraints de confronter ceux qui refusent de nous regarder en face avec le fondement même de l’humanité qu’ils nient reconnaître en nous : notre vie et notre droit à la vie. »

La solidarité continue lors du procès de l’antifa emprisonnée Maja en Hongrie alors que plusieurs antifascistes sont également sous le coup de procédures judiciaires dans le cadre de l’affaire de Budapest, comme le cas de Zaid en France (voir notre article) ou celui des 7 antifascistes de Dresde (voir notre article). Durant les cinq derniers jours du procès, fin septembre et début octobre, des manifestations de soutien ont eu lieu devant le tribunal de Budapest. Elles ont été entravées sur décision du juge qui a interdit l’utilisation de haut-parleur. Son comité de soutien a d’ors et déjà annoncé que d’autres manifestations auront lieu aux dates d’audience des 14, 16, 19 et 22 janvier, cette fois-ci avec des haut-parleurs. En particulier, des bus sont organisés depuis plusieurs villes allemandes afin de participer à un rassemblement de soutien le 22 janvier, jour du verdict du procès (voir ici).

Du 24 novembre au 12 décembre prochain, l’Anarchist Black Cross (ABC) de Bristol organise un mois de solidarité pour Taylor. Homme transgenre issu de la classe ouvrière, il a passé 14 ans en prison puis s’est suicidé en juillet 2022 après des années de négligence et de désespoir. Taylor était un camarade apprécié de l’ABC, membre du Comité d’Organisation des Travailleurs Incarcérés (IWOC) et membre d’un réseau international de résistance aux brutalités du système carcéral. L’enquête sur la mort de Taylor débutera le 24 novembre 2025. À cette occasion, un appel à l’action et la solidarité a été lancé afin de soutenir la lutte des prisonniers (voir ici).

À l’aube du 20 juin 2024, Jennifer Kowalski, 29 ans, et Cole Macdonald, 23 ans, du groupe Just Stop Oil, ont cisaillé le grillage de l’aéroport de Stansted, au nord-est de Londres, pour accéder à la zone de stationnement des avions privés, armées d’extincteurs remplis de peinture orange. Elles espéraient attirer l’attention sur le bilan carbone de Taylor Swift, à l’occasion de sa tournée dans la capitale britannique. Avant même sa monumentale tournée des “Eras”, qui s’est échelonnée en 2023 et 2024 dans le monde entier, Taylor Swift avait été classée “célébrité la plus pollueuse de l’année” par l’agence de marketing Yard, avec 170 vols en sept mois. Mais le jet privé de Taylor Swift ne s’y trouvait pas à ce moment-là et les deux militantes ont aspergé de peinture deux avions appartenant respectivement à une compagnie d’assurances et à un groupe d’investissement. Elles ont été condamnées lundi à des peines de prison avec sursis : cinq mois pour Jennifer Kowalski, déjà condamnée pour des manifestations en Écosse, assortis d’une amende de 480 livres (550 euros), et six semaines pour Cole Macdonald. Le groupe Just Stop Oil a annoncé en mars l’arrêt de ses actions-choc (voir notre article) qui ont régulièrement valu des peines de prison à ses militant·es.