Il risquait 5 ans de prison, vêtu d’une robe de bure brune, au cœur des mobilisations écologistes et anticapitalistes, à Notre-Dame-des-Landes, à Lützerath ( voir notre article ici) ou à Sainte-Soline ( ici ) , il était devenu une célébrité mondiale. Janvier 2023, dans le cadre d’une lutte contre un projet minier destructeur, il avait poussé de façon taquine des policiers allemands alors qu’ils étaient embourbés dans un champ. Une scène burlesque, ridiculisant les forces de répression. La vidéo de cette action avait été vue des millions de fois. Le «moine de Lützerath» était devenu un mythe que la police devait absolument éteindre. Des policiers de toute l’Europe ont enquêté pour trouver son identité. Loïc,  militant écologiste, habitant de Nancy, est finalement retrouvé.

Après la mobilisation de Sainte-Soline, il avait été interpellé par la police anti-terroriste française et envoyé en prison à plusieurs centaines de kilomètres de chez lui.
En Allemagne, pour la bousculade dans la boue, s’organise un procès en deux temps : une première audience le 22 janvier 2025, où il a lu une longue déclaration pour expliquer son geste, une deuxième audience le 5 février, consacrée à l’audition des policiers embourbés et la condamnation.
Finalement, Loïc est condamné à verser une indemnité journalière de 30 euros durant 140 jours soit un total de 4.200 euros d’amende. Une somme importante, mais il échappe à la prison.

Les manifestations pro-palestiniennes à Berlin subissent une nouvelle attaque, les slogans et chants en arabe sont désormais interdits sous le prétexte de lutter contre l’antisémitisme. La police s’appuie sur des déclarations non fondés. Une fausse information signée d’un journaliste du journal Bild a affirmé qu’un cortège pro-palestinien scandait  « Quiconque possède une arme doit tirer sur les Juifs ou la remettre au Hamas ». Sauf que cela n’a pas été démontré par les services d’observations des autorités. La police berlinoise en a pourtant profité pour interdire les slogans en arabe. Kai Wegner, maire de Berlin, envisage dans le futur une interdiction totale des manifestations pro-palestiniennes. En Allemagne, soutenir la Palestine devient un délit, et la liberté d’expression un vague souvenir.

Traduction en arabe du nom Palestine

Le marquage d’une piste cyclable par des militants d’Extinction Rebellion sous le couvert d’une enquête tout azimuts. Une personne suspectée d’être un militant influent d’Extinction Rebellion vient d’être mise en garde à vue ce 30 janvier, son avocat dénonce une recherche de preuves disproportionnée et trop intrusive. Surveillance rétroactive de télécommunications pour localiser les portables, ordre de dépôt des extraits bancaires et des déclarations fiscales, recherche des achats effectués dans des grands magasins avec photos des articles concernés, analyse de la vidéosurveillance d’un commerce, informations sur toutes les réservations effectuées auprès de la compagnie EasyJet ou encore demandes d’adresses et contenus e-mails à Google et Microsoft avec commissions rogatoires internationales à la clé. En réalité, ces investigations tout azimuts, ordonnées par le très motivé procureur Walther Cimino, visent à démasquer les activistes du climat ayant tracé une piste cyclable de couleur jaune sur le bitume genevois.

Fin 2024, une investigation numérique a démontré que les autorités serbes avaient illégalement installé des logiciels espions IMSI-catchers, achetés aux Suisses pour une valeur de deux millions de francs suisses en 2023, sur des dizaines de téléphones appartenant aux opposants. Amnesty International parle d’une surveillance systématique, probablement menée à grande échelle contre la société civile. Ces logiciels ont permis d’aspirer des photos, des messages et d’activer caméras et micros pour espionner les cibles.

Des activistes et des journalistes ont été convoqués par la police pour des entretiens dits «informatifs », les opposants étaient interrogés sans motif clair. Les personnes convoquées devaient remettre leur téléphone portable à l’entrée. Pendant les entretiens, la police installait des logiciels espions sur les appareils. Selon le rapport d’Amnesty International, le produit israélien Pegasus et le logiciel de surveillance Novispy développé par la Serbie ont été utilisés.

Des syndicats, des organisations de défense des droits humains et plusieurs parlementaires ont dénoncé les actions de la police londonienne contre les manifestations pro-palestiniennes, des actions qualifiées de « répression barbare et préoccupante ». Les pressions contre la police londonienne se sont intensifiées après son intervention violente lors de la manifestation du 18 janvier au centre de Londres. Plus de 70 personnes, dont des figures proue de l’organisation du rassemblement, ont été arrêtées et le nassage avait été l’occasion de brutalités policières y compris contre des enfants, des femmes enceintes et des personnes âgées.

Plusieurs leaders syndicaux britanniques ont adressé une lettre à Yvette Cooper, ministre de l’Intérieur, exigeant une enquête indépendante sur ces violences policières. Cette demande s’ajoute aux requêtes précédentes formulées par des parlementaires, des juristes et le Comité des Palestiniens de Grande-Bretagne auprès du gouvernement. Une nouvelle manifestation de soutien à la Palestine est prévue pour le 15 février.

La Suède a mis au point une technologie militaire qui permet à un seul opérateur de contrôler 100 drones en même temps. Le ministère de la défense a révélé  il y a deux semaines que les dernières technologies d’essaimage seront présentées lors du prochain exercice Arctic Strike. Il a fallu cinq ans pour que le projet aboutisse, un seul soldat peut maintenant contrôler simultanément jusqu’à 100 drones pour recueillir des renseignements. L’essaim de drones est capable d’effectuer plusieurs tâches à la fois, il peut trouver, localiser et identifier des objets hostiles, des personnes. Les drones de l’essaim peuvent se répartir les tâches. Ils rentrent à leur base et rechargent leurs batteries en cas de besoin et retournent ensuite à leur tâche.

Mardi 28 janvier, 6 heures du matin, expulsion surprise de l’Antiga Massana, une ancienne école transformée en centre social depuis 2020, par la police de la Guàrdia Urbana et des Mossos d’Esquadra. Bien que le bâtiment ait été vidé de ses occupants avant l’arrivée des forces de l’ordre, une centaine de personnes s’étaient mobilisées pour protéger les lieux. Lors de cette opération, de violents affrontements ont éclaté, cinq personnes ont été arrêtées et 19 agents des Mossos d’Esquadra ont été légèrement blessés. Parmi les manifestants, une cinquantaine d’entre eux ont été blessées, certains souffrent de plaies à la tête et d’autres de diverses fractures.

Ali Abunimah, journaliste américo -palestinien, directeur du site « Electronic Intifada » a été appréhendé à Zurich. La plateforme publie des contenus qui critiquent les politiques israéliennes et soutient les droits des Palestiniens. Le journaliste a été arrêté brutalement samedi 25 janvier après-midi en pleine rue, juste avant une conférence prévue dans la ville. La police a justifié cette détention par une interdiction préalable d’entrée sur le territoire, pourtant, il avait été autorisé à y séjourner après avoir été interrogé pendant une heure par la police vendredi à l’aéroport de Zurich.

Connu pour son engagement en faveur de la cause palestinienne, son interpellation a suscité une vague de soutien. Son arrestation semble s’inscrire dans le cadre d’une réaction de plus en plus vive des gouvernements occidentaux contre les expressions de solidarité avec le peuple palestinien et porte atteinte à la liberté d’expression. Ce lundi soir, il a été été emmené à l’aéroport menotté avant d’être placé dans un avion à destination d’Istanbul. Il n’a pas été informé des charges dont il était accusé, et a été maintenu en « détention administrative » durant trois jours.

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De violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont eut lieu dimanche 26 janvier, en marge des rassemblements de protestation à Athènes et Thessalonique. Les victimes, les politiciens de l’opposition et les syndicats avaient appelé à manifester, ils dénoncent les mensonges du gouvernement suite à un grave accident de train qui avait eu lieu près de la localité de Tempi, une collision frontale entre un train de marchandises et un train interurbain le 28 Février 2023, faisant 57 morts et 85 blessés. Le gouvernement a tout fait pour se dédouaner de sa responsabilité mettant cette charge sur le conducteur. Les forces de l’ordre ont réprimé les manifestations, faisant usage de gaz lacrymogènes et de coups de matraque, les manifestants ont répondu par des jets de cocktails Molotov et des jets de pierres. Des rassemblements de protestation ont également eu lieu dans de nombreuses autres villes grecques. Une personne a été arrêtée à Athènes.

Michel Brandt, ancien député du parti Die Linke, a été condamné à une amende de 900 euros par le tribunal régional de Karlsruhe, lors de son procès en appel qui s’est terminé  jeudi. Le bureau du procureur avait accusé Brandt d’avoir posté des photos sur les réseaux sociaux ou les drapeaux du KCK et du PKK étaient visibles à l’arrière-plan. Ces photos avaient été prises lors des rassemblements en 2019.

Les procédures contre Brandt se déroulent depuis des années. Il a fait appel d’une sanction par le bureau du procureur pour 14 000 euros émise en 2021, et s’est tourné vers le tribunal de district. Avec un acquittement partiel, l’amende a été réduite à 4 700 euros en 2022. Brandt a ensuite fait appel de cette décision. Lors de la première audience au tribunal régional en janvier 2023, le juge a suggéré que la procédure soit abandonnée, mais le bureau du procureur avait rejeté la demande.