Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

A l’appel d’organisations syndicales et civiles une foule s’est rassemblée jeudi dans la matinée dans le centre ville de Paramaribo . Le taux des changes n’en finit plus de dégringoler au Surinam, ce qui provoque un violente hausse des prix des denrées alimentaires et des combustibles et carburants. Ce jeudi était aussi celui de l’examen de la situation du pays par le FMI, qui impose comme toujours des mesures drastiques dont souffre la population. Vers midi, les manifestants ont pris pour cible l’Assemblée Nationale, en dépavant les trottoirs et jetant des pierres vers l’intérieur du Parlement. Ils ont forcé l’enceinte et commis des dégradations. La foule s’est ensuite rassemblée derrière un camion faisant office de podium pour essayer de descendre vers le Bureau du Président. Les forces de l’ordre police et armée faisaient barrage, pour les en empêcher, ce qui a galvanisé la colère des manifestants. Vers 12h30, ils ont caillassé les forces de police. Ces derniers ont répliqué en mettant la foule en joue avec leurs armes automatiques. A 13h30, la police à donné le signal de la charge avec des rafales d’armes automatiques tirées en l’air, l’utilisation des gaz lacrymogènes et une charge à la matraque. Le vent était en faveur de la police, qui a pu disperser la foule. Un coup de feu a été tiré sur un pneu avant du camion-podium, l’immobilisant. Par ces manœuvres, la police a repris la maîtrise du terrain.

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Le Liban connaît une crise économique terrible, et la vacance du pouvoir aggrave la situation (le Parlement, divisé, a échoué à élire un président à onze reprises). Depuis 2019, la livre libanaise a perdu plus de 95 % de sa valeur par rapport au dollar, ce qui se traduit par une hausse des prix des produits de base, dans un pays où plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les épargnants n’ont plus accès à leurs économies bloquées dans des banques, qui ont restreint les retraits et transferts d’argent. Ils sont condamnés à voir leur épargne fondre (il y a deux semaines 60 000 livres libanaises valaient un dollar, hier, il en fallait 80 000 pour un dollar.) Dans le quartier de Badaro à Beyrouth, des manifestants ont attaqué les façades d’au moins quatre banques et brûlé des pneus devant celles-ci. Les manifestants se sont ensuite regroupés devant la maison d’un banquier dans la banlieue de Beyrouth. La veille, mercredi, en réaction à la détérioration de leurs conditions de vie, des dizaines de chauffeurs de taxi ont bloqué la route devant le ministère de l’Intérieur à Beyrouth pour protester contre la baisse de leurs revenus.

Hier jeudi, 16 février, avant la grosse manifestation syndicale, un appel à défiler dans Paris avec les lycéens et étudiants avait été lancé. Cette manifestation non déclarée a commencé à 11H dans le Quartier latin, à la Sorbonne. Lycéens et étudiants sortent les banderoles, dressent un ersatz de barricade. La manifestation a pour destination la fac de Tolbiac occupée par les étudiants en lutte. Mais elle n’ira pas jusque-là. En effet, les jeunes, accompagnés de plusieurs journalistes, se retrouve cerné par les policiers, sur la place Docteur-Navarre. Des agents des compagnies d’intervention bloquent toutes les rues, ils contrôlent 25 personnes présentes et embarquent dans les camionnettes de police. La préfecture de police de Paris a justifié cette intervention en invoquant un «groupement en vue de commettre des violences et dégradations». Quant au campus de Tolbiac, occupé la nuit dernière par les étudiant.e.s en lutte, est désormais cerné de CRS.

Les occupants du centre autogéré « Koch Areal », ce grand squat de Zurich qui a succédé au « Binz » en 2013, avaient jusqu’à mercredi pour quitter les lieux. Entre 100 et 150 personnes occupent cette ancienne fabrique dans le quartier d’Albisrieden, à l’ouest de la ville. Sur la place où se dresse la bâtisse, la ville prévoit de construire 300 à 340 logements, une école, des bureaux et un espace vert. Des occupants ont allumé un feu et érigé des barricades avec des conteneurs pendant la nuit. Les pompiers et des dizaines de policiers antiémeutes, appuyés par un hélicoptère, ont été dépêchés sur place au petit matin. Ils ont été attaqués par des engins pyrotechniques, des jets de pierres et de bouteilles. Les forces de l’ordre ont utilisé des balles en caoutchouc et des substances irritantes contre les défenseurs du Koch. Au moins une personne a été arrêtée dans la matinée.

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La cour d’appel de Paris a infirmé mardi le non-lieu dont a bénéficié une policière accusée d’avoir éborgné par un tir de LBD David Breidenstein, un Gilet jaune, lors d’une manifestation en mars 2019 à Paris. La chambre de l’instruction a renvoyé le dossier au juge d’instruction. Lors d’une audience à la cour d’appel le 16 janvier, en présence de David Breidenstein et d’un rassemblement de Gilets jaunes mutilés, le parquet général de la cour d’appel de Paris avait requis la confirmation du non-lieu. Les faits remontent au 16 mars 2019 lors d’une manifestation sur les Champs-Élysées, lorsque cette policière de la BAC de Paris a tiré à 15 reprises avec son LBD, notamment sur le lieu et au moment de la blessure de ce Gilet jaune. Elle s’est dite « sûre » de n’avoir pas touché David Breidenstein « puisque je n’ai pas tiré dans la partie supérieure du corps et il n’était pas en train de nous jeter un projectile ». Les vidéos du 16 mars, filmées par la caméra de son LBD, ont été effacées… Pour la juge à l’origine du non-lieu rendu en juillet, l’enquête établissait que la policière devait être considérée comme l’auteur du tir, mais qu’au moment de celui-ci, « les policiers présents se trouvaient exposés à des violences, menaces et voies de fait qui justifient l’usage des LBD ». David Breidenstein marchait pourtant tranquillement sur les Champs-Élysées, « éloigné des personnes violentes », lorsqu’il avait été atteint.

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Samedi 11 février, à 9 h 45, dans les environs du village de Natividad, à La Convención (Cuzco), dans la vallée des fleuves Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM), huit membres de la police nationale ont été pris en embuscade par les guérilleros du Parti communiste militarisé du Pérou marxiste-léniniste-maoïste (MPCP-MLMPM). L’embuscade a été tendue en représailles à l’opération « Patriote », menée entre le 11 et le 17 août 2022, qui a représenté la plus grande offensive militaire au cœur de la vallée des fleuves Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM), et le coup le plus dur porté aux guérillas maoïstes ces dernières années. Les policiers circulaient dans un pick-up 4×4 lorsqu’ils se sont dfait mitrailler. Le véhicule a versé. Les guérilleros se sont emparés des armes des policiers avant de partir. Sept policiers ont été tués, et un capitaine de la police, quoique blessé, a survécu à l’attaque.

Depuis un an, les autorités saoudiennes intensifient leur répression ciblant les personnes qui se servent des espaces en ligne pour critiquer le régime. 15 personnes ont été condamnées en 2022 à des peines d’emprisonnement comprises entre 10 et 45 ans, uniquement pour des activités pacifiques en ligne. L’augmentation spectaculaire de la durée des peines de prison prononcées par le Tribunal pénal spécial fait suite à la nomination d’un nouveau juge à la présidence du tribunal en juin 2022. Cet homme faisait partie de la délégation envoyée par les autorités saoudiennes à Istanbul en octobre 2018 pour « nettoyer » les preuves de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, démembré au consulat saoudien…

Ces poursuites récentes coïncident avec des révélations selon lesquelles il a infiltré Twitter afin de recueillir des informations sur les dissident·e·s. En décembre 2022, un tribunal américain a déclaré l’ancien manager de Twitter Ahmad Abouammo coupable d’espionnage au profit de l’Arabie saoudite, l’accusant d’avoir accédé à, surveillé et transmis des informations confidentielles et sensibles susceptibles de permettre d’identifier et de localiser les utilisateurs de Twitter présentant un intérêt pour la famille royale saoudienne. D’après l’acte d’inculpation, Ahmad Abouammo a fourni les noms et les informations de comptes Twitter « publiant des informations critiques ou embarrassantes pour la famille royale saoudienne et le gouvernement de l’Arabie saoudite ». En outre, cet acte indique qu’un responsable saoudien a communiqué avec Ahmad Abouammo pour lui demander de supprimer le compte Twitter d’un utilisateur qui avait « publié des informations critiques sur la famille royale saoudienne et un membre de cette famille » et de lui transmettre des informations personnelles sur ce compte.

 

 

Alors que le manque de moyens des services de secours turcs est mis en lumière par le récent tremblement de terre, manque de moyens qui a coûté la vie à des milliers de citoyen.ne.s, l’armée turque continue de mener des attaques contre les zones contrôlées par le PKK dans le sud du Kurdistan (nord de l’Irak). Et ceci alors que le commandement des forces armées du PKK, les Forces de défense du peuple (HPG) a décidé l’arrêt de toute opération offensive en raison du tremblement de terre. Rien qu’à Amêdî,  les militaires turcs ont effectués des dizaines d’attaques. La plupart des attaques étaient dirigées contre les positions de la guérilla dans la région de Çemço. Ici, ainsi que dans le massif de Girê Cûdî, le HPG a enregistré au moins 38 bombardements d’artillerie et de chars, et la zone a également été bombardée quatre fois par des hélicoptères de combat. Dans les environs du village voisin de Sîda, l’armée turque a mené des attaques à l’arme lourde. En outre, la zone a été attaquée avec des bombes non conventionnelles. Si elle s’est interdite des opérations offensives, la guérilla n’a pas renoncé à se défendre, et c’est ainsi que deux soldats turcs ont été tués, et un troisième a été blessé, par les tirs des snipers du HPG.

Sniper des HPG

Les forces d’occupations israéliennes (des membres des unités d’élite Duvdevan et du bataillon de reconnaissance de la brigade Golani), ont mené un raid à l’intérieur de Naplouse pour y capturer Abdel Kamel Jouri et Osama Taweel. Ces deux résistants sont membres du groupe « La Fosse aux lions » et étaient recherchés pour l’attaque à l’arme automatique dans laquelle un sergent israélien, membre de l’unité de reconnaissance de la brigade d’infanterie Givati, avait été tué le 11 octobre dernier. Un Palestinien, Amir Bustami, a été tué et sept autres blessés au cours des affrontements. Abdel Kamel Jouri et Osama Taweel ont été blessés et capturés. Trois autres Palestiniens ont été arrêtés lors de l’opération. Par ailleurs, un Palestinien a poignardé un agent de la police des frontières israélienne à un poste de contrôle près un camp de réfugiés de Shuafat, dans la banlieue de Jérusalem. Un agent de sécurité civil israélien a tiré sur le Palestinien mais ses tirs ont touché et tué le policier. La Palestinien a été arrêté.

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Des affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers lors d’une protestation contre le gouvernement dans les rue de Lima. Le Conseil métropolitain de Lima a approuvé une interdiction des rassemblements publics dans une zone de 10,3 kilomètres carrés autour du centre historique de la capitale. Le maire a souligné que cet accord est une « étape transcendantale » pour transformer le centre de Lima en une attraction touristique de classe mondiale. À cette fin, il a appelé à une coordination étroite avec la police et le ministère de la Culture. Le bureau du procureur municipal poursuivra les contrevenants. Il s’agit bien entendu d’une mesure visant la vague de protestations contre la présidente par intérim, Dina Boluarte. Et comme les manifestants ont utilisé des barres pour enlever les pavés des trottoirs de l’Avenida Abancay pour attaquer la police, le conseil municipal a fait retirer 518 mètres carrés de pavés afin qu’ils ne soient pas utilisés comme projectiles.