Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce lundi matin à l’aube, une bombe incendiaire a explosé devant une des entrées du palais de justice d’Heraklion (Crète). L’action a été revendiquée en soutien aux prisonniers politiques en grève de la faim. D’autre part, toujours en soutien aux grévistes de la faim, les locaux de la radio « Kokkino 105.5 », proche de Syriza, a été occupée à Athènes.

À l’instar des manifestations du «printemps érable» de 2012, le rassemblement étudiant de lundi midi au centre-ville a donné lieu à plusieurs affrontements entre policiers et manifestants. Le bilan: deux policiers blessés légèrement; l’un à un bras et l’autre au visage, deux arrestations pour voies de fait sur un agent de la paix et 24 manifestants interpellés pour avoir refusé d’obtempérer à un ordre d’un policier.

Scandant «À qui la rue? À nous la rue!», les manifestants ont entamé la marche sur le coup de midi, à partir du square Phillips. Il s’agissait d’une première manifestation organisée dans le cadre de la grève étudiante déclenchée lundi matin, dans plusieurs établissements scolaires de la province. Après avoir zigzagué pendant quelques minutes dans les rues du centre-ville, un groupe de manifestants a fait irruption à l’intérieur de SNC-Lavalin et c’est à ce moment que la police est intervenue. Plusieurs manifestants ont été frappés par les policiers à coups de bâtons télescopiques. Puis, des gaz irritants ont été largués par les forces de l’ordre.

Canada: Affrontements entre manifestants et policiers

Le 19 mars au matin, les ROS [section spéciale anti-criminalité des carabiniers] ont perquisitionné les domiciles de trois anarchistes et les locaux du Cercle culturel Barbarià et de la bibliothèque populaire Rebeldies à Mentoulles et à Cuneo. Le mandat de perquisition fait référence à une enquête pénale basée sur l’article 270bis (association à finalité terroriste ou de subversion de l’ordre démocratique) et cible tout à la fois la publication de la revue Nunatak et les activités de la Caisse Antirépression des Alpes occidentales, des actions directes et des actes de sabotage (avec une attention particulière à ceux menés contre le chantier du TAV).

La police péruvienne du district d’Huarmaca, dans la région de Piura, a arrêté Seferino García Ticliahuanca, 43 ans, connu comme le « camarade Peregrino ». Il était recherché depuis plusieurs années sous mandat de la Cour pénale nationale sur le terrorisme. Garcia Ticliahuanca aurait intégré le Comité régional Nord du PCP-SL et participé – entre 1991-1996 – à des opérations de guérilla et de propagande. Le prisonnier a été transféré au siège du Département antiterroriste à Chiclayo et sera envoyé à Lima dans les prochains jours.

Pérou: Encore une arrestation d’un présumé maoïste

La police a investit ce dimanche l’école Martine Oulabou à Libreville pour tenter d’empêcher le grand rassemblement, lundi matin, des fonctionnaires en grève depuis un mois. Les forces de sécurité se sont déployées à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement. Cette mobilisation fait suite au communiqué de principales centrales syndicales appelant leurs membres et sympathisants à s’y rendre lundi matin pour organiser une marche pacifique. Le gouvernement a déjà déployé des forces de sécurité et de défense à travers la ville.

Gabon: La police envahit le QG des grévistes

A partir du 23 mars 2015, 6 prisonniers maoïstes seront en grève de la faim dans 3 prisons différentes. Ils réclament leur libération, l’abandon des charges contre eux et contre d’autres militants, des droits de visite suffisants, de la nourriture décente, l’accès aux soins de santé et à l’hygiène, le droit de poursuivre leurs études et d’avoir accès aux livres et documentations nécéssaires, le droit d’utiliser des téléphones, plus de temps de promenade, le regroupement des prisonniers politiques dans la même prison. Ils réclament également l’arrêt de la militarisation de l’université et déclarent leur solidarité avec les autres prisonniers politiques.

Des textes de lois ont été déposés au ministère de la justice ce 20 mars : l’un d’entre eux prévoit l’abolition du cadre légal entourant les prisons de type-C, l’autre donne un cadre qui permettra dans le futur la libération du prisonnier Savvas Xiros. En pratique, cette loi permettra la libération de prisonniers gravement malades et handicapés.

Le Réseau des Prisonniers Combattants (DAK) n’arrêtera pas la grève de la faim pour autant : ils réaffirment leurs autres demandes : abolition des lois 187 et 187A, abolition de la loi anti-capuche et abolition de la loi sur l’utilisation de l’ADN.

Manifestation le 17 mars à Athènes

Manifestation le 17 mars à Athènes

35 Kurdes, la plupart civils, ont été tués dans deux attentats suicides devant des bureaux de partis kurdes (TEV-DEM et PDKS) dans le canton est du Rojava (partie syrienne du Kurdistan), Hassaké. Des centaines de personnes y étaient rassemblées à l’occasion du « nouvel an kurde », le Newroz. Il y a également eu 150 blessés.

Ce Newroz est l’occasion de rassemblements monstres : à Amed/Diyarbakir (dans la partie turque du Kurdistan) le plus grand Newroz jamais organisé se tient aujourd’hui : 2 millions de Kurdes y sont attendus. Ce matin une marche dominée par les drapeaux des principaux mouvements kurdes, PKK, YPJ, YPG et KCK a animé la ville. Un message du leader du PKK, Abdullah Öcalan a ensuite été lu.

Marche des jeunes à Amed.

Marche des jeunes à Amed.

Le 17 mars, le membre de la CCF en grève de la faim Panagiotis Argirou (qui, seulement deux ans plus tôt, s’est rétabli d’une blessure grave à la tête) a subi un épisode d’évanouissement et a été transféré dans un hôpital en dehors de la prison de Koridallos. Il a plus tard été ramené en prison, seulement pour être transféré de nouveau à l’hôpital du fait d’un taux glycémique très faible.

Le 18 mars, le gréviste de la faim CCF Giorgos Polidoros a également été envoyé à l’hôpital pour subir plusieurs tests. Le camarade a plus tard été transféré de nouveau en prison. Le 19 mars, un autre prisonnier CCF en grève de la faim, Theofilos Mavropoulos, a eu besoin d’être hospitalisé en dehors de la prison à cause de vertiges sévères et de douleurs abdominales et au rein.