Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Quelques milliers de personnes ont manifesté dans les rues du centre-ville de Montréal à l’invitation du Mouvement étudiant révolutionnaire. La marche avait été déclarée illégale. A 21 h, les manifestants ont entonné le slogan «À nous la rue», au son d’un hélicoptère. Ils ont marché pendant près de deux heures dans les rues du centre-ville. Certains manifestants ont pris des matériaux urbains pour bloquer le boulevard René-Lévesque, d’autres portaient un masque malgré le règlement P-6 les interdisant pendant une manifestation. Des pétards et des pièces pyrotechniques ont été tirés. Après 25 minutes, les policiers ont tenté d’intercepter un petit groupe, provoquant du même coup la colère des autres qui ont riposté en lançant des projectiles. Un certain nombre de véhicules de police ont été abimés et la vitrine d’une la banque a été fracassée. D’autres confrontations se sont déroulées alors que des policiers ont utilisé du poivre.

Le SPVM (la police de Montréal) a lancé un ordre de dispersion vers 10 h 45 après un face-à-face d’une vingtaine de minutes. Mais la grande masse de manifestants de poursuivre leur marche. Les policiers ont tenté à au moins trois reprises de les diviser en petits groupes, mais les manifestants ont réussis à se rassembler. Les forces de l’ordre ont finalement réussi leur manoeuvre en employant du gaz lacrymogène. Quatre personnes avaient été arrêtées pour voie de fait ou agression armée.

Canada: Manifestation nocturne et affrontements à Montréal

L’armée a annoncé mardi avoir engagé une opération au Kurdistan. Cinq unités militaires ont été engagées pour identifier et de détruire des abris et des lieux de stockage qui pourraient appartenir au PKK dans la région de Mazidag autour de Mardin, Depuis, les militaires turcs ont essuyés des tirs de mortiers et d »‘armes automatiques et ont procédé à des tirs d’artillerie à la frontière irakienne.

Turquie/Kurdistan: Opération militaire anti-PKK

Au Gabon, le bras de fer se poursuit entre les syndicats des fonctionnaires et le gouvernement. La grève déclenchée le 9 février continue à paralyser l’administration publique. Le secteur de l’éducation est le plus touché. Plusieurs élèves, étudiants, syndicalistes et opposants ont manifesté lundi à Libreville pour revendiquer la reprise des cours (pour les élèves et étudiants) ou les augmentations de salaires pour les syndicalistes tous membres de la coalition Dynamique unitaire (DU) et enfin pour accélérer la chute du régime d’Ali Bongo. Le calme est revenu à Libreville après les manifestations de lundi. Mais le pouvoir ne décolère pas. La présidence a décidé de couper les salaires des syndicalistes récalcitrants.

Gabon: Grévistes privés de salaires et manifestants gazés

Les manifestations contre tous les racismes et le fascisme ont le 21 réuni 500 personnes à Toulouse et plusieurs milliers (peut-être 5.000 voire plus) à Paris. Une présence solidaire des prisonniers révolutionnaires était assurée.


France: Soutien aux prisonniers dans les manifestations anti-racistes
France: Soutien aux prisonniers dans les manifestations anti-racistes

Le 23 avril dernier, Sabin Mendizabal Plazaola, accusé d’action menée dans le cadre de la lutte de rue (Kale Borroka) mais également à une structure de soutien du « commando Donosti » d’ETA, a été interpellé à Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques). Il est entré en clandestinité après avoir été condamné en 2009 à la prison par la justice espagnole, reconnu coupable d’avoir lancé un cocktail molotov sur le siège du Parti populaire à Ermua au Pays basque. Il était l’objet d’un MAE portant sur une affaire d’engins incendiaires qu’il est accusé d’avoir lancés en direction d’une équipe de la police de la communauté autonome basque espagnole.

La grève de la faim des prisonniers révolutionnaires grecs, commencée le 2 mars, commence a avoir des effets sérieux sur la santé de certains grévistes. L’état de Panagiotis Argyrou, hospitalisé, est particulièrement critique. Ce mardi, Haris Hatzimihelakis, Giorgos Polydoros, Gerasimos Tsakalos, Olga Ekonomidou (membres des Cellules de feu) ont été transférés à l’hôpital. Hier lundi, c’est Kostas Gournas (membre de Lutte révolutionnaire) qui était hospitalisé. Hier encore, un local du parti au pouvoir, Syriza à Patisia a été incendié en solidarité avec les prisonniers grévistes.

Grèce: Prisonniers hospitalisés, un local de Syriza incendié

Environ 60 000 étudiants avaient déclenché une grève lundi matin pour protester contre les mesures d’austérité mises de l’avant par le gouvernement québécois et contre les hydrocarbures. La deuxième journée de grève aura été un copier-coller de la veille, à Montréal, avec des incidents entre les étudiants et les forces de l’ordre. Sur le coup de midi, à l’angle du boulevard René-Lévesque Ouest et de la rue Mansfield, au moment où la centaine de personnes s’apprêtaient à prendre la rue, des policiers se sont approchés: «On vient chercher les manifestants masqués, laissez-nous faire et tout ira bien», a dit l’un d’eux. Mais les manifestants ont refusé de livrer leurs camarades aux policiers. S’en sont suivi deux violentes bousculades à quelques minutes d’intervalle. Des coups de bâtons télescopiques ont été donnés aux manifestants et certains d’entre eux ont tenté de répliquer avec des coups de pied, notamment.

Un policier a été légèrement blessé au visage lors des échanges musclés. Une poignée de manifestants présentaient quant à eux quelques saignements. Certains autres, menottés, ont été conduits jusqu’aux véhicules de police en boitant. Mais on ne rapporte aucun transport à l’hôpital. Au final, la quasi-totalité du groupe de manifestants a été encerclée. Trois étudiants ont été arrêtés pour voie de fait sur un policier; une contravention a été émise pour le port du masque et 30 manifestants, dont deux mineurs, ont été arrêtés de façon préventive pour violation de la paix. Ils ont toutefois été libérés sans qu’aucune accusation criminelle ne soit portée contre eux.

Canada: De nouveaux affrontements à Montréal

Le projet de loi relatif au renseignement adopté en Conseil des ministres le 19 mars légalise des procédés d’investigation jusqu’à présent occultes: sonoriser des espaces privés, capter des images, accéder en temps réel aux données de connexion Internet ou installer des dispositifs de recueil des communications couvrant de larges périmètres de l’espace public, suivant la technique du chalutier jetant son filet pour faire le tri ensuite. Justifié par la lutte contre le terrorisme, le projet déborde de ce cadre puisque ces procédés pourront être mis en œuvre pour assurer « la prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique ».

Tout le dispositif est placé entre les mains de l’exécutif évitant le contrôle par le juge judiciaire. La vérification du respect des critères, particulièrement flous, de mise en œuvre de ces procédés, est confiée à une commission qui fonctionne selon une logique inversée : pour les autoriser, un seul membre de la commission suffit, sauf en cas d’urgence, où l’on s’en passe. Mais pour recommander d’y renoncer, la majorité absolue des membres de la commission doit se prononcer, l’exécutif demeurant en dernier ressort libre d’autoriser la mesure. Et si la commission ne dit mot, elle consent. Ce n’est qu’a posteriori, et seulement si le filtre de la commission est passé, que des recours juridictionnels pourront être formés, exclusivement devant le Conseil d’Etat. Secret défense oblige, ils seront instruits sans respect du contradictoire. Ils resteront illusoires puisque par définition, le plaignant doit être dans l’ignorance des mesures de surveillance qui le concernent.

Enfin, aucune limite n’est fixée pour déterminer à quel moment et selon quels critères le régime du renseignement relevant d’une police administrative d’exception doit laisser place à une enquête judiciaire de droit commun, avec les garanties qu’elle comporte pour ceux qui en font l’objet.

Lundi 23 mars, au moins 79 manifestants ont été arrêtés lors d’un sit-in devant le Département des douanes de la région de Petaling Jaya, à Kuala Lumpur. Ils protestaient contre une nouvelle taxe sur les biens et les services. Deux avocats défenseurs des droits humains ont également été interpellés au titre de la Loi relative à la sédition de 1948, loi draconienne qui remonte à l’époque coloniale. Tous deux ont été libérés sous caution. Cette loi relative date de l’époque coloniale et visait à l’origine les personnes revendiquant l’indépendance de la Malaisie, qui érige en infraction toute une série d’actes, notamment ceux « tendant à inciter au mécontentement envers les personnes qui exercent le pouvoir ou envers le gouvernement » ou le fait de « remettre en cause un sujet » protégé par la Constitution malaisienne. Les personnes reconnues coupables de tels faits sont passibles de trois ans de prison et d’une amende.

Un membre haut placé du comité maoïste local a été arrêté alors qu’il retournait vers son campement après avoir été se faire soigner en ville dans le district de Lohardaga (Jharkhand). La police locale a indiqué qu’une équipe avait été formée afin de le capturer après avoir appris que le commandant en question, Yogendra Mishra, allait se déplacer afin de soigner une blessure à sa jambe. Il a été arrêté dans une zone forestière proche de Kisko. Selon les autorités, cela fait plus de dix ans que Mishra est actif dans la guérilla et est proche de plusieurs membres du Politburo du parti.

Dans ce que la police considère comme un succès majeur de son actuelle opération anti-maoïste, la police de Bokaro (Jharkhand), elle a arrêté un guérillero maoïste en milieu de semaine dernière. L’homme a été identifié comme étant Sankar Murmu, alias Sanjay Jee. Le commissaire local a déclaré qu’il était passé aux aveux, déclarant avoir été impliqué dans trois combats récents avec la police, dans une attaque contre une brigade policières et des pillages d’armes. Ces informations n’ont pas été confirmées par le parti. Par ailleurs, la police a saisi un fusil, des munitions, des appareils mobiles et de la littérature maoïste lors de l’interpellation de Murmu.

Dans le district du West Singhbhum (Jharkhand), une équipe composée de membres de la CRPF et de la police locale a lancé une vaste opération de ratissage après avoir été informée de la présence d’explosfis à proximité d’un village située dans une zone forestière. Les soldats ont découvert un IED de plus de 30 kilos à proximité d’un lieu de passage fréquent des forces de sécurité dans la zone. La bombe a été désamorcée.