Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mumia Abu Jamal, emprisonné depuis 1982 aux Etats-Unis a été hospitalisé d’urgence cette après-midi à 13h (heure locale) en unité de soins intensifs au Schuylkill Medical Center. On ignore tout de son état de santé, et sa famille n’a pas été autorisée à le voir. Des centaines de personnes ont appelé l’hôpital et la prison pour réclamer que sa famille puisse lui rendre visite.

Il y a quelques jours, les comités de soutien de Mumia Abu Jamal, ancien Black Panther Party, condamné à mort pour le meurtre d’un policier suite à un procès raciste et inéquitable, s’alarmaient de son état de santé : une grave crise d’eczéma sur tout le corps qui l’empêchait même de recevoir des visites et de se déplacer, les fouilles lui étant trop douloureuses.

Cette hospitalisation survient alors que le gouvernement US prépare une loi « anti-Mumia » à la suite d’un speech que ce dernier a fait dans un collège. Cette loi devra punir « l’angoisse mentale imposée à la victime », en l’occurrence, à la veuve du policier. elle vise à attaquer l’expression de ce militant connu pour ces pièces radiophoniques militantes écoutées par des milliers de personnes à travers le monde.

Mumia Abu Jamal aura 61 ans le 24 avril prochain, il a passé les 33 dernières années en prison, dont 30 dans le couloir de la mort. En 2011, sa condamnation à mort a été commuée en peine de prison à perpétuité.

EDIT: La famille de Mumia est à l’hôpital mais ne peut pas le voir : 4 gardes armés bloquent l’entrée des soins intensifs.

Mumia menotté en prison

La direction de Brittany Ferries poursuit en justice seize marins grévistes et les délégués syndicaux équipages CGT et CFDT de la compagnie. Ceux-ci sont convoqués au tribunal de Caen le 9 avril. Cette procédure fait suite aux arrêts de travail à répétition qui perturbent depuis le début du mois de mars la ligne Ouistreham – Portsmouth. Dans le cadre d’une procédure de référé, la direction de Brittany Ferries demande l’arrêt du mouvement aux personnes assignées sous peine d’une astreinte de 1.000 euros par jour de grève. Elle leur réclame aussi 3.000 euros de dommages intérêts. Elle invoque des « troubles manifestes et illicites » pour justifier sa demande.

Au départ de leur mouvement, les marins du service pont du « Mont-St-Michel » et de l’autre navire desservant la ligne, le « Normandie », réclamaient une prime de pénibilité et un renfort pour le chargement et le déchargement des véhicules. Ils faisaient valoir l’augmentation du trafic fret et le rythme intensif des rotations. Brittany Ferries a accepté d’affecter un marin supplémentaire pour guider les véhicules et assurer leur arrimage mais un accord n’a pas pu être trouvé sur la prime de pénibilité.

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Des combattants de la NPA ont abattu un caporal du 57e bataillon d’infanterie jeudi à Makilala. Ils se sont emparé de l’arme et de la moto du militaire. Jeudi en fin d’après-midi, une groupe d’une vingtaine de guerilleros ont attaqué un poste de paramilitaires à Barangay Villaflores, dans la même province de Cotabato-Nord.

La mesure de suspension de leurs salaires n’a pas produit les effets escomptés. Les fonctionnaires en grève depuis plus d’un mois ont décidé de résister au gouvernement et aux forces de l’ordre. Réuni en assemblée générale au rond-point de la Démocratie, ils ont refusé de reprendre le travail à la cravache. Du coup, le pays reste paralysé par le mouvement de grève générale illimitée. Après avoir squatté le rond-point de la Démocratie, les grévistes veulent désormais récupérer, par tous les moyens possibles, leur siège de l’école Martine Oulabou, pris d’assaut par les forces de l’ordre depuis la semaine dernière.

Il y a trois mois, la police espagnole avait procédé à de nombreuses perquisitions en Espagne, visant spécifiquement le mouvement anarchiste sans vraiment spécifier les actions reprochées. Ce 30 mars, la police espagnole a recommencé en perquisitionnant de nombreux lieux du mouvement libertaire espagnol, dont 6 squats. Comme lors de la première perquisition, c’est un squat important qui était la cible principale, le Centre Occupé Autogéré de La Chimère. 28 personnes ont été arrêtées : 14 pour « Appartenance à organisation criminelle a visée terrorise » et 14 pour rébellion. Parmi les 14 arrêtés via la loi antiterroriste : 9 l’ont été à Madrid, 3 à Barcelone et 2 à Palencia. Ils sont accusés d’appartenir aux « Groupes Anarchistes Coordonnés » et d’avoir fait des attaques incendiaires et des sabotages.

Les personnes qui avaient été arrêtées lors de la première rafle de l’Opération Pandora ont depuis été libérées, devant payer une caution de 3.000€ par personne.

Comme la dernière fois : de nombreuses manifestations et rassemblements sont organisés à travers l’Espagne pour protester contre cette nouvelle attaque contre le mouvement anarchiste. Des milliers de personnes y participent actuellement.

Manifestation à Barcelone.

Manifestation à Barcelone.

Lors de la fête du Newroz (fête kurde), à Amed en Turquie, le groupe « Alozî Chaos Initiative » a manifesté sur 7 km à Amed en solidarité avec les prisonniers politiques grecs et particulièrement ceux de la Conspiration des Cellules de Feu. Les manifestants ont scandé en kurde et en turque : “Feu aux prisons », « Liberté pour les prisonniers anarchistes », « Joyeux Newroz », « Vive l’Anarchie » et d’autres. Durant la manifestation, un commissariat a été attaqué et une route bloquée avec des barricades enflammées.

Manifestation anarchiste à Amed.

Manifestation anarchiste à Amed.

Trois jours d’initiatives solidaires ont eu lieu à Athènes, les 26, 27 et 28 mars, à l’appel de l’Assemblée de soutien aux combattants prisonniers. Jeudi 26 a eu lieu, à la célèbre Ecole polytechnique, un grand meeting de solidarité avec les prisonniers en grève de la faim. Vendredi 27, une conférence internationale a eu pour sujet les expériences de lutte contre l’isolement carcéral en Europe et dans le monde. Plusieurs anciens prisonniers, dont Stephan Wisbievski de la RAF, étaient venu à Athènes pour témoigner. Samedi 28 a eu lieu une manifestation dans les rue d’Athènes.

Une forte délégation du Secours Rouge International était présentes à Athènes pour soutenir ces initiatives (dont dix membres ou sympathisants du SR de Belgique, mais aussi des camarades d’Italie, d’Allemagne et de Suisse). La manifestation a été émaillée de quelques incidents: vitres des banques brisées, jets de bouteilles de peintures sur l’hôtel où se réunit la nouvelle Troïka, etc. Quelques barricades ont été érigées dans le quartier d’Exarchia, au moins deux personnes ont été brièvement arrêtées.

Délégation du SRI à Athènes à la manifestation du 28 mars.


Deux commandos ont été abattus et un autre blessé dans une fusillade avec des guérilleros naxalites dans les forêts du district de Gadchiroli (Maharashtra) le dimanche 22 mars. Le combat s’est déroulé dans la soirée à proximité du village de Tikameda, dans ce district situé à la frontière entre le Maharashtra et le Chhattistgarh. Il a eu lieu alors que les forces de sécurité, parmi lesquels des commandos C-60 de la police locale menaient un opération anti-maoïstes le long de la frontière. Les opérations se sont néanmoins poursuivies toute la nuit. Selon les autorités locales, deux maoïstes auraient également été abattus au cours de la fusillade, mais cette information n’a pas été confirmée par le CPI(Maoist).

Des heurts ont éclaté devant l’Assemblée nationale jeudi soir. La manifestation organisée par des étudiants a tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre. Ils contestent le budget de rigueur déposé le jour même par le gouvernement, qui pourrait entraîner d’importantes restrictions dans le secteur de l’éducation. Une vidéo montre une confrontation entre des agents du Service de police de Québec (SPVQ) et les manifestants; à un certain moment, un policier tire en direction d’un groupe de manifestants. Une étudiante a reçu une cartouche de poivre de Cayenne en plein visage. La manifestante témoigne avoir vu le policier la viser délibérément. Le projectile au gaz l’a sérieusement brûlée.

Canada: Une manifestante blessée par un tir de police

Sept prisonniers maoïstes détenus à la prison de Jharpada, à Bhubaneswar, la capitale de l’état de l’Odisha sont en grève de la faim depuis plus d’une semaine. Ils exigent un traitement judiciaire plus rapide de leurs cas, ainsi que de tous les prisonniers accusés de lien avec la guérilla maoïste. Parmi eux, Donna Keshav Rao, alias Azad, accusé d’être l’auteur du meurtre du dirigeant du VHP (organisation nationaliste hindoue d’extrême-droite) Swami Laxmanananda Saraswati en août 2008. Les autorités pénitentiaires ont confirmé cette information, tout en ne révélant pas les noms des six autres grévistes. Selon elles, il y a quelques semaines, les prisonniers leur avait fait parvenir un courrier déclarant qu’ils entameraient une grève de la faim au finish s’ils n’obtenaient pas ne fut-ce qu’une audience au tribunal avec leur avocat.