Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Plusieurs centaines de manifestants avec et sans-papiers manifestaient hier en hommage aux deux demandeurs d’asile qui se sont tués jeudi dernier. Sans surprises, la police a bloqué les manifestants en deuil devant l’Office des Etrangers, suite à quoi elle a essuyé quelques jets de pierre.

Jeudi dernier, deux personnes sans-papiers se sont tuées : une à Fedasil, en s’immolant par le feu, l’autre s’est pendue dans sa cellule au centre fermé de Merksplas.

Depuis, plusieurs mouvements de révoltes ont éclaté dans les centres fermés : les prisonniers ont refusé de regagner leurs cellules et certains sont entré en grève de la faim.

Voir une vidéo de la manifestation.

Matraquages à l’Office des Etrangers.

Matraquages à l'Office des Etrangers.

Ces trois anarchistes accusés en janvier 2014 d’attaques incendiaires à Mexico ont été absouts le 27 février dernier de l’accusation de dommages par incendie. Restent les accusations de trouble à l’ordre publique et de dommages à la propriété. Le 13 mars, les 3 ont été libérés sous cauton. Amélie Trudeau, Fallon Rouiller étant canadiennes, elles ont été détenues en centre fermé pour étrangers avant d’être déportées vers le Canada. Quant au troisième inculpé, Carlos Lopez, il a également été libéré sous caution. Les 3 ne sont pas tirés d’affaires pour autant, mais l’abandon de l’accusation d’incendie s’ajoutant à l’abandon des charges de terrorisme, les charges semblent s’éroder petit à petit.

Visuel solidaire des 5E3.

Visuel solidaire des 5E3.

Des émeutes ont éclaté à la sortie de l’école polytechnique, au cœur du ‘quartier anarchiste’, Exarchia, à Athènes. Ces affrontements ont éclaté suite à une manifestation en solidarité avec les prisonniers politiques. Les manifestants lancent des pierres et des cocktails molotov, 4 voitures ont été brûlées.

Émeutes à Exarchia.

La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a condamné non seulement la torture lors de l’attaque de l’école DIAZ, mais également le fait qu’il n’y ait pas de législation contre la torture en Italie. La Cour a également souligné que l’impossibilité d’identifier les bourreaux parmi les policiers venaient du refus de la police de coopérer. Ce jugement fait suite à la plainte d’un manifestant qui avait 62 ans à l’époque, Arnaldo Cestaro, qui a été battu par les policiers : 1 bras, une jambe, et 10 côtes cassés. L’Italie devra lui payer 45.000€ de dédommagements, et ce procès pourrait faire jurisprudence dans d’autres plaintes faisant suite au sommet de Gènes. 31 personnes sont en attente de leurs appels concernant les tortures aux casernes de Bolzaneto. Un syndicat policier a réagit à cette condamnation : « Diaz, ce n’est pas une belle histoire, mais il ne faut pas exagérer ».

Une loi devant punir la torture a été déposée il y a deux ans en Italie, et n’a toujours pas été adoptée.

Le film ‘DIAZ – Don’t Clean Up this Blood’ avait tenté de raconter les traitements inhumains de la police contre les manifestants. Malgré des scènes insoutenables, le réalisateur avait reconnu avoir rendu moins violentes certaines scènes car « personne n’y aurait cru » si elles avaient été fidèles à la réalité.

Une photo prise après la ‘perquisition de Diaz’ en 2001.

Une photo prise après la 'perquisition de Diaz' en 2001.

Depuis le 23 mars, 7 étudiants maoïstes emprisonnés au Maroc sont en grève de la faim pour réclamer des conditions de détention vivables. Quatre autres prisonniers politiques ont rejoint leur mouvement. A Marrakech, les étudiants sahraouis sont également en grève de la faim. Plusieurs grévistes ont perdus connaissance et ont dû être hospitalisés, avant d’être ramenés en cellule.

A Paris, un rassemblement aura lieu ce mercredi 8 avril 2015 de 18h a 20h
devant l’institut du monde arabe, 1 Rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris – Métro JUSSIEU.

Visuel solidaires des étudiants maoïstes en grève de la faim.

Visuel solidaires des étudiants maoïstes en grève de la faim.

Nikos Maziotis a décidé le 5 avril de suspendre sa grève de la faim, au moins jusqu’à la promulgation des 2 lois promises par SYRIZA, peu après la Pâques grecque (12 avril). Dans son communiqué il souligne sa déception par rapport aux deux lois anti-terroristes (187 et 187A), que l’actuel Ministre de la Justice avait -avant d’être au pouvoir- dénoncé. Nikos souligne également qu’aucune des demandes des prisonniers n’étaient irréalistes, que SYRIZA était simplement plus sensible aux pressions de droite que celles venant de sa gauche.

Nikos Maziotis

Nikos Maziotis

Athena Tsakalos, mère de deux prisonniers de la Conspiration des Cellules de Feu, est finalement sortie de prison, après avoir été libérée officiellement il y a quelques jours. Elle ne voulait pas sortir sans sa belle-fille -Evi Statiri-, enfermée également pour avoir prétendument préparé l’évasion des prisonniers de la CCF. Evi Statiri, la compagne d’un des deux frères devrait être libérée sous peu. Les prisonniers de la CCF ont donc arrêté la grève de la faim.

Les prisonniers du DAK (Réseau des Combattants Emprisonnés) poursuivent quant à eux la grève de la faim. Deux de leurs revendications sont proches d’être acceptées : l’abolition des prisons de type-C et la libération de Savvas Xiros pour des raisons humanitaires.

Les prisonniers du DAK poursuivent donc la grève de la faim avec les demandes suivantes : abolitions des lois 187 et 187A (ant-terroristes), abolition de la loi anti-masque, abolition de l’usage de l’ADN en justice.

Banderole solidaire à Xanthi (Grèce).

Banderole solidaire à Xanthi (Grèce).

Très régulièrement inquiétée par les forces sionistes, Khalida Jarrar a été arrêtée il y a 5 jours à son domicile par une soixantaine de soldats israéliens. Elle a été « condamnée » à 6 mois de détention administrative, c’est à dire sans aucune forme de procès. Israël justifie cette détention en disant que Khalida ‘incite au terrorisme et à la violence’. De très nombreuses organisations ont appelé à sa libération, y compris l’Autorité Palestinienne qui l’avait pourtant fait arrêter en 2010.

Khalida est députée du FPLP (Front Populaire pour la Libération de la Palestine), féministe, activiste des droits de l’homme et ex-responsable de l’ONG pour les prisonniers palestiniens Addameer.

Khalida Jarrar