Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Patrice Legendre, du Parti Communiste Révolutionnaire (PCR, maoïste) a été acquitté de la plupart des charges qui pesaient contre lui suite à la manifestation du 1er mai 2011. Ce sont les accusations de voies de faits sur un agent de la paix, d’agression armée et de port d’arme dans un dessein dangereux qui ont été rejetées par la juge. Seule charge retenue : « entrave au travail des policiers ». Patrice avait été arrêté à la fin du mois de juin 2011 avec trois autres militants. Le but des renseignements canadiens avaient été à l’époque de réprimer les incidents survenus à la fin de la manifestation du 1er mai. Les trois autres militants avaient déjà été acquittés. C’était Luc Renaud, chef de la « lutte contre le communisme » qui avait mené cette répression (qui avait commencé par de nombreuses filatures et perquisitions) dont il ne reste aujourd’hui plus rien.

Patrice Legendre, membre du PCR

Patrice Legendre, membre du PCR

Dimanche, un guérillero maoïste a été abattu au cours d’une fusillade entre les forces de sécurité et une brigade du CPI(maoïste) dans une zone forestière du district de Kalahandi (Odisha). Un fusil Insas a été saisi sur le corps de l’homme par les soldats à l’issue du combat. Agissant sur base de renseignements jugés crédibles, la District Voluntary Force a déclenché une vaste opération dans la zone tôt dimanche matin. Au cours de celle-ci, les soldats ont été pris pour cible par une brigade de guérilleros entrainant une longue fusillade. Un maoïste a été tué alors que tous les autres parvenaient à battre en retraite. A la presse, le commissaire de police local a déclaré que ‘un homme en uniforme maoïste et un fusil Insas ont été retrouvé sur place en plus de kit-bags utilisés par les guérilleros. Des forces additionnelles ont été mobilisées pour renforcer davantage les opérations de ratissage dans la région. Les opérations de ratissage et de recherche ont été intensifiées dans la région. Pour ce qui concerne notre stratégie, nous déployons des membres de la CRPF, du personnel de la police armée de l’état, de la District Voluntary Force et des soldats du Special Operation Group en plus de renforcer nos mécanismes de rassemblement de renseignements’.

Rainer Loehnert, 53 ans, est incarcéré depuis 28 ans en Allemagne. Actuellement, il est emprisonné dans la prison psychiatrique de Bedburg-Hau. En juillet 2014, Rainer avait participé à la grève de la faim internationale de solidarité avec les prisonniers grecs contre les prisons de type-C. A l’époque, il avait observé plusieurs jours de grève de la faim malgré une condition physique difficile. Il avait déclaré « Le combat contre la tyrannie en prison passe à travers les océans sans se soucier des frontières ou des pays […] je refuserais la nourriture comme contribution à la lutte des prisonniers révolutionnaires et rebelles dans les prisons en Grèce. Ayez le courage de combattre et de gagner, vive l’anarchie ! ».

En janvier dernier, Rainer a tenté de s’évader et est depuis maintenu en régime d’isolement très stric 24h/24 : il ne peut voir que les infirmières, ne peut pas marcher dans la cour (à de rares occasions, menotté), tous ses effets personnels confisqués, ses vêtements interdits, trois cigarettes par jour, censure sur ses communications postales, des caméras infrarouges dans sa cellule. Depuis la mi-février il n’a pu recevoir que quelques livres.

Pour lui écrire :
Rainer Loehnert
Bahnstraße 6
47551 Bedburg-Hau
Germany

L’OCAM (Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace) a descendu le niveau de l’alerte anti-terroriste de 3/4 à 2/4. L’indice de l’OCAM juge si la menace terroriste est imprécise, plausible, probable ou certaine. Ce niveau n’est toutefois pas uniforme : le niveau 3 reste d’application pour les ambassade états-unienne et israélienne ainsi que pour les synagogues. Les militaires déployés dans les rues des grandes villes du pays y resteront toutefois jusqu’à nouvel ordre. Ce niveau ‘2+’ est le niveau le plus couramment déployé en Belgique. Hormis le déploiement militaire, cet abaissement de l’indice est donc presque un ‘retour à la normale’.

Parachutistes déployés à Anvers

Des Indiens Nasas affrontent la police anti-émeute dans le cadre d’une appropriation par les compagnies de Cannes à Sucre de terres indigènes à Corinto. Ces terres avaient été promises aux Nasas après un massacre en 1991. Les manifestants ont occupé une hacienda appartenant à un riche colombien propriétaire de chaines de TV, d’une compagnie de boissons gazeuses et de plantations de cannes à sucre. Les policiers ont dégainé lors des affrontements un étrange engin, une espèce de lance-pierre géant qui leur a servit à propulser cailloux et grenades anti-émeutes contre les émeutiers.

Le lance-pierre géants des policiers colombiens.

Le lance-pierre géants des policiers colombiens.

C’est la troisième fois qu’une combattante venue d’un pays occidental meurt au Kurdistan aux cotés des YPG (les Unités de Défense du Peuple) depuis le début du conflit qui oppose ce groupe progressiste kurde aux islamistes de l’Etat Islamique. Ivana Hoffman (a.k.a. Avasin Tekosin Gunes) était membre du MLKP (Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Turquie) qui a envoyé de nombreux combattants en soutien à la lutte pour la libération du Rojava (la partie syrienne du Kurdistan). Avasin était originaire d’Allemagne et avait 19 ans, elle est décédée en défendant un village kurde près de Tal Tamr, dans le canton kurde de Hassakah, au nord-est de la Syrie.

Ce décès survient 3 jours seulement après le décès d’un combattant britannique des YPG et 2 semaines après le décès d’un australien qui combattait sous la mème bannière.

Avasin Tekosin Gunes

Avasin Tekosin Gunes

Grigoris Sarafoudis, condamné en juillet 2014 pour braquage et suspicion d’appartenance à la Conspiration des Cellules de Feu rejoint ce 9 mars la grève de la faim du « Réseau des Combattants Prisonniers » (le « DAK »). Dans son communiqué, il annonce soutenir les 4 demandes formulées par le DAK. A savoir l’abolition des lois 187 et 187A, de la loi anti-masques, de l’abolition de la considération de l’ADN comme preuve, de l’abolition des prisons de type-C et de la libération de Savvas Xiros.

A Madrid, une banderole a été accrochée « Syriza maintient les prisons spéciales d’isolement, solidarité avec les prisonniers en grève de la faim (A) »

Banderole solidaire à Madrid.

Banderole solidaire à Madrid.

Bruxelles comptera 300 nouvelles caméras en 2015. Ceci fera monter à 997 le compte total de caméras surveillant l’espace public dans les 19 communes, dont 200 pour la seule commune de Molenbeek-Saint-Jean. Les communes d’Auderghem et de Watermael-Boitsfort sont les seules à ne compter aucune caméra. Ceci ne concerne évidemment pas les caméras « privées ».

À ce sujet, voir aussi le site :  » Bruxelles sous surveillance, cartographie participative « 

Depuis environ midi, quelques dizaines d’anarchistes occupent le siège de Syriza, ils ont accroché des banderoles sur le bâtiment et jeté des flyers par les fenêtres. Voici leur communiqué :

«« Aujourd’hui, dimanche 8 mars, nous faisons une occupation. Nous exigeons la satisfaction immédiate des revendications des combattants prisonniers en grève de la faim : le retrait des législations spéciales anti-terroristes, et en particulier les lois sur les « organisations criminelles » (lois 187 et 187A). Le retrait des lois répressives spéciales (loi anti-masques), et le retrait des prisons de type-C qui sont le symbole de l’exemption des prisonniers politiques. Le retrait de l’utilisation et du traitement de l’ADN comme preuve. Nous appuyons également la demande pour la libération immédiate de S. (NdT : Savvas Xiros). qui est exterminé depuis 13 ans par la vengeance de l’état. Et nous appuyons la demande des membres de la Conspiration des Cellules de Feu pour la libération de leurs parents ».»

Aux dernières nouvelles, peu de policiers sont présents sur place.

Les anarchistes occupent Syriza.

Les anarchistes occupent Syriza.

Suite à l’arrestation de Christodoulos Xiros il y a quelques semaines, la police avait annoncé avoir déjoué un plan visant à permettre d’évasion des prisonniers de la Conspiration des Cellules de Feu. Au sujet de ce plan, les prisonniers de la CCF avaient annoncé en prendre toute la responsabilité. Mais depuis le début du mois de mars, plusieurs membres des familles des prisonniers ont été arrêtés le 2 mars pour « appartenance à une organisation terroriste » et détenus car accusés « d’avoir la possibilité de fuir ». C’est tout d’abord la mère (60 ans) de deux prisonniers (Christos et Gerasimos) et la femme de Gerasimos qui ont été arrêtées au motif d’être « membre d’une organisation terroriste ». Le 4 mars l’ami du frère de Giorgos Polydoros a été arrêté puis relaché en même temps qu’une autre femme arrêtée le 28 février. Le 5 mars, Aggeliki Spyropoulo (voir notre précédent article) et Christos R. ont été arrêtés. Amis de prisonniers, ils ont refusé de collaborer avec le procureur, et ont tous deux été transféré à la prison de type-c de Domokos, Aggeliki est directement entrée en grève de la faim. Enfin, ce 6 mars, Christos Polydoros, le frère de Giorgios a été arrêté alors qu’il protestait devant le procureur contre les arrestations des familles et amis des prisonniers de la CCF.

Les prisonniers de la Conspiration des Cellules de Feu ont immédiatement annoncé le 2 mars leur entrée en grève de la faim jusqu’à la mort ou jusqu’à la libération de leurs familles et amis. Les prisonniers expliquent cette répression par un excès de zèle de l’unité anti-terroriste « qui n’a de compte à rendre à personne » (sic), ainsi que l’évaluation de la police qui devait valoir des promotions aux agents les plus efficaces. Les prisonniers de la CCF ont également déclaré leur solidarité avec la grève de la faim d’autres prisonniers politiques grecs pour l’abolition des 4 lois anti-terroristes promise par Syriza.