Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

31/12/2014

Inde: Arrestations

Deux guérilleros maoïstes dont la tête était mise à prix ont été arrêté ce dimanche dans une opération des forces de sécurité menée dans le district de Dantewada (Chhattisgharh). Les autorités ont affirmé que les deux hommes – Ayutu (27 ans) et Lalu Tekam (21 ans) – avaient été encerclés par une équipe composée de soldats de la police locale et de la Quick Response Team. Ils avaient des posters et des calicots de propagande maoïste en leur possession. D’après le commissaire local, tous deux auraient avoué leur appartenance au parti durant leur interrogatoire. Ils étaient recherchés dans le cadre d’enquêtes liées à des attaques contre la police menées dans la région depuis 2009.

Dans le district de Jamui (Bihar), toujours dimanche, la police a arrêté Ugan Koda, un membre recherché du parti maoïste. Selon les autorités, c’est sur base d’un tuyau que les soldats locaux ont appris que le guérillero se trouvait chez lui, dans son village natal de Chormara. Ils ont alors encerclé tout le village et l’ont arrêté. Ils ont saisi une arme et des munitions en sa possession. Soda est accusé d’avoir tué un policier en 2007.

Nikos Maziotis, membre de l’organisation Lutte Révolutionnaire, a été transféré hier mardi de la prison de Diavata au tout nouveau quartier de haute sécurité et d’isolement (prison de « type C »‘) à Domokos. Les nouvelles prisons de type C ont été spécifiquement construites pour les révolutionnaires en Grèce.

Nikos Maziotis

Nikos Maziotis

Imam Dweikat, 17 ans, a été froidement abattu mardi par un soldat israélien dans la ville de Beita au sud de Naplouse. Un autre adolescent a été blessé qui a pu témoigner: « Dès que nous avons atteint le parc, nous avons vu un soldat israélien courir vers nous depuis une colline voisine. Il nous a tiré dessus à quatre reprises, mais nous avons réussi à nous échapper. Nous avons commencé à courir et puis tout à coup, d’un seul coup, une balle a frappé Imam directement dans le cœur. Imam est tombé au sol. Je me suis arrêté et j’ai couru vers lui, mais il m’a dit de m’enfuir. ’Cours ! On m’a tiré dessus’, s’écria-t-il. J’ai donc commencé à courir à nouveau, en espérant que je pourrais m’échapper et trouver de l’aide. Mais le même soldat qui a tiré sur Imam a ouvert le feu sur moi et m’a touché à la jambe. Malgré les saignements et la douleur, j’ai continué à courir. Une ambulance passait par là et quand elle s’est arrêtée, la première chose que j’ai dit au chauffeur, c’était que mon ami et moi ne jetions aucune pierre ou quoi que ce soit lorsque nous avons été pris pour cible. »

Une porte-parole israélienne a prétendu comme à l’habitude que les deux jeunes « lançaient des pierres sur une route voisine » – une excuse habituelle d’Israël pour justifier les meurtres de Palestiniens. Lorsqu’on lui a demandé quelle était exactement la « route à proximité », elle n’a pas répondu. Dans le même temps, dans un autre incident, les forces israéliennes d’occupation ont ouvert le feu sur un véhicule palestinien dans la ville de Beit Ummar au nord d’al-Khalil, blessant deux adolescents palestiniens. Mohammed Ibrahim Awad Sabri, âgé de 17 ans, a été blessé à la tête, et Ayish Khalid Sabri Awad, âgé de 19 ans a été blessé à la cuisse. Rien qu’au mois de décembre, Israël a tué ou blessé par balles 20 Palestiniens, dont sept adolescents. Depuis septembre 2000, à la suite de l’éclatement de la deuxième Intifada, au moins 9.100 Palestiniens ont été tués par les Israéliens, y compris 2.053 enfants, ce qui représente en moyenne un enfant palestinien tué tous les trois jours durant les 14 dernières années.

Jamil Ahmed Dweikat

Jamil Ahmed Dweikat

Mme Zhou Xiuyun, 47 ans, s’était déplacée avec son mari sur un chantier de la ville de Taiyuan (province du Shanxi), pour exiger plus de 20.000 yuans (2.600 euros) de paiements en retard dus à son fils. Les forces de l’ordre étaient brutalement intervenues, un policier saisissant la femme par le cou et la plaquant au sol puis l’amenant inconsciente dans le commissariat local où elle est décédée. Pendant ce temps, son mari et son fils y étant passés à tabac. Le père aurait notamment eu quatre côtes cassées.

La diffusion d’une vidéo de l’arrestation brutale de Me Zhou Xiuyun a fait scandale en Chine et contraint le Bureau de sécurité publique de Taiyuan à annoncer la suspension des policiers en cause. Cette affaire a grimpé lundi en tête des sujets les plus débattus sur Sina Weibo, l’équivalent chinois de Twitter, juste après la disparition de l’avion d’AirAsia. Les travailleurs migrants, véritables citoyens de seconde zone en Chine, sont particulièrement victimes des abus policiers.

Chine: La police tue une ouvrière

En Grande-Bretagne, il n’y a aucune limite de temps lorsqu’une personne est soumise à une caution sans charge et un sergent de garde n’a pas besoin de la permission d’un tribunal pour remettre une interdiction de manifester. Or, si elle est bafouée, le manifestant est passible d’arrestation pour violation de liberté sous caution. Une stratégie qui permet ainsi, non seulement d’empêcher quelqu’un de rejoindre une manifestation, mais aussi de lui passer l’envie de retenter un autre jour. Depuis 2008, au moins 732 personnes ont ainsi été arrêtées sans jamais avoir été poursuivies ensuite pour aucune accusation, alors que ces derniers se rendaient à des manifestations autorisées. Près de 85% des personnes interdites de manifester de la sorte, n’ont pas été par la suite mises en accusation.

La mise en liberté sous caution est donc devenue un instrument utilisé par la police britannique pour punir les manifestants et nier leur droit à manifester. La police mène sa propre justice extra-judiciaire sans aller devant aucun tribunal. Le “Network for Police Monitoring” a accumulé les preuves de la stratégie policière : “La caution policière est utilisée comme un moyen de perturber l’activité de protestation sans faire face aux inconvénients de devoir passer par un processus juridique formel. En raison de la longue expérience de la police d’avoir abusé des modalités de conditions préalables à l’inculpation contre les manifestants de manière irresponsable, nous croyons que la seule solution est le retrait complet de ce pouvoir pour toutes les infractions liées aux manifestations”.

Dans la nuit du 20 au 21 février 2009, pendant la grève générale de 43 jours « Liyannaj Kont Pwofitasyon » (« contre l’exploitation outrancière »), un motocycliste s’est tué à 2 heures du matin, en conduisant sans casque à une vitesse non déterminée (compte-tours était bloqué à 18.500 tours!). Aucune enquête n’avait alors été diligentée en raison de la jurisprudence constante en Guadeloupe comme dans l’hexagone : La vitesse excessive et l’absence de casque constituent les causes déterminantes du décès. Mais un an après l’accident, quand la moto a été détruite, quand les constatations ne pouvaient plus être effectuées, le procureur général a ouvert une enquête contre de Charly Lendo, secrétaire adjoint de l’UGTG et 17 autres syndicalistes, mis en examen pour avoir causé indirectement la mort en raison des barrages élevés lors de la grève.

Les 17 militants de l’UGTG ont bénéficié d’un non-lieu après avoir été menacé et harcelé pendant deux ans. Seul Charly Lendo est convoqué devant le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre le mardi 20 Janvier 2015. Depuis le mouvement LKP de 2009, ce sont plus de 100 militants syndicalistes de l’UGTG qui ont été convoqués par la justice. Rapporté à la population salariée de la France, ce chiffre correspond à 15.000 syndicalistes convoqués devant les tribunaux. Même les avocats des syndicalistes ont fait l’objet de pressions. Le 14 janvier prochain, à la Bourse du travail à Paris, se tiendra, à l’appel du Comité international contre la répression, en présence de deux dirigeants de l’UGTG, un meeting de soutien pour l’arrêt de la répression anti syndicale en Guadeloupe.

Charly Lendo

Charly Lendo

Mardi 30 décembre, le PTB avait organisé une action contre les exclusions du chômage à partir du 1er janvier 2015 : « Des exclus vont sortir de l’ombre… » Cette action devait avoir lieu à 14 heures à la place Sainte-Catherine (devant l’Église). Les manifestants présents portant des masques blancs avaient un récit de vie sur leur pancarte accrochée au cou ont immédiatement dû évacuer les lieux sur ordre de la police. Motif ? « On ne peut pas exprimer des slogans dans l’espace public ».

Bruxelles: La police fait disperser un rassemblement PTB

Une délégation du Secours Rouge suisse, emmenée par la secrétaire de notre Secours rouge International, se trouve actuellement au Kurdistan, à la frontière entre la Turquie et la Syrie, à Suruc, la ville jumelle de Kobane. La délégation a apporté une importante somme d’argent produit de la récolte « Des armes pour le Rojava (le Kurdistan syrien libéré) ».
Cette campagne était une réponse à la livraison d’armes par la Suisse au Qatar – armes que le Qatar a aussitôt livrées aux islamistes syriens: « la bourgeoisie arme ses amis, nous armons les nôtres ». Un débat a lieu en Suisse sur la possible illégalité de cette collecte, et donc sur d’éventuelles poursuites judiciaires.

La délégation du Secours rouge suisse à Suruc

L’affiche de la campagne de collecte de fonds

le site du Secours rouge suisse

un article dans la presse suisse

La délégation du Secours rouge suisse à Suruc
L'affiche de la campagne de collecte de fonds

Le CPI(maoïste) a annoncé être responsable de l’attaque contre la CRPF du 1er décembre dernier au cours de laquelle 14 soldats ont été tués dans le district de Sukma (Chhattisgarh). Dans un communiqué, le parti a affirmé que cette attaque était une ‘réponse du peuple’ aux politiques expansionnistes du gouvernement Modi et du gouvernement de l’état. Goudas Usendi, le porte-parole du Dandakaranya Spécial Zonal Committee du CPI(maoïste), a félicité le commandement régional pour avoir mené cette attaque contre les forces de sécurité. « Des milliers de policiers, de soldats de la CRPF et de la Special Task Force mènent des attaques contre les villages du sud du Dandakaranya depuis le mois de novembre. Les forces de sécurité procèdent à de faux combats, à des arrestations et des détentions illégales, à des redditions forcées de jeunes tribaux en les menaçant de les inculper dans de fausses affaires et procèdent à de nombreuses atrocités à l’égard des femmes. Pour mettre un terme à ces attaques contre la population du Dandakaranya, le peuple révolutionnaire en association avec les combattants de la People’s Libération Guerilla Army, tuant 14 soldats et en blessant 15 autres ». Il a conclu son communiqué en déclarant que de nombreuses armes sophistiquées avaient pu être saisies par les guérilleros au cours de cette attaque.

Dimanche 28 décembre à 13h30 a eu lieu une marche à Derb Omar à Casablanca organisée par des militants amazighs en solidarité avec les victimes des inondations ayant eu lieu dans le sud-est du pays. La marche était pacifique et avait pour but d’attirer l’attention du gouvernement sur les souffrances des victimes suite aux inondations. La police est intervenue vers 15h, les forces de sécurité sont intervenues, infligeant coups et insultes racistes aux militants. Plusieurs blessés ont été signalés parmi les participants dont un cas grave qui a été transporté à l’hôpital Ibn Rochd. 16 jeunes ont été arrêtés et interrogés avant d’être libérés.

Maroc: Répression d’une manifestation amazighe