Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un total de 16.114 plaques d’immatriculation ont été scannées par sept véhicules équipés du système ANPR, lors de la première action de contrôle commune des polices belge et française dans la nuit de jeudi à vendredi. Cette première action met en application les accords de Tournai relatifs à la coopération transfrontalière en matière policière et douanière.

L’opération, qui a duré six heures, impliquait notamment des agents belges des zones de police Grensleie, Arro Ypres, Mouscron et Comines-Warneton, ainsi que des services français de Lille, Tourcoing et Roubaix. Le centre de coopération policière et douanière de Tournai (CCPD) a également apporté son soutien. Le scanner des plaques d’immatriculation a permis de cibler 32 véhicules, connus pour diverses infractions, comme par exemple des amendes non payées ou des délits d’ordre judiciaire, mais aussi pour des informations liées à des problèmes de permis de conduire et d’exigences techniques du véhicule.

Le système ANPR

Le système ANPR

Hier, vendredi matin, une nouvelle perquisition a eu lieu dans un squat de Pré-Saint-Gervais, en Seine-Saint-Denis. Une énième opération contre les milieux anarchistes et écologistes à deux jours de ce qui aurait dû être une mobilisation historique contre la COP21, si elle n’avait pas été interdite en vertu de l’état d’urgence. Les 34 occupants ont été braqués et plaqués au sol pendant 20 minutes avant d’être fouillés, aucun d’entre-eux n’a toutefois été arrêté. Une source policière a commenté la brutalité de la perquisition en défendant que « Ce ne sont pas de gentils petits écolos baba-cool ». La police française poursuit donc ces opérations contre ce qu’elle appelle « le Black Bloc ».

Vu la densité de l’information sur la répression de l’anti-COP21, vous pouvez consulter les nouvelles en direct sur le fil-info de Paris-Luttes.info

Perquisition dans un squat de Seine-Saint-Denis.

Perquisition dans un squat de Seine-Saint-Denis.

Suite à l’exécution il y a quelques heures de Tahir Elçi, célèbre avocat kurde, par la police turque, des manifestations ont lieu à travers la Turquie et le Kurdistan. A Istanbul, la police envoie les auto-pompes contre les manifestants.

Tahir Elci protest broken up in Istanbul

Police fire water cannon in central Istanbul as protesters march to protest the killing Tahir Elci, a prominent Kurdish lawyer.

Posted by Channel 4 News on Saturday, November 28, 2015

Les manifestants se rassemblent pour Tahir Elçi.

Les manifestants se rassemblent pour Tahir Elçi.

Un tribunal saoudien a ordonné mardi l’exécution d’Ashraf Fayadh, 35 ans, membre de l’organisation d’art britannique-saoudienne Edge of Arabia. Il avait été en première instance condamné à quatre années de prison et 800 coups de fouet par le tribunal général d’Abha, en mai 2014. Mais après que son appel eut été rejeté, il a été rejugé le mois dernier. Le nouveau juge ne l’a même pas entendu, il a juste rendu le verdict: condamnation à mort. Il n’a pas été en mesure de se désigner un avocat parce que sa carte d’identité lui a été confisquée au moment de son arrestation.

Pour les sympathisants de Fayadh, il est puni par les ultra-conservateurs pour avoir publié une vidéo en ligne montrant la police religieuse d’Abha en train de fouetter un homme en public. La police religieuse a d’abord gardé Fayadh en détention en août 2013, après avoir reçu une plainte l’accusant d’avoir blasphémé, insulté l’Arabie saoudite et distribué un livre de ses poèmes contenant des « idées destructives contre Dieu ».

Ashraf Fayadh

Ashraf Fayadh

La France a annoncé le 24 novembre au Conseil de l’Europe qu’elle faisait usage de l’article 15 de cette convention, qui porte sur les « dérogations en cas d’état d’urgence », une possibilité ouverte en « cas de guerre ou d’autre danger public menaçant la vie de la nation ». Cette procédure est la conséquence de l’état d’urgence proclamé après les attentats du 13 novembre, qui donne à la police de nouveaux pouvoirs, sans passer préalablement par un juge. La déclaration de dérogation n’enlève aucune compétence à la Cour européenne des droits de l’homme pour juger d’éventuelles atteintes aux droits fondamentaux. Simplement, la cour jugera avec plus de « souplesse », par exemple au cas d’une personne ayant été visée par une perquisition administrative, dans le cadre de l’état d’urgence, et qui voudrait en contester le bien-fondé devant la CEDH.

L’article 15 ne permet pas de déroger à certaines des garanties fondamentales inaliénables de la convention (pas de torture, etc.). La possibilité de déroger à la convention européenne des droits de l’homme a rarement été utilisée par le passé. La France n’y a eu recours qu’une seule fois, de février à juin 1985, pour la Nouvelle-Calédonie. Le Royaume-Uni a également fait usage de cette procédure pour l’Irlande du Nord, entre fin 1988 et début 2001.

État d’urgence en France

Tahir Elçi, président du barreau de Diyarbakir (la capitale informelle du Kurdistan, dont le nom kurde est Amed) et célèbre avocat indépendant proche de la cause kurde a été abattu à Diyarbakir, dans le district de Sur, ce matin. La police a presque par réflexe déclaré que c’était le PKK qui était à l’origine de l’exécution, mais l’autopsie a rapidement révélé que Tahir a reçu une balle de la police dans la nuque. Tahir Elçi avait fait de la prison pour avoir déclaré que le PKK n’était pas une organisation terroriste.

Un échange de coup de feu avait éclaté dans la rue, on peut voir sur une vidéo amateur des policiers se retourner vers Tahir et faire feu dans sa direction. On ignore encore à l’heure actuelle les circonstances exactes de la fusillade, elles seront probablement difficile à éclaircir vu les premières déclarations de la justice turque. Ce 28 novembre marque le 37ème anniversaire du PKK.

Tahir Elçi abattu par la police.

Tahir Elçi abattu par la police.

Deux sous-officiers ont été tués et trois autres militaires ont été blessés hier vendredi dans une embuscade de la NPA dans Catbalogan City, (Samar) vendredi soir. Le détachement était allé au Camp Lukban, siège de l’armée philippine à Visayas orientales (Catbalogan City), pour chercher le budget mensuel des allocations de repas du 14e Bartaillon d’infanterie, soit 1.8 millions de pesos. Ils circulaient à bord d’un camion vers leur base de Barangay Dao lorsque les guérilleros embusqués au bord de la route ont fait explosé un IED, avant d’ouvrir le feu à l’arme automatique. Deux sous-officiers ont été tués et trois autres militaires ont été blessés, et les guérilleros sont partis en emportant armes et argent.

Trois jours avant cette embuscade, le 24 novembre, les combattants de la NPA en avaient tendu une autre à un groupe de soldats dans la ville de Catarman, Samar du Nord, tuant un soldat et en blessant cinq autres

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

À quelques jours de l’ouverture de la COP21, plusieurs personnes ont déposé un référé-liberté contre l’arrêté préfectoral interdisant jusqu’au 30 novembre les manifestations. Ce recours a été rejeté jeudi 26 novembre et la répression ne s’est pas fait attendre et une des personnes ayant déposé le recours s’est vue convoquée au tribunal. Après avoir été pris en filature toute la matinée par les policiers, qui ont fini par descendre chez lui (où il n’était pas), il a reçu la visite des policiers à son domicile. Il a également été convoqué au commissariat commissariat de Vanves. Plus tôt ce matin un squat avait été perquisitionné, les ordinateurs avaient été emportés et certaines personnes assignées à résidence.

État d’urgence en France

Six guérilleros de l’ELN ont été tués dans une opération conjointe des forces armées et de la police dans le sud Bolivar. Les guérilleros appartenaient au Front Alfredo Gómez Quiñónez de l’ELN très active dans cette région du pays. L’incident a eu lieu dans la ville de La Garita, municipalité de Arenal. Une femme et cinq hommes ont été tué, dont le commandant de l’unité connu sous le le pseudonyme de ‘Marlon’. L’opérateur radio a aussi été identifié, mais pas les trois autres guérilleros. Un autre membre de l’unité a été capturé blessé. il a été transféré à l’hôpital de de Bucaramanga.

Le corps de Marlon est embarqué dans un hélicoptère de l’armée

Le corps de Marlon est embarqué dans un hélicoptère de l'armée

Après 6 semaines de détention provisoire à Fleury-Mérogis, Lucile passait en procès ce mercredi 25 novembre au tribunal de Bobigny où elle a été condamnée à 3 mois de prison ferme avec un maintien en détention. Une forte présence policière répondait à une forte mobilisation solidaire: la salle d’audience est comble, une cinquantaine de personnes étaient venues soutenir Lucile. Cette anarchiste est poursuivie pour s’être refusé à un contrôle d’identité, pour avoir énoncé quelques vérités désobligeantes sur les policiers, et pour avoir refusé de se soumettre à un relevé d’empreintes. La garde à vue sera éprouvante: insultes et coups.

Un incident s’est passé suite au réquisitoire lors d’une suspension d’audience. Une échauffourée a opposé l’assistance solidaire aux policiers devant la salle du tribunal. Les policiers ont fait usage de tonfa, on plaqué des personnes au sol et menacé » d’autre de tasers allumés. Avant le verdict, le juge fait entouré l’assistance par la police. Le cordon policier poussera les manifestants jusqu’au métro, à 400 m du tribunal.

Lire une lettre de Lucile

Le palais de justice de Bobigny

Le palais de justice de Bobigny